12. Entre les substances que je viens d'indiquer, les unes font de meilleure colle que d'autres. En général les cuirs tannés ne fournissent point de colle; les cuirs dits de Hongrie ou de bourrelier, passés à l'alun & au suif, en donnent peu, & de médiocre qualité. Il faut, pour en obtenir, leur donner des préparations particulieres.,13. Les cuirs neufs donnent plus de colle & de meilleure qualité que ceux qui ont été desséchés par un long service. Ces substances, après un long travail, ne rendent que peu de colle; h'en ai fait l'épreuve dans une marmite de fer fondu, dont le couvercle de même métal fermait exactement, pour que la fumée se réverbérant sur le cuir, fit en quelque sorte l'effet de la machine de Papin; mais je n'ai point du tout obtenu du colle.,14. Les rognures de chamois passées à l'huile ne valent absolument rien. Les poils ne se fondent point en colle: le sang, la graisse, la chair ne peuvent qu'altérer la bonté de la colle, ou au moins occasionner beaucoup de déchet. C'est pourquo ceux qui achetent des matières pour faire de la colle, doivent exiger qu'elles soient bien dégraissées & nettes, ou compter sur un déchet considérable qu'on ne peut éviter.,15. Les rognures & les ratures de parchemin & de vélin, qu'on achete chez les parcheminiers & les gribliers, font de bonne colle; mais elle reviendrait fort cher aux fabricans; & il en est de même des rognures de peaux qu'on achete des gantiers & des mégissiers, des peaussiers & des fourreurs. Les peaux de lievres, de lapins & de castors, qui ont été épilées par les chapeliers, toutes ces substances feraien assez bonnes pour faire de la colle-forte; mais elles sont en grande partie employées par les peintres en détrempe, les drapiers pour coller leur chaînes, &c.