C'est une fécule , ou résidu, qui se trouve au fond des tonneaux, où les amidonniers ont mis tremper dans de l'eau des recoupes de froment.,L’amidon sert à faire de la colle; de l'empoix blanc & de l'empoix bleu; celui-ci en y ajoutant de l'émail. On s’en sert aussi â faire de la poudre à mettre sur les cheveux ; & les teinturiers, qui en emploient beaucoup, le mettent au nombre des drogues ou ingrédiens non colorans, parce que de lui-même il ne peut produire aucune couleur.,Le meilleur amidon est celui qui est blanc, tendre, friable, ou facile à mettre en poudre, en gros morceaux. Se séché au soleil; celui qui a été séché au four, étant plus gris & plus dur.,L’amidon dont on se servoit autrefois en France, venoit de Flandre; depuis il s'en faisoit, suivant Savari, une si prodigieuse quantité & de si excellent à Paris, que non-seulement cette grande ville n'avoit pas besoin d'en faire venir d'ailleurs, mais même qu'on en faisoit un commerce incroyable dans les provinces du royaume & dans les pays étrangers.,L'amidon paye en France les droits d'entrée sur le pied de quatorze sols le cent pésant, & pour ceux de sortie douze sols, outre les sols pour livre.,M. l’abbé Terrai établit sous Louis XV un nouvel impôt sur ‘l amidon, qui se èveé chez les amidonniers , où il entraîne des visites & formalités que ces ouvriers trouvent aussi onéreuses que désagréables. Le produit quitte & net en est très-modique , vu ‘l énormité des frais. Le commerce d’amidon en a beaucoup souffert, c'est l'effet inévitable d'un impôt de cette nature.,AMÍDON DE RACINE. Outre l’amidon qui se fait avec les recoupes du froment, on avoit découvert dans le commencement du dix-huitième siécle la racine d'une plante, dont on en peut faire de très-bon & qui est propre aux mêmes usages que l'ancien amidon. La plante a presque autant de noms, qu'il y a de différens endroits en France ou elle se trouve. Les plus communs sont, l'arum, l’épileste, le choux à la serpente, l'herbe à prêtre, les pieds de veaux, le tarus, le sara, l'aron, barba-aron, &c. Les lieux où elle abonde le plus, sont les bois, les haies, les lieux marécageux & sombres, & presque toutes les terre incultes.,La racine amidonnière , si l'on ose risquer ce nouveau terme, n'a point de grosseur fixe; & elle est plus forte ou plus menue, suivant la qualité des terres. Elle est blanche, ferme, sans coton, mordicante à la langue, & couverte d'une pellicule noirâtre. La feuille est plus longue que large, tachée d'un peu de blanc. Sa tige haute d'un pied ou environ , & d'une couleur rougeâtre , pousse un épi assez semblable à celui du mavs ou bled de turquie , & produit ordinairement plus de cent grains, qui peuvent se semer &qui multiplient abondamment par la culture.,Cette plante, au contraire des autres, le sèche en été , & n'est verte qu'en hiver; mais ce qui est d'une grande commodité , c'est que la racine bien nétoyee , & mise en monceau , se conserve aisément, pourvú qu'on ait soin de la remuer de temps en temps.,Cette nouvelle découverte avoit fait naître corn me un nouveau corps d'amidonniers; un particulier s'étant fait accorder le privilège exclusif de la fabrique de cet amidon de racine pendant vingt ans, pour lui, ses héritiers, successeurs & ayans cause. Ce privilège exclusif a eu le sort de tant d'autres qui s'achettent à grands frais, c'est-à-dire , qu'il est demeuré sans exécution.,AMIDONNEUR ou AMIDONNIER. (Ouvrier qui fait de l’ amidon ).,