A R, T
DE LA
V E R R E R I E.
SECONDE PARTI E.
L I V R E SECOND-
$. PREMIER E.
Des Couvcrtes & Peintures Jur Fayance.
I.
'Manier e dont les Fayancicrs Hollandois font le
Maflicot qui efl la bafe de la convene blanche.
O N commence par prendre du fable fin ; on le lave avec foin de la maniere que 1‘on a pü voir dans 1’Ouvrage de Neri Sc dans mes Notes; fur loo livres de ce fable, on met 44 livresde foude, & 3° livres de potalfe ; on calcine ce mélange ; c eft-la ce que les Hollandois nomm&tit Mqflichot cu Maflicot.
L’ A R T
I I.
Seconde preparation du Mafficot.
On prend ioo livres de ce mafficot, 8o liv.’ de chaux d’étain, io livres de fel commun; on fait calciner ce melange atrois reprifes différentes.
I I L
De la chaux d’étain,
Prenez ioo livres de plomb , 33 livres d’étain; il fautles calciner de la facon qui fe pratique par tous les Potiers; c’eft ce que les Hollandois nom-, ment la matiere fine pour la couverte blanche.
I V.
Matiere plus convenable pour la couverte.
On prend 40 livres de fable bien pur, yp liv. de litharge ou de cendres de plomb , 26 livres de Potaffe , 10 livres de fel commun ; on fait calciner ce mélange comme dans les opérationS
précédentes.
Autre,
On prend po livres de fable pur, 70 livres de litharge ou de cendres de plomb , 30 livres de potaffe , 12 livres de fel commun; on fait calciner le tout. V k
4io L’ A R T
me on le peut voir dans la figure cl-jointë;
[Image]
De cette maniere les plats ou affiettes font leS unes au-deiïus des autres,
Emaux dont Je Jèrvent les Peintres en verre ou en
Jayance.
I X.
Email blanc pour la Fayance,
Prenez deux livres de plomb, un peu plu^ d une livre d’étain ; calcinez ces deux métaux ? & reduilez-les en cendres de la facon pratiqué® par les Poeiers ; prenez deux parties de ces een' dres, une partie de fable blanc ou de caillou* calcines, ou de morceaux de verre blanc, un® demie partie de fel; mêlez-bien ces matieres J mettez-les dans un fourneau a recuire ; faites-leS fondre enluite; vous aurez un beau blanc,
DE LA VERRERIE. 411 X.
Autre blafte.
Prenez une livre & demie de plomb , une li- Vre d’étain ; réduilèz-ies en cendres par ia cal¬cination ; prenez huit parties de ces cendres ou de cette chaux, de cailioux & de fel calcines ^uatre parties; faites fondre le mélange , &c.
X I.
Autre.
Prenez trois livres de plomb, une livre d’étain; faites-les calciner de la maniere ordinaire; prenez deux parties de cette chaux , trois parties de fel & trois parties de cailioux purs; faites fondre comme on 1’a dit ci-delfus.
XII,
Autre.
Prenez quatre livres de plomb , une livre d’é¬tain ; quand vous les aurez réduites en chaux, vous en prendrez huit parties, de cailioux lept par¬ties , de fel quatorze parties; faites fondre com- tne on a dit.
Fff ij
4ri L' A R T
XIII.
Fondant pour mettre la couverte en fufion.
Prenez de tartre calcine une partie, de cail- loux & de fèl de chacun une partie; on fe fert de ce melange pour le porter fur les vailfeauX dans les cas oü la couverte ne veut point en-, trer en fufion,
X I V.
Autre.
Prenez du tartre calcine a blancheur & de cail- loux de chacun une livre; faites fondre le mé¬lange , & formez-en des gateaux ; pulvérifez-le avec foin, & prenez-en une livre, de cendres de plomb deux livres ; mettez en fufion, &c.
X V.
Autre.
Prenez une mefiire de tartre calcine> de cen¬dres de plomb & d’étain une mefure, de caillouX
une mefure, de fel deux mefures; faites fondre le tout.
DE LA V E R R E R I E. .413 XVI.
Autre couverte blanche quipeut être porte'efor des vaijjeaux de cuivre.
