[f.iv-r]
Pictoria, Sculptoria, Tinctoria et qua
subalternarum artium spectantia; in lingua
Latinâ, Gallicâ, Italicâ, Germanicâ conscripta
a Petro Paulo Rubens, Van Dyke, Somers,
Greenberry, Janson &c. Fol. no XIX.
[f.iv-v]
[blanco]
[f.1r]
MS.1901
MS. B. 346
32052
2052
XVIII Et
[f.1v]
[blanco]
[f.2r]
Pictorja Sculptorja
& qua subalternarum
artium
1620
T. de Mayerne.
[f.2v]
[blanco]
[f.3r]
Inceratur liber tractans de Pictura,
cuj titulus est.
II riposo dj Raphaell Borghinj
fiorentino.
22r
[f.3v]
[blanco]
[f.4r]
Peu de Couleurs sont necessaires à vn peintre
pour peindre à huile, & le meslange de ces peu
faict & compose toutes les aultres.
blanc de plomb.
Noir. terre noire ou crayon noir. Black
chalke qui facilement se seiche, est gras, &
s’estend fort bien, & vault mieulx que le charbon
common dont on faict le bleu noir ou noir bleu, pour peindre satin & semblables choses.
noir de houiïlle du
charbon de terre
d’Escosse.
Noir de charbon
de serinent de vigne
est bleu-astre.
Se doibt guarder dans l’eau aultrement dans
deux ou trois jours acquiert vne l’eau & coule
sur la palette.
lacque.
vermillon.
brun d'angleterre.
Ocre Jaune.
ocre de Prusse tresbelle.
tresjaune & grasse.
schitgèèl. pinke.
masticot.
esmail.
Gendrö d'azur. Beis.
vltramarin.
terre d'ombre.
verddeterre (oultre le commun qui en effaict est
verd) est vne couleur bleue dont auec du
schitgèèl onse sert pour faire du vert. Elle
ressemble fort la cendre d'Azur.
II y a une sorte de terre
verte qui est comme
vn bol. C’est
vn vert salle, on
s’en sert a huille.
Toutes sortes de Vert se peuuent faire par
diuers meslanges de schitgeel. Ocre Jaune,
cendre d'Azur, blanc de plomb & terre noire.
Le verd de gris (dont on se sert seulement pour
glacer) est tellement ennemy des aultres couleurs,
qu’il les tue toutes, specialement la Cendre d’Azur. mesmes si on trauaille auec vn
pinceau (quoy qu’il semble net) qui ait esté nettoyé
dans de l’huyle qui ait seulement touché
au verdet, ousi les couleurs se mettent sur.
—
[f.4v]
vne palette ou il y en ait eu, tout meùrt,
de Sorte que que veult trauailler de verde
il fault qu’il ait pinceaulx, palette & huile p
nettoyer à part.
La mine meurt & n’est pas bonne à huile,
pofaire Aurangé fault mesler vermillon Sc gèel ensemble, & selon que besoing sera du bl
& de la lacque.
NB feij.
Si beus osles le
Sel de la ulineauer
vinaigre dù
Slillé, cequi resle
Ne meurt point &
Friche fort bien.
Quand on trauaille auec Bleu si on adjouste
à la cendre d'Azur vn peu d’huyle d’Aspic, la
couleur ne meurt pas.
NB. Il fault que la premiere couche (qu’on app
le Todtfarben) soit de couleurs aussi bonnes q
la dernière, aultrement les vnes tuent les
aultres, specialement les belles comme les
Azurs &c.
L’Inde ne vault rien a huile, & blanchist incontinent .
Le masticot n’est pas bon pour faire du vert
auec le bleu, paree que c’est vne couleur seiche,
qui ne s’estend pas aisément & qui facilement
meurt auec les aultres, auec quoy il est meslé.
[f.5r]
Imprimeure des toiles à huyle.
Ayant bien estendu vostre toile sur un chassis, donnes
luy de la colle de retaillons de cuir ou size
qui ne soit pas trop espaisse, (presuppósé que vous
aurée premierement , coupé touts les fils qui auancent).
De l’imprimeur, Walion demeurent à Londres, nommé
'p Vostre colle estant seiche imprimés auec
Braun rot, ou rouge brun d'angleterre assez
legerement. Laisséz seicher, & applanissés auec
la pierre ponce: Puis imprimés auec vne seconde
& derniere couche de Blanc de plomb, de charbon
de braise bien choisy. Smale coales, & un peu
de terre dombre pour faire plus vistement seicher.
On peult donner vne troisiesme
couche, mais deux font bien, & ne s’escaillent
jamais, ny ne se fendent.
II m’a dit qu’il a plusieurs fois imprimé
sans colle, en mouillant premierement la toile puis
luy donnant la premiere couche, la laissant
seicher, & polissant auec la ponce estant seiche,
& en fin donnant la seconde voire troisiesme
couche comme dessus. La toile est fort
souple & ne fend jamais. Mr Elie Fettz,
peintre de Constance dit l’avoir aussi
essayé plusieurs fois, mais que cela mange
beaucoup de couleur.
L’ocre bruslée qui se rougit au feu est
aussi bonne à imprimer. Le rouge brun bruslé
se purifie au feu, devient plus obscur
& est fort siccatif.
La forme du cousteau à imprimer.

La lame longue d’un pied.
NB. Quand vne toile est ployée ou froissée
pour l’estendre & la redresser, il la fault
tremper dans de l’eau tiede, & puis la tirer auec
les doigs, Pestendre, & la laisser seicher. Elle
reuient. Beaucoup mieux si (estant fort collée)
vous mouillés Penuers, voire toute la toile, & d’vn costé
d’aultre la polissés auec la pierre ponce, & puis luy donnés
[f.5v]
vne fort legere couche d’imprimeure de blanc de plomb & de charbon.
Vous aurés vne toile fort souple si l’ayent
mouillée auec de l’eau dans quoy du succre soit
dissoult, vous l’imprimés & la laissés seicher,
mais je n’approuve ny le succre ni le miel.
Essayés.
Pour remettre vn tableau ou toile fendu
à cause de L’imprimeure trop collée.
S’il est petit tirés le sur le tranchant d’vne table de
vidj.
chesne ou aultre bois dur tunt que toute
la colle estant rompue equalement; il n’y paroisse
nulles fentes, ce qui se fact en vn instant.
Cela mesme se peult faire successiuement en
vne grande toile, auec de L’aide de plusieurs
mains. Ceste inuention a este trouvée en ma
presence fortuitement 24 Decembre 1641 &
practiquée sur vn paisage d’Abraham la Tombe,
& sur vn portraict du conte de la Suze tout fendu.
Mais il ne fault pas rouler ces
toiles ains les estendre incontinent sur les
chassis. ℳ Je voudrois sur la toile bien
estendue, mettre par derriere de l’huyle bouillie
à la consomption de la moitié sans aulcune
addition & laisser seicher.
Aultre methode. Tournes vostre toile fendue
sur vne table, mouillés par derriere, & auec
vne pierre ponce uses & ostés la collo. Essuyés
auec, vn linge; puis retournés la toile & sur
la fente mettés vn double papier, & polissés ou
lissés bien fort auec vn manche de cousteau, ou
polissoir d’yuoire ou de verre. ℳ Mouillés auec
vne esponge vostre toile a bon escient. Estendés
& bandés sur le chassis. Laissés seicher: & huylés
comme dessus.
[f.6r]
Couleurs ordinaires pour huile.
blanc de plomb.
Noir de charbon fort doulx fault premierement
broyer dans l’eau. & estant sec broyer auec huyle.
Nul noir ne met en l’eau.
Noir de Lampe. Le fault buisler
dans vn X bien ferme ou couvert, jusques
a tant que la fumée soit toute passée, & alors
le fault verser & guarder. On peult le busler
sans couvrir, & quand la fumée est passée,
fault couvrir le creuset, le feu s’estaindra,
& si on veult tout aussi tost se peult mettre
auec l‘huyle.
Pour faire seicher le noir & toutes aultres
couleurs comme lacque (mais il la faict
vn peu mourir) prenez huyle cuisée auec
Lytharge sur le feu vne demie heure ou
vne heure, & guardez ceste huile pour
en mesler auec les couleurs.
Le plus fort noir se faict auec yuoire, bruslé
dans vn vaisseau de fer bien ferme, auec
Lutjum sapientiaej & sei. Le noir n’a point de corps, & est pour
ettre sur vn aultre noir de Lampe comme
en glaqant, & alors est noir en extremité.
Soit toujours dans l’eau
blanc de plomb soit premierement broyé
auec eau, puis estant sec auec huyle. Si voy
le mettés deux ou trois fois au soleil couvert
d’eau, il deuient beaucoup plus blanc, comme
on blanchit le Linge.
Sans eau.
lacque pour glacer, & peindre.
vermillon. Oynabre. Broyés le premierement
auec urine d’enfant, puis estant
sec auec huile, sur la palette.
Se guaste en l’eau & se blanchist.
Braun rot. Rouge d’Angleterre broyés
seulement en huyle.
Soit mis en l’eau.
ocre Jaune bruslée faict vn bon rouge pour
visaiges, & toute aultre chose.
Ocre Jaune, broyée en huyle, si vous le faites
en eau ne seiche pas aisément & n’est
Sans eau, se guaste aultrement en un jour.
[f.6v]
pas si belle.
Sans eau, meurt dedans
schitgeel. pinke. Scudegrün broyes
seulement auec huyle.
Dans l’eau.
masticot de trois ou quartre sortes plus
clair & plus brun. ne se broye point
mais seulement se mesle sur la palette.
Dans l’eau.
terre d'ombre simple & bruslée. La brus
faict vne belle couleur comme ombre & lacque
meslés: mais elle tient mieux & ne
change point. Se brusle dans le feu jusque
a rougeur.
Ashen couleur. Cendrée se mesle seuleme
sur la palette, & par l’alliage du blanc plus
ou moings se faict en diuerses manieres.
Smalt, esmail. tout de mesme.
Ultramarin,. auec le /Lapis Lazulj.
Dans L’eau.
Le corps du verd de terre
est ce qu’ils appolent en Angl.: Spanish whit, qui est moitie de
croye.
verd de terre semble de la Cendrée un peu
verdastre, fault broyer, meurt vn petit, se mesle
pour faire des visaiges. & auec pinke faict
vn vert. C’est la residence de l’eau de Separation.
Dans L’eau.
Colniche erden faict vn noir rougeastre.
ne seiche pas aisément.
Dans L’eau, aultrement
s’endurcit.
mine se broye auec huyle meurt de soy, mais
est fort siccatif, si on en mesle tant soit peu
auec la lacque ou auec le vermillon, les faict
plus tost seicher.
Sans eau.
verd de gris distillé ne sert que pour glacer
sur blanc & noir ou sur masticot, sur toutes
les aultres couleurs, meslé vn peu parmy
les noirs les faict seicher, mais ayés palette,
pinceaulx & huyle à part pour ceste couleur.
Pour empescher que ceste couleur ne
meure, aussi tost qu’elle sera seiche (qui ser
dans 2 ou 3 jours) y fault passer vn vernix
qui sera dit cy apres.
C’est le Spanishwhit dont on faict des pains pour blanchir les maisous auec la collo.
Voyes auec quoy se precipite la couleur bleu-verte
qui se tire de l’eau de Separation, qu’
appele Vert de terre. sçauoir mon si on adjoust
de la croye pour prendre la couleur & donner corps
ou aultre chose. Essayez la pouldre d’Alabastro
non bruslée, la chaux bien estainte,
le talc raspé, la Croye de Bryançon.
[f.7r]
Pour assaisoner la palette qui
aultrement ne le peult estre d’vn an, & einboit
l’huyle & seiche les couleurs.
aittes la tremper dans de la colle forte dissoulte,
dans vne poisle large, & ce sur le feu jusques
tant, que la liqueur ait penetré la bois, apres
laissés seicher, soubs vn ais pesant de peur
qu’elle ne gauchisse. Dans huit jours ellesera
tres bonne, apres en auoir vn peu trauaillé.
L’huile se blanchit mise sur blanc de plomb &
laissée au soleil, mais aussi elle engraisse &
s’espeissit.
huyle. La meilleure est l’huile de Lin
laquelle si en la peinture deuient Jaune,
Aultre preferent
L’huile de noix.
en mettant le tableau au soleil, les couleurs
se vont toujours esclaircissant. Ce qui
n’arriue pas en l’huile de noix, ny en
celuy de semence de pavot.
L’huile de Pavot est bon pour le blanc, &
pour le bleu, quand on faict le ciel, l’air &c.
En trauaillant en blanc ou en bleu si vous
adjoustes quelque peu d’huyle d’aspic à vos
couleurs elles ne mourront point, qui est
vn grand secret.
Nettoyer pinceaulx deuenus secs
(desquels pourtant vn bon peintre ne se
seruira plus) les fault tremper dans savon
J’ay faict bouillir
Vne brosse de poil
Ou soyes de porc,
Dans de la lexine
Forte de cendres.
le poil s’est amolly
Regrissé, & tout
guasté. Lesauon
Mol vault mieux.
vn jour & vne nuit, ou moings de peur que
le savon ne mange les poils, apres lavés
dans eaue chaude, puis les nettoyés auec
huyle d’aspic, de Therebentine ou Petrole.
Couleurs se peuvent toutes vernir.
Bon vernix. Rp huyle blanc de Therebentine
deux onces. Therebentine tres belle
& fort blanche vne once. Sandarach tres peu.
fondués doulcement la Therebentine, seule, estant
fondue dans eau chafujde, adjoustés y l’huile
Pour bien fare ce
vernix mettés vos
Matiores dans vn pot
De terre couvert, sur
Sable ohaud, & quand il
commencera avouloir bouillir tirés,
du feu, & guardés. En ceste fation
En ceste facon le
vernix se seiche bien tost, aul
Hemont non. Belcam
[f.7v]
& quand tout sera bien meslé ostés de l’eau chaude.
La Sandaracha soit fondue a part av
vn peu dudicte huyle, puis l’adjoustés à tout
le reste meslé, estant chaud. L’huyle en attirer
ce qu’il pourra.
Autre fagon qu’on tient meilleure. Rp
Therebentine tres belle Sj. Petrole ξij.
fondués ensemble dans eau chaude, & gua
dés que rien ne bouille. le vernix ne s’ecaille
jamais, ne blanchit point, & vous
monstre exactemént tout vostre ouvrage.
La therebentine, auec le temps se seiche, l’huile
M. Rubens.
N.B.
Vide in sequentibus
Capit. Sallé.
Therebentine ou le petrole s’esuanouissant, & ne pe
endurer l’eau. Le meilleur vernix resistent a l
se faict auec l’huile siccative, fort espaissie au
soleil sur la lytharge (voyés sur la ceruse)
sans aulcunement bouillir.
Quand on imprime les tolles pour
empescher qu’elles ne fendent
ou se souplissent.
En y mettant la premiere couche de collo,
adjoustés a vostre colle vn petit de miel.
Cela ne vault rien, car la toile l’humecte
facilement & se lasche, & mettant vostre
tableau contre vne muraille vn sei blanc florit
a tout propos hors de la peinture. comme
un salpetre.
Pour la couche d’or ou d’argent en feuille.
Broyés Ocre Jaune auec huyle taut que voudre,
adjoustés vn peu de mine & faites vostre
couleur fort liquide, mettés sur le feu, y
adjoustant vn peu d’ail, selon que vous le cuirés
long temps il deviendra plus espais. L’ail s
met par petites pieces. Et Por couleur se guarde
dans vn verre. Peignés auec vn pinceau.
Laissés seicher. Estant sec couchés Por, qui
adherera a l’ail & sera tres beau.
[f.8r]
Labeur de blanc.
e faict auec blanc & noir, Item auec ombre
& blanc, Ocre & blanc, schitgeel & blanc,
s’enfonce auec noir & aultres couleurs brunes,
se rehausse auec le blanc le plus pur.
Enfin toutes couleurs s'allient auec le
blanc.
Labeur de noir.
De noir de charbon ou de Lampe, & de blanc.
S’enfonce auec noir d'yuoire, & se rehausse
auec vu noir vn peu plus blanc.
Labeur de Bleu.
S’esclaircit auec blanc, trois ou quatres couleurs
s’enfonce auec le bleu mesme, ou
s’y mesle vn peu de lacque en la premiere
couche. L’vltramarin seul
de touts les bleus glacé sur le smalte.
Non sur la cendree.
Sur l’inde faict le mieux de tout.
La Cendrée est le plus beau bleu apres
l’vltramarin. S’allie auec blanc &c.
Le smalte se gouuerne comme L’ashen
ou Cendrée.
Labeur de Pourpre.
Pourpre se faict auec esmail & lacque
pour le plus obscur; afin qu’il seiche y fault
adjouster vn peu d’huyle de Lytharge, ou
bien broyés vostre smalte auec eau, puis
estant sec adjoustés en vn peu à vostre couleur.
II fera bien seicher sans changer.
Enfoncés auec smalte lacque, & en
tant soit peu de noir au plus profond,
aultrement l’esmail & la lacque sont assés
noirs. Rehaussés adjoustant vn peu de
blanc. Le pourpre se peult aussi faire auec
Cendrée & lacque.
Vous pouvés a ces couleurs adjouster
Vermillon, Ocre Jaune, & aultres
selon la fantaisie.
[f.8v]
Labeur de Rouge.
lacque & blanc & si vous voulés glacés d
lacque; le travail sera tres beau.
lacque, vermillon & blanc. Vous le pou
ues glacer auec lacque, ou le laisser sans
glacer.
braunrot auec lacque, blanc. Noir pour
enfoncer.
Notés que le noir ne se doibt adjouster à
pas vn Labeur sinon quand tout est faict
pour toucher les derniers traicts des
enfoncements.
Labeur de Jaune.
masticot enfoncés de Schitgéel y adjoustant
vn peu de mine qui le fera seicher &
luy donnera corps. Si vous y mettiés de
l’ombre il tueroit le pinke. Pour le
noir plus profond prenés pinke, lacque,
& umbre. Rehausses auec le plus clair
masticot.
masticot & mine faict la premiere couche
pour L’or. Rehaussés auec masticot seul.
mine & Ocre Jaune fait or. Rehaussés
auec masticot.
schitgeel & Blanco faict vn jaulne. Enfoncés
d’ombre.
Ocre Jaune. blanc. terre d'ombre.
Aurangé auec vermillon, mine, schitgeel
& vn peu de masticot ou seul, ou meslé auec
vermillon. Quand on vernit ne change
jamais; mais aduisés que vos couleurs soy
bien seiches auant que d’y mettre le vernix.
[f.9r]
Labeur de Vert
Beau vert. Aschen & masticot, fort clair.
Aschen & Pinke ombrage le susdite vert.
Selon qu’on veult faire les verts plus jaunes
on y met plus de masticot.
Plus verts on y met plus de pinke auec
la Cendrée.
Plus bleus on y met plus d’Aschen.
Plus blancs a tout ce que dessus on
adjouste du blanc de plomb &c.
Schitgéél glace y adjoustant tant soit
peu d’Aschen.
Vn peintre francois.
Le vert ne meurt
pas si quand on
le met en oeuure
on adjouste sur la
palette quelques
gouttes de petrole
ou d’huyle d’aspic
ou de Therebentine
fort clair.
Cela faict emboire
la couleur, & ce
qui s’emboise ne
meurt point.
Quelques vns glacent leurs beaux arbres,
auec le verd de gris, mais n’oubliés pas d’y
mettre le le vernix.
Aultre vert: masticot, blanc & ashen,
enfoncés auec masticot & ashen; pour
le plus noir adjoustés vn peu de noir à L’ashen & vn peu de Schitgeel.
ashen & Ocre Jaune faict vn vert mort.
vous y pourres adjouster vn peu de blanc.
Pour les troncs des arbres: ashen &
lacque auec ocre jaune, ou Vmbre,
ou schitgeel.
feuilles mortes: Schitgeel, lacque, vn
peu d’ombre, ou vn de mine, toucher
vn peu de vermillon par cy par la.
Quand on met vne seconde couche de couleur sur
la premiere qui reluit, aussi tost qu’elle est
seiche, incontinent la couleur s’emboit & ne
meurt point.
[f.9v]
Quand on peint le ciel fault faire à vn
fois le bleu auec esmail & blanc, ou auec
L’esmail ne doibt
estre meslé que
fort legerement
auec le blanc sur
la palette. Carsi
Vous la remués
beaucoup auec le
cousteau, il meurt
facilement.
S’ombrage en meslant
auec luy vn peu
d’ocre jaune, &
tant soit peu de
lacque.
Cendrée & blanc, y meslant selon les occasion
de la lacque, vermillon, & aultres couleurs.
puis laisser seicher, & quand on voud
trauailler auec Jaune, masticot &c. le fa
dra mettre a vne aultre fois à part. Aultrement
si on l’approche du bleu, la couleur
dira.
NB. L’esmail meurt facilement, & quand
on l’achepte encor qu’il semble beau, & à
l’attouchement se trouue impalpable, si n’en doib
on point pourtant faire jugement jusques
tant que l’ayant meslé auec huile &
blanc de plomb, on voye si estant sec il ne
noircira point.
Les Esmaulx ordinaires dont on empese
noircissent & meurent.
J’av pris du gros esmail tres bleu, & l’ayant
broyé impalpablement auec eau & seiché m’eu
suis seruy auec bon succès.
ℳ La mort des couleurs est quand l’huyle
nageante audessus se seiche & faict vne Peau,
qui noircit a l’air. II y a quelqes
couleur, & les Esmaulx entre aultres qui
ne se meslent pas alsement auec l’huyle,
ains vont tousjours à fonds sans se lier, &
ainsi meurent facilement, i: noiroissent.
Speculation.
# M. Gentileschj
Excellent peintre
florentin adjouste
sur la paletto vne
goutte seulement de
vernix d’Ambre venant de Venise, dont
on vernit les luthes,
principalement à la charneure,
&ce pour faire
estendre le blanc & l’adoucir facilement
& faire aussi
qu’il se seiche plus tost.
Par ce inoyen il trauaille
quand il veult, sans
attendre que les couleurs
seichent tout à faict
& le vernix quoy que
rouge ne quaste point
le blanc. vidj.
M. Rubens.
Notès. L’addition de l’huyle d’aspic au blanc &
au bleu, qui faict qu’ils ne meurent jamais, ce que
je repete paree que c’est vn grand secret.
Pour essayer si les couleurs meurent, apres
les auoir couchées sur toile ou sur bois, estant
seichées les fault mettre prés d’un piece &
cela se verra bien tost.
NB. Pour faire que vos couleurs s’estendre
facilement, & par consequent se meslent bien, & mesmes
ne meurent pas, comme pour les azurs:
mais generalement en toutes couleurs, en peignant
trempes legerement de fois a aultre votre pinceau
dans de l’huile blanche de Therebentine de Venise
extraitte au baing M. puis auec ledict, pinceau meslez vos
couleurs sur la palette.
Aqua di ragïa.
vidj.
[f.10r]
pinceaulx.
Sont subjects a estre mangés & reduits en poudre
par les tignes, ce qui peult estre prevenu
si vous les guardés dans des fleurs de houbelon,
Frottés le bord
de vostre boeste à
l’entour de Ciuecte
& jamais les
teignes ne se mettent.
Apres d’vn
marchand de pinceaulx.
Vn morceau de cuir d’Espagne parfumé
mis dans la boeste.
dans des herbes ameres comme
bsynthe, Centaur min., Hypericon.,
poudre de Tobaco, dont la fumée Soufflee dans
s habits tue & empeche de naistre ces
animaulx. Trempés vos pinceaulx
dans vn peu d’huile d’aspic& jamais le
tignes ne se mettront. Du cuir de Russie.
Brosses molles & doulces.
Apres qu’elles sont
faittes de bon poil
ou soye de porc,
il les fault adoucir, en les usant
& frottant sur vne tuile, ainsi, en
continuant vous les rendrez
aussi fines & doulces
que vous voudrés.
Ce frottement se
faict en long
selon le poil. & la
tuile doit estre douoe,
et faut mouiller la
brouesse ou la roulant
tousiours auec le poulce
& le doigt de milieu,
cepondant que l’indice
s’appuyera dessus le
poil, lequel ayant esté
fort addouci, il faudra
lier auec du fil fort serré
iusques au bout, affin que
la brousse demeure
serrée & poinctue.
Quand vous laissez le Labeur a huiletrempés
vos pinceauxauparavant bien
nettoyés dans huile d’oliue, & quand vous
voudrés vous en reseruir, laves les
auec sauon noir& eau chaude.
Les paysages s’esbauchent auec broisses de poil de porc
le plus delié qu’on peult
auoir, lesquelles quand on intermet le
trauail se mettent dans l’eaude peu qu’elles
ne seichent. Si elles se seichent, il
ne fault que les lauer auec le sauon mol,
& elles sont aussi bonnes que jamais.
Pour faire les feuilles des arbres<, i :des
plus grands fault auoir des pinceaulxgros
par le bout & moussus, de poil de poisson.
Vn Paysage se doibt esbaucher tout d’un coup
puis ayant laissé seicher, fault curieusement
rechercher & repasser tout.
Notes.
Abraham Latombé
Pour bien faire il fault que le premier
esbauchement soit d’aussi bonnes couleurs
que le reste, aultrement si vos prémières couleurs
sont mortes, la couche que vous mettrés dessus
mourra aussi. Le remede est de faire
deux couches sur les couleurs qui sont
mortes, & puis rechercher & paracheuer votre
ouurage, qui ainsi sera tres beau.
[f.10v]
L’imprimeure est de tresgrande consequent
20 may. 1633
à Londres.
St Antonio Van Deika essaye d’imprimer auec la
colle de poisson, mais il m’adit que le labeur s’escaille,
& que ceste colle dans fort peu de jours
tue le couleurs. Par taut elle ne vault rien.
Luy ayant donné demon bon vernix
pour trauailler auec les couleurs le meslant
sur la palette à la faqon de celuy de Gentileschj,
il ma dit qu’il s’espaissit trop, & que les
couleurs se rendent par la moings coulantes.
Luy ayant repliqué que d’y adjouster vn peu
d’huile de Therebentineou aultre qui s’esuapore,
cela peult seruir pour remede. Il m’a
respondu que non. Cola gist à l’essay.
Voyez si l’huile de Pauotblanc, l’huile d’Aspic
ou aultre pourra seruir.
Il a essaye le blanc de ♃ Wismutt a huile,
& dit que celuy de blanc de plombqui
est l’ordinaire, pourveu qu’il soit bien laue
est beaucoup plus-blanc, que celuy de
♃ n’a pas assés de corps. Et ne vault
que pour l’enlumineure.
Mitens ayant essayé le blanc de ♃m’a dit
qu’exposé au soleil il se noircit, & si vous le
meslés auec blanc de plomb, il le gaste, partant
il ne vault rien à huyle, ny mesmes
à destrempe, si vous l’exposes a l’air. En vn Liure
il est bon pour enluminer.
[f.11r]
NB.
—J’ay trouué on vn
tableau faict par
Abraham qu’estant
plusieurs années
contre vne muraille
humide, la couleur
s’est toute separée
de la toile, ci cause
de la colle, partant
fault imprimer
auec L’huile
siccatiue preparée
auec la Lyharge,
& estant sec imprimés
auec terre d’ombre ou aultre
couleur telle que
voudres.
Ou bien faittes
vostre première couche
auec terre d'ombre
& blanc de plomb
broyés l’huile
& la seconde auec
blanc de plomb &
oore; ou blanc de plomb
& noir; comme
vous voudrés.
La terre d'ombre
guaste les couleurs. Vses
de braunrot,
d’ocre jaune ou
rouge de blanc de plomb
& noir de charbon.
Non fault acheptor
que peu à
la fois car il
s’engraisse.—
Abraham Latombé d’Amsterdam.
Preparation des tolles.
Fault les coller premierement auec colle de
cuir de veau, ou de cheurotin, en quoy
consiste tout l’artifice: Car si la colle est trop
forte la toile se fend & se rompt aisement.
Apres auoir mis la colle sur la toile, estant
encor humide, couchés la sur vn marbre, & auec
la moulette applatissés toutes les coustures
& touts le noeuds, puis laissés seicher.
Apres imprimés auec blanc de plomb, & vn
peu d’ombre. Vne imprimeure suffit. si
on y en met deux la toile sera plus vnie.
Pour faire païsages que vostre imprimeure
soit de couleur fort claire.
Pour le bois. Imprimés premierement auec
la colle susditte: & croye, estant sec, grattés
& equalés auec le couteau, puis faites vne
couche legere auec blanc de plomb & ombre.
L’huile de noix est le meilleur pour
blanc, esmail, & Cendrée, aux aultres
couleurs il seiche trop vistement, à ces belles
il est plus beau, & plus pur que celuy de Lin.
L’huyle de Lin ne seiche pas si tost que
celuy de noix.
Pour le bleu fault adjouster vn peu d’huile d’aspic,
deux ou trois gouttées, ainsi la couleur
penetre, ne reluit point., & n’ayant
point de peau huileuse à la superficie,
ne meurt jamais, ains demeure belle.
—Notés.
Le Bleu peult
estre couché a
destrempo auec colle
sur vostro
imprimeure a huyle
(frottés auec
suc d’ail) puis
estant sec appliqués
un bon
vernix subtil & fort
siccatif. Ainsi
vostre bleu ne
meurt jamais.
Couleurs en usage.
blanc de plomb.
Noir de Lampe.
Cendrée.
esmail.
masticot 1 : 2.
schitgeel.
Ocre Jaune.
mine.
vermillon.
raunrot.
lacque.
terre dombre.
[f.11v]
blanc de plomb. Le meilleur est celuy qui se
rompt facilement, est en escailles tresblanche.
En la Ceruse commune il y a la moitié de
croye. Broyés impalpablement auec
huile de Lin, mettés dans vn petit pot de
terre vernissé, & y laissés tousjours de le
dessus, la changeant de quatre en quatre
jours.
Noir de lampe se mesle à mesure qu’on en
a affaire auec le cousteau sur la palette. Po
le faire seicher y fault adjouster vn peu de terre d’ombre
auec huile de Lin.
La Cendrée & l’esmail se doibuent fort
legerement mesler sur la palette auec huile de noix.
Si on les broye fort, en seichant ils
noircissent.
masticot se doibt broyer legerement sur le
marbre quand il est trop gras, & ce pour faire
le verd, & pour rehausser les arbres aux
paisages, aultremeut quand il est beau &
assés subtil il s’en fault seruir tout ainsi,
auec huile de Lin; mettez en l’eau.
schitgeel broyez auec huile de Lin, & ne
mettés point en l’eau. Ceste couleur, non
plus que la lacque n’endure ny l’air ny
la pluye; se passe, se blanchit, s’en va.
Ocre Jaune auec huile de Lin, ne la mettés
pas en L’eau, aultrement elle blanchit
mesmes si vne goutte d’eau tombe dessus.
L’ocre d’Italie peult estre mise en l’eau
estant bruslée faict un rougebrun tresbeau
moyen entre le braunrot commun & la lacque.
mine soit choisie la plus belle, la plus deliée,
& soit broyée tres legérement sur la pièrre au
huile de Lin. si on la broye trop la couleur
se perd, & paslit. Mettée en l’eau ne meurt
pas.
vermillon soit premierement broyé en eau,
puis mis à seicher sur la croye qui emboit
l’eau, quand on s’en veult seruir soit
meslé sur la palette auec huile de Lin.
Se peult mettre en l’eau.
[f.12r]
raunrot se broye auec huile de Lin & se guarde en l’eau.
lacque se broye tresfort auec huile de Lin, our estre tresfine, ne se met point dans l’eau, our seicher on y adjouste un peu de rerre illé impalpablement.
—NB. XX—
Ombre s’vse bruslée, & alors est plus brune & rouge-astre, & non bruslée, selon la volonté de l’ouurier; se broye auec huile de Lin. Se met en l’eau.
L’eau
Est bonne au Nuit....
blanc de plomb. Noir de Lamp.
masticot. esmail.
mine. schitgeel.
vermillon. Ocre Jaune.
braunrot. lacque.
Vmbre.
Ocre d’Italie.
Cendrée.
pinceaulx.
Fault auoir des broisses de poil de pourceau le plus doulx. Courtes & espaisses sont les meilleures pour esbaucher un tableau.
Apres en auoir peint, de peur qu’elles ne se seichent soyent mises dans l’eau, si elles sont seiches soyent frottées de sauon, lauées & rinoées auec eau chaude.
Pour les arbres & pour esbaucher ce qui est le plus menu fault auoir des pinceaulx de poisson, longuets et firmes. Pour le reste des pinceaulx de queue de gris gros & courts, pour faire les troncs des arbres, & tirer des longues lignes, longs & deliés.
Apres auoir peint nettoyés bien vos pinceaulx, & les tenés en l’huile de peur qu’ils ne seichent.
Les palettes soyent de poirier.
—Essayés de coure—
[f.12v]
NB. La plus part des couleurs ne meure que faulte d’auoir bien nettoyé les pinceau, Voyla pour quoy un
peintre qui veult faire quelque ouurage d’importance, priuci-paleme un portraict apres le naturel, doibt tousjo avoir des pinceaulx neufs.
Fault auoir des broisses particulieres pour le bleu, qui ne touchent à aultres couleurs, lesquelles apres auoir trauaillé soyent mises & continuellement tenues dans l’eau.
Les aultres pinceaulx apres auoir esté tres bien nettoyés soyent tenus dans l’huille ou continuellement tenus gras auec iceluy.
Les pinceaulx de poil de poisson ne doi uent pas s’esparpiller, ains s’unir par le bout, principalement estant mouillés & fault que les poils d’iceulx soyent egaux.
Tout bon pinceau doibt estre ferme, & reunir quand vous le deployés auec le bout du doigt. ceulx qui ployent & demeurent sont mols & ne valent rien.
