CHAPITRE CXX.
Donner au verre un rouge transparent,
Prenez de la magnéfie réduite en une poudre impalpable; mêlez la a quantité égale de purifié ; mettez ce mélange a calciner au feu réverbere pendant vingt-quatre heures; ayj enfuite ; édulcorez le dans de l’eau chaude , & faites le fecher, après en avoir féparé le fel par les lotions; cette matiere ferad’une couleur rouge: ajoutez-y une quantité égale de fel ammoniac ; nu meélez le tout avec un peu de vinaigre diftillé; broyez le fur le porphire, & le faites fécher. Met-fez enfuite ce melange dans une cornuequi ait un gros ventre & un long col, & donnez pendant douze heures un feu de ftble de fublimation ; rompez alors la cornue ; mêlez ce qui fera fubli-mé & ce qui fera refté au fond de la cornue ; pefez la matiere, & ajoutez-y en fel ammoniac le poids qu il eneft parti paria lublimation; broyezle tout Cotnme auparavant: après Tav oir imbibé de vi¬naigre diftillé, remettez lea fublimer dans une cornue de la même efpéce ; réitérez la même chofe jufqu’a ce que la magnéfie demeure fondue au fond de la cornue.
Cette compofitiondonne au criftal & aux pates, un rouge traniparent, lemblable a celui du rubis; Pon en met vingt onces furune.de criftal ou de verre; on peut cependant augmenter ou diminuer la dofe felon que la couleur femblera 1’éxiger. iVlais il faut que ce foit de la magnéfie de Piémont qu’elle foit bien choifie ; celle de Piémont eft la plus propre a donner au verre une vraie couleur de rubis.
Remarques de J. Kunckel fur le Chapitre C X X.
Notre Auteur en revient a l'Art de la Verrerie , & nous décrit iel la maniere de donnerau verre un rouge tranfparent; lón procédé réuf- fit. Si la magnéfie a écé bien préparée comme il 1’enieigne , on aura une belle couleur de grenats 5 je luis en état d’en montrer que j ai obtenue de cette maniere.
II eft aifé de s’appercevoir qu’il y a unc faute dans la Traduélio0 Latine qui ordonne vingt onces de magnéfie préparée fur une once de criftal ou de verre. _
J’ai deux traduólions Allemandés de Neri; l’une dit qu’il faut en mcttre une once fur une livre de criftal; 1’autre qu’il faut en mettre une once fur vingt livres de criftal; & je penfe que c eft celui-ci que l’Auteur a prétendu ; la dole eft même trop forte> a moins qu’on n’eüt a donner enfuite une chaleurdémefurée , parlaquelle une partie de la couleur dut fe confumer ; quoique dans le cas dont il s’agit cela ne puiffe fe faire aufli aifément que quand la magnéfie n’eft: pas préparée > Jecrois qu’unc demie once-fuffit, & que , quand Fopération réuflira-, on aura une couleur très-agrcable.