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j’ai prouvé que cctte beauté n’étoit pas de longue durée, & qu’apvès avoir orné la pierre quelque terns, elle difparoiflbit. Je "a* pas cru devoir m'amuler davantage a unc chofe fi peu lure.
CHAPITRE CXIII.
P RENEZ trois livres d’étain bien pur , une livre de cuivre purifié; commencez par faire fon- dre le cuivre, & enfuite 1’étain ; iorfque ces deu^ métaux feront bien en fufion, ajoutez-y fix onces de tartre de vin rouge un peu brulé, une once & demiede nitre, deux drachmes d’alun, & deu% onces d’arfenic; lailfezévaporer toutes ces chofes; verfez enfuite la matiere qui refte,dans les moules ; 8c vous aurez de cette maniere des miroirs qui > après avoir été polis, repréfenteront parfaitemenc les objets. Cette compolition eft celle qu’on norm me (dhalybée.
Notes de Merrct Jur le Chapitre CXIII.
Jetrouve dansles Auteurs differentes manieres de pré-* parer cette compolition. Comme ces fortes de miroirs fon£ d’une granfle utilité dans 1’Optique , & qu’ils n’ont poin£ été décrits en Anglois, je vais fuppléer icia cette omilfiofl’
On appelle ces miroirs métalliques, non qu’ils foient eö- tierementde métaux, mais paree qu’il en entre dans leUi: compolition, & qu’au poids & a 1’exterieur ils relTemblefl£ beaucoup a du métal. Voici la compolition qu’en dom10 Porta , Livre 7 , Chapitre 23. » Prenez , dit-il, un creufe£ o» capable de réfifter au feu ; lutez-le intérieurement,
DE LA VERRERIE. 231 w qu’il foit plus fort; faitesle fecher & le lutez alternative- w nient, a deux ou trois reprifes; remettezcecreufet au feu
* faites-y fondre deux livres de tartre, & autant d’arfenic ö>blanc; lorfque vous verrez partir de lafumée, jettez-y 35 cinquante livres de cuivre vieux ou qui ait fervi; faites 35 fondre ce mélange fix a fept fob , afin qu’ii fe purifie ; 35 ajoutez vingt cinq livres dfotain d’Angleterre, & laiffez
* 1 y fondre; vous tirerez un peu du melange avec un fer & a> Vous effayerezs’il eft fragile ou ccmpa&e; s’il efi trop fra- 35 gile , vous y remettrez du cuivre; s’il eft dur , tfo 1 étain ; 35 ou vous laifferez, fi vous faimez mieux, une panic de i e-
* tain fe confumer au feu ; lorfque vous aurez trouvez 1’état
* mitoyen que vous demandez , ajöutèz deux onces de 35 borax, & attendez qu’ii s’en aille en fumée; verfez alors
* votre matiere dans le moule; lailfez-la réfroidir; frottez-la 35 avec de la pierre ponce, enfuite avec de 1’émeril réduit en 35 poudre; & lorfque vous verrez que la furface en fera bien 35 unie & bien pohe , vous la ftotterez avec du tripoli, & 35 vous finirez par lui donner le luifantavec de la een foe 3i d’étain. Bien des gens veulent qu’on ajoute un tiers d’étain 33 dans la compofition centre deux tiers de cuivre , pour que 35 la maffe foit plus dure, êc devienne plus éclatante. «
Voicila compofition que prefcrit dans unc Edirion pré- cedente , le même Auteur, l.ivre 4, Chap. 23. «Prenez s> du cuivre & trois fois autant d’étain 3 un peud’arfenic & 33 de tartre; faites bien fondre & incorporer ces matieres > 33 quelques-uns mettent trois parties de cuivre , contre une 31 d étain, avec un peu d’antimoine , d’argent & de pyrite
* blanche arfenicale ; d’atrres la font avec une partie de aplomb & deux parties d’argenr.; on peut auffi la préparer 3iavec d’autre métal & en dofe différente. Lorfqu’elle a été 35 Jottée en moule , il faut la polir & 1’unir, afin qu’ii puiffe 35 fo faire reflection des rayons de lumiere , que les objets
s y peignent, & que la piece moulée puiffe imiter les mi- 35 ^°irs véritables , ce qui depend du travail de fa furface :
* 1 olie n’eft pas affez unie, frottez-la jufqu’a ce que les ^°bjets s’appercoivent diftinftement: fi la matiere eft ra-
» boteufe, fervez vous de la roue dont on fe fert pour poli* les armes. Si votre piéce efi concave ou convexe,il faudra, n pour qu’elle ne fe caffe pas par le mouvement de la roue,
«lui adapter un morceau de bois taillé de fa figure & qu’on » luicoliera avec de la poix, de facon qu’il ne remue point $ x alors on pourra la frotter avec de 1’émeril fur un morceau » de peau ou de linge , ou de la pierre de ponce ou de 1 e- » tain calcine, que Ton nomme putty ou potés, ou du tri- « poli, & enfin avec de la fuie, du tartre, de la cendre de » faules, ou 'de génevrier; ces matieres la font très-luifantes >
1’émeril fe prépare en le réduifant en poudre, le tamifant « & le délayant dans de 1’eau «.