[f.13r]
Au leuer du Ꙩ le bas de l’air approchant de la terre soit faict Jaune clair auec Ocre Jaune & blanc; un peu plus hault des nuées auec esmail. lacque, & un peu d’Ocre Jaune & au bas de la nuée ou les rayons du soleil donnent esclaircisses auec blanc, Ocre Jaune & un peu de lacque, plus ou moings de l’une ou de l’aultre selon la reflexion des rayons du soleil.
A Midy: Au plus hault, bleu auec esmail & blanc, puis en descendant tousjours en blanchissant. Les nuées au plus clair ou le soleil donne toutes blanches. En bas on doibt estre l’obscur auec esmail, blanc, Ocre Jaune & lacque.
Au soir quand le soleil se couche: Au bas pres de la terre tout rouge auec mine & blanc & lacque meslés. Pour enfoncer les nuées esmail, blanc, lacque & Ocre Jaune.
Tousjours matin & soir le hault du ciel doibt estre bleu auec esmail & blanc. Le resle soit accommodé a l’heure du jour.
[f.13v]
Ciel serain simplement auec esmail blanc, en esclaircissant tousjours a mesu qu’on vient à la terre sans nuées.
.Ciel nubileux: Point de bleu, peu de blanc. Nuées troubles & obscures plus ou moings selon le meslange des couleurs de esmail, Ocre Jaune, lacque, & tant soit peu de blanc.
La terre ou pais.
En l’esloignement: La plus belle Cendrée & blanc auec tant soit peu de lacque.
Un peu plus pres adjoustés a ces couleurs de cendrée ou Aschen, blanc & lacque, un peu de masticot.
Pour les arbres. Cecy est commun auec la terre.
Plus pres on la seconde veue ashen, masticot & un peu de lacque.
Plus pres , ashen, Ocre Jaune & vn peu de masticot.
Plus pres , ashen, Ocre Jaune & vn peu de schitgeel
En la veue plus proche ashen, schitgeel
& un peu de lacque.
Les Ghemins.
Les plus esloignes: ashen, blanc, & un peu de lacque.
Les plus pres : ashen, braunrot & blanc.
Les plus proches de touts: braunrot, Ocre Jaune, blanc & un peu d’Aschen.
Pour enfoncer au plus profond, du noir de l’Vmbre & un peu de blanc.
Les champs.
Esloignés: Aschen & masticot, Aschen fort peu & tres belle, plus de masticot. Pour ombrager, plus d’Aschen que de masticot.
Plus pres: Aschen peu, masticot plus, schitgeel un peu.
[f.14r]
Les plus pres de vous: Aschen peu, schitgeel beaucoup, qui faict un beau & fort ert.
Pour enfoncer ashen, schitgeel, Ymbre & tant soit peu de Noir.
Pour un bled beaucoup de masticot, peu de schitgeel.
Maisons.
braunrot, blanc, peu de masticot.
Pour ombrer ashen, braunrot.
Les tuiles: braunrot, peu de lacque, peu de Cendrée, peu de blanc.
Chaume : Aschen, braunrot, Ocre Jaune.
Paille blanche, sur le jour: Ocre Jaune & blanc.
Bois.
Ocre Jaune, ashen, blanc & un peu de masticot.
Enfonce auec Cendrée, braunrot & Ocre Jaune.
èL’eaue.
esmail & blanc. Quelques fois & principalement plus pres Aschen & blanc. Pour ombrager, faisant l’ombre des arbres ou aultre: ashen, masticot & lacque.
Si vous faittes une grande eau, l’ombre & couleur des nuées doibt paroistre dedans.
La neige tant plus proche, soit tant plus blanche. En l’esloigneinent un peu bleuastre.
[f.14v]
Speculation sur le nettoyemen des tableaux du Roy Charles apo tés d’Italie à Londres dans un na re chargé de raisins de Corinte ou estoyent plusieurs barils pleins de Mercure sublime, dont la vapeur excitee par la chaleur des raisins noircit comme encre touts les tableaux tant a huyle qu’à destrempe. Lesquels ont esté nettoyes & remis en leur pristine estat par vn peintre nommé Mr.
Je croy bien que pour oster la premiere crasse, & le plus gros des immundices amassées sur la peinture le Laict,
—Ceulx à huyle ont
esté raccommodés
Les aultres non. On
disoit que c’estoit en
les ayant laué, auec
du Laict.—
Jaune d’œuf. Le sauon blanc de Venise font bien, mais pour tout enleuer sans nuire à la peinture il fault des liqueurs aqueuses, auxquelles l’huile puisse resister, non trop fortes pourtant ny trop corrosives, de peur que les couleurs minerales ne soyent emportées, & les aultres esteintes. II fault donque vser ou d’eau forte ordinaire, ou d’une faitte de sei & d’alum. Ou des Esprits de Sei de Vitriol, ou de Sulphre, les quelles liqueur destrempées & temperées auec beaucoup d’eau seruiront pour nettoyer, les passant par dessus & frottant auec une esponge molle & fine, puis lauant diligemment auec eau claire & essuyant auec une finge bien net. Notes qu’il ne fault laisser nulle acidité sur vostre tableau, ce que vous pourrés taster auec la langue.
Pour ceste vapeur de sublimé, qui se faict auec le sei & le vitriol, je croy qu’un esprit acide tiré de ces deux eut esté le meilleur, paree que simile agit in simile.
Le Jaune d’oeuf estendu sur un tableau peint à huile, & laissé dessus quelque temps puis nettoyé auec une esponge auec eau premierement chaude, puis froide, empörte toutes souillures, horemis le vernix qui cedera au sauon mol. Voyés auec la terre de foullon.
[f.15r]
Pour nettoyer un tableau à liuile dont les couleurs sont guastées par le temps.
—fortin.—
Laués le ou plus tost frottés auec de la moustarde, & l’ayant bien nettoyé, rincés le auec de l’eau.
—Comme celle qu’on mango.—
Une tableau saly de poussiere soit simplement laué auec une esponge pleine d’eau estrainte, puis soit mis au soleil pour une heure ou deux. Le Ciel & les païsages esloignés faicts auec esmail, Cendre, masticot, & blanc de plomb, par ce moyen s’esclaircissent. Mais la ou il y a de Scudegrün, & de la lacque, le soleil & l’eau y nuisent equalement; par tant ces parties du tableau doibuent esti'e couuertes de papier collé dessus. Les arbres & aultres verdures qui se font auec le schitgeel & le masticot sont de se nombre.
—Abraham Latombé. NB. Rp eau forto 1. p. eau de fontaine, 3. or 4. p, meslés, & en laues habileraent vostre tableau, frottant auec une esponge. Le tout estant nettoyé, laués auec do l’eau claire, & ostéz toute l’eau forte. Le tableau se renouuelle excelloment. Fecj. #
La Gomme Tragacanthe dissoute en consistence d’empois est vn excellent vernix au lieu de blanc d’oeuf.—
La lexine de Cendres de serment, bien claire nettoye aussi fort bien un tableau. Aussi faict l’vrine. Apres auoir bien nettoyé vos tableaux à huile ayés du blanc d’oeuf battu en eau auec une branche ou baston de figuier fendu en quattre trempés une esponge molle dedans, passés par dessus le tableau. Laissés seicher hors de la poussiere. Quand par la fumée ou aultrement le tableau sera redevenu sale, il n’y a qu’a le lauer auec eau fraische, l’essuyer bien & repasser le blanc d’oeuf par dessus. Ainsi vous conseruerés tousjours vos peintures belles, comme si elles venoyent d’estre faittes.
Pour nettoyer & renouueler tableaux à huyle.
—Ꝋ Voyéz ce que foront l’huyle de ‡ & l’esprit de Ꚛ meslés auec beaucoup d’eau.
L’eau forte seule mange & enleue les couleurs.
Les cendres sent les couleurs.—
Prenés cendres de bois tamisées, saulpoudrez en auec le tamis vostre tableau, trempes une esponge fine en de l’eau nette, & frottés & nettoyés vostre peinture: l’eau nette, & frottés & nettoyés une peinture: Laquelle parapres vous laueres & rincerés fort exactement auec de l’eau. Estant, vostre tableau sec ayés de la Gomme Arabique dissoulte en eau mediocrement espaisse, & auec ceste espece de vernix: qui faict le mesme effect que le blanc d’oeuf humectés vostre tableau; auec une esponge fort fine, ou vne broisse molle, longue & delicate. Laissés seicher.
—NB. Les eaus des ablutions des precipités de la precipitation du blance 4 qui contient du sel fort deterif & semblables feront bien.—
[f.15v]
Couleur Bleue de la pierre qui vient des Indes & se f tire de mines d’Argent dont on faict la Cendrée.
Je l’ay traictée justement comme le Lapis Lazuli pour faire l’Ultramarin, mais p la malaxation treslongue de la masse faitt en eau fort claude rien du tout ne s’estant separé. Ladɤmalaxation a esté faitte dans une forte lexine, & alors une partie de la poudre se separa & croy qu’a la longue le tout eut esté extraict.
Voyés de faire la lexine auec Cendres granelées.
Ou bien de faire la lotion auec de l’eau bien forte de sauon liquide ou mol; mais il fault que ce soit eau qui admette le sauon, comme celle de riuiere.
Le mesme m’est arriué au Lapis Armenus venu de Schwartz, qui s’appelle en Allemand Bergblau.
Notés que pour broyer vos matieres sur la pierre il ne fault pas d’aultre huile que celle de semence de Lin.
[f.16r]
Pour auoir vostre huile belle blanche & claire comme eau.
Rp Lytharge d’or trespure jss., Minium ξij, huyle de noix une pinte d’Angleterre, faittes les bouillir ensemble a tres lent feu par l’espace d’une heure.
vidj. Mr. Mitens peintro flamand excellent 1622.
Quelques fois l’huile s’espaissit de sorte de vous la pourriés bien couper auec un cousteau, quoy non obstant elle redeuient claire & liquide. Autrefois elle ne s’espaissit point. L’ayant separé d’auec les feces mettés la dans un pot a conserve de verre au Soleil, & laissés faire ceste chaleur, qui vous blanchira & esclaireira vostre huile extremement.
NB. Le Soleil de Mars est le meilleur de toute l’année pour eet effect & blanchit dauant-age. April & May n’est pas mauuais, & vault mieux que tout le quartier suiuvant.
Pour faire une huile espaisse, claire pourtant, fort siccaiiue, propre à mesler les couleurs qui manquent de corps; afin de leur en donner, pour ne tornier à fonds de l’huile.
Rp Cendres de chesne nettes, chaudes une poignée reuenant à la quatriesme parlie de la quantité de l’huile. Versés dessus une pinte d’huile de noix. Laissés ensemble 8. 12. 14 jours, vous aurés vostre intention.
[f.16v]
Mr. Mitens dit que tant plus l’huile acquiert de chaleur tant plus elle se subtilise & se rend plus
propre à mesler les couleurs.
ℳ.
Voyés de prendre de la chaux viue de pierre non de croye, tressubtilement pulverisée (aduisés si estant esteintè, à lair elle né sera pas bonne) mettes la dans une petite manche d’Hypocras de tolle claire. Au dessoubs de ceste manche ayés en une pleine d’os de mouton, ou de corne de cerf ou de daim calcinés a blancheur. Et au bas une troisiesme pleine de croye ou de sable fort delié. Passé vostre huile de Noix par ces trois chausses. Et experimentés ce qui en aduiendra.
Voyés si ladicte huile ou celle de Lin se peuuent distiller par Falembic, ou par la retorte, auec de l’eau.
Plusieurs croyent que toutes huiles tirées par expression sont de tres difficile sinon impossible distillation.
[f.17r]
huile fort siccatiue, qui est comme un vernix, sans corps.
Mr. Salie chez.
M. de Soubise.
Elle se faict equalement auec huile de noix, & huile de Lin; mais celle de noix est la meilleure. Prenés de l’huile un demy sextier de Paris, qui pese enuiron demie liure, mettes le dedans un pot de terre neuf vernissé, & y jetés demie once de lytharge d’or puluerisée tres subtilement, rernués un peu auec une spatule de bois, & laissés bouillir à lent feu, soubs une cheminée, ou à l’air dans une court, par l’espace de deux heures. Vostre huile se consommé, mais peu. Laissés bien rasseoir, puis versés vostre huile espaissie par inclination, & la guardés pour vous en seruir à diuers vsages.
Pour faire l’huyle fort siccatiue, le mesme à pris depuis huyle de lin ξij; lytharge d’or trespure, (celle vault mieux lauée) ξiiij & pour faire penetrer huyle d’aspic ξij.
C’est un puissant siccatif, de sorte que toutes les couleurs difficiles a seicher, se seicheront en y meslant un peu de ladicte huile.
Prenés de la plus siccatiue pour ce vernix.
Pour racoustrer des vieulx tableaux ceste huile est singuliere, & seit de vernix. Voyés la faeon de Mitens pour l’auoir aussi claire que du vin de Oanarie par le soleil de Mars. La faisant auec le Lytharge & la mine.
Si on en met sur des armes, en les exposant au soleil en esté une apres disnée le vernix se seichera & empeschera asseurement (comme j’ay veu) que le fer ne se rouille, donnant au reste une belle couleur, comme quand on passe du vernix par dessus du bois. En une aultre saison, dans un jours ou deux, ledicte vernix seichera de soy mesme.
Auec ceste huile le cuir peult estre imbeu pour resister à l’eau, comme scaués.
Item on en peult enduire de la toile, ou du taffetas, pour en faire des roquets, capuchons, parapluye & aultres commodités qui resistent a l’eau.
[f.17v]
Mais il fault qu’au preallable la toile ou taffetas soyent preparés & les pores d’iceulx enduits &
Sur ξij do colle ξiiij de miel.
bouchés auec de la colle de poisson , ou colle de retaillons de gans, à laquelle pour Fempescher de fendre & de s’escailler on pourra adjouster tant soit peu de miel. Sur ceste colle bien seiche l’huile s’appliquera auec une brosse, & se laissera seicher. On peult donner deux ou trois couches si on veult. Et à la derniere sera mise une couleur qui n’ait point ou peu de corps telle que l’onvoudra.
II vault mieux mettre la couleur sur le taffetas toile ou Calico, & puis passer l’huile par dessus, qui soit bien siccatiue.
De mesme se pourra preparer de la toile pour couurir un carosse ou une litiere. Item pour faire une tente, ou toute aultre couerture capable de resister à l’eau; pour un coffre, une valize, un paquet de lettres (a quoy le taffetas est singulier) des papiers de consequence pour enuoyer loing.
Pour une tente, Carrosse, littiere, ou il y a moings de danger de poids, si on mesle auec l’huile quelque couleur, comme terre d'ombre, Ocre ou semblable, il vaudra mieux, & aura plus de resistence.
[f.18r]
Couleurs qui n’onl poinl, ou fort peu de corps.
La lacque n’en a point.
Le verd de gris n’en a point.
L’un & l’aultre seruent a glacer.
Le Scudegrun en a fort peu.
Le blano d’Estain de glaoe en a fort peu.
L’esmail n’en a point.
Le noir de fumée, qui se doibt brusler, sur une paisle, ou dans vn creuset devant que d’estre broyé, en a mais pas trop. Le noir d'yuoire ou dos de pieds de mouton est beaucoup meilleur a moings de corps. II y fault ad- jouster en broyant la quarantiesme partie de verdegris.
L’Indigo en a aussi mais non trop.
Mouton est beaucoup moit leur a moings de corps. Il y fault adjonster un broyant la quarantiesmo partis Verdgris.
Les couleurs qui ne se seichent point, le feront en y adjoustant le Verdegris, ou la Couperose blanche, ou du verre Chrystallin puluerisé impalpablement, ou calciné par extinction dans eau froide, seché & broyé en poudre tressubtile.
La lacque ne seiche jamais de soy mesme, il y fault adjouster le verdet.
Les noirs de noyaulx de pesche & d’yuoire ne seichent point sans addition.
Au noir de fumée adjoustes pour once la grosseur d’une noix de Ꚛ blanc.
En adjoustant à tout cela un peu de l’huile siccatiue, les couleurs se desseicheront tresbien, & en peu de temps.
[f.18v]
Secundum experimentum Capjte Sale circa ocrearum impenetrabilium preparationem, quales fecit pro Do de Soubize.
Sequentia simt
Gapit. Salie.
De noix est meilleur.
Pour vne chopine ou Sjj d’huile de Lin prenés ξij de Lytharge d’or lauée (qui vault mieux, encor que luy l’ait prise sans lauer), faites bouillir deux heures durant à petit feu, prenant soigneusement guarde qu’il n’esbouille & se verse & remuant tousjours auec un baston, ou spatule de bois. En tirant vostre pot du feu, adjoustés a vostre mixtion, peu à peu jj d’huile d’aspic. (II y en a adjousté deux, mais c’est trop.
Si vous adjoustés ξiiij d’huile d’aspic la penetration sera plus grande, l’odeur plus forte, qui effacera celle de Phuile de Lin.
Suiuant ceste proportion, faittes de l’huile siccatiue en la quantité que vous voudres, e. g. huile ξij. Lytharg. ξiiij. huile d’aspic ξij. Quand vous vous en voudres seruir, faittes un peu chauffer de cuir en le flambart, ou tenant deuant un feu clair de paille, & enduises vostre huile auec la broisse à deux ou trois fois: Laissés seicher à loisir.
Notés que si vous preparés grande quantité de vostre huile, si apres vous en estre seruy, ce qui restera vient à se seicher, par maniere de dire, dix ans apres. En y mettant nouuelle huile, bouillant, & laissant rasseoir, l’liuile sera meilleure. La Lytharge se rasseoit.
NB. Ceste huyle sert pour raccommoder & vernir des vieulx tableaux, ce qu’un bon peintre tenoit pour un grand secret.
Pour donner la couleur noire au cuir qui se doibt appliquer sur la chair. fault prendre du noir de fumée, ascauoir de celuy de Paris, qui est fort delié, non de celuy de Flandres qui est fort pesant, & le fault calciner sur une paesle, ou dans un creuset comme se peult voir en plusieurs lieux cy dessus.
[f.19r]
Si vostre huyle se prepare auec beaucoup de Lytharge, comme ξiij ou iiij pour liure, en en meslant auec le noir, il seiohera infalliblement, sans aultre addition. Essayés de coucher le noir sur le cuir auec de la colle de poisson , ou de cuir, premierement le laisser seicher, & puis mettre l’huile siocatiue deux ou trois fois par dessus.
Tant plus vous adjousterés de Lytharge tant moings faudra bouillir l’huile, & elle deuiendra plus espaisse.
huyle de noix ou de Lin passée par une ohausse d’hypocras sur de la cendre de serment deuient claire. Voyés sur la cendre chaude.
Memento du vernix d’Ambre Jaune, & essaye de le faire auec petrole a fort lent feu, quia Naphta Ignium rapax.
Pour toile, Galico, taffetas, Bougran, Treillis, Sargetle, & aultres estoffes à faire capuchons, Gasaques, Bas de soije, gans, Gouuerlures de Littieres, Carrosses. Pour enuelopper pacquets de lettres, & papiers, Gouurir malles, Goffres, Valisis. Tableau &e.
J’ay veu de Camelet de Lissle, du Barracan, de la sarge, de la futaine, enduits auec l’huile qui resistoyent puissamment à l’eau.
Ledict capitaine Sallé, luy ayant monstré du taffetas preparé, fort soupple, & si bouché que nulle eau ne pouuoit penetrer, dit qu’il croit que ce n’est que de l’huile bouillie, & espaissie auec force Lytharge sans aulcune colle.
Toutesfois a adjousté ceste speculation:
Prenés colle de poisson , ou de retaillons de cuir une grande aiguiere, tenant
Les estoffes collées auec ic.hthyocolle & un peu de miel font mieux & sont plus soupples que les aultres, ne se fendent en aulcune facon, & ne Vetieunent point les plis.
[f.19v]
pour le moings Hij : Laquelle colle soit plus feit>ie que de l’empois à empeser. Adjoustés a ceste quantité de colle fondue à legere chaleur, enuiron ξiiij de miel. meslés exactement. Estendés & couchés auec la broisse: apres couchés le poil de vostre estoffé si elle en a, auec un cousteau: seichés à loisir, puis passés vostre huile auec litharge.
Si vostre estoffe est blanche, & luy voulés donner une couleur, inettés la auec la colle, puis estant seiche couurés auec l’huile.
Sur l’objection par moy faitte si le miel seiche, il m’a respondu qu’ouy, paree que ceulx qui peignent les enseignes & guidons pour la guerre, en vsent ainsi, de peur que le taffetas enduit de la colle (pour empescher que l’huile des couleurs qui y doibuent estre appliquées ne s’estende) ne vienne à se fendre, & souppir auec des marqués, & plis.
NB. Capit. Sallé.
huyle tressicatiue tant pour les couleurs que pour accommoder les Estoffes cenlre l’eau, rhesmes sans vser de colle.
Rp du blanc de plomb. broyés le tresbien auec l’eau pure, puis en faittes des pastilles que ferés seicher sur la croye & a S. ou sur une tuyle bien nette. Arrangés vos pastilles dans un bacquet de plomb & versés dessus de Fhuyle de noix tant qu’il surnage. Mettés au soleil, & Fy laissés jusques à tant qu’il s’espaississe autant que voudrés, & s’esclaireisse comme eau. Vous la pouuez rendre si espaisse en la laissant fort long temps au soleil qu’elle file & se puisse couper. Notés qu’auec ceste huyle l’orpiment se seiche, qui aultrement est tres difficile à seicher.
NB.
Infusés les gommes
odorantes auec ceste
mixtion au soleil,
pour une derniere
couche.
II le fault mesler sur
la palette auec l’orp.
broyé auec de
et desseiché.
[f.20r]
su s usrsu.tue On dit que le cuir d’une vache morte noyée dans une fossée, bien prepare & mis en bottes ou en souliers n’admet point L’eau.
Un couroyeur tient
cocy secrot.
ℳ
Pour corriger la mauuaise odeur de l’huile & parfumer les taffetas pour capuchons, & mesme de bottines ou brodequins & de gans de toile ou semblable estoffe. Voire de cheurotin.
En mettant beaucoup de Lytharge, ou de mine ou de blanc de plomb & laissant l’huyle dans une phiole ou bouteille de gres auec iceulx au furnier, ou au baing Marie un long temps je croy que l’huyle s’espaissira fort. Encor plus si on la faict bouillir a lent feu en remuant tousjours le lytharge &c.
Adjoustés à l’infusion, ou a l’ebullition sur la fin en tirant du feu des gommes odorantes, qui soyent un peu grasses, non seiches comme le Benjoin. Les meilleures sont le Storax calamite, le Ladanum, le Caraman. Souuenés vous que la poix grasse tirée du Picea, en taillant seulement l’escorce, qui est blanche, & se vend en Sauoye dans des escorces d’arbre, qui sent bien & dont en met aux lexines pour parfumer le Linge, est fort bonne. Le bois de Rose y peult aussi estre adjousté.
Nota qu’un jur un mauuais parfumeur broya de l’ambre gris auec de l’huile d’aspic, & en couurit une l’eau de cabron pour un colet. L’odeur en estoit abominable pour sa force penetratiue. II jetta la l’eau dans un coffre, laquelle quelques années apres, l’huile d’aspic s’estant euaporé, fut tresexcellente, & meilleure de beaugoup que les ordinaires.
Voyés si de mesme le storax, en grande, & le Ladanum en petite quantité se pourroyent broyer auec l’huile d’aspic en consistence de miel, pour estandre auec le pinceau, sur les ouurages, lesquels guardés perdront la mauuaise & retiendront la bonne odeur.
[f.20v]
NB.
Cap. Salé.
Voyés sur la fin du
luire la maniere d’un
peintre flamand.
huile plus Siccatiue que toutes les aultres.
Rp Couperose blanche tant que voudres: bruslés la sur une poisle rouge tant quapres auoir esté fendue & auoir bouilly elle se seiche, reduises en poudre.
Rp huyle de Lin Hj. Couperose ainsi calcinée ξij. Cuisés a lent feu enuiron une heure, remuant tousiours. Coulés vostre huile qui n’est pas si noir qu’auec le Lytharge, & seiche prompternent, en deux ou trois heures.
Oleum papaueris albj.
M. Mitens. L’huile de pauot se bianchit & se rend plus siccatif si on le met dans un plat d’estain fort large, couuert d’une lamo ou bassin de verre au soleil tresobant par 3 ou 4 jours au plus. M. Vannegre peintre. Walon as- seure que eet huile seiche assés tot.
Portman le peintre.
Mancop Oly est une huyle fort blanche dont se seruent au pays bas les peintres qui trauaillent en ouurages delicats qui requierent des couleurs viues, comme aux pots de fleurs, a. Ghein & semblables. Ceste huyle ne se seiche pas aisement d’ellemesme : mais on la broye auec de verre de Venise, & puis on les met ensemble au soleil dans une phiole, qui doibt estre agitée de quatre en quatre jours, par quelques 3 ou 4 sepmaines, fault verser le clair par inclination quand on s’en voudra seruir, & laisser le reste sur le verre.
Pour blanchir huile de lin ou de noix en un mois. Battés l’huile fort long temps auec de l’allum, adjoustés y de l’eau, mettés au soleil & battés tous les jours vostre diote huile tant qu’elle blanchissey en battant; puis la remettés au soleil continuant jusques a tant qu’elle deuienne blanche claire & transparente.
Quand un tableau sur toile est fendu par la faute de l’imprimeur, humectés le un peu, quoy que sans humecter il se face aussi; & estendis tant bandé que vous pourrés sur un chassis, apres passés par derriere assés espaisement quelque couleur a destrempe comme du blanc d’Espagne, qui est moitié croye moitié cerusse, de l’ocre, de la mine destrempés auec colle. Laissés seicher toutes les fentes &c. s’uniront. Ceste couleur peut estre ostée auec une esponge mouillée, & renouuellée comme on vourdra.
[f.21r]
Gorrection de L'huile de noix qui se preparant en la façon suiuante ne put point, & se peult manger en lieu de beurre parmy les saulces & saulpicquets.
Voyés quel vsage il pourra auoir en la peinture. En la preparation du cuir & des estoffes.
Quel en la lampe pour brusler auec point ou peu de fumée.
Fricassés le en la poesle jusques a tant qu’il soit extremement chaud, alors jettés y peu a peu de l’eau froide. II se faict un grand bruit ou gresillement. Remettés y de l’eau, & ce si souuent, qu’il ne se face plus de bruit. Separés l’huile d’auec l’eau par l’entonnöuer.
Pour blanchir l’huile de lin, propre à peindre sans alterer les couleurs.
Jean Jiuet peintre.
Prenés d’icelle huile tant que voudrés, mettés la dans un pot large sur le feu auec de la sieurre de bois (ie croy qu’un bois qui ne noircit point & est fort leger comme le sapin [qui possible peut mieux attirer la saleté estant resineux] le saule ou semblable est le meilleur) faittes bouillir assés fort par l’espace d’un quart d’heure, puis ostés la sieurre surnageante auec un escumoir. Ayés une conserue de verre assés haute selon la quantité d’huile que vous aurez, mettés au fond d’icelle une erouste de pain bise, & versés vostre huile dessus, laissant le vaisseau au soleil tant que vostre huile blanchisse en faissant une residence de la partie plus rousse, la claire & blanche demeurant au dessus, qui se separera commodément de l’aultre, si à 2 ou 3 doigts du fonds ait un goulet pour admettre une plume & un fosset. Du peintre Jean Jivet.
[f.21v]
Capit. Sallé
vernix des Indes. lacque.
La Gomme lacque se dissoult tant seulement dans huile d’Aspic, s’estend auec le doigt sur ce qu’on veult, & quelque besoigne que ce soit. C’est le vernix de L’albine. Les compartiments, ouurages & peintures se font dessoubs, puis la lacque se couche au dessus.
Ceste dissolution se face à loisir ; à la caue au froid, auec fort long temps. Essayes si d’amorlir la lacque par infusion en V n’aidera point à la dissolution.
Damasquineure. Mettès sur vostre besoigne or ou argent en feuille espaisse. burnissés. Couchés dessus de l’Azur auec une broisse, ou toute aultre couleur, destrempée auec blanc d’oeuf. Esgratignés auec une pointe d’os ou poinson, & faittés ouurages: puis mettés le vernix de lacque, auec le poulie. L’huile d’aspic s’en va auec le temps.
Si vous entreprenés de mesler les couleurs parmy le vernix de lacque, la Gomme prendra son lustre. Colorés premierement puis vernissés.
Le blanc d’oeuf soit reduit en eau, en l’agitant auec un baston couppé en quatre, & renuersé par le bout en patte d’oye. II se fera premierement une escume, laquelle dans peu de temps resoudra toute en eau.
NB. Je l’ay veu faire.
Quand vous broyés vostre couleur, si elle n’a point, ou a peu de corps do comme la lacque il y fault mesler un peu de craye pour luy donner corps, a soustenir le coup de la poincto, aultrement elle s’escaille.
Ceste eau soit meslée auec equale quantité d’eau commune, ou eau rose, & quand la couleur aura esté broyée sur le marbre auec eau commune, adjoustés y un peu de ladicte eau de blanc d’oeuf, & auec le pinceau couchés vostre couleur sur le labeur doré & bruny, mediocrement espaisse. Laissés seicher de soymesme. Peignés vos figures & compartiments auec craye, ou crayon d’Angleterre. Esgratignés auec une pointe d’os, ou une Espine de porc Espic, descouurés & eslargissés auec un Esbauohoir, en nettoyant parfaittement, tant que l’or paroisse fort pur. Prenés colle de retaillons de cuir a gantiers; non trop forte, fondés, passés legerement (sans retourner) auec le pinceau sur toute vostre besoigne. Laisses seicher. Appliques le vernix auec le pinceu. Laisses seicher à loisir, ou en un poesle. Estuue. Au soleil.
Voyés ma speculation sur les vernix au feuillets suiuants.
[f.22r]
Pour faire bonne cendre d'Azur auec le Bice des Indes.
M. Norgate.
II le fault mettre en poudre tressubtile sur un porphyre, non en metal, parcequ’il noircit, & entre aultres le Ꝝ.
La pierre quoy qu’elle soit noire, estant lauee elle deuient bleüe.
Pilés, broyés, laués auec vinaigre, La poudre au commencement est verte. Ce vert s’en va auec le vinaigre; le bleu reste au fonds.
Auec miel se faict fort bien en broyant long temps sur la pierre, mais il le fault tout oster par ablution.
Auec colle de poisson faict bien & se laue exactement.
Voyés ce que fera l’eau gommée bien forte.
Ainsi se faict la belle cendre d'Azur.
Castor Durante. Delle frondj del Leucoio giallo, detto cheiri si fa un verde bellissimo pestandole con alume, in poca quantita, & rauandone il succo.
Diuersitê de Verds. simples & Composés.
Verd de flambe, en paste & en dral’eau.
Verd de Vessie se faict ordinairement du jus depuré de Nerprun, ou spina Ceruina, lequel bouilt comme le vin & deuient fort rouge. En y adjoustant un peu d’alum, il deuient verd & est fort beau, mais il est subject a mourir.
Si en lieu d’alum vous y mettés pour once de jus seulement ϶j de Tartre tressubtilement puluerisé (vide de cremore) il acquierit un beau Lustre, & ne meurt point. Est tres excellent pour ombrager les aultres verds. et soy mesme aussi en le couchant bien espais sur la premiere couche plus claire.
NB. Seeunda dictatio meli-or priore. Il fault a. ξ de verd de vessie desja faict comme il s’achepte aux bou- tiques adjouster Jss de Tartre blano tout crud, non de la cres- me tressubtilernent puluerisé. La viscosité duquel rond vostre verd luisant, & le conserue sans mourir. Il y fault adjouster un peu de Jaune de Cambouya pour le faire clair. & ombror auec le verd simple sans Cambouya.
verd de terre bleu, meslé auec le Pinck ou schitgeel selon de plus ou le moings, fait diuersitê de verds plus clairs, & plus obscurs.
Le pinke meslé auec Indico fait un verd obscur bon pour ombrager: mais il n’est pas aggreable a voir. Bon pour des endroits sombres.
[f.22v]
Le pinke ou masticot meslé auec la cendre d'Azur ditte en Anglois Bice faict aussi des verds diuers, selon la diuersitê du meslange.
Le verd de terre verd est une couleur verde de soy mesme, claire comme d’un saule, ou verd de mer.
Modus faciendj, qui mihi non successit.
On m’a dit que ceste couleur fut trouuée fortuitement par un quidam, qui laissa tomber de l’eau forte Regale dessus de la Ceruse (aultres m’ont dit de la Craye) qui deuint incontinent verte. Aultres m’ont dit que ce fut de l’eau seconde de depart qui est verte par la Separation qui se faict du cuiure & de l’argent d’auec l’or.
L’eau Geleste auec chaulx viue & sei armoniac dans un bassin de cuiure est fort bleue. Si à l’eau seconde cuiureuse on adjouste du elle deuiendra bleue, possible qu’icelle portee sur Ceruse, ou sur Oraye, les fera bleus approchants de la cendre d'Azur.
M. Frabry vidit apud Pharmacop. Cella.
Tresbeau bleu pour Enlumineure: Prenés de la fleur des porchées seulement ce qui est d’un veloure pourpré, couppaut auec des ciseaulx tout le Jaune, exprimés le jus, & iceluy espaississós, le guardant dans une vessie comme on faict le verd. Cest une couleur tresorientale, excellent sur papier.
Voyés s’il n’y fault point adjouster un peu d’alum.
Ledicte.
Bleu tresbeau a escrire auec la plume. Tournesol. Legmoss auec tant soit peu d’Indico, dissoults auec de l’eau de vie.
Ledicte. Broyés 2 ou 3 heures.
Encre rouge: Broyés du 33 impalpablement auec vrine, ceste liqueur le rend visqueux. Mettés le dans un vaisseau de verre, non d’autre matiere. II se faict comme une masse, qui s’endurcit. Quand vous vous en voudrés seruir, faittes un trou auec un instrument, & delayés auec de l’eau de Gomme Arabique un peu espaisse.
