PRIVILÉGES
Accordés par plufieurs Rots de France aux Peintres-Kitriers, dès Fan 1390, (pit nous ont étê conjervés dans le Recueil des Statuts, Ordonnances & Regle- ments de la Communauté des Maitres de 1’Art de Peinture & Sculpture, Gravure & Enluminure de la Viile & Fauxbourgs de Paris, tant anciens que nouveaux, imprimés fuivant les Originaux en parchemin, & fcelles du grand fceau, &c. A Paris, che^ Pierre Bouillerot, £6/2, avec Permiflion.
LETTRES-PATENTES DU ROI CHARLES VII. (a).
JJonnces d Chinon le j Janvier 133 o , en faveur de Henri Mellein, Peintre^Hitrier a Bourges $ & de tous9autres de fa Profeffion > portant confirmation de Fexemption , d eux accordée par les Rots fes Prédécejfeurs, de toutes Tailles, Subfides, Emprunts , Commijfions, Subventions , Guet, Arriere-Guet , Garde-de-Porte & autres Charges & Servitudes quelconques> avec divers AÏÏes qui mettent enjouijfance de ces Privileges plufieurs Peintres-Hitriers»
Lettres- c HARLES, PAR LA GRACE DEDïEU, rï.ter!tesvf? Fov DE FRANCE, a noftre amé &féal Mef- enT^o, en ^re Regnier de Boullagny, General & Confeil- faveurde Ier par Nou8 ordonné fur le fait & gouverne- Henri Mei- ment de toutes nos Finances, en Languedorbe furverr^Sc & Fanguedoc ; aux Capitaines des Villes & de tous autres Chafteaux, & Places de Bourges que Angers, defa'condi- & aux Efleus-Beceveurs , & aux Collefteurs tion. commis ou a commettre aflmpoft afteoir , cueil-
lir, lever, & recevoir les Aydes, Tailles , Sub¬fides, Emprunts, Commifïions, ou autres Sub¬jections quelconques mis ou a mettre fur lefdites Villes de Cortentin, d’Üfy, Bourges, Orleans , Angers & ailleurs; & a tous les autres Jufti- ciers de noftre Royaume, ou leurs Lieutenants, Commis ou Deputes : SAL UT & DileCtion. Humble fupplication de Henry Mellein, a préfent demeurant a Bourges, contenant que combien qu’il ait toujours continuellement obéi a fon¬dit Art en toutes les befognes qui nous font néceffaires, & encore eft preft de faire , & qu’a caufe de ce qu’il eft convenu a fupporter plu¬fieurs grandes peines , travaux , pertes , dom- mages , & ce au moyen de fondit Art, & a tous autres de fa condition , par Privileges donne% &
AnciensPri- offreye% par nos Prédécejfcurs Roys de France, aux vileges des
C a) L’imorimé porte ici Sc par-tout ailleurs Charles VI; maïs celt une faute : car ce Prince, mort en 1421, n’a pu donner ces Lettres - Pcttentes en 1450, neuvieme année du regne de Charles VII. Elies font tranfcrites en entier dans 1’un des Aftes ci-deiTous rapportes; mais nous avons jugé plus convenable de les mettre ici a leur tête , puifqu'ils n’ont été dëlivre's que fur le vu d’i- cellcs» Quant aux Lettres antérieures ik poilérieures a celles-ci, aceordées par nos Rois aux Pein tres-Vttriers, on en trouvera fextrait & Ia date dans Ia Sentence con- trzdiShire qui eft a la iuite. Elie fait auffi mention de plufieurs autre« Aétes & Sentences rendues en leur fa-veur , pour les faire jouir de leurs Privileges.
Peintres Pitriers , ont accoutumé efire francs , Peintres fur quittes & exemts de toutes Tailles, Aydes , Subfides, ^crearrjg^“ Gard$s-de-Portes , Guets , Arriere-Guets &* autres tcs j^res Subventions quelconques ; Néanmoins il doute que Vous Capitaines, Elleus, Beceveurs, Collec¬teurs & autres defdits Jieux de Bourges & d’ail- leurs oü il feroit fa demeurance , de vouloir contraïndre fans avoir égard a ce que dit eft , a eontribuer auxdites Aydes & faire Guet, Arriere- Guet, Garde-Porte, comme Pun des autres qui ne font pas de la condition dudit Suppliant, qui feroit contre fes droits, franchifes & liber— tez, & a fon très-grand prejudice & domma- ge; & plus pourra efire au tems advenir , fi fur ce ne luy eftoit parNous pourveu de remede con¬venable ; fi comme il requeroit humbïement , qu’attendu, comme dit efl, la bonne volante & intention qu’il a de foy toujours loyalement employer en noftre fervice audit fait de fondit Art, & auffi qu’a Foccafion de ce que deffus, dont il eft grandement endommagé, & pour ce il Nous plaid luy pourvoir de noftre remede fur ce ; pourquoy Nous ces chofes conndérées, voulant ledit Suppliant & tous autres de fa con¬dition eftre préfervez en libertez & franchifes,
& en faveur des bons & agréables fervices qu’il nous a fait Sc fait de jour en jour de fondit Art, Sc efpérons que encore faffe a 1’advenir icelui Suppliant; Avons eximé ,franchifé £ƒ exem¬pts , eximons, franchifons & exemptons , en tant que Métier lui en feroit, de grace fpéciale , &* tous ceux de fa condition par ces préfentes, de toutes Aydes,
