ADDITION A LA PRÉFACE D E MERRET, TIRÉE D' A G R I C O L A-
COMME ii efl fouvent parlé de fourneaux dans la Préface qui précédé & dans l'ouvrage qui fuit, on a cru nècejfaire d'ajouter ici ce qu Agricola en a dit avec autant de clarté que d' élégance. On y a joint la repré fintati on des fourneaux & des inflrumens qui font en ufage à Amp er dam, a in fi que les noms de ceux qu on employé, fuivant le Docteur Merret , à Londres, dans les Verreries Angloifes. l^oici ce quon lit dans Agricola, au Livre XII. de fon Traité de Métallique.
I L nous refte à traiter du verre dont la préparation eft de notre refîort, car c’eft un produit de quelques fucs concrets & de fable , unis à l’aide du feu & de fart ; c’eft un corps tranfparent comme les pierres prétieufes 5 & entrant en fufion comme les métaux : mais il faut commencer par traiter de la matière dont fe fait le verre , enluite de quoi nous parlerons des fourneaux où il fe fait, & enfin de la ma¬niere dont on s’y prend. On fe fort pour cela de pierres fufibles , & de lues concrets, ou de fucs tirés d’autres fubftances , qui ont une affinité naturelle avec ces pierres. Parmi les pierres fufibles on donne la préférence à celles qui font blanches & tranfparentes ; c’eft pour¬quoi, Ton {net au premier rang le cryftal de roche. Au rapport de
xbiij 'ADDITION, &c;
Pline, Ton fait aux Indes avec des morceaux de cryfial, un verre d’une fi grande beauté & fi tranfparent, qu’aucun autre ne peut lui être comparé. On donne le fécond rang aux pierres qui, fans avoir la dureté du crvflal , en ont la blancheur & la transparence : enfin on forme le troifieme rang de pierres blanches qui ne font point tranfpa- rentes. Il faut commencer par les calciner toutes, & les piler ou les broyer pour les réduire en fable: on les tamife enfuite : quand les Verriers trouvent à l’embouchure des rivières un lablc convenable, ils font difpenfés du travail de piler ôc calciner les cailloux,
Quant aux fucs concrets , on donne le premier rang au nitre ; le fel foflil blanc & tranfparent vient enfuite ; à fon défaut on prend le fel lixiviel tiré de la cendre de Yanthyllis * ou de toute autre plante qui contient du fel ; il y a cependant des gens qui mettent ce dernier fel au fécond rang. Pour faire le mélange des pierres fufibles pulvérifées , l’on obferve d’en mettre deux parties contre une de nitre, de fel folfile, ou de fel tiré des plantes ; l’on y joint un peu d’mwM« § ; on penfe de nos jours aulfi-bien qu’anciennement qu’il a la propriété d’attirer la liqueur du verre, de la même maniéré qu’il a celle d’attirer le fer , de le nettoyer & de le rendre blanc , de verd ou nébuleux qu’il étoit ; le feu confume enfuite l’aiman. Ceux qui n'ont point les fèls ou fucs concrets dont nous venons de parler, mêlent au fable deux parties de cendres de bois de chêne ou d’yeu è , de hêtre ou de fapin ; l’on y ajoute un peu de fel marin & très-peu d’aiman ; ces dernières matières ne donnent point un verre fi beau ni fi tranfparent que les premières. Quant aux cendres , on les fait avec de vieux arbres dont on creufe les troncs à la hauteur de fix piés , l’on y met le feu ; de cette façon l’ar¬bre fe confume & fe réduit en cendres. Pour le travail on choifit l’hi¬ver , lorfque les neiges ont fejourné long-tems fur la terre ; ou l’été , lorfqu’il ne pleut point ; car dans d'autres tems de l’année, les gran¬des pluies rendroient les cendres impures, en les mêlant avec de la terre. Pour prévenir cet inconvénient, on coupe ces arbres en mor¬ceaux , que l’on brûle dans un endroit couvert pour en tirer des cen¬dres.
Pour ce qui eft des fourneaux, il y a des Verriers qui en ont trois ; d’autres n’en ont que deux ; d’autres enfin n’en ont qu’un ; ceux qui en ont trois , font d’abord cuire leur matière dans le premier fourneau ; ils la mettent recuire dans le fécond, & font refroidir les vafes ou ouvrages de verre dans le troifieme. Le premier de ces fourneaux eft
* Herniole , plante de la famille des Hépatiques. Voyez Tournefort. Injlit. Tei Herbar.