[f.23r]
Un beau Jaune constant, & qui ne meurt point & qui s’estend excellemment est le Guttagummj. Je oroy qu’auec le bleu on en peult faire vu verd tresexcellent. II n’a que peu de corps.
Pour s’en seruir il ne fault que mouillir vostre pinceau auec eau gommée & le demener sur la Gommemesme qui s’humecte & se dissoult, ou frottés sur la pierre vt scis.
Vous pouuez ombrer, & en fondrer auec le mesme en le couchant plus ou moings espais. II fait l’aurange estant fort espais.
Pour lauer couleur excellente & pour les chartes. Pour la tranche des liures au lieu de quoy on yse raaintenant d’orpiment.
Le Jaune d’Auignon se faict auec le suo des bayes vertes de Nerprun, en y meslant un peu d’alum. Ou bien lesdictes bayes vertes se seichent & se guardent. Quand on se veult seruir, on les pile, & y verse-lon dessus de l’eau ou de l’alum ait esté dissoult.
Desdictes bayes fort meures & noires enuiron la St. Martin; on tire un jus qui teint en rouge brun ou tanne les l’eaux ou le parchemin.
Ainsi d’un mesme fruit a divers temps, vous aués trois couleurs, Jaune, verte, brune.
cAuec le jus des Roses Manches dans lequel on dissoult un peu d’alum se faicte une excellente couleur Jaune, pour Laver & enluminer. Parkinson pag. 421.
Gérard dit qu’il fault prendre les fieurs blanches des roses musquées, les piler dans une chenelle de bois, auec un morceau d’alum, & en extraire le jus dans un vaisseau de verre, lequel estant seiché à lombre & soigneusement guardé est une tresbelle couleur Jaune, non seulement pour enluminer ou Lauer des peintures, mais aussi pour colorer des succres pastes & saulces.)
pag. 1087.
Voyés ce que feront les roses jaunes, simples & doublés.
M. fabry
Rosette Tresbonne qui ne brunit point. faittes cuire du bresil auec tant soit peu de Jaune d’Auignon. dans du vin blanc qui surnage d’un doigt, jusques à tant qu’il en reste seulement le tiers, & ce à fort lent feu sans bouillir: y adjoustant de l’alum seulement autant qu’il en fault pour saler un oeuf. Sans sei ny aultre chose, sinon un peu de gomme. Ceste liqueur est belle, & plus durable que la commune.
[f.23v]
Cyanus. Les Bleuets qui se trouent dans les bleds, font une tresbelle bleue, si sans addition quelconque on en exprime le suc, lequel en y meslant de l’alum ne change point de couleur, autrement sans addition est tresbeau quand on l’applique, mais estant sec deuient blassard. Si vous y adjoustés une goutte d’huile de tartre, il se fait un tresbeau verd de mer, fort oriental à l’instant, mais qui peu après se flestrit, & deuient d’un Jaune sale, comme d’une ocre sale.
J’ay pris de ce suc, & l’ay jetté dessus de legmos ou tournesol; au commencement. il a rougi un petit, puis apres a fait un bleu comme d’Indico, non trop bon, ni haut, lequel est fort propre pour enfondrer le bleu premier faict du suc de la fleur.
Si dessus ce bleu premier vous passés un peu d’huile de tartre, iceluy bleu ayant esté premierement meslé auec un peu d’alum, il se faict un verd tresexoellent, comme si tC’estoit verdet.
.j]6Ce bleu premier meslé auec gutta gummi faict vne verd sale, bon pour ombrer. Prenés teincture de saffran vne partie, suc de bluets trois parties, meslés & adjoustés vne goutte ou deux d’huile de tartre, il se fera vne verd forte, gay, comme verd de vessie, lequel neantmoins en se seichant s’obsouroit, & est bon pour enfondrer.
Le bleu de Cyanus ne vaut rien & meurt incontinent. Non pas si tost sur papier net, estant faict de jus.
Le suc des bayes noires, que les Allemans appellent. Heidelbeere, & les Anglois Billberries ou Hurtleberries extraict en les mettant en double vaisseau dans de l’eau bouillant, & les pressant, est d’une couleur rouge tresbelle & tresorientale. Si vous y adjoustés de l’allum, cela faict vne purpre tresbeau, plus ou moins obscur, selon la quantité d’allum, que vous y dissoudrés.
Ꚛ & galle nuisent.

R Gérard parle dans son Herbier de vaccinia rubra, qui ne different de l’autre que de la couleur des bayes, & dit que du ius d’icelles auec de l’allum se faict vne couleur qui ne cede point à la lacque des Indes Orientales, scauoir mon si elle dure.
[f.24r]
L’Operation de ceste couleur.
Le 4 Novembre 1646. J’ay mis dans vne bassin destain sur le feu bonne quantité de bayes noires par dehors.
Colombines en leur pulpe de Troesne ou Ligustre, les ay fait bouillir dans de l’eau de fontaine toute pure, tant que plus de la moitié de l’eau ayant esté consommée, la deooction est demeurée fort teinte, laquelle a esté coulée par vne couloir, & ayant esté couchée sur du papier a donné vne violet non trop esclatant tel qui se voit au feuillet suiuant A. A. A. &c. Auec ceste liqueur cecy a esté escrit.
Dans vne bassin d’argent ceste couleur est celle de Pansée.
J’en ay pris vne bonne cuillerée & y ay adjousté vne peu d’alum de Roche qui a donner vne couleur fort bleue. B. B.
A ce bleu ayant adjousté vne peu de +. viue, la couleur s’est obscurcie comme Indico. C. C.
Voyés ce que feront aultres additions.
[f.24v]
s.-faciunt grauiora coacta
Imperio sexus, minimum-93 lbidine peceant
[f.25r]
Fout
Fout mon
Fout nu Fout
Fout Fout nu
Fout mon Fouta
[f.25v]
C. 6. Nercomb. Ut 46
C. Tnssou In= drics.
Droos cui sactillum O additum
Fuorat porchimculos admista
+ vi’no.
Facit luai co.
Lorem obscurio
rem.
[f.26r]
5 Novemb. 1646 hoc monse bacca’ psfeché masm. Ruorunt
Omnibus in terris guce sunt à Gadibus usg3
T. Mayerne
Addito pauce Alumice
Laliquerer Aluminet ‘onibre dessus l’aultre & elle auec la + sur les deux.
Decortum baccarum matrirarum ligusthj prerum pusrun factus inbas Ꝝ.
Hic nihil plane est aluminis.
[f.26v]
[Blanco]
[f.27r]
[…]
[f.27v]
[…]
[f.28r]
Tournesolj tiré d’vne vieulx manuscript. Pour colorer le Vin.
Prenés des meures de haye, ou de ronces estant rouges, i. deuant qu’elles meurissent. Et de prunelles aussi n’estant que rouges, ou commencant à noircir pilés les ou ensemble, ou vne chasqu’vne à part dans vne mortier de pierre, & en mettés le jus en plusieurs vaisseaux (bassins, escuelles, ou terrines & cuisés à toute chaleur, tant que ledicte suc s’espaississe à consistence de miel escumé. Escumés ce suc en cuisant: Prenés des pieces de Linge bien net, de diuerses grandeurs, laués les & les seichés, puis faites les bouillir dans eau d’alum, & les seichés, apres mettés les dans vostres jus de meures, & qu’ils bouillent ensemble vne petite espace de temps: Tires les linges de la liqueur, les laissant bien esgoutter dans le vaisseau qui la contient-, estendés les sur vne table ou sur des cordes & laissés seicher à Vombre: Trempés les derechef & les seichés comme dessus, reiterant ce labeur tant que la telle ne veuille plus prendre de suc. (4 ou 5 fois.) Guardés les en lieu sec. Notés que si vostre vin est acre (verd) augoust il fault mettre le fruict des hayes ou buissons, c’est a dire les prunelles, en la composition du Tournesol.
Espreune. ℳ. Septemb. 1637
Ayant faict cuillir desdictes meures encor toutes rouges & dures, & les ayant laisse dans vne panier six ou sept jours, elles se sont noircies comme meuries dolles mesmes. Le jus exprimé, fort violet obscur, y ayant adjousté tant soit peu d’alum a donné vne columbin excellent. Voyés que fera la pulpe, ou le jus espaisse auéc de l’alum en fort petite quantité & reduit en Pastilles comme le Tournesol de Heliotrop, tricoujp].
[f.28v]
ℳ
huile de Litharge Espaissie fort Siccatiue pour vernir bois et fer. Et pour imprimer toiles quine fendent ny s’escaillent. 15 Aoust 1633.
Jay pris quattre onces d’huile de noix fort bonne & non puante & ay jetté dedans vne once de Lytharge d’or bien lauée, puis les ay nourry ensemble dans vne poislon sur vne petit feu que la lytharge s’est entierement dissoulte & incorporée auec L’huile: Alors j’y ay jetté quattre ou cinq ceiullerées d’eau laquelle estant froide faict vne fort grand bruit & y doibt estre mise chaude. Alors le feu a esté augmenté & la matiere a bouillj remuant tousjours jusques a tant que par la consomption de l’eau le tout se soit espaissj en l’ebullition, en consistance de beurre en Esté vne peu plus espais que du miel comme vne vneguent liquide. Ceste mixtion n’est pas puante & peult seruir de vernix au fer pour empescher la rouille. Au bois sur des couleurs obscures comme sur noir ou sur terre d'ombre, et est bonne pour du cuir, taftas, toile & choses semblables. Pour imprimer tableaus. Broyés de l’Ocre Jaune auec )ecet Vnguent ou huyle. L’Ocre ayant esté au prealable broyée auec eau, et bien seichée & couchés ceste mixtion sur vostre toile bien tendue sur le chassis sans aucune colle ou outre chose qui puisse faire rompre ou escailler ]0la toile: Laissés seicher, puis polissés auec vne pierre ponce, & donnés vne seconde couche auec vostre huile & ocre, l’estendant auec le cousteau selon l’art & ainsi vostre toile estant seichée sera imprimée suffisamment.
Pour faire ceste mixtion encor plus siccatiue (mais il fault voir si la toile n’en sera pas plus aisée a rompre) on peult prendre ξiiij de Litharge pour ξxij d’huile, voire plus selon l’effect & faire comme dessus.
Notes que l’Ocre a cela de propre quelle recoit touttes sortes de couleurs, le blanc, le Bleu, la lacque, sans les gaster en facon quelconque, ce que la terre d'ombre ne faict pas. Car sur icelle lesdictes couleurs se ternissent, & meurent auec le temps. Voyés Pvsage & l’application de cet huyle auec Ocre blanc de plomb. Noir de fumée bruslé faicte par Mitens: sur la fin du petit Liure.
[f.29r]
Tiré des discours tenus auec Mr. Huskins Excellent peintre Enlumineur. Le 14 Mars 1634.
blanc excellent se faict auec deux parts de blanc de plomb laue selon sa facon qui est dans ce mesme liure escripte de la main de Cupper son Nepueu & dune part de blanc de lune meslés & broyés ensemble selon lart. Ceste couleur a asses de corps & est si parfaictement blanche quelle rehausse dessus le blanc de plomb. Le plus parfaict qui se puisse trouuer.
Pour le blanc Matheus luy a dict quil se faict de talc ou du plastre feuillé & de faict il en mesle dans son Cosmetiqua, mais a mon aduis pour enluminer il ne vault rien.
Pour oster lesclat trop grand & la lueur au blanc de Wizmut qui seul nest propre qu’a glacer, il ne fault sinon le broyer & le lauer comme on faict les Azures en iettant lescume & retenant seulement le fonds.
l.Album ))α. Rp )) α puram putam à partitione residuam, solve in aqua Stygia ex nitro & alumine, vel in spn. nitis solo per muriam praecipita, ablue aqua plunia lim pidissima feruida d’onec omnis acrimonia pereat, sicca & fac pastilles.
Noir. Noir de fumée bruslé ou non bruslé n’importe pour le peu quon en a a faire, estant ceste couleur tres forte. noir d'yuoire. Excellent pour faire veloux mais il na que fort peu de corps. Noyaulx de Cerises brusles & reduicts en charbon dans vne creuset couuert.
Vide
Fructus spinei ceruini immaturos ex quibus succu extratu motte cum alumine coagula.
La lacque qui vient des Indes Orientales est vne excellente couleur representant les plus belles anemones rouges qui se puissent voir. Icelle bruslée en creuset couuert jusques a noirceur seulement faict vne noir aussi beau que celuy d’yuoire & qui a plus de corps. Ceste lacque sestend merueilleusement si qu’vne once dicelle est presque süffisante pour la vie d’vne Enlumineur, faisant des petites pieces comme portraicts ordinaires.
Jaulne. Le masticot est son plus beau Jaune; l’orpiment est beau mais il le fault trauailler seul. II n’vse jamais de Saffran. Voyés du gutta Gummi & du Scudegrin.
e]2Verd. II m’a dict auoir faict de tres beau vert prenant des Roses blanches communes & les battant en yn mortier de ouiure auec de l’allum & vne peu de vinaigre. II sur- passe de beaucoup le verd de vessio commun.
Les Azures comme toutte aultre couleur se oouchent auec eau de gomme & tant soit peu de sucre candj.
[f.29v]
Huskins met touttes ses coulours dedans des petits plateaux d’yuoire, & dict quelles ne se seichent pas comme dedans les coquilles.
Pour trauailler il a vne platteau d’yuoire tourné de diametre enuiron quattre poulces qui se creuse lentement vers le milieu. II met ses couleurs en fort petite quantité l’vne contre l’autre a la circonference, & quelles premierement destrempées auec eau de Gomme& quand il sen veult seruir, il ne faict que mouillir son pinceau dedans de l’eau fort nette, duquel il prend la couleur.
S’il veult faire quelque meslange, cest au milieu de son platteau.
Le blanc & les Azurs sont en des petites conches d’yuoire a part.
NB. Les Enlumineurs modernes n’vsent d’aulcun Blano, au lieu duquel ils espargnent le papier ou velin sur les jours.
ℳ feij.
Papier à tablettes qui doibt estre choisy fort & bien collé, & iceluy se doibt mettre la paste sur laquelle on escrit auec vne stile d’argent, & quand on veult effacer il ne fault que passer par dessus vne pinceau molle trempé en eau commune ou Rose ou bien repasser par dessus de la paste. Apres s’en estre seruy long temps passés vne vernix, laissés seicher & vous escrires aveo encre ou Rosette qui s’effacera auec vne esponge trempée en eau.
Os de pourceau calcinés à blancheur.
Os de cheval.
Os de pieds de mouton Excellents.
Corne de cerf & de daim tresbonne.
Mais sur tout les Coques d’oeufs non calcinées.
Broyés comme les couleurs auec eau legerement gommée. Et enduisés sur le papier auec le pinceau,
[f.30r]
Materia ad formas in quas vel metallum fusum possit proijcj. Rp gypsi vel parisiensis vel potius ex Alabastri fragmentis calcinatis parati partes duas, Laterum optime coctorum & durissimorum (antiquorum velim partem vnam, Aluminis plumej partem dimidiam. Msq. omnium puluis et Alkool ex quo cum ∆ tl, pasta, & ex ea formae. Figura est nitidissima, color ex albo vtcunque flauesiena.
Reinisik junior.
vidj.
Pour faire papier à escrire auec vne stile d’argeni ou de cuiure en fagon de tablettes.
Calcinés toutes sortes d’os, mais principalement du pourceau de la corne de cerf ou de daim, du spode &c.; broyés impalpablement auec eau gommée & estendés sur du papier vne peu fort, seichés à l’air.
On dit que si ou calci ine les os dans vne X toute couuerto de sable ils se blanchis- sent beaucoup mieux.
Si vous adjoustés vne peu de verre de chrystal broyé impalpablement, cela lie la mixtion, & la touche ou stile marqué tresnoir.
Essayés de la pierre ponce bien blanche.
A far tacco la bianca per scriuer con stil d’ottone, come i libreltj da conto chevengono d’Allamagna.
Piglia gesso (gypsum, riam optimum quod ex Alabastro)
cernuto, & passato per setaccio, & disfallo con colla di
ceruo, o di altro carniccio, & dapoi ch’é asciutto, radila
che resti liscia, & di nuovo torna a darle il gesso come
prima, & radila come prima, & allora habbi biacca sotti-
lissima macinata, & setacciata, & distempera con olio di
Lino cotto NB. & con guesta mistura vnegeraj tutta la
tauola, & lasciala asciugare a l’ombra per cinque o sei
giornj. Allora habbi vne panno e bagnalo in acqua & con
esso alliscia la detta tauola, essendo prima il panno spre-
muto, & lasciala cosi per 15 o 20 giornj fin che sia asciutta,
& adopera come saj.
Alexius.
Gluten: charta pergamena, vel ex ramentis corij cheirothecarum bonum.
Vide do glutine pis um.
ℳ.
Post inductionem
olij materia non ad-
mittit stylum ex
auricalcho; sedatra-
mento de super
potest scribi.
Atramentum autem
sit ex nigro fuliginis
& Gummy sine Vitriolo, quia nimis adhaeret & difficillirae
eluitur.
Rossette. Tournesol.
[f.30v]
ℳ ℳ.
Speculation. Sur du parchemin, ou du papier collé sur vne ais ou sur de la toile estendue sur vne chassis, mettés auec la broisse fort deliée & assés grosse du blano de'plomb & de Pocre broyés ensemble auec de l’huile de Lytharge ou de l’huile de lin, bruslee ii raoitié. baissés seicher non pas du tout. Alors saulpoudrés auec des os bruslés auec coques d’oeufs broyés impalpablement comme on faict auec la cendre d'Azur. Laissés bien seicher. Vous pourres escrire dessus auec le stile de cuiure, argent ou plomb, & effacer en lauant. mais pour escrire à la plume passés vne vernix pardessus. Pour faire l’eaux d’asne pour escrire ou conter dessus.
Forsan melius sic. Rp Ossa ped. veruecinorum Capit.
suill. Corn. ceru. vel damae ad alber. summam calcinat.
Tere subtilissime primo cum aqua, & fac pastilles, quas
dissolue in glutine satis fortj. Illine ad conuenientem
spissitudinem, semel, bis, ter. Sicca optime. Siccato folio,
seu chartae vulgaris, siue pergamenae, illine vernicem,
vel oleam Linj aut nucis siccatiuurn cum Lythargyro.
Idquid non ad scribendum stilo ex aurichalco sed atra-
mento.
Pro stilo ut ducas lineas delebiles credo sufficere si
illinas oleo spicae vel Therebentinae albo; quae olea euanescunt et experire.
addendum tantillum Therebentinae Venetae.
Illuminierbuch.
NB.
Prenés des os de pieds de mouton bien laués, calcinés les a blancheur; broyés les impalpablement & les destrempés auec de L’eau de colle chaude. Estendés ceste mixtion sur le parchemin, qui doibt estre fort, a Pespaisseur que vous voudrés. Les l’eaux sont blanches. Si vous les voulés jaunes, passés pardessus de la couleur de saffran, qui se fera en colorant vostre colle auec la teincture diceluy. Estant le tout bien sec passés pardessus vne vernix Jaune de Dantzig qui soit fort subtil, & delié, & laissés seicher.
Tout vernix bien clair & bien subtil peult seruir, & fera mesme effect, ou mesmes l’huile de noix siccatiue bouillie, & bruslée auec Lytharge.
[f.31r]
huyle pour coucher l’or en feuille sur la verre, terre,
Marbre &c. à la facon de Turquie. Beau Labeur.
Bouffault. Tresexcellent ouurier m’a donne ces secrets siens en mourant.
vernix siccatif pour vernir sur bois.
Rp Vne pinte d’huile d’aspic, mettés dans vne fiole
de verre double & forte, adjoustes Mastio & Sandaracha
ana ξij; les choisissant tresbeaux & tresclairs. Pendés
la phiole tellement qu’elle ne touche point au chaudron,
au fonds duquel vous mettrés du foing; remplissés d’eau,
faittès bouillir vne jour entier, lentement. Vos drogues
estant dissoultes, passés l’huile par vne linge.
Auec ce vernix se destreinpent toutes couleurs pour les fleurs. Les couleurs soyent en reserue broyées pour les delayer au besoing.
Pour dorer sur bois, verre, pierre & sur tout.
Prenés vne pinte d’huile de lin, pure & nette, deux
pots de terre tout neufs, Litharge d’or ξij, mettés vne des
pots auec l’huile sur le feu & quand l’huile commencera a
chauffer mettés la grosseur de trois (deux) noix de gomme
arabique dedans & puis a mesure qu’elle chaufera mettés
vne douzaine de grains de Mastic dedans: pour la faire
bouillir vous couperés en deux vne oignon de la grosseur
d’vne oeuf de pigeon en quatre, & quand vous verres que
l’huile commencera a bouillir, & jettera vne grosse escume,
vous prendrés l’aultre dit pot & brasserés d’vne pot en
l’aultre puis remettrés sur le feu, & quand elle escumera
derechef, recommencerés à brasser, continuant toujours
jusques a tant que l’huile n’escume plus; puis prendres
demie once de Camphre que jetterés dedans, & le remuerés
doulcement, tant qu’il soit fondu a loisur. Laissés froidir,
passés par vne linge, & mettés dans vne phiole de verre,
au soleil pur purifier.
Pour dorer sur bois Rp terre d'ombre de Venise, Ocre Jaune, & vne peu de mine de plomb, broyés sur vne pierre auec ceste huile & appliqués.
Sur verre & terre do fayance, l’huile simple, apresque l’or est appliqué fault recuire & lente chaleur de peur que les vaisseau ne cassent.
Or bruny: Se faict auec bol armene, & se brunit auec vne dent de porc ou de einen.
Beau Vert. Rp Therebentine de Venise ξij, huile de
Therebentine ξjss. meslés, adjoustés vert de gris mis en
morceaulx ξij, mettés sur cendres chaudes & faittes bouillir
doulcement. Essayés sur vne verre si la couleur vous
plaist; passés par vne linge.
[f.31v]
Pour faire le Verl transparent q s’applique sur vne
fonds d’or ou d’argent.
Ex autographo Bouffault.
Rp Vne petit pot, Therebentine de Venise gij, huile de Therebentine gjss,
Vert de gris broyé grossierement
sur le marbre ξij, mettés le parmy la Therebentine &
huyle sur les cendres chaudes, les remuant de fois a
d’aultre, a fort lente chaleur. Prenés vne piece de verre,
& en mettés vne goutte dessus aduisant si la couleur vous
plaist. Apres mettés y la grosseur d’vne noix de Terra
merita (curcuma). Laissés bouillir doulcement, jusques à
tant que vous voyés que vostre vert soit fort beau. Passés
tout doulcement a trauers vne linge.
Pour le mettre sur bois fault que le bois soit doré.
Pour le rouge transparent.
lacque de Venise la plus belle vne quart d’once, vernix siccatif ξij, broyés les ensemble sur vne pierre, passés par vne linge, & méttés dans vne pot pour vous en seruir.
NB. Vous broyés toutes sortes de couleurs auec ledict vernix hors mis le Vert transparent.
Pour recuire les vaisseaux fault auoir vne petit fourneau à propos & guarder que l’air froid n’y entre, aultrement tout cassera.
[f.32r]
Taille doulce sur verre, tres beau Labeur.
Mr. Vosterinann le peintre.
Aussi tost qu’vne planche est imprimée & encore fraische, couchés la sur vne verre bien net & bien equal, & ayant mis vne double papier mollet, & puis vne autre bien fort & bien lis par dessus frottés auec la main, pour faire prendre vostre figure, qui s’imprimera tresexactement. Mais il fault que vostre verre ait esté premiererneut frotté d’vne vernix transparent & fort siccatif. Voyés le vernix desorit page deuxiesme precedente.
Item celuy qui se faiet auec la Therebentine, & l’huie de Therebentine. Item l’huile simplement bouillie auec Lytharge, laquelle n’a point de corps, & qui se seiche au soleil dans vne demy jour. Que vostre vernix soit bien sec premierement, & vostre impression faitte laissés la bien seicher, guardant que la poussiere ne la gaste.
vernix verd comme Esmeraude.
Rp verd de gris bien nettoyé du cuire & broyé exactement, ξj , Scudegrun, ou schitgeel 3vj, broyés ensemble auec huyle de Lin. Estant bien broyé adjoustés y du vernix de Therebentine, & huyle de Therebentine qui aura esté legerement chauffé: remués le tout ensemble auec vue spatule. II sera faict. Appliqués le froid sur papier, bois, ou ce que vous voudrés. Si vous le voulés rendre d’vne vert plus gay, adjoustés y vu peu de blanc de plomb ou de Ceruse qu’on appele Blanc espagne que vous broyerés auec les deux aultres couleurs auec l’huyle. ce mesme vernix se peult faire auec toutes couleurs.
Mr. de la Garde. vidj.
Portman.
Les peigneurs i. e. ceulx qui peignent ou peintres de meubles & de lambris broyent le Ꚛ auec huyle de lin puis y adjoustant le vernix coinmun chaud, remuent bien, & laissent affaisser les impurités, & ne se seruent que du clair, qu’ils appliquent chaud.
# ceulx qui prignent ou peinture de &
[f. 32v.]
P. Du Jeil.
1622.
NB.
Par Excellence
vidj.
Pour Doublets.
Rubis. Rp lacque de Venise de la plus fine & belle qui se puisse trouuer, puis la broyés auec huyle de Tourmentine dedans vne mortier de chalcedoine afin qu’elle ne prenne aucune liqueur, & la broyés fort long temps au moins par l’espace de cinq ou six heures durant & prendres garde qu’il n’y entre aucune salelé. Et quand vous cognoistrés qu’elle sera bien broyée il faudra ramasser dans vne cul de verre bien net & y adjouster de la Terebentine suiuant la quantité que vous en voudrés faire, puis chauffer pour le cuire, & rendurcir selon la dureté necessaire. Vous y pourrées adjouster en le cuisant quelque peu d’huyle d’aspic. Et si la lacque ne se trouoit bonne en ayant fait essay il vous faudra refaire vne autre fois, broyer la lacque comme dessus & la mesler auec ladicte Terebentine & faire passer le tout au trauers d’vne tafetas par le moyen du feu & receuoir la couleur qui passera au trauers dans vne cul de verre pour l’y cuire & endurcir, & prendre garde de ne le point brusler en le passant ou en cuisant auec peu de feu.
Lesmeraude. II faut prendre de beau verd de gris suyuant la quantité que vous en voulés faire & le broyer sur du papier ou dans vne mortier, puis prendre de belle Terebentine de Venise & pesle mesler tout ensemble dans vne cul de verre & vuider le tout dans vne linge bien lié & faire passer tout ce qui en pourra sortir au trauers, Opuis y adjouster vne bien peu de Terra merita laquelle vous raclerés dedans & ferés repasser le tout dans vne taffetas & s’il n’est assés dur il le fault cuire dans du verre pour l’adurcir.
Hyacinthe. II faut prendre du Terre merita & en rader Pescorce du
[f.33r]
dessus & mettre dans vne verre & la destremper auec de l’liuyle d’aspic, il est sec dans vne demi quart d’heure, puis y mettre de la Terebentine de Venise & prendre du Saffran lequel vous destremperés auec de l’huyle d’aspio pour en tirer la couleur & mesler le tout ensemble, puis le faire passer au trauers d’vn linge & le faire repasser au trauers d’vn taffetas & le bien cuire à la longue & en le cuisant y mesler vn petit d’huyle d’aspic.
Saphir. Touts doublets de saphir sont de trois pieces, mettant au milieu des deux pieces de Chrystal vne piece de verre bleu. Les fault Her auec vne lärme de Mastich bien claire.
Auec ce mastich quand vne besoigne esmaillée a perdu son esmail, on la peult racoustrer, chouchant ledict mastich aux endroits fautifs & poliasant.
Bon Mastic qu’endure l’eau chaude & sert pour sayter la besoigne.
Espece de vernix.
Prenés vne once ou enuiron d’huile d’aspic distillé par vn alleinbic & bien desgraissé de Sorte qu’il n’y reste que lesprit de ladicte huile, puis prenes de la bonne Sandarach enuiron la moitié du poids de l’huile ostés l’escorce & broyés menu comme farine & le mettés dans la fiolle. Puis prenés enuiron le poids d’vn gros de mastic, & le broyés comme dessus puis le mettés dans ladicte fiolle. Puis mettés la fiolle au soleil en lieu fort chaud & la laissés la quelque jour ou si cest en yuer faudra la faire chauffer bien lentement aupres du feu.
Puis apres prendrés du noir de lampe qui se fera d’huile de lin mettant vne planche au dessus de la lampe puis broyer de ce noir oauec Phuile de mastic susdicte & ainsi des autres couleurs.
Pour faire du blanc il faudra de la ceruse,
[f. 33v]
pour du rouge de la plus belle lacque. Pour du vert il fault choisir dans vne morceau de verdegris des endroicts qui sont les plus beaux.
Et au cas que ledict mastic se trouue n’auoir pas assés de poliment il fauldra mettre dedans ladicte huile du Sandarac & du mastic dauantage.
Pour grauer planches auec eau forte
Methode de Calot.
Experimenteo par Collad.
J’en ay veu vne planche fort bien grauée.
Premierement ayés vne planche de cuiure bien polie en perfection, faites la vne peu chauffer puis passés y tandis quelle est chaude auec le doigt du vernis de fourbisseur, jusque a ce quil soit couuert par tout, mais fort
Ceste methode a oste donnée h Jehan Petitot, fils du sculpteur de Geneue, à Paris par Vignon excellent graueur qui a long temps seruy Calot.
legerement. Cela estant faict flambés vostre planche esgalement a la fumée d’vne chandelle taut que le vernix vienne noir, puis mettés la sur vne rechaud la tournant jusque a ce que le vernix ne fume presque plus. Puis la laissés refroidir auant que pourtraire dessus, ce que vous ferés en la faqon suyante.
Pour couurir le menu ou doulce hacheure, il fault frotter de suif & de Therebentine.
Ayés vne feuille de papier assés grande pour couurir & enuelopper vostre planche de Sorte quelle se tienne ferme contre icelle. rougissés auec du crayon rouge le costé du papier qui esc contre le vernix & deuant que l’appliquer passés par dessus le rouge vne patte de lieure pour oster ce qui est de superflux & empescher qu’il ne teigne generalement toute la planche.
Le vernix de Calot vient de Florence, ou il se nomine Vernice grossa de Lignaiuolo. lip. Poix grecque Poixraisine an Hijss. Ol. de noix ou de lin Hij cuises le tout demie heure a petit feu.
Cela faict du costé qui n’est pas rougj tracés auec vne pointe vne peu mousse d’esguille ce que vous voulés grauer, qui se trouuera tracé en mesme temps sur le vernix par le moyen du rouge qui est au papier; ayant tout tracé ostes vostre papier & repassés auec la pointe de lesguille sur touts les traicts marqués corrigeant s’il y en a quelqu’un de mal tracé ou d’imparfaict; ayant ainsi touts descouuerts vos traicts, auec vne esguille plus pointue & forte, graués les dans vostre planche
Composition de l’eau. Rp Vert de gris ξvj, Sel armonïac gvj, Sel cominun ξiiij, sur iij […] (de Paris) de vinaigre. Fault bien broyer lesdict drogues, & les faire bouillir vn petit bouillon.
La proportion susdict du vernix est bonne pour los menuisiers mais pour grauer il est trop liquide faittes le ainsi. Bor —[...] trouue qu’il succede bien.
Rp Poix resine & poix noire des cordoniors au Hij, huile do linHss. Ne faittes que fondres ensemble sans bouillir.
[f.34r]
c’est a dire à trauers tout le vernix & que les traicts paroissent bien vous y passerés en vn mot jusques à ce que vous voyés qu’il soit bien. Cela estant faict versés deux heures durant de l’eau suyuante par dessus vostre planche, laquelle eau s’escoulera dans vne escuelle de terre mise dessoubs; reuersés tousiours la repuisant de l’escuelle auec vn petit pot de verre.
eau pour grauer.
Prenés vne quarteron de bon vinaigre mettés le dans vne terrine ou autre vaisseau adjoustes y ξiij vel 4 de sei armoniac broyé, ξ vert de gris broyé, ξj sei marin (vous pouués ny en mettre point) faites bouillir tout cela vne onde, puis le tires & le gardes dans vne fiolle ad usum dictum.
Quand vous verrés au bout des 2 heures que vostre planche est bien grauée prenés vne charbon bien doux qui n’ait point d’escorce & qui ne face point d’esgratignure à vostre planche mouillés fort vostre planche auec de l’éau de peur que la limaille du charbon ne gaste rien, & frottés auec ledict charbon jusque a ce que toute la couche soit ostée de dessus la planche puis la torches en vne linge & elle est preste d’impr
Encre pour Imprimer.
Rp ol. nuc. q. v. bulliat. in vase fictil. operto usque ad mellagine vel vernic. consist., puis faites cuire du noir à noircir da vne boette de fer bien fermée jusque a ce quelle soit toute ro puis broyés ledict noir auec vostre huyle de noix & faites fort espaix en sorte qu’il se puisse presque couper auec vne cousteau.
Ayés vne mortier de pierre ou vous mettrés du feu & deux lam de fer bien vneies dessus, qui soustiennent vostre planche puis prenés de l’encre auec vostre balie faite expres auec de linges fort dure, appliques vostre encre sur la planche puis battés & lestendés auec ladicte balie, puis prenés vne linge sur vostre bras, &, ayant osté vostre planche de dessus le feu nettoyes par tout tant qu’il n’y ait rien que les traicts ou il y a de l’encre, cela faict, chauffés la vne peu, puis l’imprimés.
[f.34v]
Pour faire le vernix pour grauer a eau forte.
J’ay veu faire tout cet artifice à Londres en Juing 1632.
Jacques Mussart, Nepuen de P. du Jeil.
Ce vernix ne se doibt pas seicher au feu. On ne scauroit designer dessus.