Subfides, Emprunts, Commijfions , Subventions,
Guet, Arriére-Guet, Garde-de-Porte & autres cko- fes & fervice quelconque, mis ou d mettre fur en quelconque maniere , &* pour quelque caufe que ce foit en nofire Royaume. Si vous mandons expref- fément; enjoignons a chacun de vous, fi com¬me a luy appardendra, que de noftre préfente grace
grace Sc volonté Sc oftroy, vous faffiez, fouf- friez Sc laiffiez ledit Suppliant Sc tous autres de fa condition, jouir & ufer pleincment Sc pai- fiblement, fans peine luy faire , mettre ou don- ner, ne fouffrir être a lui, fait, mis ou donné ores, ne pour le terns a venir, aucun empefche- mentne deftourbier encorps ne en biensen quel- conque maniere que ce foit au contraire; mais fi aucun de fes biens ou chofes eftoient pour ce pris Sc arreftez, faifis Sc empefehez, lesluy mettre ou faire mettre tantoft Sc fans delay en pleine délivrance, en la faifantrayer despapiers, roolles Sc écritures de vos Efleus, Commiffai- res Sc Collefteurs deffufdits, & auffi de vous Capitaines, Lieutenants Sc autres Officiers qui auroient les Gardes des Villes, Chafteaux, Fortereffes ou ledit Suppliant feroit demeuran- ce : car ainfi Nous plaift eftre fait, Sc audit Sup¬pliant Favons oftroyé Sc odroyons par ces pré- ientes de grace fpéciale, nonobftant quelcon- ques Ordonnances, Commandement ou deffen- fes a ce eontraires. Et pour ce que ledit Sup¬pliant Sc tous autres de fa condition pourroient avoir affaire en plufieurs lieux dq double de ces préfentes, Nous voulons qffau Vidimus d’i- celles, fait fous le feel Royal ou authentique , foit foy adjouftée corame au préfent Original. Donne a Chinon le tiers jour de Janvier Fan 1450, Sc de noftre Regne le pe. Ainfi, parle Roy, Je Maréchal, de Sain t-O vier , les fieurs de Cerifay, Sc autres préfens Sc allans, avec un paraphe: Enfemble la teneur de ladite atta¬che.
Attache ou Nous Regnier de Boullagny, General, Com- tonfente- miffaire du Roy Noftre Sire fur le fait Sc gouver-
jjent du nement de toutes fes Finances ès Pays de Lan-
Bnances de guedorbe Sc Languedoc : Veuës les Lettres du Charles VII. Roy Noftre Sire, efquelles ces préfentes font attachées fous noftre figne, confentons Sc fom- mes d’accord en tant qu’a Nous eft, que Henry Mdlein , Peintre & Vitrier, demeurant d Bourges, nommé efdites Lettres Royaux , br tous autres de fa condition, foient francs, quittes Sc exemts de tou¬tes Tailles, Aydes Sc Subfides, Emprunts, Com- miffions , Subventions, Guet, Arriere - Guet, Garde-de-Porte Sc autres charges Sc fervitudes quelconques , mis ou a mettre fur noftredit Royaume , en quelconque maniere, ne pour quelconque caufe que ce foit, Sc pour les cau- fes, tout ainfi Sc par la forme Sc maniere qu’ice- 3uy" Sire le veut Sc le mande par fefdites Let¬tres , Sc au contenu des Privileges anciens a eux donnez, fous noftre figne , le dix-feptieme jour
de Décembre 143Enquechon.
/lCTES qui mettent en jouffance dè ces
Lettres-Patentes divers Peintres-fótriers,
A$e. qui A TOUS CEUX QUI CES LETTRES VERRONT; fence H'°P^~ Antoine le Comte , Notaire Sc Tabellion de la vileges^onï Cour Royale du Bourg - Nouvel : SA LUT. tenns en ces Sqavoir faifons qu’aujourd’huy i8e jour du mois
tentreV- Pa“ de Juin i an 1J ’ Par Nous a veuë \tenuë > Peintres1 V? leu^ & diligemment regardée, mot après mot, uiers, * une Lettre-Patente avec attache d’icelle, écrite en parchemin, faine Sc entiere; Sc dont la te¬neur enfuit: CHARLES, Scc. ( comme deffus). En tefmoin defquelles chofes, Nous avons figné ces préfentes de noftre feing , Sc pour plus grande approbation fcelle de 1 un des fceaux de
ladite Cour Royale de Boufg-Nouvel ledit jour,
mois Sc an premiers dits ; préfénE a ce honnefte
homme Maiftre Pierre Boullay , Secretaire du
Roy Sc Reyne de Navarre ès Duchez d’Alen-
gon, Sc Mathurin Boittard d’AIengon , tefmoins.
Ainfi Jtgné le Comte Sc Boullay, d’eux para¬
phé, Sc fcellé de cire verte fur fimple queue.
A TOUS CEUX QUI CES PRÊSENTES LETTRES Autre en fa-
VERRONT; Louis Richard, Efcuyer, Garde du veuc £e,si7 fcel des obligations de la Vicomté de Caen, ne ^de fa S AL uT. Sgavoir faifons, qu’aujourd’huy 2e jour Rue, pere & de Janvier Fan 15*42 , par Denis de la Haye Sc fife.
