CHAPITRE XXV.
Cuivre calciné par trois fois pour colorer le Verre.
Ou o N mette de la poudre rouge décrite dans Chapitre précédent fur des tuiles ou des bri-
Ques que l’on expofera au feu, dans un petit fourneau , dans l’arcade qui eft auprès de l’œil ou de 1 orifice du fourneau; qu’on l’y lai lie calciner
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pendant quatre ou cinq jours fans relâche ; l’on aura par ce moyen une poudre noire qui fe formera en 'rumeaux: on broyera cette poudre ; on ia paflera par un tamis ferré ; on la remettra à calciner au même endroit pendant quatre ou cinq jours ; la poudre ne fe mettra plus en grumeaux , ne fera plus fi noire, mais elle deviendra d’une couleur de cendres, & fe réduira en poudre d’elle- naême. C’eit avec cette poudre , qu’on nomme en Italien Kamina di trc cotte, en François cuivre de trois cuites qu’on fait l’aigue-marine , le verd d éméraude , la turquoîfe , ainfi que le beau bleu Sc beaucoup d’autres belles couleurs. Il faut ob- ferver que la troifiéme calcination de la poudre foit faîte à point ; car fi elle étoit ou trop forte ou trop foible , la poudre ne coloreroit point le verre. On reconnoît que la calcination a été bien faite , lorfqu’on voir le verre bien purifié le gon¬fler aufiitôt qu’on y a mêlé la poudre ; fans ce figne, iln’eftpas douteux que la calcination n*àit été manquée.
Remarques de Kunckelfar les Chapitres XXIV & XXV.
./La méthode pour calciner le cuivre</ qui eft indiquée dans ces deux Chapitres efl très-bonn. , & l'opération peut fort bien fe faire dans le fourneau a calciner ou dans le cendrier. Je n’ai point trouvé que la poudre calcinée fit gonfler k- verre , autant que dit l'Auteur, dans les ./fourneaux</ dont nous nous fervons en Allemagne, quoique k feu y foit plus violent que dans ceux de ./Venife & d’Hollande</ : c'efl pourquoi il n’y a pas à craindre que cela arrive attendu que la fonte s’y fait très-promptement»-