5 Agricola s’eft vifiblement trompé glgns cet endroit j il aura fans doute
pris la Magnéjie pour de l’aiman ; en effet c’eft elle qui produit tous les effets dont il eft ici queftion , comme on pourra le yoir dans le cours de cet ouvrage,
yoûté z
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xîix
voûté j & reffemble à un four à cuire du pain. Dans fa partie ou cham¬bre fupérieure qui a fix piés de long , quatre pies de large & deux piés de hauteur, on allume un feu de bois fec, &l’on y fait cuire le mélange à grand feu , jufqu’à ce qu’il entre en fufion à fe change en verre : quoique par cette première cuiffon , là matière ne foit point encore aflèz purifiée, on ne laiffe pas de la retirer ; & après qu’elle a été refroidie, on la rompt en morceaux. On fait recuire dans le même fourneau les creufets deftinés à contenir le verre ; l’on peut voir dans la figure ci-jointe la repréfentation de ce fourneau.
A. Chambre inférieure du premier fourneau. FIGURE î<
B. Chambre fupérieure du même fourneau.
C. Maffe de verre que l’on brife.
Le fécond fourneau eft rond ; il a dix piés de large, & huit de Hauteur; pour le rendre plus fort à l’extérieur, on le garnit de cinq arcades ou contreforts , d’un pié & demi d’épaifleur. Ce fourneau contient aufii deux chambres. La voûte de la chambre inférieure doit avoir un pié & demi d’épaifleur : il faut qu’il y ait pardevant une ou¬verture étroite , pour pouvoir mettre le bois fur le foyer qui eft pra¬tiqué dans Pâtre. Au milieu de la voûte, il doit y avoir une grande ouverture ronde qui communique avec la chambre fupérieure, afin que la flamme puilfe y parvenir. Dans le mur qui environne la chambre fupérieure, il faut qu’il y ait huit fenêtres entre les arcades, affez grandes pour que l’onpuiffe y faire entrer les grands creufets que l’on place fur le plan de la chambre , autour de l’ouverture par où la flamme paffe : il faut que ces creufets ayent deux doigts d’épaifleur & deux piés de hauteur, que le diamètre de leur ouverture & celui du fond loit d'un pié, & qu’ils ayent un pié & demi au milieu. A la partie poftérieure du fourneau , il y aura une ouverture d’un palme en quar- ré, afin que la chaleur puiffe pénétrer dans un troifieme fourneau qui y eft joint ; ce dernier fourneau eft quarré; il a huit piés de long Ôc fix de large; il eft auffi compofé de deux chambres, dont l’inférieure doit avoir pardevant une ouverture pour mettre le bois dans le foyer qui s’y trouve. Aux deux côtés de cette ouverture, il y a une niche faite de terre cuite qui a environ quatre piés de long, deux piés de Haut, & un demi pié de large. Pour la chambre fupérieure elle a deux ouvertures, l’une à droite , l’autre à gauche,qui font affez larges pour
que l’on puiffe y remettre commodément les mouffles de terre cuite.
«Il faut que ces mouffles ayent trois piés de long, un deml-pié de haut, un pié de large par le bas, & foient arrondies par le haut. L’on y met les ouvrages de verre que l’on a faits, afin qu’ils refroidiffent petit à petit ; car fi.l’on ne prenoit cette précaution ils fe briferoient. On retire enfuite les mouffles de la chambre fupérieure , & on les fait entièrement refroidir dans les niches qui font aux deux côtés de l’ouverture de 1^ phambre inférieure, g
j ADDITION,^.
FIGURE II. A. Arcades ou contre-forts du fécond fourneau.
B. Orifice de la chambre inférieure.
C. Fenêtres ou ouvrages pratiqués dans la voûte de la chambre fu* périeure.
D. Creufets renflés par le milieu.
E. Orifice du troifieme fourneau.
F. Endroit où Pon met les mouffles à refroidir les verres.
G. Ouvreaux de la chambre lupérieure.
IL Mouffles oblongues.