Faut prendre deux onces Asphaltum & le concasser entre deux papiers & prendrez vn vaisseau bien net & le mettrez dessus le feu auec ledict Asphaltum & prendrez garde questant sur le feu qu’il ne se brusle ne se fondasse; puis prendrez vne once cire vierge laquelle ferez fondre auec le reste jusques a ce quelle soit incorporée auec l’Asphaltum; puis prendrez vne once mastic en larme lequel ferez fondre ensemble & le tout estant bien fondu ensemble le passerez au trauers d’vne linge fin, puis prendres vostre planche laquelle sera bien adoucie & sans aucvne traict & la chaufferez dessus vne petit feu & prendrez vostre vernix & en coucherez dessus la planche & faire prendre garde de ne point trop chauffer la planche craignant qu’il ne se fasce des oeuillets dans le vernis puis prendre vne plume & la passer tout doucement par dessus le vernis afin que la couche soit bien unie & foible dessus la planche; puis prendrez vne chandelle de poirafine & estant allumée prendrez vostre planche dessus la flamme afin que le noir se prenne dessus le vernix & estant ledict vernis rendu noir prendrez vostre papier la ou sera portraict ce que voulez graver & au derniere le blanchirez auec de la oraye puis l’appliquerez dessus la planche & pincerez auec vne pointe les traicts qui sont pourtraict dessus le papier puis descourant la planche trainerez dessus le vernis qui fera noir les traicts qu’auez faict tous blancs, puis repassez les traicts dessus le vernis pour descouurir le cuiure pour donner lieu à l’eau que mettrez dessus & ayant laissé L’eau dessus l’espace d’vne heure, pourrez voir si L’eau aura fait ce que desirez; puis laverez la planche dans de L’eau douce pour oster L’eau fort & chauffant la planche pourrez oster le vernis auec vn linge.
Pour L’eau forte que mettrez dessus pour manger sera moitié bonne eau forte & moitié eau douce autant pesant de l’vne que de l’autre.
[f.35r]
Les platines se forment premierement sur le grés, puis apres s’adoulcissent auec vne pierre d’horlogeur dont ils adoulcissent leurs platines.
La pierre ponce est plus rüde que la pierre d’horlogeur.
La proportion est meilleure de ξj d’eau forte tresbonne, & ξij d’eau commune; vault mieux manger doulcement & plus long temps que trop violemment.
Le vernix se couchera fort bien sur la planche chaude si vous en mettes vne piece dans du taffetas sarcenet, & l’enduisez sur le cuiure. II passe le taffetas.
Alia auec le cheurotin du costé du cuir comme De Leon.
[f.35v]
[blanco]
[f.36r]
Observation sur le vernix & l’Encre de Callot pour la graueure.
Faiotes fondre a part la colophone ou plustost la poix Vernis, noire meslees ensemble dans vne pot ou poislon & estant bien fondus adjoustés y l’huile de Lin & faictes bouillir vne demi quart d’beure.
Pour L’eau puluerisés subtillement le verdet, & le sei armoniac chasquun à part, comme aussi le sei marin, mettés tout dans vn vaisseau de verre & luy faictes prendre vn bouillon seulement. Ceste eau tant plus elle est vielle tunt plus forte elle deuient & ne mange pas si nettement.
Voyés si en y adioustant vn peu de vinaigre elle ne redeuiendra point en son premier estat.
Pour sen seruir mettés voste planche sur vn poulpitre liuilé auec huile de litarge & bien seiché qui panche sur vne couelie de verre & auec vne Coquille ou ceuillere de verre aussi qui soit grande, versés a froid deux heures durant premierement esgalement sur toute vostre planche, & puis quand les esloignements sont asses graués enuiron d’vne demie heure ou d’vne heure, sondant auec lesguille si la graveure est asses profonde.
Sebi part j. thereb. Pt. ij.
Seichés ces endroiots la auec vn linge & passes par therebentine dessus du suif & de la therebentine fondus ensemble l’enduisant auec vne pinceau, & continués a verser, jusques a tant que vostre grauere soit assez profonde.
[f.36v]
Notés que n’ayant point de poulpitre sie vous tenés la planche auec les mains, l’eau ne vous gaste point les mains.
Notés que si vous mettés vostre eau a plat sur vostre planche, elle enleve & emporte tout le vernix & le gaste.
A quelque graueure que ce soit il vault mieux lauer tousiours la planche pour empörter la crasse ou mangeure du cuiure que l’eau faict, autrement le traict ne sera iamais net.
Pr Lencre. Bruslés dedans vne boite de fer ou de terre, qui tienne le feu & qui soit bien luttée n’ayant nul air, du noir de fumée tant que vous voudrés, faictes rougir le vaisseau tout a faict, & le laissés refroidir de soy mesme.
Bruslés aussi de l’huile de noix (essayés celle de Lin) dans vn pot de fer la faisant bouillir tant qu’elle s’exale & face fumée, alors auec vne allumette mettes y le feu en le remuant bruslés jusques a tant que l’huile deuienne fort espaisse de sorte que vous aurés beaucoup de peine a broyer.
Faictes a part vne decoction de galles auec laquelle bien coulée broyés vostre noir parfaictement comme pour enluminer, autrement il rayera toutes vos planches, laissés le bien seicher & estant sec mettés y de vostre huile susdicte autant qu’il fault pour incorporer fort espais, de telle consistence
[f.37r]
pourtant que vous le puissiés nettoyer & enleuer auec la main.
Pour imprimer. Chauffés la planche & auec vne petit baston mettés par cy par la de vostre encre, puis auec vne baste d’jmprimeur, non commune de cuir mais de Linge roulé bien dur cousu & tranohé net (le fault coudre a chasque reuolution), estendés vostre encre, puis la planche ]8estant chaude enleués le superflux auec la main & passés par le rouleau.
C’est encre est fort noire & me iaunjtiamais.
Pour contretirer mettés vne feuille de papier humide sur vostre figure nouuellement leuée & passés soubs le rouleau ainsi vous l’aues de deux costés.
Le Papier s’humecte ainsi. Passés vne esponge mouillée sur chasque feuille, & les agenceant les vnes sur les autres mettes les en presse & les y laissés toute vne nuict.
Pour se seruir de ce que dessus.)
Faictes chauffer vostre planche, & sur icelle appliqués vostre vernix, lequel doibt estre preparé de sorte qu’il ne bouille point du tout mais seulement se fonde, a consistence vn peu plus espaisse que miel, qui ne file qu’a tres grande peine. Soit estendu auec vne morceau de cheurotin du oosté du cuir ou du grain fort esgalement. Incontinent que vous l’auas estendu noircissez le a la fumée de la chandelle, puis le mettés dessus vne feu mediocrement chaud le laissant seicher doueement tant qu’il ne fume plus, & qu’en grattant il n’adhere ny ne semporte point.
[f.37v]
Pour Calquer.
Frottés le derriere de vostre figure auec de la sanguine
fort bonne, & l’ayant attachée sur vostre planche, passés
vne poingon ou Stile d’os de Cerf sur les traicts qui marqueront rouge sur vostre vernix. Trauaillés auec les
esguilles de diuerses sortes, les vnes pointues les autres
en eschopple ronde, faisant les. figures proches plus grosses
& les esloignées plus douces. Mettés vos planches sur
vne terrine en panchant auec vne poupittre comme dessus.
Le vernix d’ambre est le meilleur de tout.
Le meilleur est de dessigner sur le papier & calquer
les plus gros traicts. Pour les petits soyent dessignés
auec sanguine fort douce.
[f.38r]
Pour faire de belle couleur de Ruby a colorir des doublets.
Prenez de fine lacque des Venize selon la quantité que on en vent faire, mais pour vne essay, il sy faut prendre gros comme vne febue, & bien broyer auec vn , peu d’huile d’aspic, dans vn mortier de calsidoine & bien broyer l’espace d’enuiron deux heures, & en mesme temps il faut prendre tormentine de Venize de la plus belle qui se puisse trouuer laquelle vous passerez au trauers d’un fin linge ou taffetas & faire cuire ladicte tormantine sur le feu dans vn vaisseau de verre bien net, a peu prés de la dureté requise, & qu’il y ayt de tormantine trois ou quatre fois autant que peut monter vostre dicte lacque apres vous vuiderez vostre susdicte lacque dans le vaisseau de verre dans lequel vostre tormantine est toute chaudement afin qu’elle s’incorpore l’vn auec l’austre, & estant trop tendre la faudra cuire sur le feu de loing jusques à ce que ladicte couleur ayt la dureté requise & sur tout prendre garde de ne la point brusler & par contre si elle estoit trop dure il y faut adjouster vn peu d’huyle d’aspic pour la ramolir, & faut faire le tout proprement & nettement.
Pour faire de belle couleur d’Emerode a colorir des doublets.
II faut prendre du vert de gris le plus rescent qui se trouue & le broyer entre deux papiers puis prendre aussi de la tormantine de Venize & mesler le tout ensemble dans le vaisseau de verre le chauffant vn peu sur le feu qui sera dans vn reschaud & estant passé il y faut mesler vn bien peu de terra merita que vous raclerez dedans & y mesler aussi vn peu d’huyle d’aspic (le tout estant incorporé le faut repasser au trauers d’vu taffetas) ou armoisin a la chaleur du feu qui coulera goutte a goutte dans vn vaisseau de verre bien net & si la couleur estant passée est trop tendre, il la faut cuire sur le feu de loing sans leschauffer trop d’vn coup de peur de la brusler & par contre si elle est trop dure ou trop seche, il faut y adjouster vn peu d’huyle d’aspic dedans en la refondant & par tel moyen on le fera venir de telle sorte que Fon desirera soit pour l’este ou pour l’hyuer.
[f. 38v]
Pour faire belle couleur de Hyacynthe pour colorir des doublets.
Prenez de l’orcanette enuiron deux onces, de laquelle vous n’en prenez que le l’eau de dessus, & racler le bois dans vne escuelle d’estin ou de verre, & jetter le bois, puis vous mettrez de l’huyle d’aspic auec laditte orcanette, non pas trop, mais que laditte orcanette soit entierement arrousée & vn peu de liquide au fonds afin quelle donne auec plus de facilité sa couleur; aprez mettrez vne once ou vne once & demi de tormantine dedans, apres il faut prendre enuiron vn demi pesant du meilleur saffran en poil qui se puisse trouuer & le broyer mais non point trop menu, puis le mettre dans vn vaisseau de verre à part auec l’huyle d’aspic ahn que ledict huyle en tire la couleur & lors que verrez que ledict huyle aura tiré sa couleur, ce qui se fera en bref, mettrez ledict saffran & huyle auec Forcanette le tout ensemble & le passerez au trauers d’vn linge pour la premiere fois & pour la seconde dans vn taffetas, & retirerez ladicte couleur dans vn vaisseau de verre bien net & n’estant assez dur le fera cuire sur le feu & prendrez garde que se ne sera trop grand feu de peur de la brusler si par cas fortuit on la faict trop cuire, le remede pour la ramollir est d’y mettre vn peu d’huyle d’aspic qui ramollira le tout selon l’intention.
Autre couleur de Hyacynthe pour colorir des doublets.
II y en a qui ne prennent autre chose que du sang de dragon en larme lequel on trouue facilement chez les droguistes.
[f.39r]
Pour faire Giment qui s’endurcy a la chaleur du feu.
Prenez Cole de poisson selon la quantite que voulez faire de siment & forgez la dite Cole de poisson foible comme papier & la couperez le plus menu que pourez, la mettrez clans de l’esprit de vin le quel féréz boulir seur petit feu iusques a ce que voyez que le tout soit disout puis vous en seruez pendant sa chaleur le laissant seur le feu par trop long temps il s’endeursi par trop mais y pouuez adjouster de l’esprit de vin pour le rendre plus liquide.
[f.39v]
[blanco]
[f.40r]
Enlumineure.
Mr. Norgäte.
Pour preparer le papier afin qu’il ne boiue & que les couleurs s’estendent fadlement dessus. Prenez colle de poisson eisinglass bieu nette & fort blanche, mettés la par pieces mennes dans de l’eau sur cendres chaudes afin quelle se dissolue, & face comme vne gelée. Trempés dedans icelle fondue vne esponge molla, laquelle passerés sur vostre papier. Lequel estant seiché ne boira, ny ne ridera aulcunement.
NB.
Mr Norgäte en ses couleurs n’vse jamais d’alum, ains seulement de gomme, & aux couleurs fort claires & riches comme à la lacque de Yenise de fort peu de sucre candy. Si on y en met trop il s’humecte à l’air, & guaste toute l’enlumineure.
Il ne fault que lauer simplement ce que vous voulés enluminer, auec des couleurs transparantes qui n’ayent point de corps, & le principal artifice d’enlumineure est de bien mesnager vostre blanc du parchemin ou du papier.
Quelques couleurs que ce soyent, mesmes les plus solides, commes les Azurs & la Cendre estant fort broyées & diligemment lauées n’ont à la fin point de corps.
Pour preparer le Papier à enluminer dessus, quoy qu’il boiue.
Illuminierbuch.
Rp Hornleim oder Tischmacher-Leim, c’est à dire colle fort ξijss. (Je voudrois prendre de l’ichtyocolle, ou de la colle de retaillons de cuir bien claire.) Mettés la dans deux quartes de l’eau tiede, sur le feu, & laissés bien bouillir. Prenés ξss d’Amydon bien broyé & tamisé, & Fadjoustés au reste. Quand tout est fondu passés par vn linge, & laissés mediocrement refroidir. Adjoustés y ξij d’alum subtilement puluerisé remuant auec vn baston. Pour vous en seruir mettes de ceste eau sur le papier cauec vn pinceau,
[f.40v]
laissés la seicher. Pressés voste papier, & le battés puis peignés hardiment dessus, sans crainte qu’il boiue en facon quelconque. eau pour papier qui boit. Rp Ichtiocolle, cuises la à feu mediocre dans eau Rose (l’ayant choisie tres nette & blanche, telle qu’est la recente) jusques à tant, qu’estant mise sur vne assiete, elle se gelle. Coulés a trauers vn linge bien net: faittes dissoudre à part l’alum en eau rose. Fondés vostre colle
Montillet.
NB.
]4caillée, sur vn lent feu, & y adjbustés autanb de vostre dicte dissolution d'alum qu’il faudra pour la tenir liquide. Guardés la dans vne phiole ou elle se conserue sans moisir.
Illuminierbuch.
Colle de Bouche.
Rp Hausenblasen i. Ichtyocolle ξj, yn peu de sucre candy & vn peu de rataillons de parchemin fort blanc, & tresnet, mettés le tout dans vn pot neuf, & versés dessus vne liure d’eau de fontaine trespure, faittes bouillir lentement, jusques à consomption de la moitié. Coulés & versés vostre colle dans des form es pour la couper en tranches selon l’art.
[f.41r]
Pour colarer le parchemin & le rendre transparent
Illuminierbuch.
Prenés du parchemin comme du Velin le plus net & le plus subtil que vous pourrés. Laués le tresbien dans de la lexine fort claire, changeant si souuent de lexine, & lauant, jusques à tant qu’il ne sorte plus rien du parchemin qui trouble la lexine. Alors c’est assés. II le fault rinsser dans de l’eau de fontaine tresclair, & le tordre a bon escient.
Si tu veulx ton parchemin verd transparent comme du verre, broye du verd de gris auec du vinaigre blanc tresfort, y adjoustant & ineslant vn peu de Verd de vessie, destrempant bien l’vne auec Paultre, ny trop clair ny trop espais. Laisse ton parchemin tremper dans ceste couleur vne nuiot, puis rinsse le auec de l’eau fraiche, pour lauer & separer toutes les feces, ou le mare de la couleur. Tend ton parchemin sur un chassis ou forme, & le laisse bien seicher. Par apres estend par dessus des deux costes vn tresbon & transparent vernix. Expose le au Soleil & le laisse seicher. Oste le de dessus le chassis.
Aduise de quelle couleur tu voux auoir ton parchemin, Jaune, rouge, bleüe; procédé entierement comme dessus, lauant & relauant ton dicte parchemin, & le laissanb tousjours tremper dans la couleur par Pespace d’vne nuict.
De se parchemin on faict des conserues pour la velle, qui se doibuent placer entre la chandelle & Poeil.
NB. ℳ La meilleure conserue pour la velle se faict auec de la vessie de boeuf, laquelle soit trempée longtemps dans de L’eau, & tout le sang qui y reste soit bien laué, apres la vessie soit tendue sur vn rond ou quarré de fil d’acier tresferme. Estant seiche soit peinte d’vn costé auec verdet distillé broyé a huile, & meslé auec inon bon vernix. Laissés seicher, & puis donnés le vernix des deux costés.
Excellent approche du verre.
[f.41v]
A far che vna finestra di Carta parra di Velro.
Birellj
lib. 13. cap. 260.
Tollete tante Carte Pecore ò di Capretto, quante ne bisogna alla finestre, quali voglion esse concio senza Calcina, facendole rader sottilmente. Poi tollete Gomma Arabica, & mettetela in vn Vaso, con vn puoco di Mele spumato: appresso pigliate quattro coppie d’oui (prendendo solo le
& quelle sbatterete molto bene, & rnasticate tutte queste cose insieme. Quindi tagliate la carta, in quella forma che volete la finestra, & mettetela dentro in queste cose, lasciando la stare fin che sia bagnata, poi la distendete sopra d’vn Oerchio, lassandola seccare: doppo la fatte dipinger nel modo che volete, & dattoli sopra la Vernice liquida, che parrä a punto vn a finestra di Vetro.
[f.42r]
Procedure du Peintre Retermond Hollandois de la Haye pour tirer sur le parchemin, & pour trauailler a la plume & auec le plomb.
Premierement il faict la piece au crayon noir sur du papier & layant faicte il noircit tout le reuers dudict papier auec du charbon de bois, & couohe cela sur le parchemin qui doibt estre fort blanc, net & fort asses. il attaché sur vn table auec des espingles le papier & le parchemin ensemble puis auec vne pointe vn peu mousse il passe sur touts les traicts de sa piece pressant tant soit peu & lesdicts traicts se marquent exactement sur le parchemin, cela faict il separe le papier d’auec le parchemin & tire derechef touts les traicts marqués seulement de charbon, auec son crayon de plomb (qui se faict du plomb de vitres fondu & jetté en forme de crayon puis esguisé auec vn cousteau). Les traicts se font fort desliés lesquels estants touts tirés auec vne aisle de plume vous ostés legerement touts les traicts du charbon & vostre figure demeure tracée au plomb fort nettement. Cela faict ayes vne grande feuille de papier blanc qui puisse couurir vostre parchemin des deux costés, & l’enuelopper & sur la costé de la figure couppes ladicte feuille en croix afin qu’en trauaillant puis apres a la plume vous puissiés desoouurir l’endroict seulement ou vous voudrés trauailler.
L’inuention de ce crayon ou plomb est fort belle. Il faict les traicts desliés & nets, il ne s’efface qu’auec le pain, il ne s’vse pas, & l’on sen peult seruir sur le papier mesme pourveu qu’auparauant vostre papier soit preparé en la facon suyuante.
Prenes des os de pieds de boeuf, moutton, ou de porc (qui sont les meilleurs), faites les brusler a parfaicte blan- cheur, mettés les en poudre impalpable, estendés dc ladicte poudre sur tout vostre papier, puis l’ostés legerement auec vn mouchoir; cela faict vous pourres tracer auec le plomb fort bien. II n’est pas besoing de ceste preparation pour le parchemin paree que sans cela ledict crayon y marqué aussi bien que l’on scauroit desirer. Si vous frottés le papier de Croye le plomb y prend aussi fort bien, & fort noir mais les os vallent mieux.
J’ay aultrefois apris que les crayons faicts de plomb & d’estain de glacé fondue ensemble sont excellents, & marquent fort bien. ħ & 4 an. fundantur, & yciantur, in formas idoneas.
Essayés auec vne part d’estain ordinaire fort pur, & deux de ħ.
[f.42v]
NB. Auec ce vernix d’Ambre descrit en la page suiuante, l’ayant destrempe auec huyle d’Aspic (celuy de Therebentine fera le mesme) Petitot ayant broyé du 43 , et estendu ceste mixtion sur du cuir a rencontré le vernix de Hogstrate qui seiche parfaittement, ne s’escaille jamais & est extreniement soupple. Mais il fault le seicher au Soleil. vidi 29 April 1641.
Vandenstrate.
[f.43r]
Le Vray vernix d’Ambre de dessou comme la faict en sa presence & escrit en le faisant Joseph Petitot, qui me Va donné.
NB.
Vltima dictatio.
fac.
Sur ξvj d’huile de Lin fault 6 gros. i. Ӡvj d’Ambre, & ξj ¾i. Ӡxiiij de Sandaracha ou gomme de geneure. Le tout bien puluerisé. Vous prendrés vostre huyle de Lin & vostre Ainbre que mettrés dans vne pot de terre ou de cuiure qui soit vn peu hault & estroit d’entrée (comme ceulx auec lesquels on seiche les fraises) & mettrés vostre pot sur vn feu de charbon, le laissant bouillir enuiron demie heure, jusques à ce que voyés vne grosse fumée noire & fort espaisse & fort puante: Lors vostre Ambre sera fondu. Vous le retirerés de dessus le feu & le laisserés vn peu refroidir, deuant qu’y adjouster le Sandarach. Apres remettés le sur le feu, autant de temps qu’auparauant. Puis le retirés du feu, si vous le voulés espaissir mettés le dans vn plat sur vn petit feu & l’y laissés si long temps qu’il acquiere l’espaisseur qui vous plaise. Guardés le ainsi en ceste consistence. Quand voris le voudrés auoir plus liquide, mettés le sur le feu, dans vne escuelle de terre, auec vn peu d’huile d’aspic, ou huile de Therebentine, & le faittes si clair que vous voudrés.
II s’espaissit comme dessus en vn plat de large estendu, couché de l’espaisseur de trois linges mettés le plat sur cendres chaudes, 12, 18, 24 heures, & vostre vernix estant venu a vne consistence qui s’espaissise & s’endurcisse au froid, ramassés le, & reduisés en boulettes ou en faittes vn maydaleon, duquel quand vous vous voudrés seruir pour grauer à eau forte, faites chaufer vostre planche de cuiure, frottés le vernix pardessus, il se fondra. Estendés & equalés auec vne plume & seiches selon l’art &c. Voyés cy deuant.
[f.43v]
Le Vray vernix des Lulhs & Violles.
Rp Carabé le plus Jaune tirant sur le rougeastre tant que voudrés. Mettés le dans vu pot de terre plombé sans y adjouster aulcune chose. Laissés le sur vn feu mediocre, ardent de charbon, le remuant auec vn morceau de fer. II se fond en vn corps obscur qui semble de la Colophone. Estant fondu versés de dessus du papier ou'sur vne pierre de marbre.
M. de la Garde. NB. Venu d’vn excellent faiseur de Luths.
Pour bien faire ne fault rnettre en vn pot que 3 ou 4 onces d’ambre à la fois, & a vn feu de rollie mediocre le faire fondre sans brusler comme dessus.
Le feu soit petit au commencement puis bien fort; ne vous laissés pas, quelque fois il fault deux heures ou plus deuant qu’il fonde en liqueur; remués sou- uent. II paroist noir estant fondu, neant- moings n’est pas bruslé & est transparant à la chandelle.
Pour desgraisser l’huile prenés de l’huile de Lin toute pure, mettés la dans vn pot plombé neuf sur le feu, laissés bien bouillir, ayant bouilly & l’ayant bien escumée, prenés vne plume d’oye ou de poule, & la trempés dedans, si la plume brusle, l’huile n’est pas assés desgraissée, continues a bouillir jusques à tant qu’elle ne brusle point la plume. Passés la par vn linge.
Pour faire le vernix. Rp de ladicte huile vne pinte de Londres, ou chopine de Paris, Carabé preparé comme lsuuol dessus, pilé subtilement, six onces ou enuiron, mettés à chaufïer è petit feu auec vostre huile lediet Ambre puluerisé en remuant tousjours jusques a tant qu’il soit dissoult. Ainsy vostre vernix est faict, qui se guardera tant plus tant raieux. S’il est trop liquide adjoustés y du Carabé, si trop espais, adjoustés de l'huile.
Ce vernix s’applique froid & se seiche au soleil tant seulement. Le vernix estant faict, de bonne constistence, soit passé chaud par vne linge.
L’huile a esté desgraissée en mettant dedans vne morceau de plomb vne peu de crouste de pain, & dans vne liure, la grosseur d’vne petite noix de Lytharge, bouillant & essayant auec la plume comme dessus. Le vernix est seiche dans vne jour.
L’huile se desgraisse ainsi. Voyés si le mesme succedera en celle de Lin & aultres.
L’huile de lin se desgraisse en le battant dans vne bouteille de verre auec moitié eau fort long temps, laissés le 15 jours ou trois septmaïnes, il se faict comme graisse blanche entre l’eau & l’huile qui se separera par inclination de cette graisse.
Mettés l’huile d’oliue dans vne plat de terre plombée sur le feu, y jettant de la limaille plomb. Couures d’vne aultre plat de mesme, & faittes bien chauffer sans bouillir, la graisse montera au couuercle que vous essuyerés de demy quart en demy quart d’heure, laissés en ceste sorte l’espace de deux heures: mettés apres en vne bouteille de verre au soleil, l’huile deuiendra fort clair comme eau. Propre a frotter les armes.
Aultres desgraissent en mettant le feu dans l’huile bouillante, tant qu’elle deuienne fort elaire. Mais notés qu’elle s’espaissit quoy qu’elle soit fort siccatiue.
[f.44r]
DiUerses descriptions de vernix.
vernix d’Ambre. Succinum.
ℳ
ℳ
L’Ambre ne se discoult pas dans le Petrole comme j’ay experimenté, ains se caillebotte, & quand vous l’appli- qués sur quelque chose l’huile s’emboyt, & l’ambre demeure blanc, & ne faict rien qui vaille. Auec l’huile d’Aspic il se dissoult mieux, mais le mesme inconuenient succede, de laisser sur la besogne comme vne crouste qui guaste tout.
II fault auoir vne liqueur plus espaisse qui tienne l’ambre fondu, & qui se seiche quant & luy demeurant touts deux transparents dessus l’ouurage.
J’ajr trouué la description de ce vernix dans vne commentaire sur la petite Oheirurgie de Paracelse, telle que s’ensuit.
Rp Carabe tritum optime, & in vase coperto positum, igne lento paulatim liquefiat. Gum liquari incoeperit statim injice Therebentinae tertia partem, & misce ; Post modum adde plus Therebentinae, & sic deinceps per partes, semper misciendo, donec in gss. Carabes sint ξij Therebentinae. Fiat Balsamum indendum rdceribus, calidum, ex filamentis carptis. Si sit durius, adde Oleum Linj.
NB. J’ay dissoult de l’Ambre preparé dans de l’huile blanc de Therebentine, & y ay adjousté enuiron la 4 partie de Therebentine, & ainsi ay faict du vernix qui s’estend bien, & se seiche, mais assés lentement.
Pour bien faire à mon aduis ce vernix soit preparé comme s’ensuit, Prenés Ambre fort belle reduitte en poudre impalpable, & preparée si vous voulés sur le porphyre auec l’esprit de vin ξij. Versés dessus 6 ou 8 onces de l’huile blanche & claire de Therebentine, mettes en digestion sur sable en vn vaisseau de rencontre, bien luté auec vessie & blanc d’oeuf. Donnés chaleur moderée jusques à tant que
[f.44v]
l’ambre se fonde, adjoustés à ce que dessus, en tousjours remuant jusques à parfaitte mixtion huyle de lin ou de noix tresclaire esbouillie, ou bruslée à moitié, Therebentine de Venise tresclaire, de chasqu’vn quatre onces. huile d’aspic vne once ou deux, faittes cuire lentement ensemble vn quart d’heure, & guardés vostre vernix qui sera tresbeau, & fort transparent.
Voyès si l’Extraict de Carabé ne sera pas vn excellent préparatif pour faire ce vernix. II se faict en versant sur la poudre d’iceluy tres subtile de Pesprit de vin qui surnage, & digerant quatre ò p au baing. Retirés vostre esprit. L’Ambre demeurera au fonds du vaisseau en forme de Baulme liquide.
Illuminierbuch.
+ vernix sur parchemin, ou Cuir.
NB. II y à grand
danger du feu en
faisant ces vernix;
aye vn fourneau
expres.
Ꝝ.huile de Lin de la plus claire Hiij mettes la dans vn chaudrom bien net, sur vn petit fourneau, de Sorte que le feu ne s’y puisse point mettre, ains seulement donne au cul du chaudron, donnés feu mediocre qui face bouillir l’huile, sans qu’elle s’enfuye du pot ou chaudron, escumés diligemment. Estant bien escumée & depurée par ebullition, adjoustés y Hj de Mastic tresclair subtilement puluerisé & ce peu a peu en remuant continuellement sur le feu, tant que le Mastic soit tout fondu. Cela fait continues vostre cuisson à lent feu, remuant tousjours (de peur que le Mastic descendant au fonds ne se brusle) jusques à tant que vostre vernix s’espaississe.
Pour voir s’il est de bonne consistence, mettes en auec vne spatule vne grosse goutte sur vne assiete, ou lame de fer. Laissés la refroidir, puis mettés le doig dedans & en le retirant voyés s’il tire vn fil du vernix, qui sera le signe de parfaicte coction. Si cela ne se faict pas, cuisés dauantage jusques a tant que le fil se face. Retirés le du feu. Laissés le refroidir. Passés le par
[f.45r]
vn linge dans vn pot vernissé, & le guardés, bien couuert.
dn;u.Pour faire que vostre vernix seiche incontinent.
Mettés des os de pieds de mouton dans vn pot neuf, auquel joindres son couuercle auec bon Lut. Mettés deux bonnes heures dans vn grand feu, tirés le pot, laissés refoidir. Broyés vos os menu comrne folie farine, passés par vn tamis bien delié. De ceste poudre mettés la grosseur d’vne noix dans vostre vernix estant chaud, luy donnant trois ou quatre bouillons, ou la faisant bouillir auec ledict vernix. II sera tressicatif, dessus quoy que vous le mettiés.
NB. Si vous n’aués point d’huile de Lin, prenés de l’huile de noix, qui soit vieille, ou de l’huile de chanuro (Hanfföl) qui soit tresclaire & tresbelle, obseruant les poids & mesures qui dessus.
4Aultre vernix.
Ibid.
NB.
Rp huile de Chanure (Hanfföl) qui soit vieille & claire, faittes la bouillir dans vn chaudron comme dessus, & l’escumés diligetnment: adjoustes y de la pierre ponce blanche (weissen Bimsstein), & des os.de pieds de mouton bruslés, le tout mis en poudre subtile, & passé par vn tamis; jettes ces poudres dans l’huile ehaude, remués. S’il se faict vne nouuelle escume ostés la, & laissés bien bouillir. Ostés du feu, & mettés deux jours au soleil bien chaud. Si vous voulés auoir vostre vernix plus fort adjoustes douclement a vostre vostre huile ehaude en remuant continuellement ξij de Mastic puluerisé.
Aultre vernix.+
Ibidem.
NB.
Rp Glorien c’est a dire Therebentine Hj. huyle de Lin le double, i. Hij, cuisés & escumés, & y adjoustés le Mastic, & les os bruslés comme dessus. II est bon.
[f.45v]
Alexius.
NB.
vernix pour fiqures.
Rp huile de semence de Lin distillée en Alembic de verre ξj. vernix d’Ambre qui soit tresbeau ξiij. Meslés & incorporés bien ensemble à lent feu, & serués vous en chaudement. Sur bois, sur toile, sur tout.
Aultre.
Idem.
NB.
Rp Encens masle, & vernix à escrire. i. gomme de geneure, puluerisés subtilement, & meslés. Rp Therebentine de Venise, faittes la fondre à lent feu dans vn petit pot net, & y adjoustés peu à peu les- dictes poudres, incorporés bien, & aduisés que vostre vernix ne soit pas trop liquide. Coulés tandis qu’il est chaud. Quand vous vous en voudrés seruir faittes le ohauffer, & Pestendés fort mince ou legerement. Vostre ouurage sera fort reluissant, & seichera bien tost.
ld.
vernix de Benjoin sur or.
Versés sur de Benjoin trespur subtilement puluerisé, du bon esprit du vin, qui surnage de deux doigts. Laissés le deux ou trois jours, y adjoustant quelques poils de saffran.
Le Benjoin se fondra en partie dans Pesprit de vin. Appliques sur les figures ou il y a de l’or moulu, auec le pinceau. La besoigne sera luisante, seichera en vn instant par leuaporation de l’esprit de vin, & durera plusieurs siecles.
Verum est dissoluitur & si administratur. Aquae fit Lac.
fecj. Idem confcingit de Styrace calamit.
Pour vernir sur argent, qui aultrement se noircit & s’altere à l’air, il fault prendre la partie blanche du Benjoin qui s’appele l’Amande & faire comme dessus.
Ce vernix se peult appliquer sur toutes choses, seiche promptement, & n’amasse nulle poussiere qui ne se puisse oster auec la queüe de Renard ou ohose semblable.
vernix pour faire Cuirs dorés.
Id.
i. Colophone.
Rp huile de lin Hiij. vernix ou Sandaracha, Poix grecque an Hij. Saffran en poudre ξss, faittes bouillir l’huile auec le saffran & puis
[f.46r]
Londres. Communiqué à Lasar par on estamier faisant mestier & marchandise. de cecy. 24 Febr. 1624
r.f1s tPrenez trois livres huile de lin, vernix i. Sandarach, Poix gréque ana Hj, Safran ξj, faictes bouillir cecy dans vne poele plombée jusques autant, quy mestant vne plume, incontinant la retirant, elle se pluinera & sernblera bruslee, lors tu l’osteras du feu & y adjousteras Hj Aloé bien puluerizé petit k petit, en meslant auec vn baston de sapin. Estant bien incorporé remues tousjous fort diligemment & estant a demy froid le coulerez par vn linge, pour ten seruir au besoing, estant vu peu chaud.
vernix est le vernix coraraun qui se met en oeuure par les nienuisiers & marqueteurs duquel se seruent les peintres qui font des Lambris, & peignent les boutiques, & boëstes des Apotiquaires, auquel pour le rendre plus tost siccatif ils adjoustent ,ξij d’huile d’aspic pour liure. Cela se seiche en fort peu d’heures & a fort bien lustre.