Richard Noël, adjoints de Lucas de la Lande ,
Tabellions Jurés Sc Commis pour le Roy Noftre Sire en la Ville Sc Banlieue dudit Caen, Nous a efté témoigné Sc relaté avoir veu , tenu Sc leu, mot après autres, certaines Lettres en fain fceau Sc écriture, defquelles la teneur enfuit: CHARLES, Scc. (comme deffus). En tefmoin defquelles chofes Nous Garde deffus nommé, a la relation defdits Tabellions premiers nommés,
Avons mis a ce préfent Vidimus Sc tranferit le fcel aux obligations de la Vicomté de Caen , les an Sc jour deffus dits: Defquelles Lettres deVidi- mus eftoit Porteur Maiftre Simon Meheftre, Pein* tre & Vitrier, auquel lefdites Lettres ont efté rendues , Sc a préfent demeurées ès mains de Liomde la Rue, & de Préfent de la Rue fonfils dudit Art & Eftat de Peintre & Vinder. Signé de la Haye Sc Noël, d’eux paraphé; Sc au bas eft écrit: Collation faite Sc fcellée fur double queue de cire verte ; en quoi eft imprimé une armoi- rie en forme de Chafteau ou Ville.
A TOUS CEUX QUI CES. LETTRES VERRONT ; Autre«nfo- Louis Richard, Efcuyer, Garde du fcel des obli- veur de Mar- gations de la Vicomté de Caen, S A L U T. Sga- ïiu^ert* voir faifons qu’aujourd’hui 6Q jour de Janvier,Fan
par PayenFilleul, Notaire du Roi Nof¬tre Sire, des Sergenteries de Villers, Sc Charles Remy, Sc Nicolas Picot, Tabellions pour ledit Seigneur audit Siege, Nous a efté témoigné Sc relaté avoir veu, tenu Sc leu, mot après autres , certaines Lettres en forme de Vidimus, écrites en parchemin , faines Sc entieres en fceaux Sc écri- tures, defquelles la teneur enfuit: CHARLES,
Scc. ( comme deffus). En tefmoin defquelles cho-fes Nous Garde deffufdit, premier nommé , a la relation dudit Notaire Sc Tabellion, avons mis a ce préfent Vidimus Sc tranferit le fcel aux obligations de ladite Vicomté de Caen, pour Sc a la requefte de Martin Hubert de l’Art de Peintre Vitrier, demeurant en Ia Paroiffe de Jurgues, a ce préfent, pour lui fervir Sc valoir au fait Sc liberté de fondit Art qu’il appartiendra ;
les an & jour premiers deffufdits, en la pré- fence de Meffire Pierre Houllebec, Prêtre de Tracy, Sc Noël Ie Roux 3 d’Efpiney fur-Ouldon,
Sc defquelles Lettres de Vidimus eftoit Porteur ledit Martin Hubert, auquel elles ont été ren¬dues. Ainfi figné Payen Filled.
A TOUS CEUX QUI CES PRÊSENTES LETTRES Autreenfa- VERRONT ; Louis Richard, Efcuyer , Garde du veur de Gil- fcel des Obligations de la Vicomté de Caen, ? MlcM
S A LUT. Sgavoir faifons qu aujourdhuy jour res. de May l’an.i5*4j?, par Payen Filleul Sc Geof- froy Hamel, Tabellions Royaux , Jurés-Com- mis en ladite Vicomté de Caen, Maitres des Sergenteries de Villers, Sc en ceci, Nous a efté témoigné Sc relaté avoir veu , tenu Sc leu , mot après autres, certaines Lettres en forme de Vidi¬mus , écrites en parchemin, faines Sc entieres,
& en fain fceau & édtïture; defquelles la teneur enfuit .-CHARLES, &c. ( comme deffus).En tefmoin defquelles chofes Nous Garde deffufdit, premier nommé, a la relation defdits Tabel- lions, avons mis & appofé a ce préfent Vidimus &. tranfcrit le feel aux Obligations de ladite Vieomté de Caën , pour & a la requefte de Gilles du Bofc Michel du Boft , freres, de l'Art de Peintre 6* Vitrier, demeurant en Ia Paroiffe de Saint-George d’Aulnay, pour leur fervir & valoir au fait & liberté de-leurdit Art, ainft qu’il appartiendra, defquelles Lettres de Vidimus eftoit Porteur Martin Hubert, auquel elles ont été rendues préfentement, & a ce préfent, de- meurées audit du Bofc; le tout fait en pré- fence de Maiftre Guillaume Soufflans , Preftre, & Jean Acquan de Tracy. Signé Filleul & Ha¬mel , chacun un paraphe & apparoift avoir efté fcellé.
Et defious efi encore ,
Collation faite fur POriginal de la préfente copie en parchemin ( defdits Ades & Lettres- Patentes) portée par Charles Gruchet, & de- meurée en fes mains après ladite Collation faite par Nous Nicolas Helame, Notaire & Tabel- lion Royal en la Vieomté de * * * pour le fiege de Fefcamp , ce jourd’huy premier jour d’Avril 1617; Inftance & Bequefte de Pierre Eudier, Peintre, demeurant aFefcamp , pour la préfente copie lui valoir & fervir en temps & lieu que de raifon; en approbation & vérité defquelles chofes ledit Gruchet a figné avec Nous ces préfentes , 1’an & jour deffus dits. Fait comme deifus. Ainfi figné, Charles Gruchet & Nicolas Helame, avec paraphes.
(II a été fait une copie collationnée defdits Ades & Lettres-Patentes, lors de Fimpreflion en 1672, des Statuts, d’oü nous les avons extraits; car on lit encore au bas de ces mêmes Ades ).