Ceux qui n’ont que deux fourneaux, ou manquent du troifieme ; ou manquent du premier: ceux-là font dans Pufage de fondre leur ma¬tière dans le premier fourneau ; de la faire recuire dans le fécond & d’y mettre refroidir leurs ouvrages , à la vérité, dans des chambres dif¬ferentes ; ceux-ci font cuire & recuire leur matière dans le fécond fourneau , & portent leurs ouvrages refroidir dans le troifieme. Mais il y a de la différence entre le fécond fourneau de ces derniers,& celui que nous avons nommé le fécond des premiers ; il eft rond , mais fa cavité a huit piés de large, & douze pies de haut & contient trois chambres; la plus baffe eft femblable à l’inférieure du fécond four¬neau des premiers , excepté qu’au milieu de cette chambre il y a fix arcades ou contre-forts qu’il faut enduire de lut après que l’on y a mis les creufets échauffés , en obfervant cependant d’y laifler de petites ou¬vertures ou fenêtres,& qu’à la chambre du milieu il y a une ouverture d’un palme en quarré par où la chaleur fe répand dans la chambre fupérieure, qui a par derrière une ouverture par laquelle on peut faire entrer fur une moufle oblongue les verres à refroidir petit à petit. Dans cet endroit le fol de l’attelier doit être plus élevé , ou bien l'on y pra¬tique une banquette , pour que les Verriers puiffent y monter & placer plus commodément leurs ouvrages.
KiGuRE III. A. Chambre inférieure du fécond fourneau de ceux qui n’ont que le fécond & le troifieme.
B. Chambre du milieu.
C. Chambre fupérieure.
D. Orifice de la chambre fupérieure.
E. Ouverture ronde par où la flamme paffe.
F. Trou quarré par où la chaleur entre dans la chambre fupérieure.
Les Verriers qui n’ont point le premier fourneau , après avoir rem¬pli leur tâche journalière, mettent le foir leur matière dans les creu¬fets : elle fe cuit pendant la nuit & fe change en verre ; de petits garçons paffent la nuic& ne font qu’entretenir le feu avec du bois fec. Pour ceux qui ne fe fervent que d’un feul fourneau, ils font ufage de celui qui a trois chambres : ils mettent le foir leur matière dans les creufets, de même que ceux dont on vient de parler ; & le lende-
4 D D 1 T 1 0 N, &c. lj
main matin , après l’avoir purifiée, ils fe mettent à la travailler, & placent leurs ouvrages dans la chambre d’en haut.
Le fécond fourneau, foit qu’il ait deux, foit qu’il ait trois cham¬bres , doit être conftruit de briques non cuites, féchées au Soleil , faites d’une terre qui n’entre point en fufion au feu & ne fe mette point enpouffiere ; il faut que cette terre foit feparée de toutes pier¬res , 6c battue avec des bâtons ; il faut que ces briques foient cimen¬tées avec la même terre au lieu de chaux ; les creufets & autres vafes doivent être de la même matière , 6c avoir été féchées à l’ombre.
Après avoir parlé de deux parties de l’Art delà Verrerie, il nous refte encore à traiter de la troifieme. Lorfque la maffe de verre a été cuite dans le premier fourneau de la maniéré qui vient d’être décrite , 6c qu’on l’a brifée en morceaux, on chauffe le fécond fourneau pour y mettre recuire ces morceaux. Pendant ce rems , l’on fait chauffer tes creufets à feu doux , dans le premier fourneau, afin d’en faire partir toute l’humidité ; l’on augmente en fuite le feu , afin qu’ils rou- giffent. Quand ils font à ce point, on débouche l’ouverture ; on les prend avec des tenailles ; 6c s’il ne s’y eft point fait des fentes, on les met promptement dans le fécond fourneau;6c après les y avoir échauf¬fés de nouveau , on les remplit de morceaux de verre. On bouche en- fuite tous les ouvreaux ou fenêtres avec de la terre graffe 6c des briques;. 6c on ne laifle que deux petites ouvertures à chacune, dont Pune fert à regarder dans le fourneau 6c à tirer le verre qui eft dans le creu- fet avec la canne, l’autre à mettre une autre canne pour la chauffer. L’une 6c l’autre de ces cannes, cft ou de cuivre ou de laiton, ou de fer, 6c a trois pics de longueur. Outre cela Ion met devant les ouvreaux des fourneaux, des morceaux de marbre que l’on enduit de terre 6c que l’on garnit d’un fer qui fert à foûtenir la canne lorfqu’elle eft dans le fourneau ; ce qui fert auflî à garantir les ouvriers de Pardeur du feu. Ces précautions prifes , les ouvriers fe mettent à travailler.