Cardan, Livre 2 , de varietate Chapitre ?7, *> dit que les » miroirs fe font avec trois parties de cuivre , une partie =3 d’étain & d’argent, & un dix-huitiéme d’antimoine». Bien desgens par épargne fuppriment 1’argent; d’autres y en mettent un vingt-quatriéme, au rapport d’Aldovrandi: voici ce qu’on lit dans fon Mufaeum Mëtall. Livre I. Chap-4» » II y a des gens qui les font avec une livre d’étain , un tiers » de cuivre, une once de tartre, une demie once d’orpi- » ment qu’on y metlorfque la matiere donne de la fumée; » on coule la maffe dans un moule qui a la forme qu’on veut =» donner au miroir, & qu’on a échauffé ; on la tire de ce »> moule ; on la fixe fur un morceau de bois, avec de la «fumée de poix-réfine ; & lorfqu’elle eft attachée a ce ” morceau de bois, on la polit d’abord avec de 1’eau & du « fable ; enfuite avec de 1’émeril & de la pierre ponce , & »> enfin avec de la chaux d’étain ». Cardan, Kircher &■ Schventer difent la mêrae chofe.
Harsdorffer, dans la premiere partie de fes Délices Ma' thèmatiques, « prefcrit de faire fondre trois quarts d’étaii* » &un quart de cuivre purifié; de prendre enfuite quatrc » onces de tartre calciné, deux onces d’antimoine fublimé, « quatre onces d’huile, & trois onces de marcaffite ; de bien »meier ces dernieresmatieres; d’en mettre deux onces „ fur chaque livre du rnétal fufdit: lorfqu’elles feront brülées? « d’aiouter un peu de poix de Bourgogne; & lorfque la poti- « fera
* fera confumée, de jetter la matiere dans les moules
Scaliger Excerc. 82. §. donneia compofition fuivante.
35 Faites fondre neufonces d’étain & trois de cuivre ƒ ajou- ‘Mez-y pour lors uneonce de tartre féché , &une demie
* once d’arfenic blanc ; laiffez la matiere au feu tant qu’il en ” part de la fomée «. Quant a la maniere de polir , ilfuic CeHequife trouvedans les autres Auteurs.
Voici la méthode que Cornoeus communicjua au P. Schott.
* On prendradix parties de cuivre; lorfqu'il fera déja fon- 3> du, on y joindra quatre parties d’étain ; on faupoudrera
mélange d’un peu d’antimoine & de fel ammoniac; on
* remuera bien le tout, jufqu’a ce que la fumée quieft très-
* dangereufe & dont on aura foin de fe garentir y foit paffée; *alorson coulera la compofition dans les moules. J’ai ö> dprouvé , dit-il, que ce mélange eftlemeilieur de tous.
Ontrouvera encore d’autres manieres de faire ces com- pofitions , auffi bien que différentes matieres pour les polir, dans Birellus , Livre p. Chapitre 47. &c. oü je renvois le A-efteur.
Remarques de J. Kunckel fur le Chapitre CXIIL
On trouve autant de compofirions différen tes pour faire ces miroirs qu’il y a eu d’Auteurs qui y ont travaillc & qui-en ont écrit, comme peut le voir par les notes du Do&eur Merret fur ce Chapitre ; mais ^ellc de notre Auteur eft très-bonne; j’ai feulementa y faire obferver luivant mes experiences, que 1’addition de l’arfenic rend toujours le ^iroir bleuacre, quelque foin qu’on prenne pour le polir; on doit Q°nc être trés fouvent obligé de repolir un miroir de cctte nature, Parce qu’il fe décharge ; je ne fuis point le feul qui aie fait cette ob- ,ervation ; quand au cuivre & a i’étain, chacunenmet la dofe qu’il
1VSC convenable.