Collationné fur ladite copie en papier, ce fait ren- due par les Notaires Garde-notes, du Roy Noftre Sire, en jon Ckdtelet de Paris, foujjignés ce*** jour de * * * 1672.
SENTENCE CONTRADICTOIRE du Pref dent de l’FJeffion de Dreux 9 ren* due en ifjo, en faveur des Peintres* Ifttriers , centre des Colleffeurs qui les trou- bloient dans la jouftfance de leurs Privilege^ confirmés par Charles IX, en I f 3 •
Sentence E TOUS CEUX QUI CES PRÉSENTES LETTRES de Dreux en VERRONT ; Pierre Fournaize, Efleu pour le Roy 1570, en fa- Noftre Sire, par luy ordonné fur le fait de fes rentLucas^ Aydes & Tailles en la Ville & Efledion de Robert He- Dreux, SALUT. Sqavoir faifons que entre ruffe, pein* Maiftre Thomas de Montbrun, premier Syndic ^^ithersa des Manans & Habitans de la Ville Sc Paroiffe d’Annet,chargé Sc ayant pris la caufe pour Allain Brochand, & Jacques Duraye, Coïle&eurs en 1’année préfente mil cinq cens feptante , des Tailles de ladite Paroiffe d’Annet, Demandeurs & exécutans d’une part; & M«. Laurent Lucas &* Robert Herujfe , MaiJlre-ès-Arts Hr Sciences de Sculp¬ture Hr Peinture, Deffendeurs, exécutés Sc oppo-
fans d’autre part. Veu le Procés d’entre lefdites Parties , FExpédition de commandement, <Sc Exécution faite des biens defdits Deffendeurs, oppofans a la Requelte defdits Colledeurs, par André de Haumont, Sergent-Commis audit An net, le i4e jour de Février dernier 1770; FAde & Appointement de conteftation donné de Nous entre icelles parties le óe jour de Mars audit an, par lequel Nous avions icelles par¬ties appointées en droit a écrire & fournir & produire dedans les délais y mentionnez, & par forclufion les écritures & advertilfemens def-dits Deffendeurs oppofans; FEnquelte par Nous faite d’un adjournement fur les faits probatifs mis 8c déduits audit Procés par iceux Deffen¬deurs ; certain Extrait en parchemin figné Drouart, de quelques Articles Hr certaines Ordonnances faites Hr inferées au Greffe de la Prevofté de Paris, dès le I2e jour d'Aouft 1390, uncontenant, entrautres chofes, immunité Hr exemption de toutes Tailles , Sub- fdes , Impojitions, données Hr oUroyées aux Perf 'on¬nes de Ceftat & fcience de Peinture Hr Sculpture : Autre Lettre en parchemin contenant un tranf¬crit de Vidimus fait par- Jean Fermethean & Jean Mercade, Tabellions-Jurés en la Prevofté de Bayeux , le 8 jour dAvril audit an 1J17: Autre tranfcrit & Vidimus fait pardevant le Ta- bellion & Notaire Royal de la Cour Royale de Bourg-Nouvel, le 28e de Juin 1537: Autres Lettres-Patentes de feu bonne mémoire le Roy Charles VII de ce nom, Roy de France, données d Ckinon le 3C jour de Janvier 1430 , contenant immunité Hr exemption données & oëlroyées par ledit feu Roy d Maiftre Henri Mellein, Peintre , lors demeurant d Bourges, & d tous autres Peintres-Vitriers, Ima¬gers , Sculpteurs , de toutes Tailles, Aydes, Subfi- des, Emprunts , Commiftïons , Subventions, Guet, Arriere-Guet , Garde-de-Portes, Hr autres charges, que aujfi de Vattache du General de toutes les Finances du Roy ès Pays de Languedorbe & Languedoc, por- tant confentement que lefdites Lettres fortijfent effet: Un autre Vidimus ou tranfcrit fait pardevant Maiftre Michel Ie Breton, & Philippes Freu- chart, Tabellions en la Prevofté de Vernon, le 1; jour de Mars 15 $ ;: Et certaines Lettres-Patentes du feu Roy Henry , données d Saint-Germain - en -
tion d’Evreux; la premiere le 16e jour de Dé- cembre 15 64; &la feconde le 7e jour de Dé- cembre I ƒ 66; par lefquelles Pieces appert les Sculp- teurs , Peintres , Imagers & Fitriers 9 y dénommés, avoir joui des Privileges, immunity , exemptions fir franchifes donnéespar ledit Roy Charles FUiauxPerfon- nes dudit Art & Science, fuivant iceux avoir eflé de¬clare^ exempts fir immuns de tout?s Tailles , Subfides & Impojitions. Veu auffi autres deux Lettres en parchemïn , Tune fignée Varin , datée du 10 jour d’Avril 1567 j & 1’autre Jignée Herbin & Feroult, datée du 2£e jour de Mars dernier, par lefquelles appert de la reception aux Mai- ftres defdits eftats de Peinture & Sculpture def¬dits Deffendeurs oppofans, & tout ce que par - iceux a efté mis & produit pardevers Nous : Et que de la part defdits Collecteurs n’a efté fait, écrit, ny produit aucune chofe audit Procés, ainfi qu’il nous eft apparu par le Certificat du Greffier de cette Efledion, en date du 8e jour de Septembre, Fan préfent 1570, mis & pro¬
duit audit Procés par iceux oppofans. Le tout Difpofirif veu & confidéré , 8c en fur ce Confeil;« N o us delaSenten- „ pOur ces caul'es a plein portées , contenues & cede 1570* „ vérifiées par led it Procés, D1 s o N s qu’a bonne
ai Sc jufte caufe lefdits Deffendeurs oppofans fe
» font oppofés a Fexécution faite en leurs biens a? a la Requefte defdits Brochand Sc Duraye,