Poix Grecque est la Colophone ou le residu de l’huile de Therebentine endurcy, dont on frotte le poil des archets de violon. Choisisses la plus transparente.
vernix à dorer sur Eslain ou sur cuir argenté.
[f.46v]
Vernice da alcuni delta commune Birelli fol. 544
Rp Olio di lino (sine igne) vn a parte, Pece greca i. Coloph. parti tre. (vocat picem graecam Pegola) fatte bollir fin tanto che sia benissimo incorporata. Et se volete conoscer se l’é buona, la buttarete nel fuoco, se abiucera scoppiare, ne far rotnore niuno, questa sara perfetta. Ma vuol esser chiara lucente & bella.
Pece Greca. Id. pag. 541. Pigliasi la Gomma di pino, & si mette dentro vn a gran caldaia al fuoco fin tanto che sia liquefatta, & si fa alquanto bollire puoi si cola dalle brutture che dentro vi sono, & si futta in pani grandj. Perfarne i facochi artifizialj bisogna che sia chiara & lucente, & pestandosj facilmente si conuerta in poluere.
La poix Resine commune, la plus nette, Ja plus claire, dont la poudre soit la plus blanche.
ℳ. Voyes s’il ne fera pas bien de fondre la Raggia de pino & la passer a trauers vn Caneuas mouillé asses espais, pour la separer de toutes ordures, puis la mottre dans de L’eau & la bouillir à gros bouillons, tant que par l’exhalation de son huile plus subtile, la masse se reduise en Colophone puluerisable.
Mais je croy que la Therebentine de Venise bien claire & non roussie par le temps vault mieux reduite en Colophone, pour vn petit ouurage. Pour meubles, Faultre vault mieulx.
[f.47r]
auec le reste en vne pot vitré, tant qu’y mettant vne
plume, & la tirant elle soit cotnrae bruslée. Alors tirés vistement du feu, & y mettés peu à peu d’Aloë hepatique subtilement puluerisé, remuant continuellement auec vn baston. Soyés aduisé, car la matiere monte, quoy faisant tirés le pot du feu jusques à tant que tout s’abaisse, remettés au feu, bouillés & remués. Estant bien incorporé ostés du feu, laissés vn peu reposer. Coules par vn linge dans vn pot ou vous guarderés vostre vernix.
Si en lieu d’Aloë vous y mettes de l’Anthera des Lis
blancs le vernix sera meilleur & plus beau.
Application. Estendés sur le Cuir des
feuilles d’argeut, ou d’estain, auec colle ou
Amydon. Couchés le vernix dessus, seichés
au soleil, & imprime dessus ou peins ce que
tu voudras.
NB. La colle de parohemin, ou de poisson est la meilleure.
Auec colle deretaillons de cuir Size.
Ex libro patris maj.
Aultrement. .Ꝝ huile de lin 4. parts. Resine de pin 2. parts. Aloes Cheualin 1. part. Ces choses se font bouillir tant qu’elles prenent couleur d’or, & forme de vernix.
vernix pour Boëstes & Cabinets.
Secreti del Birellj.
Rp Oleum Abietinum qui est vne espece de Therebentine fort claire & liquide, deux parts. Petrole bien claire (pourquoy non distillé auec eau trois parts. Mesles ensemble, & l’appliqués chaudement, Pour faire que ce vernix se seiche promptement, adjoustés y vn peu de Lytharge d’or.
vernix beau & clair pour des Liures.
Juniperetum.
Rp Mastic, Sandaracha an ξj mis en poudre fort subtile. Faittes chauffer ξij d’huile d’Aspic, puis y jettes les poudres, & y mettés vne petite crouste de pain de seigle, qui attirera à soy toute l’humidité, remués continuellement auec vne spatule de bois. Pour voir s’il est asses cuit en tirant la spatule hors du vernix, il fault qu’il file.
[f.47v]
Remarque pour vernix sur enlumineure.
Si vous mettes le vernix gras & huileux sur les Couleurs appliquées k eau, vous le guastés. Il fault premierement que vous couchiés sur la peinture vn vernix de Gomme Arabique ou de blanc d’oeuf. Lequel il fault passer legerment & tout d’vn ooup sur la peinture, sans y retourner à deux fois. Laissés le seicher, & puis passé vostre aultre vernix qui resiste a l’eau, comme voup en aues plusieurs despriptions cy dessus. Le vernix de Gomme ou de blanc d’oeuf s’ensuit. Voyés Illuminierbuch, fol. 3 & 4.
Cap. Salé.
vernix.
Ꝝ. Blanc d’oeuf battu en eau H°iij. Gummj Cerasor ξss, Gummi arab. Ӡij. Ms: optime addendo Aqu. ros. parum. Calef. sine ebullitione, Calese adde mellis alb. instar fahre. Vtere suspensa manu.
Item.
Rp Cereuisia Hj
Gummj arab. ξjss,
coque dum inspissetur.
TM.
Discours sur les vernix.
Les vernix pour estre bons doyuent estre fort siccatifs, clairs & transparents, & le moings colorés que faire se peult. Tels que L’eau ne les touche point, qu’ils ne s’escaillent ny se fendent & que sans se blanohir ou obscurcir ils puissent estre laués, ou si par le temps il s’obscurcissent puissent estre restitués auec les mesmes huyles simples desquels ils seront composés.
Lesdictes vernix sont ou simples comme la lacque, ou composés auec certaines larmes resineuses lesquelles fondues en certaine huyle s’estendent sur quoy que ce soit.
Les Huyles propres à faire vernix sont eeulx de noix, & de Lin, lesquels seuls rendus siccatifs auec le Litharge ou (qui mieux est) auec la Couperose blanche calcinée, se seich ent sur la besoigne, & peuent endurer quelque eau que ce soit. Si la dissolution des resines est faicte auec ces huyles, les vernix en seront plus beaus & auront plus de corps.
Au deffault de ces huyles en cas de necessité on peult user de l’huyle de la graine de chanure encor qu’elle ait quelque verdeur, ou si on est
[f.48r]
en lieu commode, comme au pays de Gatinois l’huyle de pauot blanc est tres excellente & tres siccative estant * faicte de la semence par expression.
*Elle n’est pas siccatiue si vous ne la rendés telle par artifice.
Les plus ordinaires pour les vernix delicats sont les huyles de Therebentine, d’aspic, & le petrole auec la Therebentine mesme, qui, quoy que grasse & lente se seiche à la parfin & l’empesche le vernix de s’escailler. II y en fault fort peu, la 10 ou 12 partie.
Les Gommes ou Resines propres a eest effect sont le Mastich, le Sandarach ou Gommede Geneiure, le Gummj Animae par dessus touts, horinis la Gomme lacque qui doibt estre choisie tres pure, dont se faict le vernix de la Chine, l’Ambre jaulne, dont on vernit les Luths, le Benjoin fort pur &c.
Voyés si le Carabé vne fois dissoult dans petrole, ou huile d’aspic, puis desseiché par exhalation est capable d’estre aisement dissoult dans huile de noix, lin ou aultre.
Paracels. Cheirug. pag. 306. Oarabe per Petroleum bulliat in suum liquidum, deinde denuo exsiccari sinatur.
Idem. pag. 492. Ist die Kunst des Firniss erfunden worden, gemacht mit eim gelben Agstein.
ℳ.
Voyés si le Carabé, le Benjoin passé par l’eau de vie tres dephlequiée, la Gomme anime broyée sur la pierre auec les huiles de Therebentine, Petrole, Aspic ne seront point ouuerts & preparés à vne facile dissolution sur le feu, aux Cendres ou au sable.
Pour faire commodement ceste dissolution, il sera à propos d’auoir vn vaisseau de rencontre, dont les jointures soyent bien bouchées auec resine, ou lut de chaulx, & blanc d’oeufs, & tant soit peu de farine. Tenés sur le sable, & commengant fort lentement donnés chaleur à la fin suffisante à faire vostre dissolution: Laquelle faitte, le tout soit coulé pour en separer les feces, ou le pur soit versé de dessus Fimpur par inclination: apres auoir bien remué auec vne spatule, & puis laissé rasseoir par quelques heures, 12. ou 24.
[f.48v]
vernix d’Ambre. 8 Febr. 1631.
ℳ.
J’ay pris du Carabé tressubtilement puluerisé, & Fay broyé sur le marbre premierement auec de Phuile d’Aspic, & vn peu de huile blanche de Therebentine. Ne se voulant pas dissoudre j’y ay adjousté vne peu d’huile distillée tres claire de Carabé qui incontinent a penetré le corps. J’ay ramassé le tout auec vne corne, & dans une cuiller l’ay porté sur le feu fort petit, y adjoustant vn peu de vernix commun des menuisiers, seulement pour faire corps & retenir l’euaporation des huiles distillées susdittes. Apres auoir bouilly tant soit peu, le Carabe s’est entierement dissoult, en remuant tousjours, j’ay adjousté hors du feu d’huile de Therebentine, & ay eu vn vernix assés liquide, vn peu trouble, mais qui s’estend fort bien.
# Il fault ou ne l’infuser pas dans y ou
le seicher aultrement,
il n’admet pas les
hujles.
Pour le bien faire je voudrois faire infuser l’ambre quelques jours dans du tresbon #Ṽ puis apres le broyer cauec de sa propre huile, ou seule ou meslée auec les huiles d’aspic & de Therebentine, apres y adjouster de l’huile de noix ou de Lin cuitte auec Lytharge, ou bien rendue siccatiue au Soleil, ou bruslée à consomption de moitié. Le tout bien meslé soit mis sur le feu, & en bouillant lentement soit dissolution parfaitte procurée, apres laquelle on pourra donner consistence suffisante & a plaisir, auec le vernix des peintres composé de Therebentine de Venise, & d’huile blanche de Therebentine, ana.
NB. Dautant que ce vernix est fort siccatif, il n’en fault faire que pour l’vsage present, le renouuelant à mesure qu’on en aura à faire. Et pour auoir vostre Ambre tousjours prest, guardés le premierement passé par Pesprit de vin en vn verre, arrousé & parfaictement imbeu de sa propre huyle, qui par laps de temps entrera dedans son corps, & l’ouurira parfaitement, le rendant plus susceptible des aultres fagons susdites.
Laissés le seicher de soymesme saus l’approcher du feu. Bon au Soleil.
[f.49r]
Carabé, ou autrement ambre Jaune 1. oz., du spalt ou mumie 1. oz., benioin 1/2 oz., gomme lacque 2. oz., mastic 2. oz., litarge d’or 2. oz., huile de terbentine 1 Vb, Sandarac 1 oz., & mettés le tout en poudre, puis le meslerés en huile que mettrés sur vn feu lent pour dissoudre les gommes. Notés, qu’il faut perpetuellement remuer le tout jusques à ce que vous ne voyés plus de liqueur, puis le couolés au trauers d’vn morceau de Caneuas.
Faire l’huile pour coucher l’or.
Prenés huile de lin d’oignon delis, auec vn aill, & de la litharge d’or, que ferés bouillir, jusques a ce que l’aill soit cuit.
NB. Bon, vsus sura.
Rp huile de lin sHss, gomme lacque ξiiij, ambre Jaune ξiij, poix grasse (i. de bourgoigne laquelle est blanche) le gros d’vne febue.
NB. Quand il se cuit, il faut tousiours l’escumer & le bouillir iusqu’à oe qu’il soit en consistence de vernix.
A.M. Fondés l’ambre a part vt nosci & faittes le reste.
Pour bien faire il fault fondre la gomme lacque auee l’Ambre fondu, selon la faqon de Haitier & faire le reste selon l’art.
[f.49v]
vernix de la Chine. J. M. Fabrj.
[f.50r]
vernix de la Chine.
[f.50v]
vernix de la Chine. Faites sub Dio
Guarde le visage.
Rp Yne pinte ,i. vne pinte de Paris d’huile de lin, douze onces de blanc de plomb sans broyer, ξiiij de Lytharge d’or, ξiiij de terre d'ombre qui fault brusler & tout sortant du feu le jetter en + & battre dans vn mortier, fault tout ce que dessus laisser bouillir dans l’huile de lin 3 heures durant a feu de charbon sans flamme, le tout dans vn grand pot neuf & mouuoir auec vn baston sans toucher au fonds du pot.
Rp Aspalatum ξiij. Gommelacca ξiij. Colophone en fiamend Spiegelhartz ξij, broyés chasqu’vn à part en vu mortier & Alkool, passer par vn tamis tout ensemble. Faittes bouillir dans vn pot neuf auec enuiron vn verre d’huile de Therebentine, tant qu’ait bouilli 2 ou 3 bons bouillons, Jettes le tout en cofin sur 3 ou 4 feuilles de papier, tant que soit froid.
Rp Mastich ξiij, sang. drac. ξiij, battés ensemble en poudre passés par tamis, prenés auec ceste poudre ce qui sera sur le papier, faites bouillir tout ensemble dans vne chopine d’huile de Therebentine, 2 ou 3 bons bouillons, meslant tousjours auec vn baston cependant qu’il sera sur le feu. Ayant assés bouillj ostés le premier grand pot de dessus le feu, & y versés au mesme instant ce qui sera dans ce second, vn quart d’heure auant la fin des 3 heures que le grand pot doibt bouillir, passés le tout par parties par de la grosse toile en vn aultre pot. Couurés, se guarde so ans.
Vsage.
Rp Colle bouillée auec eau, destrempés noir de fumée auec ceste eau. Noircissés deux fois ce que voudrés vernisser. Apres prenes q. s. du vernix susdict, chauffes le en vn petit pot auec peu d’huile de Therebentine, & comme le tout est liquide enduisés auec la brosse sur le noir. Laisses seicher 8 jours.
[f.51r]
Vn vernix fort delicat pour des petits tableaux à huile se fait désgalles parties d’huile de Therebentiue blanche, d’huile d’aspio, & de petrole, lesquels soyent mis ensemble dans vn vaisseau de verre, & icelui dans de l’eau chaude, affin de mesler le tout fort exactement, soit enduict legerement auec vn pinceau ou brosse tresmolle.
vernix pour mettre sur elumineure, qui semblera estre à huile.
Passés par dessus vostre peinture fort legerement, & à vne seule fois de la colle bien claire, & nette de rogneurs de cuir (Voyés de la colle de poisson .), ou bien de vernix de Gommedescrit dedans l’Illuminierbuch. Cela estant bien seiché, passé par dessus mon vernix magistral.
Acqua che da lustro & Lume à tutlj colori & pitture, chevi si farati sopra ó le si dara essa aqua sopra. Secreti del Jeronimo Ruscellj fol. 48.
NB.
Piglia del olio di lino quanto vuoi, & mettilo in vna scodella di vetro, ó inuetriata con tre partj d’aceto, & mescolando insieme dirompilo con vn bastoncino, come si fa alla rugiada del cielo cioé al sereno di notte per quindeci di, & passato questo termine distilla per feltro, & trouaraj vn liquore chiarissimo come Acqua di pozzo. II qual conseruarj in vna ampolla di vetro, agguingendovi vn poco d’Alume di Rocca ben trito, che cosi si manterrá lungo tempo. Che non mettendo-ui del detto Alume l’acqua si congelerebbe tosto. Et questo é vn liquore che ha molte virtu, che non si sanno da tuttj.
Extratto dalla Summa de Secreti vniuersalj in ogni materia di Don Timotheo Rossello.
Lib. 6, cap. 39 & 40, pag. seu folio 127.
A far Vernice Liquida.
Rp Hj he gomma di Vernice (Sandaracha i. gummi Juniperj) & Hiiij d’oglio di Linosa, fa bollire, ponendo al fuoco. Et piglia vn altro vaso, & poni ξiij d’oglio à poco à poco, & sempre mescola con vna spatula, & sempre farai bollire l’oglio, in fino che sia tutto in vernice & sempre farai fuoco buono alla
[f.51v]
detta vernice, & se vorraj sapere quando sara cotta, metti della detta vernice vn poco sopra vno eortell, & se remanera visciosa, & vn poco dura, sara cotta, & subito leua detta vernice dal fuoco, & cola in vn caneuaccio bagnata in acqua.
NB. bagnato
Vernice Liquida & gentile.
vernix Ambrae.
NB.
Piglia Hiij di Oglio di linosa, & Hj di Ambro giallo, & oncie sei di puluere di quadrello, poi fa vn fornelletto che habbia due bocche, & ogni bocca habbia il suo mantesetto (follem) che soppia come apparera di sotto, & il fuoco sia di carbonj, & vuole essere gran fuoco, & habbj vn pertuso, doue stia la pignatto che sia vitriata, & ben turata circa il buso del fornello, auió il fuoco non venghi alla pignata, imperoche arde volontiere. Et metti il tuo Ambro nella detta pignata, & lùna parte dell’oglio predetto, & tanto solo che sia a pena coperto, & cossi con quelli mantesi soffia, & fali gran fuoco, infino che l’Ambro si disfa. Et peroche e gran pericolo di fuoco, habbi apparecchiato vn tagliero, el quale sia coperto di panno bagnato, & quando vi saltasse il fuoco, coprilo con quel tagliero.
Ma prima cuoceraj l’oglio che ti auanza in vna pignatta su quel medemo modo, & falli lento fuoco de carbonj, & guarda non vada di sopra, & fa che scemi quasi il terzo; & questo serba; & come ho detto, disfatto che sia l’Ambro con quel poco d’oglio primo, gettali dentro questo altro oglio che hai fatto bollire, & mescola sempre per spatio di dui Miserere, per ben incorporarlo; dipoi piglialo leuendolo dal fuoco, & gettali dentro la puluere sopradetta del quadrello, & mescola bene alquanto, dipoi coprilo, & lascialo alquanto riposare — Et sara fatto.
[f.52r]
Vraye description du vernix d’Ambre & de la Chine que m’a dicté Jehan Hallier.
NB. 9 Mars 1633.
Rp huile de lin si vous voulés vne vernix noirastre qui s’appele en flamand Lakeworke, prenes terre d'ombre cassée en petits morceaux comme noix Hss. Si vous voules vne vernix do couleur d’or, au lieu de la terre d'ombre prenes ‘ft’ss de Lytharge d’or aussi concassée en petits morceaux sans poudre. Faittes bouillir dans vne pot de terre de deux quartes pour le moings, que les trois quarts soyent vuides. Bouillés par l’espace d’vne heure a petit feu sur charbon de bois sans remuer au fonds, seulement quand l’huile s’esleue en broüe remues le liquide sans agiter le fonds, & tires le pot hors du feu tant que l’huile s’abaisse remettés sur le feu, & rebouilles tant que l’huile s’esleue encor. Pour la couleur d’or il suffit que l’huile s’esleue deux fois, pour le noir vne ou deux fois dauantage, i. 4 en tout. Et sur la fin apres auoir bouilly (pour faire le noir, non pour couleur d’or) mettes le feu a l’huile & remues un peu de temps, pour espaissir & noircir vostre huile. En quoy vses de discretion de peur que l’huile ne se consommé.
Rp Ambre Jaune Hj, le plus beau & plus clair que vous pourrés pour la couleur d’or. Pour le noir ou Lackenwerke du plus rouge fondés dans on poislon de terre large plombe, tant qu’il soit liquide comme eau, mettant si vous voulés vne chapiteau de verre dessus, (ou d’estain essayés) afin de tirer l’huile & le sei volatile. Estant fondu comme eau adjoustés sur ce qui reste de la liure susditte (qui reuiendra a peu pres a 3/4) Gomme lacque en grain puluerisé 1/4 d’vne liure la mouuante parmy l’aultre. II se fondent & incorporent ensemble. Jettés sur vne marbre mouillé pour en faire des gasteaux.
Rp De ceste mixtion d’Ambre & de Gomme lacque vne demie liure, mettes en poudre ou sans pulueriser mettés dans vostre pot d’huile, preparée comme dit est, sur le feu,
[f.52v]
faittes bouillir doulcement tant que tout soit fondu remuant yn peu Estant fondu laisses refroidir à demy, alors adjoustés y autant d’huile de Therebentine blanche redistillée qu’il fault pour rendre vostre vernix assés liquide. Lequel vernix vne peu chaud de Sorte que vous y puissiés endurer la main, soit passé a trauers vne bourse de cuir d’aigneau frise i. velouté des deux costés, que le coste du poil soit semblablé à celuy de la chair comme le chamois, ce qui se faict en grattant en ostant le grain. Jamais le Laoque apres la colature ne tombe a fonds quoy qu’apres demy an ou enuiron il tombe à bas quelques feces tenant nature de la Lytharge ou ombre, ce qui surnage estant trespur.
Pour faire Jaune prenés dudict vernix, & on peu d’huile de Therebentine, meslés dans vne petit pot, & y adjoustes ou de la Gomme Cambouja, ou de l’Aloe Suocotorin, en poudre mettes sur on petit feu, remues, & quand cela est fondu, adjoustes y de vostre vernix q. s. meslés bien, & passes par vn cuir. Vous le faites si hault en couleur que vous voulés.
L’Aloe si dissoult mieux que la Gomme & porte plus bei esclat d’or que la Gomme, laquelle a une grande chaleur faict separer le vernix, & faict des taches a la besoigne. Tenés vous a l’Aloe.
Pour vser vostre vernix noir il est besoing que vous faciés vn fonds noir sur vostre besoique, auec noir de fumée bruslé, broyé sur le marbre bien finement, auec huyle de Therebentine, & vn peu de vostre vernix noir, sur vne demy pinte de noir amoizur & d’huile de Therebentine meslés ensemble, adjoustes autant du vernix noir susdict comme pourroit contenir vne cuillier ordinaire. Estant sec frottés' la besoigne pour en oster la fleur, puis met.tés vostre vernix tiede qui se seichera dans peu de temps. Dans trois heures
[f.53v]
il a vne l’eau qui empesche que la poudre n’y puisse nuire.
L’huile blanche de Therebentine doibt estre redistillée dans vne retorte sur le sable ou sur des cendres (dans le baing elle se rengraisse). Sur quatre liures ou cinq il vous restera enuiron vne quart de liure de feces grasses. Tant plus elle est distillée tant plus est elle siooatiue, & claire comme eau de roche. Si vous la tirés sur des cendres de serments de vigne, elle sera plus siooatiue. On peult distiller dans vne vessie de cuiure.
Le Mastich se dissoult dans l’huile de Therebentine rectifiée, qui ne peult dissoudre. la Sandarache, qui ne fond que dans la vraye huile d’Aspic, & se precipite si ladicte huile d’aspic est tant soit peu sophistiquee auec huile de Therebentine.
Pour appliquer le vernix nois en imitation de celuy de la Chine.
ℳ
Pour boucher les pores du bois, passés pardessus ceste mixtion destrempée en consistence de boulie claire auec de la colle de retaillons de cuir, meslée auec le quart de colle de poisson , & tant soit peu de fleur de farine ou d’amidon (qui pourtant se pourra bien obinettre). Faittes deux couches au moings, & equalés auec l’eau de chien & presle, polisses auec vne caneuas, ou piece de drap. Le caneuas est meilleur. Le tout estant bien sec mettés le vernix.
La mixtion. Rp Terre noir dont on faict les crayons, & on noircit les souliers è. Tours, trois parts. charbon de terre bien noir & luysant d’Escosse deux parts. Noir de fumee bruslé vne part: broyés ensemble auec eau, & faittes pain ou pastilles. Voyes la terre de Coulogne.
[f.53v]
Pour contretirer Pieces, Cartes, Parterres, en quoy que ce soit.
Mr. Marr, excellent
Mathematicien.
ℳ.
J’en ay guardé dans
vn portefeuille &
dans de Pvrine saus
que les vers y ayent
touché.
Rien n’est si transparent que la membrane Alantoide d’vne vache, coupée en long, estendue & seichée: mais pour la guarder des vers je la voudrois frotter de petrole, ou la tenir auec de l’absynthe, Trifol. odorat., fleur de houbelon gaule, ou aultres telles herbes, mises en poudre.
Ne vault rien.
Le pericarde d’vne boeuf sert à rnesme vsage.
Le papier de Lion (papier a chassis venant de Lion, marqué au serpent), ou de Venise frotté ou oingt auec huile de Lin & Therebentine chaudement. Ou bien auec de l’axunge de porc fraische, & estant bien transparent le fault seicher & desgraisser auec du [soin?] autant que Ton pourra. Ces graisses soyent appliqées chaudes pour tnieux penetrer.
Voyés de mesler auec l’axunge de l’huile blanche de Therebentine, pour la tenir liquide & faire qu’elle s’estende mieux auec la broisse pinceau ou esponge fort molle.
Le moyen d’user de ces moyens transparants est de les appliquer sur la piece de pourtraitture, & tirer le traict auec crayon de plomb d’Angleterre, puis auoir vne papier noircy dudict plomb lequel soit appliqué sur vne papier blanc, & sur iceluy. Le papier huilé tracé, puis les traicts seront tirés auec vn poincon ou pointe d’os du d’yuoire, qui se marqueront sur le papier blanc.
On pourra aussi coller le papier huilé transparent sur vn gros papier, piquer auec vne aiguille bien menue, & poneer. v. a. e..
La peau d’vn Veau mort nay, tiré hors du ventre de la vache morte, ou abortif, prepareé en velin est aussi fort transparente.
[f.54r]
Pour faire azur ou Cynabre bleu.
Falsum est, expertus sum.
Rp Sei Armoniac ξj, soulphre ξij. Puluerisés a part, faites fondre le soulphre & dans iceluy fondu jettés le sei Armoniac & ξiiij de eg meslés exactement auec vne baston & laissés refroidir. Mettés en poudre, laquelle mettés en vn vaisseau de verre ou de terre qui endure le feu vernissé (J’ay meroys mieux de Beaunois ou de Wallemburg) luté de l’espaisseur de deux doigts auec son couuercle qui ait vn trou au milieu. Quand le tout sera bien sec mettés sur vne trepied & donnés par dessous vn petit feu de charbon, couurant le trou d’en haut auec vne Lame que vous leuerés de fois a autre pour voir si elle n’aura point d’humidité. Laquelle cessée bouchés le trou auec lut &c. augmentés le feu par degrés jusques à tant que vous voyes monter premierement vne fumée Jaune & puis vne bleüe, laquelle apparoissant, laissés refroidir le tont, puis ouurés & trouuerés au fonds de bon azur.
Pour fare des Chassis
Mr. Marr
le Calico est beaucoup meilleur que le papier, voire que le taffetas blanc, estant plus egual, & plus serré. II le faudra premierement coller auec colle de poisson , apres Vauoir bien estendu sur le chassis, la colle estant seiche il faudra mettre le vernix, bien clair, auquel ait esté adjousté vne huictiesme ou dixiesme partie d’huile de lin blanchie au soleil, ainsi le vernix tiendra & ne s’escaillera jamais.
[f.54v]
Mr. Marc Anthony
Les couleurs qui seules tiennent bien sur l’eau de Gomme vrayac sont.
la lacque broyée trois heures entieres & non moings.
L’orpigment. Jaune & rouge. L’Indico.
blanc de plomb, lequel mesle auec l’inde faict vne beau bleu.
Pour Vert l’Indico & orpiment ensemble.
Les couleurs ne se broyent qu’auec de l’eau pure.
Si vous broyés la lacque de Venise auec du ius de citron la couleur en est beaucoup plus orientale, & se rehausse de la moitié.
[f.55r]
Notanda.
Gtypsum ad juncturas vasorum denuó usum rursum coagulat.
[…Ontbreekt in Berger; marge noot]
crayon. De crayon noir & de plomb d’Angleterre, pro libitu & experimento, subige cum Aqua gummata.
Boyaulx les plus gros de boeuf dans quoy on bat l’or, fort transparents.
Couler a trauers sable dans vne vessie de boeuf picquée par le fonds & cohober. L’huile de lin blanchira ainsi se depure a merueillée, le mesme se fera de toutes liqueur.
Ol. lin dealb. Ol. Hj. Lytharg aur. ξiiij, Aceti virj albj acerrimj 'Hj, vel Hjss. M in ampulla misoea & quotidie agita. Adam.
[…sectie doorgekrast; niet in Berger]
Ol. lin dealb. Rp Olej Hj, Calcis viue 1/4 ms in phyala agita Vaepius intra paucos dies dealbat neque spissescit.
[f.55v]
[blanco]
[f.56r]
[blanco]
[f.56v]
huyle blanche, noix, lin en vn mois. alum & eau.
Remettre vn tableau rompu. Laues bien, rinces fort. Passes par derriere vne couleur epaisse a destrempe qu’emporteres quand vous voudres.
huile siccatiue 6, cire blanche 1, fondes estendes auec vn cousteau, peignes a huile couleurs transparentes.
Lauer auec eau forte gaste au bon.
F. 1. ▽. 4.
[f.57r]
A. Monsieur Meinher de Mayerne, Premier medicin de Leur Mayestés.
Nettoyer vne tableau a huile. Cap. Sallé.
Frottès & esuerès dextrement auec sauon mol & vne esponge laisses dessus selon la saleté, apres laués auec vrine, & finalement rincés auec beaucoup d’eau la jettant contre. — L’eau au commencement vne peu chaude puis fault riuoer auec des seaux d’eau.
[…]
[f.57v]
[blanco]
[f.58r]
Papier de Turquie.
Ges colueurs ne vallent rien.
Verd de vessie.
Lesauon tue les coulours, & ne vault qu’a celles qui ne peuuent souffrir alteration, comme L’Indico.
La lacque soit broyóe auec Rosette.
Ayés toutes couleurs legeres comme lacque, Inde, Cendree, ocre, Scudegrin, saffran en poil non en poudre, blanc de broye & les broye tres Extracteinent auec eau dans laquelle aurés faict dissoudre du Sauon de Venize que vos couleurs soyent fort liquides, chacune en vne coquille ou pot a part auec se broisse particuliere: Quand vous voudrés vous en seruir adjoustes y vn peu de fiel de boeuf coulé, bien dilaye auec la couleur auec le doigt.
Ayés vn auge de bois enuiron de deux poulces de bord. Emplissés la d’eau simple, ou plustost espaissie auec Gomme Tragacanthe. L’eau simple est plus propre quand on ne veult faire que des ondes comme du marbre. La Gomme est meilleur pour le papier qui se faict a Ongles.
Pour le marbre aspergés vos couleurs l’vne apres l’autre, elles se meslent & jouent delles mesmes sur la superficie de l’eau.
Ayés du papier humecté k la caue ou plongé dans vn Seau d’eau & laissé esgoutter sur vne fisselle comme pour Imprimer; prenes par les quatre coings, & l’appliques sur l’eau & le leués dextrement. Laisses seicher ou sur la fisselle s’il ne s’escoule, ou tout plat.
Vostre papier estant sec soit lissé auec vne lissoir ou vne dent.
Affin que vos couleurs tiennent il vaudra mieux adjouster a vostre eau de Sauon vn peu de Gomme Arabique dissoulte.
[f.58v]
Le secret consiste a broyer impalpablement les couleurs. & quand elles sont destrempées assés liquides de ny mettre que fort peu de fiel seulement qu’il en fault pour faire dilater modernement. La couleur autrement elle s’estend par trop & gaste tout.
L’eau de vie ou Esprit de vin tres pur n’est pas pour l’extension mais pour la viuification des couleurs qui sont plus belles & durent d’auantage.
[f.59r]
[blanco]
[f.59v]
Jehan Anceau Libraire do Sedan. 1631. A. Londres.
Librairie.
Pour lauer. Rp Colle forte de Hollande, qui est claire, deliée longue & assés estroitte Hj, alum de Roche cHijss, mettés tout ensemble dans vn chaudron la moitié
plein deau froide, mettés sur le feu & remués tant que touts deux soyent fondus, passés par vn tamis & à la colature adjoustés de leau froide tant que toute la liqueur face trois gallons.
Pour en vser il fault que L’eau soit vn peu tiede. Si le papier est fort ne fault pendre que deux feuilles à la fois. S’il est foible & boit comme celuy d’Allemagne quatre feuilles ensemble tremperant asses.
Quant rous aures trempé vostre papier mettés le en pile main à main, sur des ais, & Pen couurés aussi, mettés dans la presse, & exprimés L’eau tant qu’il n’en sorte plus laquelle vous receurés dans vn vaisseau pour vous en resseruir. Estendés les feuilles sur des cordes ou perches qui vallent mieux, par ce quil a plus d’air. Si le papier est fort, estendes 4 ou 6 feuilles ensemble. Si foible deux tant seulement de peur qu’elles ne s’attachent.
On peut lauer auec la Colle seule si foible, qu’elle ne noircisse point le papier, à quoy la colle de poisson est la meilleure, mais il faut lauer feuille par feuille, sans les presse de peur qu’elles ne s’attachent, ains seulement les pendre & seicher.
Pour reigler. Rosette qui estant mise sur le papier se guarde, mais dans la phiole change de couleur dans trois jours, & partant ne se doibt faire qu’ à mesure qu’on en a affaire.
Rp Du Bresil le plus blanc ou pasle que vous pourrés trouuer, qui est le meilleur. Prenes de L’eau de pluye qui est la meilleure, ou au default de oelle de riviere, faittes tremper de la chaux viue dedans, & Pen impregnés jusques à tant qu’a la superficie il se face vne cresme, alors elle sera assés forte. Versés ceste eau dessus vostre bresil, & luy faittes pendre deux bouillons tant seulement. Coulés & vous en seruez incontinent. L’alum adjousté n’y faict rien, & guaste plus tost la couleur.
[f.60r]
Noir sur Veau ou Mouton, qui est le noir des tanneurs, qui se doibt coucher sur la l’eau auant que d’employer le cuir, le passant par dessus auec vne brosse, ou torchon, y donnant deux couches, quis tout aussi tost fault employer le cuir, & quand il est sec y donner vne couche d’encre, & quant fault cracher sur le liure, & puis y mettre fort peu d’huile d’oliue auec le bout du doigt, & la bien estendre. Ce noir est fort beau.