Prenez de plomb quatre livres, d’étain une livre, de cailloux quatre livres , de fel une li¬vre . de verre de Venife une livre; faites fondre le mélange , & vous en fervez.
XVII.
Autre couverte blanche.
Prenez une livre d’étain , fix livres de plomb; faites 1 s calciner ; prenez douze parties de cette chaux , quatorze parties de cai’loux calcinés, buit parties de fel; faites fondre par deux fois.
XVIII.
Autre blanc tres - beau.
Faites calciner deux parties de plomb, une partie d’étain; prenez une partie de cette chaux, de fel & de cailloux, de chacun une partie ; fai¬tes fondre ce mélange; vous aurez une couver¬te blanche très-belle.
Autre.
Prenez trois livres de plomb, une livre de¬tain , trois livres de fel, une livre de tartre cal- ciné; faites fondre le mélange, & formez-en des
X X.
Autre.
Prenez une livre d’écain, cinq livres de plomb, une livre de verre de Vejnife, un quarteron de tartre calcine , &c.
XXI.
Autre meilleure.
Une livre & demie d’étain, autant de plomb, trois livres de cailloux, une livre de fel, un quar- teron de verre de Venife; faites fondre,
XXII.
Autre.
Quatre livres de plomb , une livre Sc demie d’étain, trois livres de cailloux calcines } deux livres de fel, dcc.
DE LA VERRERIE. 41; XXIII.
Pour peindre en blanc fur un fond blanc.
Prenez un peu d’étain bien pur; enveloppez- le d’argile ou de terre; mettez-le dans un creu- fet; faites-le calciner dans le creufèt que vous caflerez enfuite ; vous aurez une chaux ou cendre foute blanche ; quand vous vous en fervirez pour peindre fur du blanc , la couleur fortira & fera beaucoup plus blanche que celle du fond.
O ES ER PATION,
Pour faire toutes les couvertes blanches dont nous ve-' bons de parler, il faut fartoutque le plomb & I’étain aient été bien cab ines; quand on aura joint ce melange avec du fel & du fable, il faudra remettre encore le tout a calciner Pendant 12 ou i5 heures; cette operation contribuera beaucoup a rendre la couverte plus belle. Voila ce que ï’avois a dire des couvertes blanches des Hollandois; je les ai éprouvées moi-même en partie, &c j’ai vu faire les autres.
XXIV,
Couvertes jaunes.
Prenez d’étain Sc d’antimoine de chacun deux livres, de plomb trois livres; quelques-uns pren- nent égales quantités de ces trois matieres;on cal¬cine bien le tout, on le met enfuite en fuflon pour le vitrifier; cette couverte eft d’un beau jaune , & fe met aifément en fufion»
XXV.
Autre beau jaune.
Prenez trots parties de minium, deux parties de poudre de brique , deux parties de cendreS de plomb , une partie de fable , une partie d’une des couvertes blanches précédentes , deux par¬ties d’antimoine ; on fait calciner ce mélange; on le fait fondre, cc i’on a par ce moyen une couverte d’un beau jaune.
XXVI.
Couverte 'd’un jaune citron,
Prenez de minium trois parties , de poudre de brique bien rouge trois parties & demie , d’anti¬moine une partie; vous ferez calciner CÊ mé¬lange jour Sc nuit, pendant deux ou trois jours, dans le cendrier du fourneau de Verrerie; vous le mettrez enfuite en fufion; vous aurez une belle couverte d’un jaune citron ; mais il faut obfervef que i’opération dépend beaucoup de la beauté de la couleur des briques piiées; celles qui font d’un beau rouge Sc friables font les meilleures ; mais celles qui font blanchatres ne peuvent fer- vir a eet ufige; il faut faire la même attention pour les autres operations.
XXV1Ï'
DE LA VERRERIE. 417
XXVII.
Autre beau jaune.
Prenez fept parties du melange de cendres de Plomb , & d’étain calcines enlemble comme il a eté dit en parlant de la couverte blanche; ajoü- rez-y une partie d’antimoine; faites fondre le tout.
XXVIII.
Autre.
