Quelques peintres du XVIIIe siècle eurent l'idée de diminuer la quantité d'huile de l'enduit ou apprêt, en substituant à une partie d'huile une partie ègale d'essence de térébenthine; et même, pour obtenir un dessous encore plus absorbant, ils composèrent leur premier enduit d'ocre rouge, couvrant ensuite ce premier apprêt d'une couche de gris préparé à huile et posée au pinceau. Beaucoup de peintures ainsi préparées se sont écaillées, parce que le premier enduit, au lieu de pénétrer le tissu, en était isolé par l'effect de l'encollage, et parce que les couches de couleurs apposées par le peintre, ainsi que les vernis étaient d'une conglutination plus forte que la couche rougeâtre du dessous peu adhérente au tissu. Quelques peintres de ces tems reconnurent ce mauvais effect, qui se manifestait déjà de leur vivant, et ils imaginèrent de mettre plus d'huile et rejetèrent l'essence. Mais un autre inconvénient résulta de ce procédé: cette huile repoussa et transparut en rouge à travers les couleurs du tableau. Plusieurs peintures admirables de Poussin sont ainsi devenues monochromes et couleur de brique. Enfin si un dessous roussâtre est utile et favorise l'harmonie du coloris, faut-il n'obtenir ce dessous qu'à l'aide de l'huile et avec une huile surabondante? On peut avancer qu'en général, et quoi qu'en puissent dire les réparateurs qui procèdent à l'enlevage, l'encollage est à éviter. Lorsqu'on peint sur cuivre, sur fer-blanc, sur marbre, il suffit d'égriser ces surfaces et de les frotter d'ail, avant de poser le léger apprêt qui doit faciliter le travail de l'artiste.