» ColleCteurs fufdits; laquelle en ce faifant,
□i avons declare Sc déclarons nulle, tortionnaire si & deraifonnable , Sc que les biens pris par □I icelle ferontrendus Sc reftitués auxdïts Deffen- 9i deurs oppofans; a quoy faire feront lefdits 91 ColleCteurs déja Sc tous autres qu’il appartien- 9i dra, contraints par toute voye deue & raifon- 91 nable : Et Iefquels oppofans avons declare & 9i déclarons, fuivant les Privileges, exemptions si & immunités a eux Sc leurs femblables don- nées Sc odroyées par le feu Roy de France,
91 confirmees par le Roy Noftre Sire Charles IX , si a préfent regnant, immuns, exempts defdites □I Tailles, Subfides Sc Impositions : Difons & ».ordonnons que a chacun d’euxen droit foy, » feront déroolez Sc mis hors des roolles des 91 Tailles d’icelle Paroiffe,& leurscottes & affiet- 9>tes portées Sc mifes fur la Généralité de la- 91 dite Paroiffe, fans que a 1’advenir ils puiffent ai eftre aftis Sc cottifez efdites Tailles , nonob¬® ftant tout ce que par ledit Chevalier audit 30 nom pourroit avoir efté dit 8c empefché, dont 91 nous le déboutons; Sc fi Favons condamné
a Sc eondamnons en 1’amende de la Cour, def- « pens de Finftance, dommage Sc intéréts, Sc
» procédant a caufe de ladite exécution & oppo-
» fition envers lefdits Deffendeurs oppofans tels
9> que de raifon, la taxe d’iceux par devers nous
» réfervée par noftre Sentence & Jugement, en
si la préfence dudit HeruJJe, comparu tant pour
»lui que pour ledit Lucas, 8c enl’abfence dudit
«Procureur Syndic , le Lundi treizieme jour
si de Septembre 1570 ». Si te mandons au pre¬
mier Sergent Royal de ladite EfleCtion fur ce
requis , qu’a la Requefte defdits Deffendeurs
oppofans, ces préfentes il aye a fignifier, noti-
fier Sc faire deuement a fqavoir audit Procureur
Syndic demandeur , luy faifant leCture du Diftum d’icelles de mot après autres; ce fait, icelles dites préfentes mettre a exécution deue felon leur forme Sc teneur, en ce qu’elles requierent & pourront requerir exécution, & en ce fai¬fant qu’il adjou'rne a jour certain & compétantj pardevant Nous ou noftre Commis audit Dreux , ledit Demandeur , pour voir décerner, taxa- bier &liquider les dommages Sc intérefts, efqueïs il eft par lefdites préfentes condamné Sc inti- mé, qu’il comparüt ou non, que néantmoins fon abfence fera par Nous a ce procédé comme de raifon; de ce faire lui donnons pouvoir Sc commiflion. Donné audit Dreux, en tefraoin de ce, fous le feel Royal eftabli audit Dreux, les an & jour deffufdits. Signé Suzarier , un mere ou paraphe, & fcellée de cire verte.
Et au. bas eji écrit:
Collation de la préfente copie cy-deffus tranf- Copie de Ia crite, a efté faite fur 1’Original en parchemin diteientence par Nous foufïignés, Gilles Fromont & Gilles Efcorchevel, Tabellions Royaux a Egis, Reque- veur de Phi- fte Sc inftance de Philippes Raccot, Peintre, de- lippefiaccot. meurant a Boufli, pour lui fervir Sc valoir ce que de raifon, comme d’Original, le unziefme jour de Février 15*87. Ainfi figné Efcorchevel &
Fromont, avecparaphe.
( II a été fait pareillement une copie colla- tionnée de cette Sentence, lors de Fimpreffion en 1672, des Statists d’oü nous 1’avoris extraite; car on lit encore au bas de ladite Sentence):
Collationné fur une copie collationnée eflant en papier, en Jin de laquelle efl une autre copie de Sen¬tence collationnée par ledit Efcorchevel , dudit jour onqieme Février 15*87. Ce fait, rendu par les Notaries foujjignés le*** jour de*** 1672,
Ex TRAIT de deux Lettres inférées dans la Gazette Littéraire defEurope , du
premier Décembre 1765 , N°. 24, furï Origine & l’Antiquité du Eer re.
J’AÏ promis (4) de donner ïci un Extrait de deux Lettres manuferites, inférées dans cette Gazette, fous le titre de Lettre d’un Savant de France d un Savant de Dannemarck , fur T Origine f? VAntiquité du Verre, avec la Réponfe de ce der¬nier. Je m’y fuis porté d’autant plus volontiers que cette Réponfe contribue beau coup a juftifier & a étendre le fyftême que j’ai embrafle fur ces deux objets. L’Auteur Danois y établit cette Thefe :
L’invention du Verre ejl aujjt ancienne que celle des Métaux ; ces deux Arts marchent d’unpas égal, & remontent Fun & F autre aux premiers ages du monde,
Voici comme il le prouve:
«Le mot propre du Verre en Hebreu eft » Zekoukit 9 d puritate Jic diiïtum , d radice Zakak , n purus, nitidus fuit. Tout comme le mot Latin » Vitrum vient de Videre, quia ejl vifiti pervium. » Ce mot Zekoukit ne fe trouve qu’en un feul en- » droit dans la Bible; favoir , dans Job ( Ch. » XXVIII. v. 17 ): Non adtequabitur ei ( fcilicet fa- »pientise ) aurum vel vitrum, Ainft vous voyez » déja que Saint Jéróme a mieux entendu ce paf- 33 fage que les Interpretes modernes qui fe font » avifés de critiquer ce favant Homme ».