Prenez quatre parties de verre blanc, une par- t]e d’antimoine, trois parties de minium , une demie partie de machefer ; faites fondre le mé¬lange.
XXIX.
' Autre.
Prenez quatre parties de moulée, quatre par¬ties de minium, deux d’antimoine ; mêlez bien le tout, & broyez-le avec foin ; mais il ne faut P°int mettre ce melange en fufion.
XXX.
Autre.
Prenez feize parties de cailloux, de limaille de fer une partie, de litharge vingt-quatre par¬ties ; faites fondre ce melange.
XXXI.
Jaime clair.
Prenez de minium quatre parties , d’antimoine trois parties , du mélange de cendres de piomb & d’étain buit parties, de verre trois parties; fai" tes fondre ce mélange.
XXXII.
Jaune d’or.
Prenez de minium trois parties, d’antimoine deux parties, de fafran de m.rrs une partie; fai' tes fondre ce mélange ; pulvérifez la maffe, & mettez la de nouveau en fufion; réitérez la me' me opération jufqu’a quatre fois, vous aurez ufl beau jaune d’or.
XX X I I I.
Autre jaune d'or.
I
Prenez de minium & d’antimoine de chacc^ une once, de rouille de fer une demie oncei faites fondre le tout a quatre ou cinq reprits différentes.
DE LA VERRERIE. 419
XXXIV.
Autre.
Prenez buit parties de cendres de plomb , fix parties de caiiloux, une partie de jaune d’ocre, ^ne partie d’antimoine, une partie de verre blanc; faites calciner & fondre enfuite , vous aurez une £>elle couleur jaune d’or.
XXXV.
Autre.
Prenez de cendres de plomb & de caiiloux Hanes de chacun douze parties, de limaille de fer une partie j faites fondre a deux reprifes.
Quoique toutes les compofitions que nous venons d’in- diquer produifent des couleurs jaunes , il ne laiffe cepen- dant point d’y avoir de la difference entre leurs nuances, furtout lorfqu’après avoir été mifes enfufion , on les broye pour les porter fur la fayance & qu’on les fait recuire ; alors chaque compofition rend quelque chofe de particulier ; & ^Uand même la couleur de quelques-unes paroitroit la niême,elles diffdreroient ndanmoins par Je plus ou le moins do fufibilité; il en fera de même des autres couleurs que «ous allons donner.
Gggij
COUVERTES VERTES.
XXXV I.
Couverte verte fir un find blanc.
Prenez deux parties de cendre de cuivre , deux parties d’une des couvertes jaunes a volonté; met- tezcemêlange enfufionpar deux fois; maisquand vous vous en fervirez pour peindre , il ne faudra pas en raettre trop épais; cela rendroit la couleur trop foncée.
X X X V I L
Autre beau verd.
Prenez de verd de montagne une partie, de limaille de cuivre une partie, de minium une partie, de verre de Venife une partie; faites fondre le tout; vous aurez un très-beau verd; vous fere^ même le maitre de vous en fervir fans 1’avoir fare fondre.
XXXVIII.
Autre.
Prenez deux parties de minium, deux parties de verre de Venife, une partie de limaille de cuivre; faites fondre le melange & vous en ferve2'
DE LA VERRERIE, 421 XXXI X.
Autre beau verd.
Prenez une partie de verre blanc, de minium & de limaiile de cuivre de chacun une partie; faites fondre ce melange ; broyez enfuite la malle; prenez deux parties de cette couleur & une partie de verd de montagne, vous aurez un très-beau verd.
X L.
Verd encore meilleur.
Prenez une partie d’une des couvertes jaunes précédentes a volonté; joignez-y une quantité égale d’une des couvertes bleues qui vont être indiquées; mêlez les enfemble, 3c les broyez bien exaélement; vous aurez un verd admirable.
0 B S E R y A TION.
En mêlant le bleu & le jaune, on peut produire beau-ï coup de nuances differentes de verd, a proportion du plus ou du moins de 1’une ou de 1’autre de ces couleurs qu’on mettra; &comme le verd eft une couleur entidrement compofde des deux autres, il n’eft point néceflaire de s’ar- ïêter ici a en donnerplufieurs coinpofitions.