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donne de Fargent, &c. & qu’on pourroit faire un verre bien excellent des mdtaux , fi on avoit des creufèts aflez forts.
Quanta ceque PAuteur ajoute fur la preparation du crif¬tal,lur fa formation & fur la facon de Ie teindrej ce font des chofes communes & fort connues de tout le monde. Rewarques de J, Kunckel fiir le ChapitYC LXXV,
Le contenu de ceLivre, malgré les grandcs promefiesde Neri, ne mérite pas la peine qu’on yfafle des obfervations, attendu que les pierres de compoGtions formées des pates indiquées par PAuteur, lont non-feulement trop pefantes 5 mais encore trap tendres & trop molles, autre inconvenient plus grand que le premier ; puifque cette mollefie les empeche de prendre le poli & les rend toujours graifleu* fes. Cependant je ne laiflerai pasde continuer mes remarques , en fa¬veur de ceux que la facilité qu’il y a a faire ces fortes de pates pourroit tenter de les eflayer.
CHAPITRE LXXV I.
Maniere de preparer le Criftal de Roche pour les
operations Juivantcs.
PRENEZ du Criftal de Roche le plus pur, donC vous féparerez toutes les matieres hétérogenes } telle que la calcédoine , le tarfè & les autreS pierres dures ; car le verre oil il entre de ces ma-, tieres amoins de tranfparence & moins d’éciatque celui qui n’eft fait qu’avec du criftal de roche ; d’aillcurs les pierres contiennent toujours quelque chofe de terreftre ; au lieu que le criftal par fbfl eclat & fa tranfparenceapprocheplus dela nature
des pierres prétieufes: le criftal d’Orient eft pre-ferable
DE LA VER R ERIE. 177 ferable a celui d’Allemagne ou d’Italie, êc pro- duit un effet bien plus beau; ayez done des mor- cesux de ce criftal ; mettez les dans un creufet couvert au milieu des cbarbons, oü vous les ferez rougir, après quoi vous les jetterez dans un grand Vaidèau rempli d’eau claire ; vous réïtérerez cette cxtin&ion jufqu’a. douze fois, en prenant a cba- Rue fois de nouvelle eau; vous oblèrverez de bien rnettre le creufet a 1’abri de toute cendre ou cbar- bon, car il eft important que 1’ouvrage foitpropre. Le criftal étant ainfi calciné & féché doit être broyé a trois reprifesfur un porpbire, & réduit en ünepoudre impalpable ; cette circonftance eft fort eftentielle, car ft on fe contentoit de le piler dans un mortier, le verre prendroit la couleur, foit dupilon, foit du mortier qui lui communique- roient une couleur verte ou d’émeraude. Comme Cette matiere eftlabafe de celles qui doivent en- trer dans la compofition des pierres faélices, 1’cn aura foin d’avoir d’avance une bonne provision de criftal ainfi préparé pour pouvoir en faire des pier¬res de toutes fortes de couleurs.
Notes de Merret Jur le Chapitre L X X V I.
. Voici fuivant Hartmann , dans fa Pratique de la Chymie, ^nianiere dont il faut préparerle criftal pour en faire des Patres faétices, »il faut faire difloudre dans 1’eau deux onces ” de tartrej avec cette Solution, on humeEtera une livre de ” cendres de bois de hêtre. Pour que ces cendres devien- 51 Uent femblables a celles de coupelle , on en formera des " boules de lagrofleur d’une pomme j on les fera fecher; on
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» les mettra dans un creufet couvert, pour être calcinées « dans un fourneau aPotier ; de cette maniere , ces boules » entreront un peu en fufion & s’attacheront les unes aux » autres ; on les réduira en unepoudre très-fine, &l’on en » fera une lefiive, qu’on évaporera a pellicule ; on éteindra » lecriftal dans cette lelïïve, jufqu’a ce qu’il foit devenu »> afiez friable pour s’écrafer entre les doigts; cela fait, on » prendra du fel qui fera refté, que 1’on purifiera par des » folutions , coagulations & calcinations réïtérées , julqu’a » ce qu’on ne voye plus aucune faletés dans la folution. On » purifiera de la même facon le fel de tartre jufqu'a ce qu’on » n’y remarque plus rien d’inipur , & qu’il ne pétille plus » dans le feu. On prendra alorsdeux parties de ce fel de »tartre, &une partie du fel précédent; on fera fondre le »tout enfemble; 1’on aura une matiere propre a recevoit »toutes lescouleurs qu’on voudra luidonner, & qui de- » viendra femblable aux pierres prétieufes ».
Voila la maniere de préparer le criftal, fuivant tous les Chymiftes; queiques uns fe fervent de vinaigre au lieu d’eatï claire ; on jugera aifément par ce que nous dirons dans la fuite fur les larmes de verre, quelle eft la meiileure ma¬niere & par confequent celle qu’il faut luivre; & 1’on vetra que c’eft fans contre-dit, d’éteindre le criftal dans une lef- live bien acre & bien forte.
On prépare les pates , comme Ie verre , avec cette feuls difference , qu’on fait 1’un de fritte de criftal, & 1’autre avec du criftal de roche préparé; on employe dans 1’un 1 autre les memes couleurs; c’eft par cette raifon que Porta donne afon verre coloré lenomd’/Wt/?//^, de rubii, &c- On pourroitfaire des eflais fur notre Diamant d’Angleterrs qui eft plus dur & plus pur que le criftal de roche.
Re marqués de J. Kunckel Jur le Chapitre LXXVI.
La pate qui eft ici indiquée peut fe faire aufli bien avec de petit? cailloux tranlparents ou avec du quartz , qu’en y employant le criftal même. Du refte, il faux obferver exaftement ce que dit 1’Auteur, de ne point fe fervir ni de mortiers de fer ni de mortiers de cuivre,5cluivre
DE LA VER REE IE. 179 exa&ement les aurres manipulations qu’il prefcrit: on pourroit abfo- '*^ent employer un mortier de fer, pourvü qu’il ne fut pas rouillé en dedans: il y a plus, dans les cas oü 1’on fe propofe de faire des pierres vertes ou bleues ou de couleurs oü il entre du faffran de Mars, cela ne Peut point nuire a la compofition. Au relle , je perfifte & croire que fout ce que 1’Auteur enfeigne dans ce Livre ne mérite point & oeaucoup prés qu’onfe donne la peine de le mettre e
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C H A P I T R E LXXVII.
Manier e de faire des Emeraudes.
PREN EZ deux onces de criftal de roche, pré- Pyé comme ci-deffus, Sc quatre onces de mi- JHum ; mêiez bien ces deux poudres; ajoutez-y 4uarante-huit grains de verd-de-gris calcine Sc pulvérifé , Sc huit grains de faffran de Mars faic par le vinaigre ; après avoir bien raêlé ces ma- tieres , mettez-les dans un creufèt aiïez grand, pour que , quand vous y aurez tout mis, il refte 1’elpace d’un doigt de vuide ; couvrez enfuite le Creufet d’un couvercle de terre, que vous y lut- terez: mettez le creulet dans un focrneau a Potier.
vous le laiiferez autant de tems que les pots de terre en demandent pour être cuits; en brifint le creufet , vous y trouverez une matiere d’une belle couleur d'Emeraudes, dontl’éclat furpaftera
Celui des véritables. Si la pate n’eft point affez Pürifiée cette premiere fois, remettez-la de nou- Ve3u dans le fourneau ; vous connoitrez qu ‘elle bien pure , lorlqu’en levant un peu le couver-