«Perfonne ne doit mieux connoitre la figni- » fïcation & Ia propriété des termes Hébreux » que les Hébreux mêmes. Or tous les Interpre- sï tes Juifs & les Babins qui ont précédé Jefus- □o Chrift conviennent généraïement que leur Lan- » gue n’a jamais eu, & n’a encore d’autre ter- » me pour défigner le verre que celui de Zekou- » iir9 Sc que ce mot ne fignifie autre chofe que le » verre. Ils appellent des vafes de verre maafé Ze- K koukita. L’ufagedu verre pour'lesfenêtres eft a »la vérité moderne... Mais Tufage des coupes » de verre remonte aux premiers ages du monde. » C’étoit une cérémonie eftentielle desnoces chez » les anciens Hébreux , de faire boire 1’Epoux » & FEpoufe dans un vafe de verre, Sc de le » cafler enfuite »„
« L’Etymologie que je viens de vous préfen- »ter prouve déja 1’Antiquité du verre ; -car ft « Job, qu on croit avec beaucoup de fondement « avoir été contemporain d’Amram, a connu «Ie verre avec fon nom propre; on ne peut » guere remonter plus haut, fans toucher au pre¬ss mier age du monde 33.
«II eft vrai que quelques Interpretes moder- » nes, voyant que, dans ce texte de Job, le ver- » re eft mis a cöté de Por, ont traduit le mot » Zekoukit par celui de Diamant, Mais ils au- » roient dü confidérer que ft le verre a perdu » de fon prïx, aujourd’hui qu’il eft devenu li » commun, il n’en étoit pas de même dans ces » anciens temps, oü Ia Fabrique du Verre étoit 93 encore peu connue. Les vafes de verre & de » criftaux blancs étoient alors recherchés, efti- y sp més autant que les vafes d’or. Le plus célebre » des Interpretes qui ayent fleuri avant Jefus- w » Chrift, dit fur un Texte du Deutéronome (b ) que nous expliquerons bientót; le verre blanc
ƒ Dans laderniere note du Chap, I, de cette pre' miere Partie. r
(i>) Jonathan 53. v. ip.
o» ne le cêderoit point d For9 Ji la matiere nen étoit w pas fragile ».
« Les Grecs appellent Ie verre Hualos Sc Hue- 93 los : ce mot vient de Huelis, qui fignifie le 93 fable dont on fait le verre ; Sc Huelis vient du » mot Hébreu Hol, qui fignifie le beau fable en & général, & en particulier celui dont on fait le 93 verre».
cc Cette feconde étymologie montre que c’eft » des Hébreux que les Grecs ont appris la Fabri- » que du verre , Sc que les premiers Vont con- » nue de tout temps, puifque la matiere dont on »le fait , & par conféquent fa Fabrique, fe »trouvent dans les premieres racines de leur » Langue ».
aUn peu de réfléxion fuffit pour faire com- » prendre que 1’invention de la fufion des mé- 33 taux Sc celle du verre ont une même origine ».
a La premiere ou Finvention des Métaux eft Fa décou- » généraïement attribuée a Tubalcaïn, d’après des^
» ce paflage de la Genefe ( Ch. IV. v. 22). Tubal- Métaux, épo- » caïn qui fuit malleator Crjdber in cunïïa opera ceris que de 1’Ori- » Crferri. Mais comme l’originalpeut aufti figni- Sine du ver- » fier, & même plus proprement, que Tubalcaïn te’
» enfeigna d graver en cuivre Cr en fer, il y a des » Savants qui prétendent que Finvention -des » Métaux eft antérieure a Tubalcaïn. Reimma- » nus dit dans fon Hiftoire Antédiïuvienne (Seét.
»I. §. 41. pag. 39 ). Avant Tubalcaïn on ne gra-
voit les Monuments que fur des pierres; il enfei- *>gna la méthode de les graver fur le cuivre , fur le nfer Cr autres métaux , pour les mieux préferver » des injures du temps, Aufti'ne parolt-il pas pro- »bable qu’on ait pu entiérement fe paffer de » métaux jufqu’a Tubalcaïn; Sc puifque Caïn » étoit Laboureur, il eft naturel de penfer qu’il » connut 1’ufage du fer».
«Mais quel qu’ait été Finventeur de la fufion » des métaux, que ce foit Tubalcaïn ou un autre,
» toujours paroit-il certain qu’on n’a pu voir la » fufion des métaux fans voir en même-temps » celle du Verre».
« Celui qui, d’une mafte aufti informe, aufti »groffiere, aufti peu reflemblante a un métal » que 1’eft un bloc de minéral fortant de Ia mine,
» obtint le premier, par le moyen du feu , un » métal fufible , dudile Sc malléable, ne put pas » nepas comprendre Ia fufion Sc Ia fabrique du » Verre, puifqu’en fondant fon minéral il voyoic » non-feulement le métal, dégagé des pierres qui » letenoientemprifonné, couler au fond de fon » fourneau; mais aufti les pierres Sc les fcories » du minéral, fondues en même-temps, nager » fur le métal en fonte, Sc fe vitrifier enfuite pat » le refroidiflement lorfqu’il avoït fait couler » fon métal hors du fourneau. Dela il lui étoit » aifé de conclure qu’en empïoyant des matieres » plus nettes, il obtlendroit une vitrification » plus pure & plus belle, & qu’en prenant ces » matieres dans le temps même de leur fufion, ”
»il pourroït les mouler óc les figurer, comme »il le jugeroit a propos ».
