L'huile de lin est extraite, par le feu, de la semence de lin; c'est de toutes huiles celle qui demande le plus de chaleur pour son extraction: aussi est-elle plus ou moins colorée et plus ou moins épaisse.,La semence du lin contient une petite amande qui donnerait une huile presque sans couleur, comme celle du pavot, si on pouvait l'extraire par le seul travail de la contusion et de l'expression; mais ce fruit est emprisonné dans une petite enveloppe très-solide, et surtout fort mucilagineuse; le mucilate y est même si abondant, qu'il absorberait la plus grande partie de l'huile pendant l'expression, si l'expérience n'avait indiqué la nécessité de le détruire par une assez fort torréfaction. Pendant cette torréfaction, il s'élève une vapeur ou fumée aqueuse très-abondante, fournie par ce mucilage, qui se dessèche et qu'on détruit en partie. Lorsque la vapeur blanchâtre est remplacée par une espèce de fumée sèche et noirâtre, la torréfaction est à son terme, et on expose la pâte à la presse. On sent que cette opération préliminaire doit influer sur les principes de l'huile, et en altérer la couleur; mais, après on peut exposer cette huile à la lumière du soleil, et elle devient absolument incolore.