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tiere colorante que vous parviendrez a celle que vous vous propofez. Si elle eft trop foncée, VOUS y remettrezun peu de la matiere de 1’émail; fi elle efttropclaire, vous augmenterez la dofe du faffre»
CHAPITRE XCVI.
Autre Email de bleu d’Azur.
1 REN EZ quatrelivres d’émail, deuxoncesde faffre , quarante - buit grains d’<?s-uftum calciné par trois fois; mêlez bien ces poudres ; metteZ les aufourneau de Verrerie dansun pot. verniff^ en blanc ; lorfque tout fera bien fondu & purifié , vous 1’éteindrez dans i’eau , & 1’opération fe& faite.
Notes de Merret fir le Chapitre XCVI.
Merret obferve que Porta ne fe fert que de fsffre pour ce? deux compofitions de 1’EmaiI bleu.
Retnarques de J. Kunckel fur les Chapitres XCV fr XC.Vf
II n’y a d’autre différente cmre ces deux Chapitres , finon 1’Auteur omet dans une des compofitions, la magnéfie , tandis qu 1 cn met dans 1’autre. Je dois obferver ici, qu’il faut faire ces opérati°n très-foigneufement, & qu’elles demandent une grande exaftitu^ ’ furtout pour parvenir a la vraie couleur de laTurquoife; l’Auteure.j ici fort diffus a fon ordinaire, & répéte continuellement comment faut fondre les matieres 8c les purifier; ces redites ne font que cauff de 1’embarras a ceux qui ne font point au fait de ces fortes d’opérad^
1 on pourra s’en affranchir en fuivant la méthode que je vais donner. Faites fondre a la fois dix , vingt ou trente livres d’émail; faites-en
extinéHon dans Peau ; remettez les a fondre ainfi que Neri Penfeigne,
^gardez les pour votre ufage. Lorfque vous voudrez faire de Pémail, Prenez en autant que vous voudrez ; & en peu d'heures vous y por- terez votre couleur: on ne peut prefcrire avec exaélitude les dofes dfauty en mettre, c^eft a 1’oeil a en decider; il eft bon feulemenc ae f^avoirque chacun fera maitre de changer les dofesdes matieres &
^es couleurs que notre Auteur prefcrit dans chaque Chapitre , 6c de fieconfulter la-defïus que fon goüt & fa volonté: ceux quine feront pas verfés dans ces fortes d’opérations pourront le fuivre a la lettre : il faudra point s’en prendre a lui, fi les couleurs ne réufliffent pas
\oujours, furtout celles oü il entre du faffre, attendu que cette ma¬gere n’eft point toujours de la même bonté ; c’eft pour cela que fi vous ^Vez a vous en fervir aufli bien que de la magnéfie; prenez , pour com- ^encer , un verre clair & tranfparent; mettez d’abord un grain de Magnéfie fur une once de ce verre; faites en autant avec le faffre, & v°yez quelle couleur il en refulte ; fi elle n’eftpas affez forte, prenez en deux grains & ainfi de fuite : après en avoir feit 1’effai de cette j^aniere, vous ne pourrez plus gueres vous tromper. On doit prendre es mêmes précautions pour toutes les couleurs: en employant les ^emes matieres, on fera fur d’avoir toujours les mêmes produits, tant geiles dureront. Si Pon en achette de nouvelles, il en faudra faire nouveaux effais ; car fans cela les couleurs dont on vient de parler
eront fujettes a tromper.
Il fautaufli faire attention que , lorfque 1’on veu.t eflayer feit de Ia
Magnéfie foit du faffre, il eft bon d’en avoir d’avance une bonne pro- vifion toute préparée , c’eft-a-dire réduite en poudre très-fine; paree Sue fans cela il pourroit s’en trouver des morceaux qui donneroient a matiere, des propriétés & des couleurs toutes différentes; j’ai cru avertiffemens très-nécelfaires a tous ceux qui s’ocuperont de i’Arc
^laVerrerie.