Il convient de distinguer l'enduit à colle sur toile et l'enduit à colle sur panneau: occupons-nous d'abord de l'enduit sur toile.,Je suppose que la toile à enduire a été doublée et collée sur une toile fort par un procédé analogue à celui qu'emploient les réparateurs-entoileurs: le fer qui a servi à fixer et à faire adhérer ensemble ces deux toiles, a dû nécessairement applatir et polir la surface qu'on doit enduire; en sorte qu'il suffit de passer, soit à l'amassète, soit au pinceau, une ou deux couches de l'enduit à colle.,Cet enduit se compose de colle de parchemin, dans laquelle on détrempe soit du blanc de craie, soit du blanc de céruse, soit de la terre de pipe, soit enfin un mêlange de ces substances, dans lesquelles on ajoute de l'ocre et quelqu'autres couleurs de la nuance que désire le peintre. La quantité de colle, par rapport à la quantité de blanc, doit avoir été éprouvée, ainsi que le degré de conglutination et de force de la colle. (Voy. le chapitre Des colles.) Cet apprêt doit être assez collé pour empêcher l'huile des couleurs qu'on y apposera de s'emboire ou de s'y imbiber; et cependant il ne doit pas être tellement collé que l'huile y adhère mal, ou bien que ce même enduit se recoquille; l'addition d'un peu de miel y ajoute de la souplesse. L'espèce de toile est donc la condition importante, puisque si elle est unie, elle n'exige que peu d'enduit.,D'autres praticiens prennent, au lieu de colle de parchemin, le gluten de l'oeuf; et, après avoir bien battu ensemble le jaune, le blanc et les coquilles qui servent à diviser le blanc, ils emploient ce gluten. D'autres, au lieu de blanc, font usage de poudre d'os calcinés et de poudre de ponce, et emploient la colle de farine de froment. (Voy. la Bibliothèq Brittaniq.; novembre 1807.),Avant d'appliquer l'apprêt, il est bon de frotter la toile avec une décoction d'absinthe, à laquelle on a ajouté quelques têtes d'ail: souvent un frottis fait avec une tranche d'oignon suffit.