« La fufion des Métaux & celle du Verre paroif » fent done deux Arts inféparables, & dépen- » dants Fun de 1’autre; la découverte de Fun eft » done Fépoque de 1’origine de 1’autre. Cette » indudion
33 alloient occuper & fur les avantages qu’elles » pouvoient en retirer, que comme des Béné- 33 didions proprement dites ».
«La tribu de Zabulon confinoit du cöté 33 de 1’Orient a la mer de Galilée , & du cöté de 331’Occident a la mer Méditerranée. Elle pou- 33 voit done jouir de Pabondance de la mer. Le 33 Patriarche Jacob lui avoit promis le même 33 avantage (Gen. 49. v. 13 ). Zabulon in littore 33 maris habitabit, fir in fiatione navium pertingens n ufque ad Sidonem &.
cc Par les tréfors les plus caches du fable tous les 30 Interprêtes Juifs , tant anciens que modernes,
» entendent le verre. Ils regardent la fabrique 33 du verre , comme une des trois bénédidions » que Moyfe promet aux Zabulonites. Cette □a Tradition univerfelle des Juifs fur Ie fens de 33 ce texte ne peut gueres s’expliquer que par 3> 1’effet que produifit 1’avertiflement de Moyfe 33 fur les Habitants de ce pays-la, & les Ver- 33 reries qui y étoient établies de temps immé- 33 morial 33.
«II paroft, en effet, par tous les Auteurs an- 33 ciens qui ónt écrit fur cette contrée, que le 3» fable de la riviere de Bélus , qui traverfoit Ie 3Ï Pays de Zabulon, étoit le plus propreafaire »de beau verre; que les Zabulonites compri¬se rent très-bien le fens de eet avertiffement de 33 Moyfe, puifqu’ils établirent des Verreries dans 33 leur pays , qui ont été les premieres qu’il y ait w eu au monde ; que eet Art fe communiqua de » la en Phénicie & en Egypte; que les verres 33 & les criftaux qu’on y fabriquoit, étoient les 93 plus beaux qu’on connüt dans ces tcmps-Ia,
33 & qu’ils conlerverent leur reputation & leur » prix pendant plufieurs fiecles, &même jufques » fous les Empereurs Romains ( a) 33.
« Ce verre étoit fi eftimé que fous 1’empire de o Néron , on pay a fix mille fefterces pour deux M feules coupes. Nous lifons dans Martial que,
30 les vafes de ce verre étoient d’un très-grand » prix, en comparaifon de ceux qui fe fabri- » quölent a Rome, & qu’il n’y avoit que les 33 grands Seigneurs qui puffent s’en procurer.
33 L’art & le travail devoient être portés a un 33 beaucoup plus haut degré de perfedion dans 39 ces anciennes Fabriques; ce qui ne eontri- 33 buoic pas peu a augmenter le prix de la ma¬as tiere 33.
cc Ces faits , fi je ne me trompe , expliquent 33 infiniment mieux ce texte du Deutéronome 3> que toutes les imaginations des Commenta- »teurs modernes. Je crois maintenant être en
(a) V<ye% Tacite, Liv. 5. Chap. VII; Pline, Liv. ƒ. Chap. XIX ; & Jofephe, Liv. 2. de Bello Judaiw.
PEINT. SUR VERRE. I. Part.
3 droit de conclure; i°, Que Finvention du ver- 3° re eft aufli aneienne que la fufion des métaux ; »2.0, Que Moyfe en connoiffoit la fabrique, 33 puifquil donna fur ce fujet des inftrudions » aux Zabulonites ; 30, Que ceux-ci la connoif- » foient aufli , puifqu’ils comprirent tout ce » que Moyfe vouloit leur dire, & fe condui- » firent en conféquence; 40, Que ces Verreries 33 du fleuve Bélus font les premieres Verreries 33 confidérables qui ayent été établies; y°, Que 39 eet Art s eft répandu de-la dans les Pays voi- 33 fins, & qu’il a été connu en Orient long-temps 39 avant qu’on en eüt la moindre connoiflance 39 en Grece 33.
«Au témoignage de Moyfe, j’ajoute celui 39 de Salomon , lorfqu’il dit ( Prov. 25. v. 31 ); » Ne intuearis vinum quando fiavejeit, cum fplen- »duerit in vitro color ejus, felon la Vulgate; 33 mais il y a dans 1’Original: Ne intuearis vinum » quando rubefcit, cüm fplenduerit in pcculo color »ejus. J’ai déja remarqué que I’ufage du verre 93 pour les coupes remontoir a la plus haute 38 Antiquité. On en voit une nouvelle preuve »3 dans ce paflage. On fe fervoit au ternps de 33 Salomon de coupes de verre pour boire, & » même de beau criftal blanc, au travers duquel »3 on fe plaifoit a voir petiller le vin
« En fe donnant la peine de fouiller plus 39exadement dans les anciens Monuments, il » feroit peut-être facile d’y trouver d’autres preu- 93 ves de 1’antiquité du verre. Mais celles que je » viens d’expofer fuffifent, je penfe, pour con- 33 firmer ma Thefe 33.
