C'est ici, je crois, que nous devons indiquer les moyens de fixer l'une sur l'autre les deux toiles nécessaires pour le tableau. On peut obtenir l'adhérence par la colle ou par la cire.,Les entoileurs composent une pâte avec de la colle de seigle, de la colle de Flandre, de la résine, du vinaigre, et de l'ail: avec ce gluten, dont ils enduisent l'une et l'autre toile, ils les fixent l'une sur l'autre et les rendent adhérentes, planes et polies, à l'aide d'un fer chaud assez épais et construit pour cet usage. Par ce moyen, ils doublent les toiles molles, chiffonnées, boursouflées ou même pourries des tableaux. Pour ménager la peinture, ils collent dessus, avec une colle faible, du papier, et c'est sur ce papier qu'ils passent et repassent, afin de bien faire adhérer les deux surfaces. Ce même moyen est très-bon, on le conçoit, pour unir deux toiles neuves. Un inconvénient est attaché à ce procédé; c'est que si l'humidité pénètre dans la pâte abondante qui sert de gluten, ces toiles, lorsqu'elles sont vastes, pourront se détendre dans une atmosphère humide. Or, il serait facile de les rendre imperméables avec la cire, dont on pourrait les enduire par derrière après coup.