Rp Vieux fer, ou limaille de fer tant que voudrés, mettés dans vn pot & versés dessus de la biere forte, quoy que la petite serue aussi. Laissés tremper tousjours & quand vous vous en voudrés seruir, passés la Liqueur cauec vne brosse par dessus le cuir sur le grain, trois ou quatre fois, si la liqueur est bonne deux sufbront. Le cuir deuient gris de souris, qui noircira extremement, en passant l’encre par dessus comme dict est.
L’antimone mis sur la tranche (comme le B & Le bleu faict auec L’eau seconde bleüe & Ia Croye) puis bruny donne vne belle couleur comme de plomb. Le 4. le fera aussj. L’orpiment sur branche empesche les tignes qui deuorent les liures.
Le Verd se faict auec L’indico & L’orpiment, bon contre les tignes.]4
Quand vostre mixtion est fraische, pour faire qu’elle noircisse promptement adjoustés y vn peu de coupperose. Geste liqueur penetre promptement, & est incontinent imbeue par le cuir.
Le noir de fumée estant bruslé ne put point, s’applique auec eau de colle de Hollande, ou de poisson. Le noir de Paris est meilleur que celuy de flandres.
Le noir de soye apres que Ia soye est teinte est fort excellent pour noircir le cuir & relier les luires.
Le noir d'yuoire a fort peu de corps & fault voir si on s’en pourra accommoder.
Le bon sur la tranche, resiste aussï aux tignes estant eomposede V+ & & O+
Le Myre
Teincture de L’eaux à couurir liures. En Jaune. Rp Radicis Curoumae ξiiij, contundantur optime & decoq. in 'Hiiij Aqua ad medias, fiant colatura.Immergatur corium. Vel color inducatur penicillo. Pellis tarnen prius abluatur aqua aluminis.
Pour le Rouge. Prenés du Bresil & le faittes bouillir, mettés dessus vostre l’eau, qui est esté lauée premierement dans eau d’alum.
[f.60v]
Pour oster taches d’Encre & de Grotte dessus le Papier.
Les taches en ofcriture nouuelles s’en vont plus test que les vieilles.
Passés pardessus auec vne plume de l’eau forte la ,.nmeilleure que pourrés trouuer, & la laissés dessus le papier vont plus tost que vne bonne espace de temps, comme vne quart d’heure ou demie heure,(vous pourrés faire l’experience sur vne morceau de papier à part) apres jettés vostre liure ou papier dans vn bassin plein d’eau commune, & laissés tremper jusques au lendemain.Estendés le apres l’auoir bien exprimé dans la presse, entre deux ais & laissés seicher sur vne corde, puis laués auec l’eau de colle & d’alum & seichés derechef.
Quand vne liure est mouillé ou taché, desfaittes le, ostér diligemment les fils & par cahiers jettés le dans de Feau bien nette, laquelle changerés deux ou trois fois, selon la grandeur & aultres qualites de la tache. La premiere eau sortira fort sale. Rassemblés vos cahiers apres qu’ils auront trempe vne ou deux fours, pressés l’eau dans la presse, estendés, seichés. Laués auec la colle & l’Aluin & seichés sur la corde.
Jaune pour cuir & parchemin.
Prenés vrine d’vn homme beuuant vin, mettés la sur le feu dans vn vaisseau d’estain ou de cuiure, laissés luy prendre 4 ou 5 bouillons, ayés saffran tresbon, que seicherés bien sans le brusler, mettés le en poudre fort subtile, & vostre urine ayant pris les bouillons susdicts, mettés y vostre saffran, plus ou moins selon sa bonté. Paites prendre vne petit bouillon seulement, ainsi vous en serués. Estant chaud il penetre mieux, mais il ne laisse pas de bien faire estant appliqué froid, auec vne esponge douce qui ne doit seruir qu’a cela, laquelle estend la couleur beaucoup plus esgallement que le pinceau.]_2
Ceste couleur se met sur le parchemin & velin des deux costés tant sur la chair que sur la fleur, sur le cuir, se doit mettre sur la fleur tant seulement, & pour le faire lustre, il faut passer vu vernix simplement de blano d’oeuf, apres que la couleur sera seichée. Le cuir qui en toutes autres couleurs a besoing' de passer par l’alum, n’en a que faire en celle ci. Le saffran quand il est bon, se dissoult quasi tout, estant subtilement puluérisé, & ne resbe que peu de féces.
[f.61r]
Pour reblanchir le papier de liures imprimés, en tailles doulces, estantsale.
L’eau soit tiede
Mettes le treinper eu eau ou on a bouilly de la morüe, l’espace d’vne heure, retirés doulcement: Ayés lexine faittes de cendres grauelées telle que s’ensuit.
Mr. Marc Anthony
NB.
Rp Cendres grauelées Hj, dittes potashes, mettés dessus quatre quartes de Londres d’eau de pluye ou de riuiere. Passés vostre papier par ceste lexine (i. vne partie d’icelle) incontinent que vous le tires de L’eau de morüe a laquelle la lexine est contraire, Pune estant collante, Faultre detorsiue. Le fault passer habilement & si vostre papier n’est pas si blanc que vous desires, estendés le sur l’herbe ou sur la paille, Parrousant de laditte lexine, à mesure qu’il seiche, comme on faict le linge. Vostre papier ayant acquis la blancheur que vous desires, laisses le treinper demy jour dans de l’eau de plujre pour oster le sei de la lexine. Laisses seicher, & le passés par eau de colle qui luy donnera son lustre, & l’empeschera de boire.
Pour mettre Escripteaus de papier qui ne se sallissent n’y ne s’effacent.
Le Myre
Escriués sur vostre papier & l’escripture estant seiche passés le papier fort legerement dans de la cire fort blanche fondue. Ce papier ne laisse pas de se bien attacher auec la colle. Mais pour mieux faire je voudrois coller deux papiers ensemble auec quelque colle lort legere & fort claire, escrire dessus les Escripteaus, passer la cire par-dessus puis desjoindre les papiers auec de L’eau, lesquels estant seiches se pourront facilement coller.
ℳ.
Mon aduis est qu’un bon vernix vault mieux que tout cela.
Pour coller ces Escripteaus en Allemagne ils vsent d’one mixtion faicte de Therebentine gij, poix resine & cire an. j, & de ce ils collent les billets.
Pour effacer l’escripture du velin ou parchemin. Paittes treinper dans vrine chaude 5 ou 6 heures, puis lauès dans eau de riuiere.
fecj.
L’huyle de tartre & le jus de Limon, la lexine, le sauon mol, le faict aussy.
[f.61v]
Cynabre coulant pour Escrire.~
Fecj.
Broyés premierement vostre auec vrine sur le marbre ou escaille, & le laisses seicher, assemblés auec la corne & rebroyes auec vrine (on croit que la plus vieille) est la meilleure: mais j’ay pris de la miemie recente seichés & faites comme dessus, jusques à six fois. Seichés & reduisés en poudre impalpable que mettrés dans vne pot de terre verny de blanc, ou du verre, ou pourcelaine, & le delayeres auec eau rose dans quoy vous aurés dissoult assés bonne quantité de Gomme Arabique fort claire, blanche & transparante: adjoustés a cela de la Myrrhe trespure, dissoulte en la mesme eau, à part, & meslée bien: fort peu de myrrhe suffit, comme la grossem d’vne petite febue ordinaire, ou d’vne gros pois, pour accommoder vne once de Cynabre. L’Asa foetida faict le mesme & fort bien mais elle est fort puante.
Atramentum optimum facile.
Hoc atramento ista scripta sunt.
Rp Aloe vetustate jam acidae pintas Londinenses duas, Aquae palustris spisae pintas tres, misceantur, ponantur in ollam fictilem victreatam, adde Gallarum nigrarum Alepinarum, crassiuscule tritare ξviij. Fs infusio ad solem vel leuem calorem per triduum, mox fiat decoctis lenta ad pintae-vneius, i: quintae partis consumptionem, saepe agitando spatulâ quernâ. Adde Vitriolj viridis Ungaricj ξiiij. Agita, remotis ab igne adde Guinrnj Arabicj seorsum dissolutj in Alurnine aut & colati per lin- teum ξiiij. Salis marinj ξss. Ms. et colaturam residuae loco frigido.
Potest fieri atramentum secundarium optimum, si magmati affundatur tantundem liquoris vtriusque. Infunde per aliquot dies, coque vt supra. Adde Petriolum & Gummj.
[f.62r]
Rosette Excellente.
Bouillés ξiij de tresbon Bresil fort rouge & obscur (Parnambouec) & vne once d’alum dans vne quarte de fort bon vinaigre de Vin rouge, jusques à la consomption de la moitié. Coulés & adjoustés demie once de Gomme Arabique fort belle & fort nette qui faict vn beau columbin. Vne once de Gomme faict plus obscur. II la fault adjouster sur la fin de la coction. Coulés vostre rosette. Elle se guarde plusieurs années bonne & ne s’y faict nulle precipitation.
Ne s’bumecta pas & l’air.
Pour la rendre plus obscures jettés dedans des coquilles d’huistre ou aultres conches ou coquilles de mer, comme celles de St. Michel il se faict vne ebullition par le vinaigre agissant dessus, & la liqueure s’obscurcit. Encor plus & elle luit & se seiche, si vous y adjoustés vne peu de Myrrhe destrempée auec vinaigre. Comme il appert par ces lignes escrittes auec ceste liqueur, auec les additions ]
Potest abbreuiari opus per extemporaneam ebullitionem: sed Infusio longa est melior.
Praeparaui per lentam ebullitionem horae dimidae addidi Ꚛ & gummj puluerat. Exposuj solj. Intra diem perfecj. Optimum. Sic fac. Coquantur Gallae in frustula majuscula fractae. Seorsim dissoluantur Gummj, Ꚛ & O. Fiat colatura, admiscenda decooto. Sinatur totum siraul. Quo antiquius, eo melius.)
[f.62v]
[blanco]
[f.63r]
Miniatura.
Pour Enluminer sur Velin bien preparé & fort lisse, il fault premierement donner vne legere couche de blanc auec Iohthycolle & puis fault peindre dessus. Ceste couche empesche que les couleurs ne se separent point, & adherent mieulx.
Conservation. M. Blondel.
Ayés du veslim faict de la l’eau d’un abortif, ou mort dans la ventre de la mere, encor que ceste l’eau soit fort deliée rendés la transparente en la rasclant le plus que vous pourrés auec du AV rompu nouuellement, qui tranche comme vn rasoir, de sorte que vostre membrane soit aussi diaphane que du verre Chrystallin de Venise.
Enquerés vous des parcheminiers de ce que peult faire la ou l’O ou touts deux ensemble pour produire vne parfaitte transparence.
Item auec quoy & continent ils rendent le parchemin & les couroyeurs les euirs si parfaittement blancs.
Pour appliquer le medium diaphane ayes vne table ou pierre de Marbre blanc, Alabastre ou porphyre ou aultre chose fort lisse, qui ne teigne point, comme faict le cuiure, qui verdit la membrane. Vne plaque d’argent asses espaisse sera fort bonne. Frottés vostre table legerement auec quellque graisse, comme pomade, & couchés incontinent dessus fort habilement vostre membrane l’estendant egualeinent & vneiment, de sorte que elle ne face nulles rides, mettés vne beau papier dessus, & lé chargés bien vneiment auec vne marbre ou planche pesante & fort lisse.
Laissés bien seicher.
Dissolués cependant de l’Ichtyocolle tres blanche dans l’eau tres claire, Rose si vous
[f.63v]
voulés, & quand Ia membrane est bien seiche passé pardessus auec vn pinceau la colle congelée, & ce partout, puis incontinent en vn seul tour de main couchés dessus vostre piece d’enlumineure, adiusant si besoing est d’exprimer l’air qui se pourroit estre arresté entre la peincture & la membrane, en mettant vne papier mollet dessus & frottant auec vne lissoir d’yuoire ou de verre, ou auec vn pleyoir de libraire, des mesmes estoffes. Dessus vostre piece ainsj couchée mettrés vn papier, & pardessus vne piece de fin drap bien mollet & egual, ou du veslin, ou blanchet, ou chamois, ou buffle, l’eau de daim ou aultre du coste de la chair, ou d’apprestage ordinaire, ou chamoissée: du marroquin d’Espagne ou de Leuant. Quoy que soit qui soit mol, moüelleux soupple & egual. Et puis mettés tout soubs vne presse qui se serre par le milieu auec vne seule Vis, comme celles ou on presse de linge. Laissés bien seicher vn ou deux jours, & ayant enleué vostre piece bien adjustée de dessus.
le marbre, porphyre ou plaque de verre, émportés la graisse ou pomade auec de la miette de pain, apres quoy s’il reste quelque aspeicte sur la superficie de la membrane, en la lechant auec la langue tout s’applanira en perfection.
Les intermezes diaphanes.
Le parchemin rasclé & attenué à extremité de Veau Icy mort nay. Abortif. Voyés de Oheureau, l’Allantoide vaccine, ter Voyés des aultres animaux, les Pericardes, les Peritoines d’vne cochon fort dextrement separés des muscles. Les menus boyaulx des saulcisses. Les vessies des plus jeunes animaulx, Aigneaulx, chochons &c. Les Tascleures des cornes de boeuf pianches
J’ay dessus ils fault & voir trauailles parcheminiers.
D’un cochon
[f.64r]
desquelles teintes on rouge, en Jaune &c. on faict des fleurs.
Auex le vernix Magistral.
Il faut que les ingredients du vernix soyent d’eslite, les plus purs & blanc qu’il se pourra.
Modus. Appliqués vostre membrane sur le marbre frotté auec pommade comme dessus, l’estendant fort egualement, sur icelle bien seiche couchés auec vne pinceau fort mol vostre vernix vn peu chauffé dans vne pourcelaine ou couiller d’argent. Laissés seicher à loysir, couurant de quelque couuercle de boeste de peur de la poussiere. Sur le vernix bien sec passés du suc d’ail ou d’oignon, laissés seichér. Puis couchés vostre Ichthyocolle egualement qui soit de moyenne consistence. Et. immediatement couchés dessus le pourtraict, & auec les ceremonies & additions cottées cydessus mettés en presse par quelques jours. Le tout tressec soit leué. Et la pommade nettoyée auec miete aulcunement rassis, bien blanc & vney sans çon
Ainsi le dehors de vostre membrane sera matte, neantmoings fort diaphane.
Egualés en lechant comme dessus.
ℳ Aultrement il n’importe pas beaucoup si le vernix reluit estant mis par dehors, pourueu que la piece soit egualement, sans aulcune boursouffleui’e, agglutinée a la membrane auec l’Ichthyocolle.
Pour escrire ou dover sur labeur a huyle auec eaue gommée.
Couchés sur la peinture a huile suc d’oignon ou d’ail, ou fiel de Carpe laissés seicher, puis peignés auec or moulu, ou escriués auec encre: estant sec passés le vernix pardessus.
[f.64v]
NB
a noter que le vernix .... qu’il soit
couché sur les .... sur l’enlumineure, & destrempe les obscurcit grandement ou les enfonce, voyla pourquoy vous pourrés attacher les membranes auec le vernix seul sans Ichthyocolle, sur armoires ou autres telles choses. Mais sur pourtraicts ou paisages il fault necessairement la colle comme cy dessus.
[f.65r]
Azuro in altro modo. Gap. 8.
Piglia talco sfogliato et una pignata noua, et fa in essa pignato un strato di talco et uno di poluere di sal l’armoniaco, l’altro di poluere di uerderamo, impiendo la pignata a strato sopra strato, dipoi copri benissimo detta pignata con luto di sapienza, et sotterrala nello letame caldo con calcinia uiua intorno, et lasciala per uenti giorni, poi cauala et hauerai azuro bellissimo.
Almedemo.
Piglia vneo vaso uitriato nouo, et poni dentro oncie due di sal armoniaco et inettiui oncie-ij di uerderamo ben spoluerizato ogni cosa, et mettiui sopra tanto aceto quanto ti pare sia a bastanza, dippoi habbi vna lama di argento finissimo quadrata sottile, la quale lama habbia vn bucco in mezzo, talmente che stando attacata per vn filo d’ottone sopra lo aceto, etiam sopra quattro dita, dippoi habbi un’altra pentola che sigilli quella, et lutala benissime che non respiri, et fu un buco in detta pentola disopra che gli possi mettere, quel filo vt supra, poi metti detti uasi in lettame con calcina uiua intorno, et in capo di quindici giorni aprirai dette pentole, & trouarai la detta lama coperta di azuro benissimo, il qual leuarai con diligenza grandissima, et dipoi retorna a coprire detti uasi, liquali in capo di otto giorni tornarai a fare il rnedemo, et quando manoara lo aceto ne metterai dell’altro et uederai di questo bellissimo secreto è prouato.
Azurro altrimenti. Gap. 10.
Piglia solimato on. iiij solfo, uerderame on. una, sal
armoniaco on. ij, pesta sottilmente ogni cosa, et poni in
boccia a sublimar al fuoco, some si fa il cenaprio, et
quando uederai uscire il fumo azuro, all’ hora sara fatto,
pero leuato dal fuoco.
A far purpurina.
Piglia sal armoniaco on. j, solfaro uiuo, che sia molto netto onz. j et meza, argento uiuo onz. i, stagno onz. i, et habbi una
[f.65v]
bozza di uetro, che sia tanto grande quanto, che possa uenire la quantita che li uorai metter, e maggior, et habbi creta sbattuta con cimadura, et incorporata, et posta interno alla bozza, et ponila al sole, et lasciala seccare, et in questo mezo piglia il sal, et tritalo bene cosi solo, et il simile farai del solfaro; poi incorpora bene l’uno insieme con l’altro, poi metti quello argento in una soudella di legno noua ben netta da grasso, et il stagno metti a scolare al fuoco, et scolato mescolalo con lo argento in quella scudella di legno noua, et incorpora tutte queste cose insieme in la bozza, et mettila a fuoco de carboni, et dali fuoco comune, et che non sia piu vna uolta che l’altra, et guarda il furno che esce fuora della bozza, che sia sempre a un modo, perche se fosse magior piu vna uolta de l’altra non facia cosa buona, et lasciala al fuoco per spatio di hore sei, et sera fatta &c.
A far porporina. Gap. 40.
Piglia sal armoniaco, stagno, solfaro, argento uiuo an. ξij, il solfaro uole esser di quello, che non è in canna. Piglia una bozza, che habbia il collo curto, et larga, et eche sia luttata la metà, et non piu, et la materia, che li va dentro, sia vil puoco meno di meza la boccia, macinerai le cose, che sono da macinare, in un mortaio di pietra, et sopra il tutto, non sia macinato ne in ferro, ne in altro metallo, et macinate che saranno jncorporato bene sottilmente insieme, et ponile al fuoco de carboni piccolo, per duo hore, et poi per cinque hore, dagli fuoco piu grande, et forte, et habbi in mano un legnetto sottile, da mettere alcuna uolta in lo collo della bozza, perche il collo si chiuderia, e non potria uscire il fumo fuora, per laqual cosa, haueria matteria di rompersi la bozza chiudendosi lo collo, e quando per spatio di hore vjj tu uedi, che non fa troppo fumo, e che uedrai esser uenuto in collo, a modo materia d’oro, leuala dal fuoeo et lasciala star tanto, che si raffredi, et poi rompila, et hauerai colore bello d’oro.
A Ponere stagno. che parera argento. Gap. 41.
Piglia gesso, et ingessarai quello che uorrai che para inargento, et dalli di colla, doppo questo lo ingesarai con gesso
[f.66r]
Bolognese, et poi di gesso da oro, poi rasoialo, che sia ben polito, et piglia della colla de carta, che non sia troppo forte, ne troppo dolce, e bagna lo gesso, e similmente lo stagno bianco, et mettilo in opera, et distendilo molto bene et se leuasse delle uesiche, pungile per vn ago distendilo molto bene, et lasoialo tanto che sia quasi secco, et poi piglia della cenere et sedacciala, che sia ben netta, et macinala con lacqua sopra la pietra tanto che sia ben sottile, et poi falla liquida, a modo di un colore, et piglia una pezza, et bagno tutto quello staguo, et fregalo ottima- mente, tanto che piglia il lustro, et poi lascia impascire, et poi piglia una pezza et forbirai quella cenere, che lo stagno resti ben netto, poi habbi una pietti’a da brunire, et bruniscelo leggiermente, et quando non ti paresse bello alla prima fregalo la seconda uolta con la cenere, come e detto disopra et haurai cosa bella e perfetta.
A far Vernice liquida. Gap. 39.
Rp Hj he gomma di Vernice (Sandaracha i. gummi Juniperj) & Hiiij d’oglio di Linosa, fa bollire, ponendo al fuoco. Et piglia vn altro vaso, & poni ξiij d’oglio à poco à poco, & sempre mescola con vna spatula, & sempre farai bollire l’oglio, in fino che sia tutto in vernice & sempre farai fuoco buono alla detta vernice, & se vorraj sapere quando sara cotta, metti della detta vernice vn poco sopra vno eortell, & se remanera visciosa, & vn poco dura, sara cotta, & subito leua detta vernice dal fuoco, & cola in vn caneuaccio bagnata in acqua
A far vernice liquida et gentile.
Piglia Hiij di Oglio di linosa, & Hj di Ambro giallo, & oncie sei di puluere di quadrello, poi fa vn fornelletto che habbia due bocche, & ogni bocca habbia il suo mantesetto (follem) che soppia come apparera di sotto, & il fuoco sia di carbonj, & vuole essere gran fuoco, & habbj vn pertuso, doue stia la pignatto che sia vitriata, & ben turata circa il buso del fornello, auió il fuoco non venghi alla pignata, imperoche arde volontiere. Et metti il tuo Ambro nella detta pignata, & lùna parte dell’oglio predetto, & tanto solo che sia a pena coperto, & cossi con quelli mantesi soffia, & fali gran fuoco, infino che l’Ambro si disfa. Et peroche e gran pericolo di fuoco, habbi apparecchiato
[f.66v]
vn tagliero, el quale sia coperto di panno bagnato, & quando vi saltasse il fuoco, coprilo con quel tagliero.
Ma prima cuoceraj l’oglio che ti auanza in vna pignatta su quel medemo modo, & falli lento fuoco de carbonj, & guarda non vada di sopra, & fa che scemi quasi il terzo; & questo serba; & come ho detto, disfatto che sia l’Ambro con quel poco d’oglio primo, gettali dentro questo altro oglio che hai fatto bollire, & mescola sempre per spatio di dui Miserere, per ben incorporarlo; dipoi piglialo leuendolo dal fuoco, & gettali dentro la puluere sopradetta del quadrello, & mescola bene alquanto, dipoi coprilo, & lascialo alquanto riposare. Et sara fatto.
Azurro Altrimenti.
Piglia una pentola inuitriata e falla mezza di calce uiua, et empila d’aceto buono e sopra metti indico a discretione, poi copri e luta bene, per quindici giorni, per un mense, in letame, poi caua in terà .... azurro basso.
A far azurro. Gap. 52.
Piglia tanto sale armoniaco quant-o mezza castagna, & dissoluilo in tanta acqua come e la mesura di due dita in un bicchiere, poi piglia de uitriolo romano, calcina uiua lib. j. s. ben settacciata insieme, poi abbeuerala insieme con la detta acqua in due di, e due notti, è sera perfittissimo.
colorire le turchine. Cap. 53.
Piglia azurro oltremarino, e mettilo in. aoqua forte, e lassalo per un di naturale, poi fatta eccoporare tanto che te ne resti coine mostardo, o piii secca vn poco, e con queste frega la turchina, e nettala, & trouera piu bei colore che prima.
Altrimenti.
Maneggia per bocca la turchina per un hora, poi sciugala, poi mettila in acqua forte fatta di uitriolo e di uerdirame ana, e la detta acqua sia senza gli spiriti, e menti dentro detta turchina e lassala stare quanto para che sia colorita, poi asciugala, e mettila in aceto destillato per un altro poco, poi ponila in acqua fresca.
[f.67r]
Vernice bella e fina como oro. Cap. 62.
Piglio olio de linosa, aloe citrino, rasa di pino ana s. e. cuocila cosi, metti Polio in una caldaia netta, e lassa al fuoco fin che comminci a bollire, leualo dal fuoco, e mettigli dentro la rasa de pino et ritorna la caldaia al fuoco, fin che uorra comminciar a bollire, e tira la dal foco mescolandola sempre con vn spatola, & con un legno, et se la schiuma, crescesse iuor di modo, accio non uadi di sopra, piglia una mastella netta, et mettigli dentro la caldaia, accio non si sparga la schiuma, sicoylia, e ponila nella detta caldaia, e falli fuoco fin a tanto qhe ritorni a bollire, e superar il bollire, e quando uedrai che sara disfatta la resina allhora mettigli l’aloe hepatica ben puluerizato sempre mescolando con la spatola, ritornando di nuouo la caldaia al fuoco. Ma nota che gli daghi sempre fuoco lento e dolce, e quando sara fatta la crosta dagli il fuoco piu gagliardo non mescolandogli piu con la spatola, e lassa un poco riposare e fara la crosta con la spatola mescolando sempre con la spatola, e lassa encora riposare per un’altra hora, fin che sindurcisca bene, e facci la crosta. E nota che a uolta che la sia ben cotta bisogna che la stia al foco per sei, o per Otto hore, secondo il fuoco. Il segno suo quando che la serà cotta, e che la stia bene, sara a questo che la detta uernice sara ben colorita, e di questa cosi calda poni sopra il stagno, e uederai bellissimo effeto.
Azurro bello.
Testicoli di quaglie ξiiij, olio di bensui, di scorace sambucino an ξij, formiche maggiori con le ali ξiij, maschio ambra dileccante ξij, mistica ogni cosa insieme, et adopra al bisogno.
Azurro perfetto.
Sal armoniaco parte una, uerderame parte due, mescola con un poco di biacca, ma prima le due cose siano insieme puluerizate, poi s’impasti ogni cosa insieme con olio di tartaro, e pongasi in formo di pane, e poi che sara cotto il pane quel sara fino e perfetto.
Asurro oltremarino. Cap. 66.
Mercurio sollimato parte quattro puluerizato, sal armoniaco parte due, solfo uiuo parte una, pulueriza ogni cosa molto bene, e la poluere metti in uaso di uettro impastando
[f.67v]
di luto sapientia, e metti a fuoco lento, et quando uedrai usoire une fumo biauio non gli far piu fuoco, e quando il ua di uetro sarà freddo rompilo, e trouerai lazurro buono e perfetto ad ogni opera.
[f.68r]
The maner of drawing azure vltramarine out of Lapis Lazuli.
Choose the best Lapis Lazuli, of the blewest color with sparkes of gold color in it, which you may try by moistining it with spittle and rubbing it with a wollen cloth; for then, if it be good, it will show a faire bright violet color. Or otherwise, you may keepe it glowing red hote upon coales for an houre together, blowing the fire with bellowes. Then take it, being thus red hote from the fire, When il is cold, if it be brittle, and with an easie rubbing betwixt your fingers will go to powder, as if it were earth, it is naught, and will not prove well in the working to make azure of it. But if it continue hard and keepe the color of azure it is good.
Take then this stone, the weight of a pound, and breaking it into pieces as big as filberds or hasell nuts put it into a melting pot, and keep it red hote in a strong fire for an houre together; then quench it in white viniger distilled, but distilled viniger is better, fire it and quench it thus seven times that it may be perfectlie calcined or burnt, and may be the better beaten to powder. Then powring the viniger from it let it drie of it selfe. Then beate it in a morter, and with the water hereafter described, grinde it very well for an houre together. Then taking it from the stone whereon you did grind it, put it into a brode flate vessell of glasse, and let it drie in the shadow, that the sun do not hurt the color. Then make it into powder, and tie it up close in a linnen cloth, and keepe it until you have prepared the paste or plaster and the Lee, which must draw out the azure.
[f.68v]
But first I will describe the water before mentioned, which serveth to make the powder finer, and clenseth it.
Take cleere spring water filtered Hij or pintes, and of white honie 2 ounc and sett them upon an easie fire, and taking of all the scumme as it riseth, lett it coole. Then take sanguis draconis, the quantitie of a nutmegge, ground verie fine with a little of the water, and mixe it with rest of the water. Then straine it through a cleane linnen cloth into a glasse vessell: so that the water be not altogether without color nor yet too red, but tending toward a peacocke color (the' color of a peacockes fether) that the azure may take from it some violet colour; with this water grind etc., as is before said.
The past or plaster is made of rosen of the white pine, (or rather white rosen of the pine) pix graeca or Colophonie, Masticke, Linseed oyle, Terpentine, and wax, of each two ounces. First with a gentle fire melt the Terpentine in a pott, then put to it by little and little the pine rosen, and afterward the Colophonfie, then the masticke putting all in at three times, and after that the wax being cutt small, stirre these things together with a sclice of wood, till they be well mixed, and lastlie put in the Linseed oyle, stirring it continuallie untill it be perfectlie boyled, which will be done in a quarter of an houre or little more. In which time you shall heare it make a noise of boyling. To trie whether it be boiled enough, drop a drop of it with your sclice of wood into cold water and if it continue firme together, and
[f.69r]
spread not abroad, neither sticke to your fingers when you handle it, it is a signe it is sufficientlie boiled. Then take it from the fire, and let it stand whilst you may say two Pater nosters. By and by when it is not verrie hot, strain it throug a hempen clothe straining and pressing it with two round stickes of boxe, halfe a yard long each of them, and of the thiekenes of a finger, into a leaded earthen vessell containing a good quantitie of cold water. Before it grow hard, and when it is but so moderatalie hote that you may handle it, take it out of the water, and worke it with your hands anointed with Linseed oyle, untill you have left no water in it, then let it coole; and it is made.
Another Plaster. Take of cleere Terpentine foure ounces, Pine rosen six ounces, of Pix Graeca or Colophonie six ounces, Mastiek, new wax of each three ounces, oil of bitter almonds or linseed oyle washed seven times, one ounce or an ounce and a halfe. In the rest do as is before said.
The drawing out of the colour. Out the plaster into little pieces and melt it in an earthen pot with a gentle fire of embers, and that it burnes not, put in a little linseed oyle to the quantitie of an ounce, or so much as is sufficient for a sallet. When the plaster is melted, stirre it with a sclice of wood anointed with Linseed oyle, or oyle of bitter almonds, and by little and little at a time put in the powder of Lapis Lazuli, and stirre in together. Others put the melted plaster upon the powder. Then taking it from the fire let it coole a little, that you may handle it.
[f.69v]
Then worke it with your hands anointed with oyle, A two houres together that the powder of the Lap. Laz. may well incorporate. Then make it into balls and put them into cleere cold water, and let them stand 8 or 10 days, the longer it stands, the purer will the azure be.
When you will draw out the Azure, worke these balles with your hands in warme water, untill the Azure come out. When the Azure will not come out with water, or when you can gett no more out, put the water into another vessell, and put to the plaster with the Lap. Laz. in it a warme lie made of the ashes of vine branches and water, as the maner is making this lie sharper or milder as you see cause. When a moderate quantity of the azure is come into the water or lie, pour it out and keepe that from the best azure. Then put to the plaster new lie, and worke it as before, and draw out the second sort of azure and so with the lie being changed, the third sort.]0
These azures are drawne out in 8 houres space, which must be suffred to stand and settle to the bottome of the lie twelue hours. Then poure out the lie; and sprinkle upon each of these azures some of the gall of an oxe, and worke it well with your hands, to clense it from the Plaster, and from all filth. Then wash it with lie and drie it in a shadie place, then sprinkle it with fine aqua vitae, wherein hath been steeped
[f.70r]
a litle of Brasilwood, and let it drie of it selfe, which will be done it three dayes. Keepe each sorte of these azures by it selfe in a bag of kides lether. The first is best, and for the most parte comes out in the quantity of foure or fiue ounces. The second three ounces, not so good. The third in the quantitie of about 3 ounces, worst of all.
A more compendious way of making Azure.
Grind the stone verie fine, and put to it the spirit of viniger twice distilled so much as will stand at the least 4 fingers aboue the powder of the stone, in a glasse vessell. sett the vessell upon warme ashes, untill the viniger have sufficientlie drawne out the azure colour; and let it vapour away upon hote ashes; or distill it of. You shall find remaining a most beautiful Sapphyr colour. This is the first.
Upon the powder of the Lap. Laz. remaining put new distilled viniger and let it stand long upon warme ashes, till it be coloured, then vapour or distill, as before. and so the third time.
Artificiall Azures.
Take sal armoniack iij ounces, verdigrese vj ounces. Beate them seuerallie to powder, then grinde them together with oyle of Tarter and let them stand some dayes. Afterwards put them into a glasse luted and hot it in an oven, out of the which the bread is newlie drawne till it be drie and so it will be azure.
[f.70v]
Others grind the aforsaid materialls with oyle of Tartar, till it be like a pudding or pultis, and putting it into a glasse, sett it in hott horse dung fiue days, at the end of which time it will be verie faire azure.
Another verrie faire one.
Take one pound of the strongest distilled viniger, and dissolue in it two ounces of sal Armoniack. Then in the same viniger dissolue a pound of the Lime which is made of Egges Shells burnt verrie white, and one ounce of the fillings of brasse. This mixture they put into a brasse vessell hauing a couer of brasse, so close that it may haue no vent, this set in hot horse dung for a month proueth excellent azure.
Azure made of Quicksilver.
Take of Vitriol made red hot with the fire one part, Sulphur vive or Brimstone never melted two parts. Quickesilver three parts. These things being beaten to powder mingle together, and putting them in a bodie of glasse close stopped set in horse dung 40 dayes, and it will be verrie beautifull azure.
Another experimented to be excellent good and to abide the fire.
Take 2 ounces of quickesilver, three ounces of Brimstone, sal armoniack an eight part; others put foure parts, mingle all with comon water, being ground verie fine. Put this composition into a body of glasse, and sett it upon a gentle fire for 3 or 4 houres.