La réponfe du Savant Danois, que je me fuis attaché plus particuliérement a extraire, remplit parfaitement 1’objet de la demande. Elle diftingue, au défir du Savant Franqois, les différents fens dont le mot Verre eft fufeep- tiblc dans les Langues Orientales, & fur-tout celui dans lequeï les Auteurs Hébreux Font em¬ployé , lequel a donné matiere a Ieurs Commen- tateurs d’élever bien des doutes fans les rëfou- dre. Les Grecs fur-tout, en appellant Hualos non-feulement le verre , proprement dit, mais en général tout ce qui eft de couleur criftal- line, ont donné lieu a leurs Tradu&eurs-, en- tr’autres a ceux d’Hérodote , de faire croire que dans 1’Ethiopie’, il y avoit des verres fofliles dont les Habitants fe fervoient pour enchafler les corps de leurs morts. Nos deux Savants font ici parfaitement d’accord (b), 8c foutiennent qu’on ne doit entendre par le mot Ferre qu’u- ne compofition faite par Ie fecours du feu & de Fart; que par conféquent on ne doit jpoint donner le nom de verre a aucun foflile ; que 1’Hualos d’Hérodote n’étoit autre chofe qu’un vernis bitumineux, foflile & tranfparent, dont on enduifoit le platre qui renfermoit fes Mo¬rn i es , pour les garantir des injures de Fair, & non du verre proprement dit; que s’il arrive quelquefois que Fon découvre dans Ia terre des matieres vitrifiées , elles ne peuvenc être produites que par des feux fouterrains; ce qui ne feroit pas rare prés des Volcans. Ceci fert a redreffer ce que j’avois avancé d’après la Tradudion d’Hérodote par du Ryer, dans le Chap. II de cette premiere Partie.
( b ) Lettre du Savant Fraagois, ad calcem; Réponfe du Savant Danois, initio,
Aa
TABLE
DES CHAPITRES
PRêFACE. Pag* «7
CHAPITRE I. De POrigine du Vme. i
CHAP. II. De la connoijfance pratique du
Verre chez les Anciens. 4
CHAP. III. De fufage que les Anciens firent du Verre > tant pour la decoration des edifices publics & paniculiers 9 que pour mettre lews habitations d Tabri des injures de fair ; & des autres clotures auxquelles le V^re fuc~ céda. . 9
CHAP. IV. De fit at des fenitres des grands edifices chez les Anciens.
CHAP. V. 5/ le premier Verre qu on employ a aux fenitres des Eglifes etoit blanc ou colore , & quelle a iti la premiere maniere dfitre de la Peinture fur Verre. itf
CHAP. VI. De la Peinture fur Vme propre- ment dite. ip
CHAP. VII. Da Méchanifme de la Peinture fur Verre dans fes premiers temps. 21
CHAP. VIII. Etat de la Peinture Jur Vme au douzieme fiecle. 23
CHAP. IX. Etat de la Peinture fur Vme au treizieme fiecle. 26
CHAP. X. Etat de la Peinture fur Verre au quatorzieme fiecle. 28
CHAP. XI. Etat de la Peinture fur Vme au quinzieme fiecle. 31
CHAP. XII. Peintres fur Verre qui fe difiin* guerent au quinzieme fiecle* 3 3
CHAP. XIII. Etat de la Peinture fur Verre au feizieme fiecle , cefi-d-dire 9 dans fon meiIlew temps. 3 6
CHAP. XIV. Peintres fur Verre qui fe diftin- guerent au feizieme fiecle. 40
CHAP, XV. Très-beaux Ouvrages de Peinture
fur Verre du feizieme fiecle, dont les Auteurs font inconnus. $$
CHAP. XVI. Etat de la Peinture fur Verre ■ aux dixfeptieme & dix-huitieme pedes. 62 CHAP. XVII. Peintres fur Vme qui fe dif tinguerent aux dixfeptieme & dix-huitieme pecks. 64
CHAP. XVIII. Caufes de la dé cadence de la Peinture fur Verre $ & réponfes aux incon- vénients quon lui reproche pour excufer ou perpétuer fon abandon. 81
CHAP. XIX. .Moyens poffibles de tirer la Pein* ture fur Verre de fa lethargie atfuelle 9 & de lui rendre fon ancien luftre. 87
PRIVILEGES accordés par nos Rois aux Peintres fur Verre. 88
LETTRES - PATENTES de Charles VII , en faveur de Henri Mellein 3 Peintre-Vitrier a Bourges, & de tous autres de fa Profejfion ; portant confirmation de fexemption 9 deux ^ac cor dee par les Rois fes Prêdécejfeurs, de toutes Tailles 9 Subfides , Emprunts fiJommifi pons , Subventions, Guet, Arriere - Guet 3 Garde-de-Porte 9 & autres charges & per- vitudes quelconques. Ibid,
ACTES qui mettent enjouifiance de ces Lettres- Patentes divers Peintres-Vitriers. 85
SENTENCE contradiéloire du Préfident de PEkc- tion de Dreux, rendue en IS7° , enfaveuj des Peintres-Vitriers, contre des Collecteurs qui les troubloient dans la jouijfance de lews Privileges 9 confirmés par Charles IX 9 en pc
EXTRAIT de la Gazette Littéraire de f Europe j Lettres fur f Origine & fAntiquitè du Ver¬
re.
Fin de la Table de la Premiere Partie.