aprêt. s.m. Peint. Préparation qua l'on fait subir au champ, de cuivre, de toile, de bois, ou de maçonnerie sur lequel on veut peindre un tableau. Les procédés de cette préparation sont du ressort du marchand de couleurs; mais il importe au peintre de les connoître, pour pouvoir les choisir et en surveiller l'application. L'apprêt consiste, en général, en un enduit de colle et de plusieurs couches de peinture, soit à l'huile, soit en détrempe. Cet enduit est ordinairement d'un gris blanc plus ou moins foncé, ou d'un rouge brun; le peintre choisit selon la manière de peindre et de colorier qui lui est propre. Ceux qui peignent légèrement, au premier coup, et avec des couleurs transparentes, préfèrent l'apprêt blanc; ceux qui empâtent davantage, et qui reviennent à plusieurs fois sur leur premier travail, trouvent plus de commodité à l'apprêt d'une couleur sombre.,De nos jours l'apprêt est preque toujours à l'huile. Les peintres du seizième siècle, particulièrement ceux de l'Ecole vénitienne, y employoient plus volontiers la détrempe, et leurs devanciers ajoutoient à la couche de détrempe, une dorure que l'on retrouve dans les parties de ces vieux tableaux que le frottement a usées. L'usage de cette dorure, dont on ne voit pas l'utilité, procédoit vraisemblablement de celui où avoient été plus anciennement encore les peintres venus de Constantinople, aux premiers jours de la renaissance de l'art, de détacher leurs figures sur un champ de dorure, sans autre fond. Cela convenoit assez en effet à des artistes qui n'avoient qu'une idée fort confuse de la perspective, et pour des images destinées particulièrement à attirer les regards et la vénération de la multitude. Insensiblement on aura étendu derrière ces figures un fond peint, sans songer à se dispenser de la dorure que ce fond recouvroit.