Mant ere de colorer en dedans des boules de verre , oiï d'autre s vaificaux de la même mattere, afin quits reffemblent d des pitrres pre'tieujes.
SI on veut colorer une boule ou fphére de verre blanc ; il faut prendre une quantité fuffifante de colle de poilfon ; la mettre détremper pendant deux jours’dans de 1’eau ; la faire un peubouillir 3 jufqu’a ce qu’tlle foit bien fondue ; verfer enfuite cette colle encore tiéde dans un globe de verre; remuer bien le globe , afin que la colle s’attacbe a toutes les parties intérleures; óter après cela tout ce qui refte fluïde ; tenir prêtes des couieurs en poudre ; commencer par le minium, qu’on fera entrer dans le globe par un tuyau de rofeau & afin d’avoir diffërentes nuances, y fouffler en- fiuite du bleu d’émail, puis du verd-de-grïs , de 1 orpïment & enfin de la lacque ; toutes ces pou- dres s attacheront aux parois intérieurs du verre , au moyen de la' colle dont ils auront été bumedés; on s’y prendra de même faconpour toutes fortes d autres couieurs ; aiez enfuite du gypfe bien pulverife ; mettez-en dans le globe en fuffifimte quantité; remuëz le bien-vite ; fi vous le faites tandis que la colle eft encore bumide , le gypfè s’attacbera partout; ótez après cela ce qu’il y aura
DE LA V ERR E R I E. 235 detrop; lorfquela colle fera bien féchée, vous Verrez le clobe peint des plus belles couleurs; ces couleurs ne s’en détacheront jamais, & confer- Veront toujours leur éclat. On met ces boules ou globes fur des pieds de bois , & on s’en fert pour °rner des armoires & tablettes, &c.
Notes de Merret Jiir le Chapitre C XIV.
Cette manïere de colorer la partie intérieure des globles de verre paroïtavoir changé; on lui a fubftitué unemaniere de les peindre extérieurement avec des couleurs adhérentes, Ce qui fait un très-bon effet a la vüe.
Caefalpin eft le feul des Auteurs Latins qui fafle mention du Gypfe, au Livrei. Chapitre <?. » Ilya, dit il, une ”autre efpdce de terre,pale,compofée de couches pierreufes “ dont on fe fert pour ndtoyer le laiton; on 1’appelle coni- “niunément Gypfe » ; mais eet Auteur femble avoir ignore Ce que c’eft proprement que cette fubftance. Le Gypfe eft Une efpdce de pierre calcaire , dure , blanche , fort pélante , Sc retnplie de raches brillantes comme les mines de plomb Sc d’étain; cette pierre reflemble a 1’extérieure •, a del’al- batre & en a la fragilité; tel eft un morceau que je garde; on en porte d’Efpagne, dans les Ifles Canaries; on s’en fert pour blanchir les vins & les mettre en fermentation, ce qui con- ttibue a les conferver; fans cela , on ne pourroit les tranf- P°rter dans les pays étrangers, 6c ils s’évanteroient.
Remarques de J. Kunckel fur le Chapitre C XIV.
uteur nous donne dans ce Chapitre le fecret de marbrer des de verre. Ilm’arriva d’en achetter une a Hambourg & de Ia a ‘er fur ie c},amp . ceuxquimel’avoient vu achetter fc mirent a lire, le Marchand qui me 1’avoit vendue s’apperjevant de mon deflein,
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d’afpic , car Je ne m’avifai pas de penfer pour lors a la colle de poitfbfrt je les fis entrer dans un globe que. je remuai en tous fens ; 6c ]ƒ trouvai qu’en s’y prenant decette maniere Pouvrage reftoit alfez difr forme : mais aufii-töt que j’y eus inféré un peu de larine de fromentJ Pouvrage devint alfez beau ; ces morceaux peuvent lervir d’ornemens dans les chambres, & fe placer lur des armoires. Le Livrde Nerfje tomba dans lafuite entre les mains;& je fuivis fa méthode, quoiqu’elte demande plus de peine & defoin que la mienne : au lieu de colle de poiffon on peut fe lervir de blancd’ceuf, le remuer dans fe verre, & verfer ce qu’il y aura de trop.
Je vais donner aux Curieux une autre maniere de préparer de$ boules ou mitoirs fphériques , qui font un très-bel effet entre le$ autres» Prenez une once de vifargent, unedemie once de bifmuth > d’étain & de plomb de chacun un quart d’once j commencez paf fondre l’étain & le plomb . & joignez-y enfuite le bifinuth; lor que vous verrcz qu illèra affez fondu , laifiez le jufqu’a ce qu il foit prefqus réfroidi ; verfez-y pour lors le vif argent; vous prendroz une boute de verre , bien nette en dedans : vous aurez un entonnoir de papte* que vous inlererez dans la boule par un cóté; vous y verfcrez PamaL game bien doucemenr,afin qu’il ne s’écarte point, mais qu’il le ramalte tout au fond de la boule ; car s’il venoit a tomber trop fubitemen* au fond, il en partirbit des éclabouffures qui gattroient Pouvrage; 3 faut done faire attention au tour de main > d^ailleurs , s’il y avoit de M poulfiere dans quelqu’endroit de la boule de verre, Pamalgame ne s’j attacheroit point: fiPamalgame fefixoiten un endroit 6c s’y metttotf en petit flocons , comme il arrive fouvent, on rémédieroit a eet in* convénient en le tenant fur de la braife un moment ; il redeviendrort