Je reviens à l'impression à la colle, et je dis qu'elle achemine déjà à une plus grande conservation des couleurs, par les raisons que j'ai données, et que d'ailleurs l'expérience a complétement justifiées depuis quatorze ou quinze ans que plusieurs de mes collègues, ainsi que moi, nous usons de cet procédé.,Cette préparation, au surplus, se fait en beaucoup moins de temps et de frais que la préparation à l'huile, comme on va s'en convaincre; et elle présente le grand avantage, pour ceux quie ne demeurent pas à Paris, d'avoir d'un jour à l'autre un châssis préparé et tout prêt à peindre, dans les cas où l'on n'en trouve pas chez soi de la grandeur ou de la dimension voulue.,Il est aussi certain cas où l'on est forcé de peindre au premier coup 1, soit que le modèle ne séjourne pas assez dans une même ville pour attendre qu'une ébauche soit sèche et qu'on puisse la reprendre, soit pour toute autre raison. Or, il est sans comparaison plus facile de peindre un portrait au premier coup sur cette préparation que sur celle à l'huile, parce que, comme je l'ai déjà dit, la couleur adhère si promptement à la surface de la toile, et l'huile la traverse tellement, qu'au bout de deux ou trois heures, sans qu'elle soit sèche, elle a néanmoins assez de corps et de fixité pour qu'on puisse travailler dessus sans courir le moindre risque d'arracher la couche de dessous, avec laquelle elle se lie néanmoins fort bien.,Au reste, pour les cas ordinaire, si l'ébauche est un peu plus pénible à faire, cet inconvénient n'existe plus à la reprise du tableau; car alors l'ébauche sert d'impression à l'huile, et l'on repeint dessus avec la même facilité que sur toute autre ébauche: ainsi l'inconvénient n'est pas grand, et les avantages sont positifs. On appelle ces toiles toiles absorbantes, parce qu'en effet elles absorbent promptement et par derrière toute l'huile des couleurs de la palette, ce qui hâte beaucoup la dessication et empêche que les teintes ne roussissent, attendu que le superflu de l'huile n'est pas obligé de s'évaporer du côté de la peinture, trouvant un fond perméable sur le revers du tableau.,,1 On appelle peindre au premier coup, terminer un tableau des la première ébauche sans lui donner le temps de sécher; mais comme on ne peut jamais produire des ouvrages d'une grand profondeur de ton au premier coup, l'on n'emploie cette méthode que pour jeter sa pensée sur la toile: c'est ce qu'on appelle une esquisse peinte; et sur ce premier jet d'un sujet composé l'on fait un plus grand tableau tout-à-fait achevé et soigne'.,Il arrive quelquefois aussi qu'on est comme forcé de peindre au premier coup des portraits, faute d'avoir le modèle asse long-temps pour pouvoir diviser la besogne en deux reprises et laisser sécher entre deux.