J'avois déjà écrit tout ceci, lorsque je reçus une autre recette qui me fut communiquée par le P. Dominique Stanislas Pizzari, de la Compagnie de Jesus, & Professeur de Philosophie dans la Ville de Syracuse; elle est de son invention, & il l'a mise en pratique avec beaucoup de succès: voici comme il l'écrit. On prend de l'huile de lin & on la met dans une vase, on y trempe par un bout une méche de cotton plus grosse que celle dont on a coutume de se servir pour les lampes, & on la dispose de façon que l'autre extrémité réponde dans un autre vase posé un peu plus bas que le premier: on expose le tout au soleil, & il arrive l'effet du siphon courbé avec lequel on survuide l'eau: cet effet est que l'huile tombe goutte à goutte dans le vase inférieur, & devient très-claire, perdant même beaucoup de son odeur d'huile; on la prend ensuite, & on la fait bouillir avec l'eau, comme nous venons de le dire, y mettant un petit nouet de toile, qui contienne seulement de la litarge d'or, du cristal pulvérisé, & un peu de céruse: de cette manière on aura une huile claire, & qui a une facilité merveilleuse à sécher; tout cela se doit faire à feu lent, & sur-tout il faut être averti qu'on doit ôter le nouet des poudres, avant que l'eau soir tout-à-fait consumée. Lorsqu'elle est près de sa fin, les bouillons sont moins véhémens; & lorsqu'elle est tout-à-fait évaporée, l'huile bout avec plus de violence: cette huile ainsi clarifiée & disposée à sécher, doit être regardée comme très-bonne pour incorporer avec les couleurs;