L’ A R T
eft moins chere. J’ai iouvent pratiqué cette mé-thode avec fuccès.
Remarques de Kunckel fur les Chapitres XXIX & XXX.
L’Auteur tombe encore dans des redites dans le premier de ces Chapitres , car il ne fait que changer les dotes des matières; en effet ce n’eflqn’à proportion de la bonté de la fritte du verre qu’on a une couleur claire & brillante ; il efl certain qu’un mauvais verre a tou¬jours une couleur défeélueufe , quelques peines qu’on ait prîtes pour le préparer. C’eft pourquoi l’Auceur auroit pu réunir tout dans un ou deux Chapitres ; voyez ce que le Doéleur Merret en dit. Je trouve que Porta a raifon lur cet article, quoiqu'il ait fouvent le malheur de ne pas rencontrer , parce qu'il s’en eft prelque toujours rapporté à ce qu’il avoit oui dire à d'autres qu’il n’a fait que copier.
CHAPITRE XXXI.
'Aigue-Marine de l'invention de l’Auteur, au-deJJus
de toutes celles qui ont été données.
S I l’on met à l’air pendant quelques jours le caput mortuum. du vitriol de cuivre préparé iàns corrofifsàla maniéré des Chymiftes , il acquiert de lui-même & fans le fecours de l’Art, une couleur d’un verd blanchâtre. On mêlera cette matière pulvérifée , avec du faffre préparé ; on obfervera les dofes qui ont été indiquées ci-def- fus, & 1 on procédera de la façon qui a été dite en parlant des écailles de cuivre ; on ajoutera ce mé¬lange au criftal, & l’on aura une couleur d’aigue- marine d’une beauté merveilleufe. Voici la ma.-
DE LA VERRERIE. 93 iiiere chymique de préparer le vitriol de cuivre fans corrofifs. On prend des petites lames de cui¬vre de la grandeur d’un écu ; on tient tout prêt un ou plufieurs creufets dans lelquels on ftratifîe al¬ternativement une couche de fouffre commun réduit en poudre 8c les lames de cuivre, julqu’à ce que les creufets foient remplis : cela lait, on couvre les creufets de la maniéré qu’on le dira au Chapitre r 31 , afin d’en faire l’elfai. Ce procède eR de mon invention , 8cc.
Remarque de Jean Kttnckel fur le Chapitre XXXI.
Si on ne veut pas avoir la patience de commencer par diftiller une huile de vitriol tirée du vitriol de cuivre artificiel, pour en avoir le caput mortuum rouge, on n’a qu’à calciner le cuivre dans le cendrier, jufqu’à ce qu’il devienne noir. L’expérience m’a appris qu’en calcinant des lames de cuivre avec du fouffre, 6c fuivant en tout la méthode de ftotre Auteur , fi je les réduis en une poudre noire que je mêle de nouveau avec un poids égal de fouffre ; en failant brûler le fouffre, 6c réïtérerant la même choie jufqu’à trois fois ? pourvu que j’ufe de pré-caution , j’aurai une poudre d'un goût ftiptique comme le vitriol de cuivre; & quoique cette poudre Toit noire en deffus, elle ne laiffera pas de donner un rouge de briques , fi l’on a foin de la bien broyer, & de produire les mêmes effets que celle que l’on tire avec tant de peine du vitriol faâice de la maniéré que l’Auteur Pindique, 6c dont il fait *ant d’éloges aux Chapitres 132 6c fuivans.