Pour recuire ou affiner le verre, on fe fert de bois fec qui ne donne point de fumée , mais beaucoup de flamme. Plus on y laifle le verre, mieux il fe purifie : plus il eft tranfparent 6c eft dégagé de bulles 6c de taches , plus les verriers ont de facilité à le travailler. C’eft pourquoi lorfqu’on ne laifle le verre fe cuire que pendant une nuit, 6c qu’on fe met tout de fuite à le travailler, il eft beaucoup moins pur 6c moins tranfparent, que lorfqu’après l’avoir fait fondre , l’on en met les mor¬ceaux recuire pendant un jour 6c une nuit o,u davantage ; car ce n’eft pas feulement de la matière que dépend la bonté du verre, il faut en¬core que la cuiffon s’en faffe bien. Les verriers en prennent fouventau bout de leurs cannes pour fervir d^effai ; 6c lorfqu’ils fe font enfin a£ fûrés que le verre a été fuffifamment recuit 6c purifié, chacun trempe fa canne dans le creufet;6c après l’y avoir tournée,!! en rire du verre qui
* Uj ADDITION,
s’y attache comme un fuc glutineux & flexible & s’y forme en boule; Von n’en prend à la fois qu’autant qu’il en faut pour l’ouvrage qu’on fe propofe de faire ; on le pofe fur un marbre où on le roule & le retourne , afin qu’il fe lie & s’unifie ; & en foufflant on l’enfle comme on feroit une veflîe. A chaque fois que le Verrier fouffle, il a foin d’ôter la canne de fa bouche , de peur que, s’il venoit à retirer Ion ha¬leine, il n’attirât de la flamme. Enfuite il fait tourner la canne circu- lairement autour de fa tête, pour allonger le verre , ou il lui donne la forme convenable dans un moule de cuivre; il met réchauffer l’ouvrage qu’il a fait ; il l’enfle, le prefie & lui donne la forme d’un gobelet ou de tel autre vafe qu’il veut ; il le remet de nouveau fur la plaque de marbre ; de cette façon il en élargit le fond ; il coupe en- fuite avec fes cifeaux le cou de la bouteille ; & s’il eft néceflaire il y fait des anfes & des pies. S’il veut, il la dore, ou lui donne differentes couleurs. Ilmetennn le vafe dans la mouffle oblongue de terre , pour réfroidir, au troifieme fourneau ou dans la chambre fupérieure du fé¬cond fourneau.Lorfquela mouffle eft remplie de vafes de verre refroidis petit à petit, il l’enleve & la fourre dans une des niches qui eft à côté de l’orifice du troifieme fourneau.
Les Verrriers font differens vafes avec leur verre tels que des go¬belets , des bouteilles , des matras , des plats , des vitres , des ani¬maux , des arbres, des vaifieaux & d’autres ouvrages merveilleux que j’ai eu occafion de voir pendant le fejour de deux ans que j’ai fait à Venife; on y apportoit vers la fête de PAfcenfion ces fortes d’ouvra¬ges, deMuranooù font les plus célébrés Verreries, &c.
jy. A. Canne des Verriers pour foufler le verre, ou felle.
B. Petites fenêtres ou ouvreaux.
C. Plaques de marbre.
D. Cizeaux.
E. Moules dans lefquels on donne la forme au verre.
Il nous refteroit à donner non feulement la forme des fourneaux de Verrerie ufités à Amfterdam , & les inflrumens qui en dépendent ? mais encore un détail de la méthode fuivant laquelle on y travaille X mais comme le Doéteur Merret a expliqué d’une maniéré circonftanciée les principales opérations de l’Art de la Verrerie, on fe contentera d’ajouter ici quelques explications qui pourront fervir à éclaircir une matière afiez obfcure par elle-même , & à compléter le travail de ce Savant Homme.
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EXPLICATION de la figure N. qui repréfiente le fourneau
de ^erYerie d' Amjleydam & les inftrumens
qui en dépendent.
a a a. Plaques de marbre ou de fer, fur lefquelles on retourne la ma¬tière du verre au fortir du fourneau pour qu’elle fe lie & s’uniffe.
b b. Orifice du fourneau que l’on appelle bocca en Italien , par où l’on met les creufets dans le fourneau, & l’on tire la matière fondue, des mêmes creufets. x
c. Autre petite ouverture nommée boccarella en Italien par ou on tire toutes fortes de verres.
d. Mur tranfverfal deftiné à garantir de la chaleur & à affermir les halfinelles.
e. Halfinelles ou crochets fur lefquels on appuie les inflrumens dont on fe fert pour faire le verre.
f. Inflrumens ou outils dont fe fervent les Verriers tels que la canne le pontello & les Jpici.
g. Rable dont on fe fert pour tirer les cendres & les charbons du fourneau.
h. Grande cuilliere de cuivre dont on fe fert pour puifer la leffive & tirer les cendres.
i. Petite cuilliere dont on fc fert pour remuer la matière en fufion dans le fourneau & pour la rranfvaler d’un creufet dans un autre.
