CHAPITRE XXIII.
Autre couleur bleue d’Aigue-Marine.
IL faut placer dans le fourneau un creufet rempli de verre bien purifié , dont la fritte foit faite avec de la roquette ou de la foude d’Efpagne : celle où il entre de la roquette eft cependant pré¬férable pour cette opération. Après que le verre aura été bien purifié , qu’on mette vingt livres de verre, fix onces d’oripeau bien calciné par lui- même & traité félon la méthode qui a été donnée au Chapitre 20. On aura foin d’ôter le fèl qui furnagera au verre, comme on fçait; & l’on aura un beau bleu ou une couleur d’Aigue-Marine ad-mirable , que l’on pourra augmenter ou affioiblir félon les ouvrages qu’on en voudra faire. Au bout de deux heures il faudra remuer la matière de nouveau , & eiïayer fi la couleur eft telle qu’on la demande 5 finon , il fera aifé de la rendre plus claire ou plus foncée, en rajoutant de nouvelle poudre. Lorfqu’on aura trouvé le point défiré, on laiffera la matière fansy toucher pendant'vingt- quatre heures, au bout defquelles il faudra la bien remuer : alors on pourra la travailler. On aura de cette façon un bleu d’aigue-marine d’une couleur différente de toutes celles qu’on employé dans l’Art de la Verrerie. J’ai fait plufieurs ouvrages de cette nature à Pife en 1602.
Remarques de J. Kunckel fur le Chapitre XXIII.
’on doit fuivre de point en point ce que dit Neri dans ce Chapitre; obtiendra de cette maniéré une couleur des plus agréables. '