[f.71r]
And so keepe the fire diligentlie in this temper untill there come out of the mouth of the glasse a blew smoke, which when you see take the glasse from the fire. And when it is cold breake the glasse, and you shall find perfect azure.
Another.
Take Mercurie Sublimate 3 ounces, floures of Brimstone 1 ounce, sal armoniack a 8 part grinde all these to powder and sublime them in a glasse vessell till you see the blew vappour.
Azur made of Silver.
Some take sal armoniack in powder, and strow it in the bottome of an earthen vessell and upon it a row of silver thin plated, then sal armoniac: and interchange ablie and closing the vessell burie it in hott horse dung 40 dayes. Others dissolue in the sharpest viniger equall port ion of sal comune, sal arm. and roche allum, with this viniger they moysten the plates of silver, and putting them in a cleene earthen pot do burie them in horse dung or pressed grapes for 10 dayes; and so it becomes azure. Others dissolue six ounces of sal armoniac in six pounds of the strongest viniger, and putting this viniger in a pot, they hang over it the plates of silver to the weight of two ounces, so as onely the vappour of the viniger, and not the viniger it selfe may touche the plates, then clossing the vessell exactlie they burie it in warme horse dung 10 dayes. At the end of which time the plates with the salt and all are turned into very faire azure, which abides the fire and all other trialls.
[f.71v]
A shorter way to draw the Azure ultramarine out of Lapis Lazuli.
Take a pound of the stone ground verrie fine with cleere water upon a porphir and put it upon a brode glasse to drie in the shade, and if it grow into a lump when it is drie make it againe into powder. Then haue in redienes pix Graeca or Colophonie three ounces, pine rosen foure ounces, mastiek three ounces, franekinsense three ounces, sallet oile two ounces, put the oyle in a leadet pot and set it upon the fire when it is well heated, put to it the rosen, and then the pitch and franckinsense and last of all the masticke, and let it boile a litle. Then in another leaded pot put the drie powder of the stone, and upon it poure the aforsaid plaster by litle and litle mixing it well and stirring it with a sclice of wood. Then let this mixture stand a day, And when you will draw out the colour, poure upon the plaster seething water and stirre the matter well together. When the water begins to be cold put it out, and put new hott water in place of it. And do this so oft till all the colour be come forth. Keepe the waters seuerallie and the colours taken from them. If the colour be growne foule, poure water of tartar upon the colour, so much as will cover it let it stand a day and afterward wash it away with cleere water.
Prepare the stone thus. Breake it
[f.72r]
peices and burne it in a melting pot then wash it with viniger, and keepe the best part of it which resisteth fire.
[f.72v]
Mon experiment sur la preparation du vernix d’ambre faict le 16 Juillet 1631.
I’ay pris ξxxj poids de marc de rogneures, et petits morceaux d’ambre promiseuement meslé sans l’auoir autrement trié, & icelui tout entier (qui pourtant seroit meilleur subtilement puluerisé) j’ay mis dans vn grand pot bas & large de terre vernissée, luy donnant feu ouuert pardessus assés bon dés le commencement, et tousiours augmentant peu à peu (car ceste matiere veut vn feu assés violent) jusques à tant que l’ambre premierement eschauffé ait commencé à s’humecter, puis à se fondre allant tousiours en noircissant jusques à parfaicte fusion en consistence de resinée fort liquide; i’ay remué continuellement au commencement auec vne spatule de fer, pour faire plus promptement & plus esgallement eschauffer toute la matiere, apres i’ay couuert le vaisseau d’une feuille de papier, et d’une lame de fer, ne remuant sinon de fois à autre, plus pour voir le progrés de la fusion, que pour necessité qu’il y ait de tousiours remuer. Le feu doit estre bon, mais non pas si extreme que la matiere exoude, & passe par dessus le vaisseau. II s’esleue des fumées blanches & des esprits fort penetrants auec quantité de sei volatile blanc de soy, mais qui meslé auec l’huile est noir. Qui voudroit pourroit mettre vne chappe d’alembic fort ample sur le pot, & ainsi pourroit auoir & l’huile & ledict sei volatile, lequel sei est doux premierement au goust, puis aigre & fort penetrant. Apres que la plus grand part des fumées est exhalée, la matiere se rend liquide comme poix fondue, fort noire brune, & ne se trouue quand l’ambre est puluerisé sans autre meslange nuls grumeaux au fonds. En ceste operation i’ay employé pres de 3. heures, & lors auec une cuillere ay jetté la matiere comme en pastelles sur vn marbre, & dans vn grand bassin d’argent; aussi tostque
[f.73r]
la matiere est froide, elle se separe d’elle mesme en craquant, & se rompt comme vn verre, estant fort friable entre les doigts.
De la sudicte quantité de ξxxj il m’en est resté enuiron ξxiiij d’vne substance fort legere, luisante, semblante à de la colophone tresobscure, qui n’a pas fort mauuaise odeur. Et ainsi est preparé l’ambre ou succinum, pour estre la base des vernix, soit de celuy de la chine, soit de celuy dont on se sert aux luts, violes, & instruments, soit pour les lambris, meubles & autres pieces de menuiserie, soit aussi pour les cuirs dorés, pour lesquels particulierement ce vernix est bon, à cause qu’estant Jaune il rehausse l’or.
Mais si corame l’on a accoustumé, on fait la couche d’argent. ou d’estain bruni en feuille, il faudra adiouster à ce vernix de l’aloe, & tant soit peu de saffran, adioustant sa teincture extraicte auec bon esprit de vin au vernix deja faict, & co a froid.
Ce vernix se doit appliquer froid, & se doit seicher au soleil, quoy qu’assés siccatif de luy mesme.
Speculation sur diuerses compositions de vernix.
[f.73v]
ℳ
vernix dorant sur argent, Estagnol, Estaing moulu &c.
Cambouja.
II y a deux sortes de Gutta Gummj ou Cambouja. L’vne est pure & fort nette, dont la Liure se vend 1640. 8 shill. L’aultre plus sale, plus rousse, & qui broyée approche de l’Aurangé, ne constant que la moitié du prix de la susditte. Et l’vne & l’aultre broyée sur la pierre auec huile de Lin se fond & se peult facilement coucher & estendre auec le doigt en frappant, comme ont acoustumé les ouuriers de cuirs dorés. La bonne faict un jaulne un peu verdastre qui ne represent pas si bien l’or, ce qu’elle fera si on y adjouste tant soit peu de lacque (la trentiesme partie, ou moings).
La plus grossiere faict beaucoup mieux & donne l’esclat de Por parfaittement toute seule.
J’en ay pris vne partie, & Pay broyée fort bien a consisteme de syrop, sur le marbre, auec mon vernix magistral fort liquide. Geste mixtion en brovant se seichoit ou au moings s’espaississoit, de sorte jue j’ay esté contraint d’y adjouster de l’huile de Therebentine. Deuant le meslange duquel ayant posé de la mixtion vn peu espaisse sur de l’argent, & l’ayant estendu en battant auec le doigt, la couleur d’or a este fort belle, mais moings claire & transparente qu’il n’eut esté de besoing. L’ayant destrempée auec huile de Therebentine, ladicte couleur s’est fort bien & egualement couchée auec vn pinceau auec la transparence necessaire, mais l’esclat estant
[f.74r]
vne peu blafard. M. Portman peintre croit que la premiere couche estant seichée, : l’on fault donner vne seconde. En quoy il fault proceder promptement & dextrement, de peur que la seconde couche n’enleue la premiere. Ce vernix ou or Couleur se seiche dans heures.
II en fault faire peu à la fois, seulement ce dont on a besoing, pour mettre presentement en oeuure, paree qu’il se seiche trop tost. Portman croit que les cuirs dorés d’Amsterdam qui sont si beaux se dorent auec ceste Gomme. II croit qu’en la cuisant dans l’huile il se dissoudra mieulx & se couchera plus egualement: Moy je croy qu’il n’en est pas besoing.
Je voudrois broyer ladicte Gomme auec huyle de Therebentine fort blanche, ou auec huyle blanche de Pege (oglio di raggia) & guarder ceste mixture dans vne conserue de verre, estant reduitte a consistence de miel. Pour m’en seruir je voudrois la destremper auec mon vernix .a5] Magistral, ou en aultre equiualent, & luy donner la consi- stence assés liquide pour pouuoir coucher auec le pinceau.
II fault trouuer quelque huyle de Noix, ou de Lin, ou de Chanure fort siccatiue, pour y en adjouster tant soit peu; comme la 32 partie.
Voyés l’huyle bruslée comme pour imprimer. Item L’huile cuitte auec os de pieds de mouton calcines, ou seuls, ou bien auec la piere ponce.
Voyés si ce ne sera pas bien faict de desgraisser l’huile auec ail, ou auec crouste de pain, ou oignon, en la bien escumant, auant que d’y mettre le feu.
Boussault. Lythargyre d’or vernix d’ambre.
[f.74v]
[blanco]
[Berger: f.75r und 76r folgen medizinische Rezepte, teils in englischer, teils in lateinischer Sprache].
[f.75v]
[blanco]
[f.76r]
[…]
[f.76v]
The true way to draw the tincture of Lapis Lazuli.
Take Lapis Lazuli which is blew and full of yellow veines what quantitie you will, breake it in frustula as bigg as a beane, in an iron morter: Then putt it in a crucible, vppon a grate fier till it bee red hoate: leaue it so halfe a quarter of an hower, then power it into an earthen pott with as much strong wine vinegar as will couer it: avoyding the fume which is venemos and is separated by this Operation: it being cold power away the vinegar and wash the stone till it smell no more of vinegar, then dry it by the fyer: this beinge done beate it very fine in an irone mortar and seaue it through a fine seaue: Then grinde it uppon a marble or other hard stone, some halfe ane hower at a time with linseed oyle, so longe till it be impalpable like an oyntment for this is the cheifest matter in the praeparation: it wer conuenient therfore to haue some poore paynter to grinde it for the profitt will quitt the charge: when it is all thuse ground take colophonie & yellow waxe ana with the lap. laz. as it weighed before it was grownd, melt these too in a cleane brass skillett, then mix with them the stone grownd as afore stirringe them well with a spatula then power this mixture as hoat as can bee into a great earthen pot full of cold water and presently it will grow as hard as a playster which worke with your handes into a balie. Then sett the pott on a soft fier till the water may be luke warme: this being done worke the mixture with your handes within the water very strongly for the space of an hower and you shall see the water become very blew: then take out the masse and shake the water well, and power it into a broad earthen dish coueringe it that not may com into it (it might be powered into the dish through a fine linen cloth). Reiterat the same mixture in another water: and so a third time, doing as before keeping them all severall for the first is the best: lett them all stand till the tinoture settle to the bottome, then decant the water and dry the powders vppon hoat imbers, and keep them severally for your use.
The Vertues of it.
It is the diamound of all colours by reason of his never fadinge perfectione.
It also comforteth the brayne, and theref is very proffitable agaynst frensies, vertigo, palpitatio cordis, melancholia and other sicknesses of the spirits.
Dosis.
The quantitie from 1 to 8 gr in som appropriat conserue or for melancholy in an extraict of aligant with iij gr of extraict of broei anglici: continuinge of it might and day for a good space approued for a speciall medicine by Angelus Sala:
[f.77r]
For making of colers redy.
For whitelede. Take your whit and grind it with a litle gumm, and when you have dun so put it in to a porindger, and when you have dun so put water to it, and stir it well together and let it satle a litle while, and pour it of the uppermost, and let it satle halfe an oure, and then pour that of also and let it satle 24 ours and then pour the watter clean from it and put it in to a Shell and temper it with gum and suger-candy, and thus doe your bys and masticot and red leade and vermilyon.
Pour la preparation & application des couleurs.
Prenés par exemple: Ocre Jaulne vne morceau broyés le auec Gomme Arabique seiche, fort finement puis y adioustés tant soit peu de Sucre candy, par exemple sil y a la grossem d’un pois d’ocre ou autre couleur inettés la grosseur d’une teste d’espingle asses grosse de Sucre candi, pour la Gomme il en fault tant que Ia couleur estant seiche ne reluise pas, ce que vous essayerés sur vne carte. Estant ainsi broyé mettés dans vne coquille fort delié & quand vous vous en voudrés seruir mouïllés le pinceau dans de l’eau claire. Le Sucre candy se met pour lier les couleurs & les empescher de sesclatter. Fai.
Pour faire blanc qui n'a pas besoing destre laué.
Take whit lede, scrape it cleane & lay it step in faire watter 2 or 3 dayes, when you haue donne soe if it is faire wheater sonne it 3 or 4 dayes, & then whash it cleane again & take it & use it as the ocre. Looke that you put no mor Gumme to it that it will not
[f.77v]
come of of the carte when you robe it.
L’ombre ne vault rien en Enluminure si elle nest bruslée. II fault quentre les autres couleurs il ny ayt point dautre couleur par ce quil les gaste.
Le blanc se couche pour fonds en toute sorte d’enluminure.
Huskins ma dict que l’infusion de ce blanc en eau est pour descouurir la partie meilleure du blanc de plomb laquelle par ceste Infusion se blanchist merueilleusement, le reste demeurant jaulnastre & salie. Maintenant separés tout le plus blanc & apprès que le Soleil aura passé pardessus broyés le & le laues com me est dict au commencement de la page precedente en la facon que l’on laue les azurs & le litharge. Pour la bien lauer il fault y inettre de la Gomme Arabique en la broyant qui faict que la couleur samasse mieux soubs la moulette & qu’en lauant la partie la plus subtile sestend mieux & se separe de la plus grossiere.]
[f.78r]
[blanco]
[f.78v]
Enlumineur.
Cooper le Jeune
neueu & de M. Huskins.
Februar 1634.
[f.79r]
Cuncta sub visum cadentia aut proportione & coloribus aut simul proportione & coloribus discernuntur. Discretionis autem ejus LUX & VMBRAE praecipuae causae sunt. Lucis loco poni solet color nitens velut albus, aureus, argenteus, cuiuscumque etiam speciej aut mixturae nitorem in rebus depictis quasi viuum referens. Obscurus porro ater aut niger vmbrarum noctisque regione locantur. Reliqui generales croceus, rubeus, viridis, et caeruleus numerantur.
Albj species.
Cerusa, Greta, Gipsus, Oalx. Calx ex ouarum putaminibus vstum, ebur seu cornum ceruinum, fragrnenta vitrj Veneoianj sulphur tosta. Bolus albus. Ex quibus omnibus duobus tantum in papiro vtj soleo Cerusam nimirum et Cretam.
Nitentium species.
Argentum politum, Aurum politum. Argentum madidum, aurum madidum. Argentum molitum, aurum molitum . . . . praeterea solent iuxta quadam metalla .... cuprum, Wismut, Argentum musicum, aurum musicum, sed ego simpliciter auro & argento equalj colorum mixtura distemperato hactenus pinxj.
Lucidorum praeterea Vim habent.
Quiuis color siue simplex siue mixtus cui duo tantum eiusdem coloris gradus postponj quae aut quorum medius probrius cuiusounque rei depingundae color alter vero vmbrae vice fungitur.
[f.79v]
Nigrorum & obscurorum species.
Nigrum lampadis. Pinastrj. Vstum ebur seu cornum ceruinum, carbones seq. Tilius, fex vinj vsta, nuclej persicj malj .... tosti, fuligo hor . . . ., terra coloniensis, Vmbra . . . . et pleraque ex vstis quibuslibet pl. . . . collecta. Ex quibus vsuj .... accommodarij Nigrum Pinastry vstumiebur seu cornum ceruinum Carbones, Tilius, quandoque ex multis malj prefioj terr coloniensem & fuliginem.
Obscurorum praeierea vim habent.
Quiuis color siue mixtus siue simplex cuj duo eiusdem gradus proponi, quae aut quorum medius rej depingundae proprius alter vero nitoris loco collooatur.
Generalium Colorium enumeratio.
Crocus, masticot flauum fl. ..Ogger lucidum, ogger obscurum, Auripigmentum, Arsenicum rubeum, succus ex bacculjs Merulae, ex floribus tinctoris, ex corticibus Berberis, Item ex Curcuma . . . et alijs radicibus pressus. Hinc quantum censeo: Crocum, masticot, Auripigmentum, vtrurnque Ogger & Arsenicum rubeum .... libitum fuerit addat succum ex Merulae .... aut corticibus Berberis.
Rubej species.
Minium, Cinabaris .... et montana quam alij San-daracam seu Sandicum appellant. Rubrum Parisiense, flandrense quod Rosam vulgarj lingua appellare solenl. Lacca Venetiana & Brabantina praesilium, spadicum vstum, ogger, Bolus Armenus & similes.
[f.80r]
Viridis species.
Viridum aeris comune, Hispaniense, Crisocolla, lazur ex reliquijs Malechitarum molitum, succus ex bacculis Merulae, ex floribus Caricis, succus Rutae; ut eorum explorata tantum habeo viridum aeris commune, Crisocollam. lazurium, succum ex bacculis merulae & ex floribus Caricis.
Gaerulej species.
Lazurium, Smalta, Indicum, flandrense quod legmoss agnominatur, Isatis, succ. Mirtillorum & boe ordine omittj possunt Isatis & mirtillorum succj si cuj compendium placere.
Receptissimorum colorum Vera exhibitio

[f.80v]

[f.81r]

[f.81v]

[f.82r]
Vonn temperaturen:
Laues Wasser begerren.
Legmoss.
Saftgrün.
Turnsall.
Beergelb.
Zuo etliches Wasser auch
Saffran und Indigh.
Honig, Essig, Wein, Weinstein,
Spongrünn
Gallen
Opement
Rauchgelb.
Pergament Leim
Bla
Berggrün.
Manten.
Minj.
Raushgel.
Opiement.
Bleigel.
Kreidern.
Lac.
Lichter Ogger.
Braun Ogger.
Schittgel.
Alle Schwartz Beinach.
Indig.
Cinober.
Gel im ey mitt Wasser vermischt.
Cinaber.
Lac.
Und alle lichte Farben, so man gar satt und glauth haben will.
Weiss Vom Ey.
Bleiweis.
Kreidt.
Cinober.
Und etteliche zarte ferble; muss pleg Ich nicht zugebrauchen.
[f.82v]
Die weil auch nothwendig under die farben bissweilen schwartz zugebrauchen. Zur Verschattigung ist zumercken wer Jede farb wenig hanigs wol leiden theuen.
Alle gel. Ofenruss oder Kolnischshwarts ad libitum.
Weiss. Kolshwartz.
Rot. Bleiweiss.
Carbasim rot. Purpur Indig tournsol.
Purpur Indig Legmuss.
Also auch under grun und bla soll Indig legmoss,
Tournsol und Kol oder blaushwartz gebrauchet werden.
Relique vsus ducebit.
Vom Opiment und Raushgel leiden nicht Jede mixtur. Item Spangrün wenn ander man solche brauchen soll alle Zeit Essig darbej sein oder je mitt essig oder wein verflitzen werden.
[f.83r]
Pictoria Van Sommer & Bleyenberg,
Mitens.
[f.83v]
[blanco]
[f.84r]
huyle de lin la pinte. 5 ou 6 d.
wheit led. Hj. broyé pillé en eau. 5d.
vermillon. Pillé en eau. ℥j. 6 d.
lacque. _________ Shilling 1. 2. 3. ou 25 s. Lonce la meilleure,
Meurt peu le bon.
5 ou 6 shillings lonce. vltramarin ne meurt jamais.
asches. _________ d’vn schill. jusques à 6 ℥j.
smalte. _________ La H. 6. 8. 12. 15. selon la bonte.
vmbre. _________ ℥ij. 2 d.
braunrot. _________ 2 d. Hj.
jallowe. _________ 3 d. Hj.
lampblack. _________ ℥j. 2 d.
Yuoire black. _________ faites le vous mesme, en de pesche
verd de gris. _________ ℥j. 4 d.
mine. Red led. _________ ℥j. 1 d.
masticot _________ 6d. 4d. ℥j
Pick. _________ schitgeel. ℥j. 3. d.
Spalte pour enfoncer la charneure au plus profond, quand tout est sec. Item pour l’or pour embrayer. ℥j. 6 d.
______
huyle boully pour mettre auec le noir d’youire en
lieu de verd de gris.
Rp huile de lin, adjoustés y vn peu d’ombre tant
Que l’huile y surnage deux doigts, bouillés tant que l’huile
Sesspaississe comme vn syrop, & deuienne brun, vsés en.
Silberglet fait de mesme pour la lacque mais le meilleur
Est verre de venise.
______
Les couleurs se vendent en Pabstset allée au coing
en entrant en la bourse.
Les couleurs toutes broyées en la rue de Myle en
allant en la guarderobbe.
______
C’est pour faire vn liure ou papier auec escriture.
Pour escrire sur toile imprimée a huyle. Stampes auec colophone subtilement puluerisée, soufllés, escriués, & quand sera sec estendes vn leger veruix dessus. Jamais ne sefface.
______
Deuant que d’imprimer la toile apres l’auoir tendure fault oster toutes les aspretés, noeuds & fils auec la pierre ponce; puis coller, & la colle estant moite encor, mener la moulette pardessus, estant la porphyre au dessous, & ainsi applanir par tout, surtout sur les coustures, ainsi la toile sera extremement lisse.
[f. 84v]
Les couleurs se vendent.
Afc Mr. Burthon’s in Lothbery against the Exchange
in the backseid.
Against the stockes by the Fishmarket.
In Niewgattmarket, at the signe of the Tabard.
Mr. Therlovo
[f. 85r]
Le petit peintre de Mr. de St. Johan.
Pour imprimer les toiles fault prendre blanc de plomb,
Argalle ocre rouge, vu peu d’vmbre, & tant soit peu de charbon
de bois, cherkole: Ainsi l’imprimeure sera bleuastre, &
reoeura facilement toutes couleurs, bleues & vertes principalement.
Argalle Aragon est vne terre rouge comme du bol ou de l’ocre
rouge, laquelle ne meurt jamais, & pour faire les charncures
est meilleure que le vermillon, lequel auec le temps tue
la lacque.
En effaict c’est l’ocre rouge.
English ocer, est Ocre Jaune, laquelle bruslée donne
vn beau rouge obscur qui ne meurt point.
Le Rouge brun d'angleterre estant bruslé deuient
plus obscur, aussi faict l’ombre, & ces couleurs bruslées
s’estendent mieux, ont meilleur corps, & s’estendent enfoncent d’auantage.
En bruslant les couleurs leur soulfre impur s’en va,
et le corps qui reste est beaucoup plus pur.
Le blanc de plomb doibt premièrement se broyer
auec eau, puis seicher, & apres broyer auec huyle pour
estre bon.
Le vermillon auec eau & vn peu de vinaigre premièrement, seicher, puis broyer auec huyle.
Toutes couleurs se peuuent guarder broyées auec eau,
& seicheés, & se destremper seulement auec huile quand
on en veult vser sur la palette, horsmis le blanc de plomb
qui estant dans l’eau deuient tousjours plus beau.
Le Verdet distillé pour glacer ne meurt point, mais
beaucoup moings quand on passe vne legere couche de
vernix pardessus.
[f.85v]
La lacque pour glacer doibt estre meslée avec fort
peu d’huyle, & estre broyée ainsi espaisse que du beurre,
de sorte qu’ellé se puisse coupper, aultrement elle n’a
point de corps, & ne vault rien.
Pour faire seicher la lacque adjoustés y vn peu d’alum
bruslé, qui ne tue point la couleur.
Les grands siccatifs pour estre meslés parmy les
couleurs sont l’alum bruslé, la blanche coupperose, l’vmbre,
la mine, le verd de gris.
Verre de Veruîse ou simplement broyé ou esteint en eau plusieurs fois, seiche & broyé.
Se verdet se mesle avec le noir quel quil soit, de
charbon de terre, d’yuoivre, de lampe etc.
Nevault rien pour
le lapis Lazuli.
Voyés si le Beice
des Indes se pourra
traiter en ceste façon.
Pour faire azur vltramarin de diverses couleurs,
d’vne mesme pierre.
Rp Le Lapis Lazuli, broyais le premièrement gros
sierement, puis laues auec vne lexine forte de Potasches,
cendres grauelées bien filtrée. C'este liquéur emportera
toute la crasse la première fois, qui sera verdastre, & se
versera par inclination. Prends la résidence broyés auec
nouuelle lexine, mettes dans la coquille, & la liqueure
estant trouble decantes la de la résidence, vous aurés vn
tresbeau bleu apres que tout sera rassis. Broyés de rechef
la résidence, & facet supra neuf ou dix fois, vous aurés
tousjours differents bleus, l’vn plus obscur que l’aultre.
NB. La derniers résidence est le vray vltramarin tresbeau, & très cher, qui jamais ne péril. vidi.
Le smalte se faict des cailloux ou pierres à feu,
bruslées & vitrifiées. Il se faict comme
Y adjoustant du Saffre.
[f. 86r]
vn esmail noir, qui broyé deuient tresbeau bleu, et est ce dont on empese en Angleterre.
Memento de ceste pierre qui bruslée deuient tresbelle
Turquoise en Guascogne. vidj.
Item des Turquoises que j’ay veu tirer des mines de
Cuiure & d’Argent a Schwatz.
Item que feront les vrayes turquoises.
Item les esmaulx.
____
Le crayon rouge. Rubrica fabrilis est vn bon rouge
a huile, qui ne meurt point.
En fin toutes terres sont les meilleures couleurs, les
plus durables, & qui ne meurent point.
1631 M. Marc Antony peintre de Bruxelles
Il se trouues des pierres bleues dont se peult faire
cendre d'Azur dans les Ardennes en vn village nommé
Pot près d’Auelanges. Et ce sur la superficie de la terre.
Le Bourguemaistre de Liege en enuoya il y a trois ans
enuiron vno liure à Paris à M. de Montesson. Les plus
riches mines de ceste pierre sont aux Indes, d’ou je croy
qu’aultrefois on les apportent on Espagne; à St. Lucas on
m’a dit qu’elles se trouuent dans les mines d’argent.
[f.86v]
[blanco]
[f.87r]
Pour imprimer la toile, pour peindre à huile.
La toile se colle auec
colle do retaillons de
cuir, non trop forte,
aultrement ello se
fend.
Premièrement il la fault coller auec de la colle forto
l’enduissant par dessus auec vn cousteau, & la faisant
entrer dans le trous de ladicte toile, laisse seicher. Apres
aye bolus demie liure, terre d'ombre deux onces, broyé
auec liuyle, & imprime auec la brossette, ou auec le
cousteau, bien egualement, laisse seicher. Estant, sec este
touts les noeuds auec vn cousteau, en raclant, & eguale
auec vne pierre ponce; & finalement imprime auec Ceruse
& terre d'ombre asçauoir Ceruse Hj. vmbre ξj. H
En lieu de l’Ombre
prenne l’Ocre jaulne
ou rouge qui est
bruslée.
La mine meurt, & partant n’est pas bonne à imprimer.
La terre d'ombre no meurt point, aussi ne font pas
les aultres terres.
Le noir de fumée meurt, toutesfois si on le met dans
vn pot bien bouché & qu’on le mette dans la braise & le
brusle, il ne meurt, point.
L’Ocre Jaune est vne excellente couleur, & s’en sert
on aux visages & carnations ordinairement.
Aussi faict on du Schittgeel, qui ne meurt pas aussi.
La liure du bon masticot vault 40 H d.
Le blanc de plomb
Ces couleurs veulent tousjours estre tenues dans l’eau
aultrement elles seichent: Le masticot, l’Ombre, le Rouge’
brun, la Cendrée, estant en l’eau, ne seichent.
Pour faire seicher la lacque il y fault mesler de la
couperose blauche laquelle ne meurt point comme faict le vert de gris. Ce meslange se faict sur la palette, aultrement si toute la lacque auoit de la couperose, elle ne seruiroit de rien aux visaiges
[f.87v]
& quasteroit le blanc de plomb le faisant mourir. En vn mot les meslanges de la
couperose & du Vert de gris sont necessaires, quand on veult. se seruir des couleurs seules, mais quand on les
allie auec terre d'ombre, ocre, blanc do plomb, mine
il n’en est point de besoing, parce que ce meslange les faict seicher.
La difficulté de seicher est en la lacque & a toute
sorte de noir.
La lacque seiche auec la couperose.
Le noir d'yuoire auec le vert de gris.
Le noir de fumée auec la terre d'ombre.
[f.88r]
Les couleurs principales sont {
—
blanc de plomb, seul car la ceruse meurt &
deuient Jaune.
vermillon. mine.
lacque. Spanish grün.
Ocre Jaune.
Scbitgeel.
braunrot
vmbre, qui doibt estro bruslée au feu &
deuient plus brune par l’adustion.
Ocre brune.
Noir de Velours faict d’yuoire.
Noir de Lampe qui doibt estre bruslée en vu
pot bien bouché, tant que tout rougisse,
il devient plus beau pour faire les linges
auec blanc de plomb, & en ce cas ce
noir seul doibt estre vsé.
ashen. Cendrée.
smalt. esmail.
masticot, de diuerses sortes.
—
Tout cecy se broyé auec huyle de lin, lequel seulement estant mis & laissé dans vne phiole long tomps au ☉
ne s’espaissit pas mais deuient clair.
Ces couleurs se mettent dans l’eau, blanc de plomb,
vmbre. braunrot. Aschen. masticot. mine.
Pour seicher. La lacque s’allie auec vn peu de
couperose blanche fort peu.
Au noir quand on faict des linges, à cause de l’alliage
du blanc de plomb, non plus qu’a la charneure on n’adjouste
rien, mais pour de la drapperie au noir d'yuoire on adjouste
vn peu de verd de gris.
Visaiges & charneure.
blanc de plomb. Ocre Jaune, braunrot. Pour l’ombrage,
blanc de plomb, Ocre Jaune, noir d'yuoire.
[f.88v]
Pour enfoncer noir d'yuoire, schitgeel, braunrot.
Si vn visaige est fort noir, alors mettés plus de braunrot & d’Ocre Jaune sur le jour.
Pour esclaircir & donner le jour. blanc de plomb, vn peu de lacque, & vn peu d’Ocre Jaune.
____
Cheueulx. Ocre Jaune, Ombre, noir d'yuoire.
Blonds. Ocre Jaune, blanc de plomb, noir d'yuoire.
____
Drapperie noire. Noir de Lampe, peu d’vmbre, vn
peu de blanc. Enfoncés auec noir d'yvoire, mesle auec
Verdet. Rehaussés auec noir de lampe allie de blanc &
d’vn peu d’ombre.
____
La couperose & le
verd de gris doibuent
seulement estreraes
les auec les couleurs
sur la palette, quand
on veult peindre, non
eu broyant.
satin noir. Noir de Lampe breslé
satin noir. Couchés premièrement auec noir d'yuoire
& vn peu de noir do Lampe pour le rendre gras, sans
oublier le verdet vt supra, apres rehaussés auec blanc &
noir de lampe & tant soit peu d’vmbre. Il fault auoir
l’estoffe deuant soy, & mesler les couleurs sur la palette
auec le cousteau.
____
Velours noir tout de noir d'yuoire allié de verdet
rehaussés auec noir de Lamp, blanc de plomb, & ombre
tant soit peu pour seicher.
____
Pourpre. lacque & esmail, vn peu de couperose,
quand on veult faire vn pourpre clair, adjoustés vn peu de blanc. Enfoncés auec vn peu de noir de Lampe au
plus profond sans verdet. Rehaussés auec du blanc & vu
peu de vostre mesme couleur.
____
Velours Rouge. lacque auec coupperose. Enfoncés
auec la mesme couleur & vu peu de noir de lampe. Sur
le jour du vermillon seul par traits. Pour faire vn beau
[f.89r]
velours caramoisy fault prendre de la lacque tresbonne
auec vn peu de vermillon, & toucher sur le jour auec
vermillon & tant soit peu de mine pour seicher.
____
Bleu. esmail & blanc. Enfoncés y adjoustant de la
lacque. Rehaussés auec blanc & esmail.
____
satin Jaune. masticot & schitgeel. Rehaussés auec
masticot seul. Enfoncés auec vn peu de lacque & de
schitgeel.
____
Vert. Cendrée, schitgeel, vn peu de noir de lampe
pour enfoncer, rehaussés en adjoustant à la cendre &
schitgeel meslés vn peu de masticot. Par cy par la
touchés sur le jour auec masticot seul.
satin vert.
Diuers verts.
Paisages lointains. esmail & blanc
Vn peu plus pres. Aschen belle & blanc
Vn peu plus près beaucoup de cendrée peu de blanc.
Arbres & terrasse proche. Cendrée & schitgeel.
Arbres, rehaussés les feuilles de masticot. Enfonces
auec vn peu de noir de lampe auec le schitgeel & la
Cendrée.
____
Vert brun. schitgeel, Cendrée, lacque, & noir de
Lampe.
Aultre Vert. Cendrée, schitgeel. masticot. L’ocre
ne doibt point entrer à faire le vert.
Vert clair adjoustés vn peu de blanc.
Vert de mer. schitgeel auec Cendrée.
____
Mer, la plus loing. esmail & blanc, plus près, Cendrée
& blanc, plus près Cendrée seul, & près du riuage, adjoustés
vn peu de schitgeel.
[f.89v]
Le Ciel.
esmail & blanc. Par cy par la pour faire les nuées
adjoustés à ceste couleur vu peu de noir d'yuoire sans
verdet.
Le plus hault.
Plus bas adjoustés à l’esmail & au blanc vn peu de
lacque.
Ou est le soleil adjoustés vn peu de blanc & du
masticot.
Couchés lair auec des pinceaux très nets, autrement
vos couleurs mourront.
____
Le feu de charbon. masticot & vermillon. Enfoncés
de noir. Rehaussés de masticot seul sur la flamme principalement, par cy par la vn peu de mine.
____
Bois. vmbre fort peu. schitgeel. lacque. Rehaussés
auec Ocre Jaune, rouge brun fort peu, & vn peu de blanc.
Enfoncés auec vn peu de Noir. vmbre & lacque, & schitgeel tneslés ensemble. Cest à dire à vostre premier meslange adjoustés vn peu de noir.
