CHAPITRE LX XI L
Couleur dir. Lapis Lazuli.
jd AIT £ S' fondre dans un creufet du criftal COIP leur de lait, tel qu il a été décrit au Chapitre J ƒ du troideme livre; lorfqu’ii fera fondu, melez-y
DE LA VERRERIE. itfy
■Qne quantité fuffifante de bleu d’émail; remuez tien le verre ; & fi la couleur eft telle que vous la detnandez, laiftèz le melange en repos pen¬dant deux heures ; remuez alors de nouveau; & 1* tout va bien , n’y toucbez plus pendant dix teures; au bóut de ce tems, remuez encore; alors vous pourrez faire avec votre matiere des vales imiteront le vrai Lapis-Lazuli: fi la matiere
Venoit a s’enfler pendant i’opération , jettez-y un peu d’or en feuilles , elle n’en deviendra que plus reffemblante au Lapis.
Notes de Merrct far le Chapitre L X X 11.
Je ne connois aucun Ecrivain qui ait dit ce que c’étoit que bleu d’émail dont fe fervent les Peintres: Un Verrier m’a afluré en avoir fait en Allemagne, & qu’il étoit compofé de faffre & de cendres gravelées; mais nous remertrons a en1
p ariër dans un traité particulier des couleurs.
L’or em pêche le gonflement du verre ; il en eft de cette' itiatiere commé du fucre : lorfqu’il s’enfle, on peut y. re- Riédier avec un peu d’huile, ou de fuif.
Remarques de J. Kunckel far le Chapitre L X X II.
. Si 1’Auteureut eflayé 1’opération qu’il nous prefcrit ici, il auroie’ trouvé qu’elle ne réuflifl'oit aucunement, & ilnelui auroit-pointdonné. place dans Ion Livre. Ce qu il dit de l’addition des feuilles d’or eft epcorc une eireur manifefte: fi 1’on en fait 1’éprcuve, on verra com- oien ces feuilles refifteront au feu & combien peu elles empêcheront? verre de fe gonfler : il ne faut point attribuer eet effet ou ce gonfle-
nient au fmalt, ou bleu d’émail.
,, Pour imitfer Ie lapis, op'fe fervira du criftal b'lanc'd’os óu de lait qöa )ai donnédans mes obfervations lurlafindu premier livre; Ton y ajoutera du bleu d’émail ou du cobalt autant qu’il en faudra ; mais on • Ae ppurra point y faireentrer 1’or, de la maniïre que l’-Auteur noisy-*
indique; fiH’on y vouloit pmiqcer.des veines d’or, il faudroit pren-. dre le vale qu’on auroit formé, Si y faire creufer des veines délicares dans lefquelles on coucheroir de 1'or en coquille détrempé avec dé 1’eau gommée , ce qai tiendroit aflfez long-tems: on pourroit même k.ver doucament un vafe fair decette maniere, fans que 1’or s’en dé- tachat; li 1’on prenoit la peine de mettre l’ouvrage au feu, commc on le diradans la fecondq partie, en parlant de la peinture des verres , il en recevroit un fort beau coup d’ccil, Sela dorure dureroit auffi-long- tems que le verre.
c H A P I T R E LXXIII.
Maniere de donner au Crijlal de Roche ,Jans leföndre >
une couleur de J^ipere,
O N prend des morceaux de Criftal de Roclie de differences grandeurs; on choifit ceux qui font bien purs & fans aucun défaut; on y joint d’anti- moine & d’orpiment bien pulvérifés de chacun deux onces, & de fel ammoniac une once; 1’on met ces matieres pulvérifées au fond d’un creufet, & 1’on arrange pardeffus les morceaux de Criftal dont on vient de parler ; 1’on couvre le creufet d’un autre creufet renverfé , de facon que 1’ou¬verture de 1’un foit appliquée a 1’ouverture de 1’autre; on les lutte bien ; & après que le lut eft féché, on met le tout au milieu de charbons qu’on laiffe allumer petit a petit & d’eux-mêmes: le creufet , en commen§ant a fentir 1’aélion du feu , fumera confidérablement: il faut, pour cette opération, une cheminée fort large; & lorlque la fumée s’élevera, le parti 1Q plus fur fera de fortit