L'expérience suivante, faite sous mes yeux il y a plusieurs années, fera comprendre ce qui se passe dans l'opération pratiquée en Hollande: elle prouve que le vinaigre seul ne peut convertir le plomb en carbonate, et qu'il faut y faire concourir l'acide carbonique.,,On mit sous une cloche de verre une capsule remplie de vinaigre ordinaire, et on ajusta sur cette capsule des plaques de plomb isolées entre elles, de manière à ce que la vapeur du vinaigre les entourat de tous cotés. Ensuite on luta soigneusement la cloche sur le plateau qui la supportait.,,On disposa un appareil semblable; mais on avait mis dans le vinaigre des morceaux de marbre calcaire, qui, par leur décomposition, devaient produire du gaz acide carbonique.,,Les deux cloches furent exposées à la meme température de trente à trente-cinq degrés, pendent un mois.,,Au bout de ce temps, les lames de plomb de la cloche dans laquelle était le vinaigre pur étaient recouvertes d'une couche cristalline et transparante d'acétate de plomb, et il n'y avait pas un atome de carbonate; tandis que dans l'autre cloche il s'en trouvait une couche plus ou moins épaisse sur toutes les lames. Les lames du haut, placées horizontalement, étaient plus d'à moitié converties en carbonates; mais ce carbonate était mou, parce que l'humidité n'avait pu s'en évaporer. Il est hors dedoute que, s'il eut sécher dans cet état, il eut formé des écailles compactes comme celles du commerce. Nous recueillimes ce blanc et le film sécher sur du papier; il ne le cédait en rien au plus beau blanc de Krems.,,Ainsi, dans l'opération que je viens de décrire, l'acide carbonique est fourni par le fumier. Il y a, d'ailleurs, des fabricans qui ajoutent au vinaigre quelque substance propre à dégager cet acide. ,,Le carbonate formé est d'abord mou, et c'est sans doute pour le dessécher complétement qu'on laisse des pots aussi longtemps dans le fumier.