Au reste, les bonnes toiles ne doivent pas être cassantes; quand elles le sont, c'est preuve qu'il est entré beaucoup d'essence de térébenthine dans l'huile qui a servi à délayer la pâte d'impression: or cela ne vaut rien. Il faut qu'elles aient été imprimées à l'huile pure sans mélange d'essence; alors elles restent souples, et ne sont point cassantes. Mais il est très-essentiel que l'impression soit parfaitement sèche, et qu'elle ait été exposée au grand air plusieurs jours avant que l'on peigne dessus, sans quoi, toutes les couleurs s'altèrent et roussissent. Une bonne toile doit avoir été imprimée depuis un an pour n'avoir pas le défaut de faire roussir les couleurs; j'engage donc ceux qui en feront emplette, à s'en procurer à l'avance pour ne courir aucun risque à cet égard. L'on suspend par deux ou trois clous le morceau de toile imprimée contre une paroi, et même au soleil, dans un galetas où l'on puisse sans inconvénient laisser les fenêtres ouvertes pendant toute la belle saison: cela est indispensable, soit qu'on imprime les toiles à l'huile soi-même, ou qu'on les fasse venir toutes préparées. J'indiquerai plus bas comment il faut s'y prendre, quand on veut faire cette opération, soit à l'huile, soit à la colle; ici je vais donner quelques directions pour bien tendre une toile quelconque sur son châssis.