CHAPITRE XLVII.
Maniéré d'imiter les Grenats.
On prendra un poids égal de fritte de criftal & de celle de roquette,/ qu’on mêlera avec foin ; fur deux-cens livres de ce mélange , on mettra une livre de magnéfie de Piémont préparée comme on l’a dit au Chapitre 13 , & une once de faffre pré¬paré & bien uni avec la magnéfie ; on mêlera exactement cette poudre avec les frittes fufdites ; °n mettra le tout petit à petit dans les creufets, parce que la magnéfie fait gonfler le verre, &c. Le faffre bien mêlé à la magnéfie lui donnera de l’é¬clat ; au bout de quatre jours,lorfque le verre fera bien purifié & qu’il aura pris couleur , il faudra mettre la main à l’œuvre. C’eft-là la jufte dofede magnéfie qu'il faut pour faire des vafes d’une gran¬deur médiocre,& pour que la couleur en foit aflez forte. Les vafes de moindre grandeur en deman¬dent davantage , les plus grands en exigent moins; alors la moitié de la dofe de poudre qui a été Prefcrite fuffit ; il eft donc à propos de con- fulter la nature des ouvrages que l’on a à faire, afin ffe rendre la couleur plus ou moins foncée: Cela dépend de l’intelligence de l’Ouvrier*
Remarques de J. Kunckel fur le Chapitre XL VIL
Il s’en faut beaucoup que la compofition indiquée par Neri, c’eft à- dire le mélangé de la Magnifie & du faffre, donne une couleur de gre¬nat ; Jlfaut quelque choie depiuspoury réuflîr ; la compofition qui cft ici décrite donne un rubis fpinel. Je l’ai éprouvé plufieurs fois avec fuccès.