Maintenant, examinons la question de solidité que l'on reproche aux enduits à colle. Le plupart des routiniers, tout en convenant que les anciens maîtres et le plus grand nombre des peintres flamands ont employé la détrempe pour dessous, ne manquent pas de dire que, par ce procédé, les tableaux s'écaillent; mais ils veulent dire aussi que, n'ayant pas la souplesse des enduits à huile, ils ne peuvent être roulés et transportés aussi sûrement que ces derniers. Je répondrai premièrement, que la majeure partie de ces tableaux préparés à colle sont en bois, et que les grandes toiles ainsi préparées n'ont jamais été recouvertes d'un enduit épais, mait bien d'un enduit qu'on pourrait plutôt appeler encollage. Une légère couche de blanc à colle, déposée à l'amassète dans les trous du tissu, et recouvrant à peine les points saillans de ce tissu, n'est point sujette à s'écailler; on voit même des toiles peintes de couleurs à colle, qui sans s'écailler, sont tous les jours roulées, refoulées et exposées aux injures du tems. Au reste, il est à remarquer qu'il y a un choix à faire entre des colles arides, grossières et fortes, et des colles de parchemin ou de peaux fines et élastiques; d'ailleurs l'addition de certains mucilages peut encore en augmenter la souplesse.