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ART
DE LA
EERRERIE.
SOMMAIRE DU SIXIÉME LIVRE.
E’RAIE maniere de prèparer toutes les fortes d'Emaux dont les Rijoutiers fe fervent pour appliquer des couleurs fur l'or , avec les procédés quils fuivent & les raatieres dont ils font ujage. On traite aufli de la maniere degouverner le feu , pour bien prèparer ces Emaux ; ce travail eft fort beau & fort amufdnt; deft une des principales branches de Z Art de la E'trrerie ; l’on trouvera dans ce Livrc la maniere de les avoir de toutes fortes de couleurs.
CHAPTTRE XCIII.
JMatiere pour toutes les fortes d’Emaux.
ï* R E N E z trente livres de plomb & trente-trois llVres d’étain bien purs; faites calciner ces métaux cr>rnme onl'adéja enfeigné; paiïez-enla chauxau tai'ais; faites la bouillirdans unvafede terre ver- rempli d’eau bien claire; lorfqu’elle
1/ A R T
aura unpeu bouilli, retirez la du feu; ótez 1’eaU par inclination ; elle entrainera avecelle la partie la plus lub tile de la chaux; fur la chaux qui reftera> vous reverlèrez de nouvelle eau;vous la fereZ, bouillir comme auparavant, & la décanterez ? ainfi qu’on vient de le dire. Vous continuerez la même chole jufqu’a ce que 1’eau n’entraine plus de chaux : les parties les plus groiïieres de métal qui fcront reftées dans le fond du vafe , ferontre- calcinées de nouveau , & vous en tirerez la par¬tie la plus déliée de la maniere que Ton vient d’en- feigner. Vous férez évaporer i’eaü qui aura en- trainé la partie la plus lubtile de la chaux, en ob- fervant furtout de donner un feu lent vers la fin de i’opération , de peur que la chaux qui fe trou- veroit au fond du vafe , ne foit gatée.
Prenez de cette chaux ü déliée, & de la fritte
faite avec du tarfe oucaillou blagc , bien broyée & tamifée avec foin , dechacune cinquante livres; du fel de tartre bien blanc, huit onces; mêlez ces matieres, & mettez-les au feu pendant dix heures dans un pot de terrc cuite , neuf; au bout du tems vous retirerez ces matieres ; öc après les avoir pulvérifées, vous les mettrez dans un lieu fee , a couvert de toute pouffiere; ce fera lamatiere dot# on fait tous les Emaux.
Notes de Merret Jïir le Chapitre XCIII.
Ce fixiéme Livre traite des Emaux que les Anglois nom- ftient Enamels 3les Allemands Amaufen, Smalte ou Smeltz- &la[s, & les Latins Encaufla, motdérivé du Verbe Grec lnuro , je brule. Cependant cc que les Anciens appel- loient Encaufta, matiere dont parlent Vitruve Livre 7, Chapitre 9. Pline, Livre 36, Chapitre 11. Martial, Livre premier, &c. étoit bien different de nos Emaux d au- Jourd’hui. Voyez Saumaife dans ks Exercit. eontre Soliri) °ü il eft traité au long de /’Ene au ft um des Anciens & öu Von en diftingue trois efpéces; eet Auteur conclud quec’eft ün Art done le fecret eft perdu pour nous. Pcrta appelle ks Emaux Smalta, du motltalien Smalt o , qu’il a cru de¬
voir latinifer. Libavius les appelle aufïï Smalta,
Remarqucs de J, Kunckel fur le Chapitre XCIII.
. Ge fixiéme Livïe eft autant eftimable, que le précédent 1’eft peu;
il faut convenir qu’il fufiiroit feul pour rendre POuvrage de Neri reconninandable; on trou.vera certai nemen t bcaucoup de ïacisfa&ion a faire 1’expérience des procédés qui (óncconrenus au Chapitre 93 : j’ai fuivi exaéleinent ce que 1’Auteury enfeignc,cxcepté que j’ai fait ufage de U compofition que j’aidonnée & lafin de mes obfervations fur le premier Livre, au lieu de la fritte qu’ii nous dit de prendre. Ce me-.
Unge fe fait, quant au fel, avec de la poraffe purifiée. Au lieu de hult °nces de fel de tartre , qui eft la dole preTcrite par 1’Auteur, j’ai ClJiployé huit onces de potaffe purifiée , ce qui ne m’a pas empêché de reufi3r. Pour ce qui regarde Ja ehaux de plornb & d étain, j/ai entie- rzCrhent fuivi la méthode enfeignée par Neri, & j'aitrouvé que fa paté 5°h bonne pour la preparation de toutes fortes d’cmaux. j’ai réïtéré
,Puis peu & è differentes reprifes ce procédé; & comme j’avois té de la potaffe fort belle , je 1’emptóyai d'abord route crue & qu5e)[e zrojt. mais 1’opération manqua ; au lieu d’etre d’une blanche , la matiere devinttoure noire; je trouvai que ce ƒ‘^tn’étoit occafionné que par la Potaffe. Ilfaut done, avant de s’en *ervir> avoir foin de Ja purifier aplufieurs reprifes, de touts faleté*
on Fa dit ailleurs.