K, 1. Grande & petite pelle pour recevoir les particules de verre qui tombent de la canne, &. les remettre dans les creufets dont la plus petite marquée 1. eft d’une
fîces ou ouvreaux b b.
m. Partie du fourneau que l’on appelle lecra où on laiffe les verres fe
refroidir petit à petit.
m Ouverture ou entrée de la lecra par où l’on fait paffer les verres. Bout extérieur de la lecra où la voûte va fe terminer, &: où l’on met les verres après qu’il fe font refroidis.
P* Creufets triangulaires dont on fe fert dans les Verreries d’Amfter- dam.
S- Creufets ronds dont on fe fert à Harlem.
r- Cizeaux que les Italiens nomment Tagliante dont on fe fert pour couper le verre qui eft de trop.
** Ecumoire percée de plufieurs trous dont on fe fert pour tirer le lel
t’ ^uftrument que les Italiens nomment Borfella dont on fe fert pour élargir ou rétrécir à volonté les ouvrages de verre«
Hv ADDITI ON, &c.
U. Infiniment nommé par les Italiens Borfellada Fiori dont les Ver¬riers fe fervent pour faire des fleurs & d'autres ornemens fur le verre.
x. Infiniment que les Italiens appellent Borfella puntata qui fert à étendre & à plier le verre pour le tourner comme une corde.
y. La Ielle ou canne du verrier dont une partie eft garnie de bois peur garantir les mains de la chaleur.
z. Infiniment dont on fe fert pour faire de certains vaifleaux que l’on nomme urinaux.
Voici ce que le Dofleur Merret dit des inflrumens dont on fe
fert dans les Verreries Arigloïjes.
Dans ma Préface à l’article des fourneaux j’ai parlé des inflrumens dont on fe fert pour travailler la matière du verre de cr y fiai. Mais comme je n’ai point parlé de ceux qui font en ufage pour travailler le verre commun , je vais en faire l’énumération.
Ce font deux leviers qui ont environ quatre coudées de long dont on fe fert pour foulever les creufets & les mettre au fourneau.
C’efl une pelle dont on fe fert pour remuer les cendres & le fable dans le fourneau de calcination.
Rable ou fourgon qui fert à tirer le fable & les cendres.
Ce font des outils de fer courbés par le bout dont on fe fert pour mettre les creufets dans la place qui leur convient aux deux côtés de l’orifice du fourneau, afin qu’ils ne foient ni trop près ni trop éloignés.
Ce font des cuillieres dont on fe fert pour tranfvafer la matière du verre d’un creufet dans un autre , foit lorfqu’il eft arrivé à un de fe rompre; ou pour une autre raifon.
Ce font de petites cuillieres dont les Verriers fe fervent pour enlever le fel alcali fuperflu & les autres faletés des creufets où l’on fait fondre le verre.
C’efl un outil de fer oblong, fait comme une pelle, dont Pufage eft de tranfvaler la matière d’un creufet rompu dans un autre qui eft entier»
Ce fpnt des fourchettes dont on fe fert pour paffer entre les grilles du foyer, afin que les cendres puiffent tomber plus aifémçnt, & pour rendre le feu plus clair,
Ba
S
Ce font de grandes barres ou chevilles de fer fur lefquelles on en pofe d'autres plus petites tranfverfalement, qui font deftinées à empê¬cher que les charbons ne tombent , & qui donnent cependant un paffage libre aux cendres.
Ce font des outils de fer dont les Verriers fe fervent pour tirer des eflais de la matière & voir fi elle eft en état d’être travaillée. On s’en fert auffi pour former les ouvertures des bouteilles.
Ce font des outils de fer que l’on fait entrer dans les bouteilles pour pouvoir plus commodément les porter à recuire.
Ce font des tuyaux de fer dont on fe fert pour façonner le verre en lefoufflant.
C’eft un fer qui foûtient un petit morceau de bois fur lequel on retourne le verre , lorfqu'il a été détaché de la felle ou canne, pour l'attacher à l’inftrument que l’on nemme Ponté.
C’eft un inftrument dont on fe fert pour donner la forme au verre &. le finir.
Ce font des inflrumens pour couper le verre & le rendre uni.
C’eft un fer rond dans lequel on tourne le verre pour en rendre le col plus mince. Cela s’exécute maintenant fur le tranchant ou les cornes du marbre.
C’eft un fer fur lequel cft pofé celui qu’on appelle Pontee pendant que le verre fe recuit.
Enfin les Verriers ont différens moules & formes,au moyen defquefa ils font des verres de differentes figures à volonté.
Fl N des Notes de MERRET,