____
Or. Ocre Jaune vn peu de vermillon, enfoncés auec
Scliitgeel & lacque & vn peu de braunrot. Rehaussés
auec beau masticot.
____
Argent. blanc, noir de lampe, vn peu d’Ocre Jaune,
enfoncés auec noir & vn peu d’ombre seuls. Rehaussés
de blanc seul.
____
Cuiure auec braunrot quantité, schitgeel. Rehaussés
auec Ocre Jaune & vermillon. Enfoncés auec schitgeel,
braunrot, lacque & vn peu do noir.
[f.90r]
Fer. blanc & Noir de Lampe. Rehaussés de blanc,
& enfoncés de noir & vn peu d’ombre.
Notés que la ou vous vsés de noir de lampe il y fault
tousjours adjouster vn peu d’vmbre pour seicher.
____
Orangé mine, vermillon, vn peu de schitgeel. Rehaussés
auec mine seule.
____
huile pour coucher l’or en feuille.
Rp huile de lin cuisés sur le feu enuiron vn bon
heure adjoustés y vne ou deux gousses d’ail ouuerte &
mondée, & la grosseur d’vne noix de blanc de plomb
broyé, & vn oignon blanc pelé & couppé par tranches,
cuisés ensemble vn quart d’heure.
Broyés Ocre Jaune sur le marbre auec eau, & vn peu
d’ombre ensemble, laissés seicher, broyés cela auec de
l’huile susditte, & peignés les bordeures, pour y coucher
l’or quand la couleur sera si seiche, qu’en posant le doigt
pardessus elle ne souillera point.
____
vernix d’Italie.
Rp Therebentine, & huile de Therebentine ana, meslés
ensemble & faittes chaufer en vne phiole, adjoustés vn
peu do Sandarac, fondés & laissés refroidir.
____
Imprimeure de toile.
Ne vault rien. Casse.
La pierre ponce
doibt estre passée
pardessus la toile
quand tout est sec.
Mettés premièrement dessus de la colle forte, l’aspergeant, auec la brossette, puis la couchant auec vn couteau ;
laissés seicher en vne nuit. Couches bolus Hss. vmbre ℥ij,
broyés auec huile & imprimés, seichés Cn 2. ou trois jours.
En fin Ceruse Hj. vmbre ℥j laissés seicher. Point de
mine.
[f.90v]
Sur Bois
Rp Croye broyée, appliqués auec Colle ascauoir
Colle 1/4 ; eau Hij, dissolues, & quand tout, sera fondu
adjoustés autant de croye qui serue pour faire vne pulticule, puis adoucissés & egualé auec vn cousteau. Apres
appliqués eeruse & vmbre broyés auec huyle. Laissés
seicher.
____
Ces couleurs meurent.
mine.
Vert de gris.
Si vne couleur doibt mourir on s’en aperceura dans
vn mois.
____
Deuant que mettre vos pinceaux dans l’huile, il les
fault tremper dans l’eau vn quart, d’heure, ainsi ils seront
plus doulx & plus aisés & manier.
Apres auoir trauaillé il fault tousjours lauer ses pinceaux en huile, & les bien nettoyer.
Quand vous voudrés quitter besoigne pour long temps
trempes en huile d’oliue.
[afbeelding]
La verge se doibt tenir auec le petit doigt seul.
Les pinceaux so tiennent a plein poing.
La linge soit dans la main sur quoy les pinceaux se
nettoyent en pressant.
[f.91r]
La main droitte s’appuye sur le baston, & non le bras.
Le pinceau se tient le plus long qu’on peult.
La première place de la palette est pour arranger les
couleurs.
La seconde pour les destrernper auec l’huyle.
La troisiesme pour l’alliage & meslange.
Quand on a faict, il fault diligemment nettoyer la
palette.
Broyage des couleurs.
Le blanc de plomb, & vermillon se doibuent première
ment broyer auec eau, puis seicher, & en fin mesler auec
l’huile.
vmbre soit bruslée sur les charbons.
masticot beau ne doibt point estre broyé sur la pierre
aultrement deuiendra blanc comme papier.
mine soit broyée sur la pierre sans eau, auec huylo.
____
Selon la saison.
L’vmbre en esté seiche en deux heures.
blanc de plomb 2. ou 3. jours.
vermillon 3. ou 4. jours.
Rouge brun. Ocre Jaune 4. ou 5. jours.
schitgeel 5. ou 6. jours.
lacque 5. ou 6. jours.
Le noir ne seiche jamais sans addition. Celuy d’yuoire
auec verdet, de Larupe auec les aultres couleurs siccatiues.
Cendrée 3. ou 4. jours.
esmail 8. ou 10. jours.
masticot en vn jour.
[f.91v]
masticot & Cendrée seichent en vn jour d’este,
Fault desseigner le tableau auec croye, puis la souiller
auec le mouchoir tant que simplement la trace apparoise.
ou auec l’haleine ou auec vne chiquenaude
NB. Contretirer pièces & les imprimer auec vn papier
enduit de croye.
____
Trauail de ronge.
Il fault premièrement peindre les couleurs mortes, cest a dire mettre la première couche auec Cynabre & lacque,
apres laisser seicher, puis fault glacer de belle lacque, &
la dessus enfoncer de lacque, & au plus fort de noir
d’yuoire préparés auec verdegris, & couperose comme
dessus, & rehausser de Cynabre, & d’vn peu de Iresbelle
mine ou de Cynabre auec tant soif peu de blanc de plomb.
____
La Cendrée quelle soit, mesmes la plus belle se faict
auec le vert de gris, & partant., elle meurt & s’altere pour
belle quelle soit.
____
Le Vert de gris distillé qu’on appelé, ne meurt jamais
& est tresbelle pour glacer, vn lapis, vn habit, ou aultre
drapperie apres l’auoir faict de schitgeel ou de masticot
ou de cendrée, enfonce & rehausse comme il fault, puis
estant sec il fault mettre glaceure, qui dure perpétuellement.
____
L’azur de roche (comme le vert d’azur), & la belle
Cendrée aussi se saulpoudrent sur statues, sur armes, &
sur labeurs en bosse ou de relief ayant donné la couche
auec blanc de plomb puis
[f.92r]
jettant les poudres dessus, &
Soufflante le superflu, jamais ne guaste & est tresbeau.
L’Ocre Jaune bruslée deuient rouge.
____La fault brusler & rougir à outrance & l’esteindre
dans vinaigre de vin tresfort.
ℳ Jaune excellent. Le Turbith minerai bien laué,
qui s’exhaulce de couleur au feu quand il l’a perdue.
blanc excellent, de Wismut vt sois.
Item le précipité blanc tresbien laué.
Le Jupiter précipité & laué.
Orangé tresbeau. Le précipité commun laué ad dul
cidinem,
Noir grisastre. Antimoine. Wismut.
NB. En tout trauail il fault grossièrement faire la
première couche Todtfarben, & sur icelle seiche trauailler
curieusement.
Belle façon de satin cramoysi que j’ay veue aux
tableaux anciens de Henry VIII, Edouards on fils, & Marie
sa fils Rois d’Angleterre. Couche argent en feuille, sur
lequel bien applany & fort equal, comme bruny, glace
auec tresbelle lacque, & sur icelle seichée fay les plis
auec lacque, & enfonce auec la mesine & vu peu de noir.
Je c.roy que le inesme se fera auec verd de gris distillé,
sur argent ou sur or. C’est vn tresbeau labeur de Holbein peintre.
[f.92v]
Noir de Lampe s’il n’est bruslé deuient Jaune & se
guaste estant couché auec huile.
Estant bruslé & meslé auec blanc de plomb faict vn
beau gris bleuastre quasj comme l’Indico.
Les ombrages se font excellents pour charneure auec
le charbon de pierre, qui ne doibt point estre bruslé.
Item auec le Spalte ou Aspalthum qui doibt estre
choisy pur, tresnoir, & friable.
Les rubis d’Orpiment puluerisés font vn tresbeau Jaune
aurangé, mais à scauoir mon s’il se seiche.
La Gutta gummj donne vn fort beau Jaune pour
l’enlumineure.
____
Aduise ce que fera vne brique, ou pot de terre extrême
ment rouge, qui estant terre se seiche aisément.
____
Quoy ces briques blanches, qui se vendent elles les
chandeliers.
____
La terre blanche de la vaisselle de fayence pour le
corps du bleu, qui se teindra auec chaux, sel armoniac,
verdet.
____
Quoy les pièces de ces petites lampes rouges des
anciens Romains.
En fin toutes sortes de terre.
Pour faire beau bleu a huile.
Broyés lesmalte auec eau impalpablement. Laissés
seicher. Il se blanchit, mais meslé auec huile redeuient
tresbleu.
Bons çharbons très noirs se font auec le bois de
Bruyere.
Desgraisser pinceaux durs, laissés les tremper long
temps dans de l’eau de Sauon noir, puis frottés, laués &
esuerés tresbien. Ils seront aussi bons que jamais.
[f.93r]
Mr. Mitens peintre tresexcellent
Labeur de noir.
Le meilleur de touts les noirs, qui s’estend le mieulx,
& duquel mestnes on peult glacer, est le noir d'yuoire, ou
d’os de pieds de mouton, lesquels se mettent par pièces
dans vn creuset, qu’il fault bien couurir d’une tuile ou
18. Septemb. 1629.
La corne de cerf
bruslée, quand vous
la broyés auec eau
sur la pierre deuient
brune, comine une
terre ou ocre. La Quelle si vous meslés auec huyle sur
la palette, il se faict
vn noir comme jayet
tresbeau, comme jay
veu, que à besoing
des additions ordinaires pour seicher.
Co qu'l ne faict jamais de aoy mesine.
bricque, & luter les joinctures si exactement que rien no
respire; le tout sec soit mis dans vn bon feu, par l’espace
d’vne heure seulement, (aultrement les os pourroyent blancher), & ainsi soit bruslée la matière a parfaitte noirceur.
Ce noir soit exactement broyé sur le porphyre ou escaille
auee de l’huile de noix ou de Lin, y adjoustant pour vne
liure dudict noir la quarantiesme partie (comme vn quart
d’once) de verd de gris. Ce qu’il fault entendre si vous
aués vn bien grand labeur à faire. Aultrement broyés en
seulement pour la nécessité présente de la besoigne que
vous aués à faire. Car tant plus ce noir est frais broyé,
tant meilleur il est & mieulx il sestend. Aduisés que le
verd de gris soit exactement meslé parmy tout le noir.
Appliqués le selon l’art. Il se seichera, quoy que non
pas si tost que les aultres couleurs qui sont prises de
diuersité de terres.
S’il est broyé de trois ou quatre jours il s’espaissit,
& se remplit de petites peaulx qui empesche que la couleur
ne s’estende, partant vsés le frais.
Pour l’appliquer princilpialement sur la chair du cuir,
il fault premièrement emboire le cuir auec vostre huile
siooatiue, & la laisser seulement à demy seicher, puis
appliquer vostre noir, alors l’huile s’emboira, & le noir
demeurera à la superficie matte & non luysant, ce qu’il
seroit aultrement, si on laissoit seicher l’huile tout à faict.
[f.93v]
NB.
Mais quand mesmes la première couche seroit aussi
seiche qu’vn ais le moyen de faire emboire toutes sortes
de couleurs, les rendre mattes, & empescher qu’elles ne
reluisent, est de les destremper sur la palette auec de
l’huile de Lin ou de noix à vne liure de laquelle on ait
adjousté seulement vn quart d’once d’huyle d’aspic. Voyés
Vansommer pour les azurs & pour les visaiges.
huile siccatiue.
Faittes bouillir l’huile de lin auec de la lytharge &
de la mine, & ce à lent feu sans qu’il exeude, il deuiendra
comme vn syrop; mettés le au Soleil de Mars dans diuerses
phioles (Voyés vn vaisseau ouuert), & le laissés jusques à
tant qu’il s’esclaircisse & deuient aussi beau que du vin
de Canarie.
Possible fault il plus
long soleil que celuy
de Mare. Mais tant
plus l’huile a de chaleur tant plus elle
d’espaisait.
huile blanche & tenue (subtile) ou fort liquide de lin.
Mettés l’huile auec de l’eau, & y adjoustés du sable
dans vne phiole (vn bassin ou terrine) battes trois ou quatre
fois le jour, tant qu’elle deuienne comme laict, & la laissés
continuellement au soleil de Mars; dans vn mois elle se
fera claire comme eau, & a oliasque fois la chaleur du
soleil la séparant d’auec leau la dépurera, & la blanchira
à la fin parfaitement.
Le soleil de Mars vault mieux que toute le reste de
l’annee. Car estant tempere il n’espaissit. pas.
[f.94r]
Mr. Vansommer.
Ce qui tue les couleurs c’est l’huile, laquelle estant
bien préparée quelque couleur que ce soit ne meurt point
Il la fault faire au Mois de Mars, lorsque le soleil est
moings chaud, aultrement elle s’engraisse incontinent & ne
vault rien.
Rp De l’huile de Lin tant (pie voudrés, ayés vn pot
percé au fonds, mettes vn linompe sur les trous, emplissés
de sable bien sec, & passés vostre huile dedans vne grande
terrine ou bassin ou il y ait de leau, mettés au soleil à
descouuert, & au serain, jour & nuit trois sepmaines ou
vng mois. Elle s’esclaircira comme de l’eau. Ostés la
deuant qu’elle s’engraisse & vous en serués.
Trauail de bleu, azur, vltramarin, Cendre & altre
auec vn peu d’huyle d’aspic, ne meurt point.
Toute couleur qui pénétré promptement, & entre dans
la toile, & semble seicher ne meurt point.
Scauoir comme on peult trauailler aisément le bleu.
vltramarin auec Lapis Lazuli. smalte auec la pierre
salîre & le feu. Cendre auec vne pierre bleue qui se
trouue es mines d’argent de Hongrie, qui est la meilleure,
& aux Indes occidentales. J’en ay veu a Schwatz.
____
schitgeel & masticot ensemble meurent.
masticot mis seul ne meurt point.
Vert se faict de Jaune & de bleu. Indico s’vse à huile,
mais il meurt sans le vernix.
verd de terre est vne
espece de bleu comme cendre qui faict
vn beau vert auec
pinke ou schitgeel.
[f.94v]
On en faict vn bleu auec blanc.
Vn Vert auec schitgeel obscur sur quoy fault passer
le vernix & il dure.
____
Le fucus meslé auec le blanc de plomb dure & ne
meurt pas.
____
Toutes les terres ne meurent point.
Pour les visaiges fault mesler auec le blanc & le rouge
du bleu, d’azur, & ainsi ne meurt point.
Pour ombrager spalte ou mumie a quoy pour seicher
fault adjouster vn peu de couperose blanche.
____
vermillon meurt & tue les aultres couleurs. En Anuers
vn homme faict vermillon trois fois plus rouge que l’ordinaire & le vent 10 s. g. la liure.
An iterata sublimatione, an per addionem ⍏, nut
aliquam ejus praeparationem, ut floru &c.
vernix incomparable.
Rp Therebentine de Vernie tresclaire, huile de Thereb.
blanc, ana mettés en vn pot sur vn petit feu, & quand
vous verres que des bulles se feront a la circonférence
tirés vistement du feu, le vernix bouillira de soy mesme:
estant refroidj guardés la dans vne fiolle. Ce vernix se
peult coucher sur toutes couleurs, spécialement sur le verd
de gris, sur les visaiges, & tout aultre. Il conserue toutes
couleurs, qui ne meurent jamais, ne pouuant estre altérées
de l’air.
Il seiche dans trois heures, & le bon est que parapres
on peult trauailler & peindre dessus.
[f.95r]
Imprimeure d’vne toile pour paisaige.
Couche premièrement deux ou trois fois auec bolus,
& terre d'ombre. La derniere couche soit d’esmail, ou
blanc de plomb, & d’vn peu de lacque.
____
Le Spalte ne se broyé point: mais on faict vn huile
siccative auec la lytharge, silberglett, & on met le spalte
puluerisé clans cest huile, dans vne conserue de verre, ou
pot à pommade pendu a vn filet. On le met sur le feu,
& le tout se fond comme beurre. Quand il commence à
bouillir on l’enleue vistement. C’est vne excellente couleur
pour ombrager, & se glace comme la lacque. ne meurt
point.
____
Sericon
Siricone. Couleur rouge comme Cynabre, qui dure
au feu, & ne meurt point; semble vn J précipité de forte
haulte couleur: mis sur la lamine ne s’euapore point.
S’allie facilement auec toutes sortes de couleurs.
____
Noir excellent pardessus touts. Noyaulx de dattes
bruslés dans vn creuset.
____
Labeur d’esmail. Couchés fort auec la brossette ou
poinceau de sove de pourceau très molle à traits fort longs :
puis adoulcissés au rebours de hault en bas.
____
Beau Labeur en bleu. Paittes auec esmail & blanc de plomb (duquel tant plus y a, tant plus la couleur s’estend
facilement) couchés le tout auec ces couleurs. Enfoncés
auec lacque. Glacés pardessus auec vltrainarin.
____
esmail s’enfonce auec lacque.
[f.95v]
Beau labeur en bleu. Apres auoir faict toute vostre
drapperie d’esmail & blanc de plomb, & enfoncé de lacque
comme dessus, quand tout est frais saulpoudrés d’vltramarin, & auec vne plume fort délicate emportés le superflu.
Les ombres se guardent & est excellent.
____
Ces couleurs meurent {
—
schitgeel.
lacque.
noir d'yuoire.
mine
vermillon.
masticot.
Cendrée.
esmail.
braunrot, lacque & schitgeel ensemble meslés font
vne couleure qui ne meurt point.
—
Pour essayer promptement les couleurs qui meurent.
Mets le tableau près du priué, renuerse de sorte que l’air
ny le soleil n’y touche point: dans 2. ou 3. jours Ce qui
debure mourrir mourra.
huyle siccaliue pour la lacque, & le noir, en lieu
de verdei, d’ombre & de couperose.
Cefe huile n’est que
pour le noir, A pour
la lacque meslée
auec les couleurs,
obscures, car elle
faict mourir les aultres.
Rp Lytharge d’or: silberglett: bien puluerisée, mettés
de l’huyle de noix dessus, ou de Lin, & remués sur le feu,
quand il commencera à bouillir, ostés du feu, & le bouillon
passé romettés sur le feu, & ce cinq ou six fois. Laissés
rasseoir, & guardés pour en mesler vne goutte ou deux
sur la palette auec vos couleurs broyées. Ceste huile
s’esclaircit tresbien, & deuient blanche. Il vient parfois
vne peau pardessus qu’il fault osier.
[f.96r]
verd de terre Berggrün doibt estre couché auec vn
peu de schitgeel.
Pour fermer vn trou dans vn tableau ce bois.
Broyés de la croye auec de la mine fort espais, &
mettes au trou, cela remplit, & seiche incontinent.
Pault essayer d’imprimer auec croye & mine. Ou
auec croye bolus & ceruse, pour la première fois, & puis
auec mine & blanc de plomb.
Aragon et le nom Anglois de ceste terre rouge qui
semble de l’ocre, dont on se sert pour les visaiges en lieu
de vermillon.
Ne vault rien. Caste fort
Pour imprimer excellemment vne toile.
Colle forte premièrement. Puis bolus & Vmbra, puis
Ceruse & vn peu d’vmbre; racle auec la pierre ponce &
oste touts les noeuds. En fin le tout estant bien sec,
Rp blanc de plomb, vn peu d’ombre ou de lacque,
& du smalte tresbien broyé sur la pierre impalpablement,
rneslés ensemble. Appliqués bien egualement & polissés
auec la brossette ou pinceau délicat. Cela seiche en moings
d’vn jour, & est vn fonds tresbeau pour faire des paisages.
Jamais de mine aux imprimeures: Car elle meurt, &
faict mourir les aultres Couleurs.
____
L’huile de semence de pauot blanc est fort claire, &
siccatiue puis qu’elle faict vne peau audessus. Vn peintre
en faisoit faire beaucoup à Mr. Le Myre. & disoit qu’elle
ne gaste point les couleurs.
[f.96v]
L’huyle de noix vault mieux que celle de lin.
____
Toutes couleurs en se lauant se peuuent diuersifier.
Les premières qui se meslent exactement parmy l’eau sont
les plus fines, les dernieres plus grossières. Ainsi de la
Cendre, du masticot, du Minium &c.
____
Le blanc de plomb broyé premièrement auecque eau,
puis laué & laissé rasseoir, en decantant l’eau trouble,
faict vne résidence qui est très belle, & meurt moings que
le fonds.
____
Le schitgeel ne se doibt jamais allier auec blanc, car
il le guaste tout a faict.
____
Quand on trauaille de bleu il fault auoir vn pinceau
particulier, qui ne touche nullement les aultres couleurs:
& y fault mesler vn peu de huile d’aspic ou de petrole,
& aussi tost qu’il est sec passer incontinent le vernix
par dessus.
____
Le vernix faict fort bien passé par dessus tout vn
tableau ; ainsi les couleurs se conseruent & ne meurent
point.
____
Il fault que les couleurs mortes soyent aussi belles
que les Secondes, aultrement tout meurt, & quand on met
les viues couleurs il fault pour chasqu’une à la fin prendre
tousjours vn pinceau neuf.
____
Les pinceaux ne se nettoyént jamais très exactement
auec l’huyle, ouy bien auec le sauon.
[f.97r]
Crayons de toutes couleurs principalement pour visaiyes.
La Cendre. L’Inde.
Mr. Norgate.
Vne matière est la oraye, auec laquelle fault allier les
couleurs, le vermillon, la lacque, la terre d'ombre, l’ocre
Jaune & auec du Laict broyer le tout, & en faire de crayons.
L’aultre est la terre de quoy on faict les pipes de
Tabaco, qui se doibt mesler auec eau. Ceste sorte dure
plus, est moins frangible & s’estend facilement. Pour la
lacque qui est si seiche que malaisément elle se peult
est.endre sur le papier il fault inesler la terre & la destrem
per auec sauon de Venise dissoult en eau.
Toute la mixton ayant esté très bien broyée sur le
marbre comme on faict les couleurs, faittes vos rouleaux
& les egualés auec vne palette ou petit ais de bois bien
lisse, laissés seicher au soleil, ou a l’ombre en lieu net.
____
Il y a de deux sortes de terres a pipes, l’vne est
blanche qui est la meilleure. L’aultre est bleüe.
____
Notés & essayés la terre blanche de quoy on faict
à Paris la vaisselle esmaillée.
Du noir.
Le bon & excellent noir se doibt faire d’vne substance
osseuse blanche extrêmement compacte.
Voyés que feront les dents de cheual, de boeuf, de
chien, de sanglier, de Rosart.
Les os petreux de veau & de cheual. Le tout bruslé
en vaisseau exactement clos.
____
La Pierre noire. Le Gragates.
____
Le noir de Lampe tresbien bruslé en vaisseau tresclos, deux heures durant, estant fort pressé,
[f.97v.]
& tenu en rougeur au feu se seiche de soymesme, ce quo nulle aultre sorte de noir ne faict.
[f.98r]
Brief traite contenant la maniéré d’aprendre a peindre
é de scauoir mesler les Couleurs.
Pour cest efîect des noms des couleurs.
du blanc de plomb,
de la Ceruse.
du vermillon,
de la laque de lion de sieurs sortes,
de la laque plattc.
de laque de la Chine,
de la Rosette,
du brun d’Anglettere.
de l’Ocre Jaune,
de l’ocrc de Rouil.
de la mine,
du masticot.
du Schuidegriin.
du verd de gris,
du verd de terre,
du verd de turquie.
du verd d’asur.
de lasur de roche,
do la cendre,
du srnalte fin.
plude lazur.
de l’Inde.
de la terre dombre.
du bistre,
du noir d’Iuoyre.
du noir de lye de vin.
du noir de charbon,
de s aulx.
du noir de Houile.
du noir de fumée,
du torne soûl Tournesol.
[f.98v]
J’e la Maniéré de préparér la toi lie, carton bois, &
autres matières sur quoy on veult pain dre & des
appareitz pour Imprimer auant que paindre chap. 1.
Deuant que parler du maniement des Couleurs a huille,
il ne sera du tout hors du propos sy nous disons quelque
chose de l’Imprimerye de laquelle selon comme elle est
bone ou mauuaise dépend la beauté & Viuacité des Couleurs. Quand aux appreils quil fault faire pour apliquer les
Imprimeures lors qu’on veulx paindre sur toille icelle estant
baignée & plongée dedant la colle encore toute liquide
(laquelle colle se doibt faire du cuir des Rogneurs de gantz)
pour ce que ladicte toille sempese mieux; et sestant mieux
quand on la bande ou bien pour sa grand ne la polluant plonger dans la colle fauldra la bander auec des tres
petitz doux & puis la colle estant fondue ou chaude
l’imbiber & encoler par toute auec celle colle; estant figee
laquelle on traîne dessus auec vne corne ou amassote pour
boucher les petitz trous de la toille seche que l’Imprimeure ne passe a trauers. i1 y en a qui mettent du blau de cuir.
[f.99r]
Mais cela faiot ternir & esclater les couleurs;
quand on veult paindre sur boys, cest la coustume de
blancir que sy on vse de blanc. Il fauldra mettre vng
lieu de miel comme aussv sur la toille pour garder d’es
clater. mais selon mon opinion se seroit le meilleure le
boys estant vng peu legerement encolé dy trainner auec
la messelle ou corne vne bonne & fort lmprimeure a huille
pour rempre les porres du boys; quand on paind sur muraille
fault premièrement sans en coller imbiber ladicte muraille
d’huille deux ou trois foys auec vne broiüsse y mettant
vn peu de myne & d’ocre pour ayder a secher. La colle
ny vault rien en cest endroit a cause de l’humidité comme
chose putritiue ny le Blanc de Croye comme chose esclat
tante ny aussy en toute painturo que l’on veult donner
vne bonne lmprimeure ou doulx; quand on paind sur
taffetays, satin, camelot ou drap de soye a faire parement
diceux : Lesditz draps estant bandez legerement sans doux
auec aiguille & du fil, on portraict les places soullement
sur lesquelles on veut paindre ou dorer, laissant le reste
uide par parade & estant pour truicter en les enclos et
imprimer legerement & clairement au pinceau ou a la
brouesse, ce qu’estant faict on y paind a la maniéré accoutumée.
[f.99v]
La meilleure lmprimeure qui soit est de blanc de plomb (Plumbum albuin), & fort peu d’ocre, mine ou autre
couleur competant. Il fault toutesfoys notter & estre
aduerly que ladicte myne, le Vert de gris, le noir de
fumee ou de lampe sont comme des poisons qui font mourir
les couleurs qu’on y met dessus & pour ceste cause les
fault euiter en imprimant; ceste lmprimeure sera bonne
pour derniere, car sy on veult espargner on poura faire la
première d’ocre l’aultre comme dessus. La seconde couche
auec blanc de plomb & noir de charbon.
Quand on paind sur toille la première Imprimeure
estant donnée auec la Massote car cest la meilleure maniéré,
estant sechee il fault couper les noeuds de la toille auec
vu ferrement bien tranchant & puis fauldra passer la pierre
ponce par dessus.
[f.100r]
De la pourtraicture des tableaux & des premiers traitz d’iceux.
Ayant presque suffisamment parlé de l’Imprimeure il
est maintenant question de pourtraire vostre tableau or cest
vne maxime que la première pourtraicture a ce qu’elle
sefface aysement se doibt faire auec vn craion de croye
ou d’ocre jaulne ou auec vn charbon de saulx ou d’autre
matière qui soit douze qui sefface legerement. Cela faict
la fault juger & considérer de près tout au long & au
large, car il fault hardimant proietir tout le dessaing d’vn
tableau legerement sans asseurer nul traict. jusque a tant,
qu’on aye considéré s’il y a quel que faulte ou quel que
nyaise proportion & geste sot & niais ce que font les
paintres séculiers en se retirant loing pour prandre juge
ment; ce la faict asseure ses traictz, les vngs le font auec
de la Pierre noire tendre, mais auant que paindre, il fault
bien essuier le tableau nettement a fin que ladicte pierre
ne tache et macule les couleurs, les autres pourtroyent
auec vn pinceau & du noir
[f.100v]
huille. Mais il fault que le
dict noir soit allia, auec vn peu vert de gris a ce quil
seche tost. Les autres tirent auec encre commun de quoy
l’on escript. Mais il fault qu’il y aye vn petit de fiel de
beuf ou bien de quel que autre animal terrestre ou fiel
de brochet ou de quel que autre poisson et ceste maniéré
est la meilleure. D’autres tirent leurs traitz auec de la laque
commune et ceste cy est la meilleure maniéré de toutes
les autres cy dessus.
[f.101r]
De la Maniéré desbaucher les tableaux & premierement les paysages, architecture etc.
Vostre tableau estant ansy portraict & les personages
bien plassez & proportionnez au jugement de la veuue:
il reste l’esbaucher.
Commaneant, donc par les paisages
& les airs.
Nous disons que le Ciel & l’air et le camp se faict
de smalte de Caux ou de cendre en y alliant du blanc
selon l’exigence de la chose. Les airs se font diversement
comme de laque & blanc alliez ensemble aucuns, mettant
a cecy vn peu de masticot, mais separement. Les nuages
se font d’vn pourpre plus bleu que rouge, lequel se faict
de smalte & de laque en y adioustant vn peu de blanc
sur le jour. Il se faict quel que fois des nuages de gris
scauoir est de noir & blanc aliez emsemble quel que fois on
y adjouste vn peu de laque pour le faire sentir. Nota: le
pourpre. Notéz qu’il est bon que le gris soit faict de noir
de charbon de pierre ou de coquilles de noix ou d’amandes
communes. Pareillement pour faire vn beau linge le nuage
obscur.
[f.101v]
& brun se faict d’vn pourpre brun cest a dire qu’il
ny guere de blanc, il se faict aussy du gris brun qui est
faict de blanc & de spalte ou noir.
Les plus longtains montaignes, riuiers & arbres se
font de blau cest a dire d’azur fort clair qui est allié
auec du blanc, or a mesure qu’on aproche plus pres de
la veue on allye vu peu de schuidegrün ou masticot (or allier
est le propre terme de l’art qui vault aultant adire que
mesler) et ce pour le faire tant soit peu reuerdir on
esbauche les arbres d’vn vert qui est faict d’azur & schuidegrün, on le haute auec ledict vert en y inetant vng peu
de blanc ou de masticot laué. Sy les arbres & montagnes
sont plus longtaines on les faict plus bruns.
Les terrasses proches se font ou de schuidegrün ou
d’ocre de Rouil ou de terre ou de terre d'ombre, en y
alliant quelque aultre coulleur claire comme du blanc
selon l’exigence do la chose.
[f.102r]
Los tronz & branches des arbres se font des mesmes
coulleurs y alliant du noir sur l’ombrage.
Les Rochers se font de gris comme aussy la Mossonnerye en y adjoustant vn peu de terre d'ombre ou ocre
de Rouil ou quel que aultre coulleur rustique qui tire sur
le roux. Les verdures & herbages so font nota comme
les arbres. Notes qu’aux bastimans & villes eslognes qu’on
faict de bleu a mesure qu’on aproche de la voue, on y
allie auec le blanc vn peu de laque qui
est faict pour pruv. Leos paisages estant fez, fault venir aux personnages, nous cominancerons donc par les drapperyes.
Aultre Maniéré.
Terrasses lontains se font de vert blanc auec vng peu
d’azur, les vns de pres vert brun auec jaulne & terre
d’ombre les Arbres sen fondant de vert brun se rehaussant
de vert gay, & quelque foys de vert jaulne ou d’azeure
veurt, et quelque foumelent fault souuent terre d'ombre &
schuidegrün et vn peu de biz or terre Rouge.
Les Montagns so font d’azur auec vn peu de laque,
rehaussée d’vn peu de jaulne & blanc & quelque terrasse
se font auec jaulne & blanc, il sont de bure et quelque trasté se font
avec jeulne et blanc soilours se fam de terre
d’ombre, refondez de noir rehaussez de blanc ocre et
lacque auec terre d'ombre, rehaussez auec brun
[f.102v]
Rouge,
auec brun rouge rehaussez d’azeur, auec terre d'ombre
rehaussez d’azur pâlit et blanc blanc auec vert blanc.
Le labeur de blanc.
Premièrement le linge se faict auec du noir de charbon ou do saulx ou coquille de noix ou d’amandes du
clair au brun, cest a dire qu’il fault faire les ombres sy
brunir & sy pâlir que Ion juge estre necesse et pour
faire coulleurs de drap blanc on y adjouste vn peu d’ocre
commun ou d’ocre de Rouil & fault scauoir qu’en toute
sorte de labeur paintue il y a tousiours trois choses qu’il
fault diligemment obseruer assauoir le clair, ou joui, l’ombre
douce & le brun.
Le labeur d’asur se faict de smalte ou cendres d’asur
du clair au brun en y alliant vng peu d’Inde ou de char
bon de saux pour le rafondrir, s’il n’est assez brun.
On peult aussy esbaucher soubs l’asur auec de l’Inde
et du blanc alliez ensemble or quant: se parle d’asur s’entant
de smalte ou cendres indifferamment, car toute sorte d’asur
a huille se peuuent réduire a ses deux noms cy dessus.
[f.103r]
Labeur de pourpre.
Le pourpre se faict en drapery d’asur cest a dire de
smalte ou cendres auec de la Laque meslez ensemble y
adioustant sur le jour vu peu de blanc: il se faict aussy
vn pourpre glacé sur l’asur et fault noter que la cendre
ne fault sy beau pourpre que faict le smalte.
Labeur de Rouge.
Le Rouge se faict de vermillon: pour le doux du
brun d’Auxerre ou de Gaux ou d’Angleterre ou aultre brun
pour le brun on y adiouste du spalte ou du noir ou bien
du vermillon et noir ensemble du clair au brun.
Labeur de mine.
Se faict en la mesme façon que le labeur de vermillon.
Labeur de Laque.
La labeur de Laque se faict de ladicte Laque & du
blanc du clair au brun & en esbauchant il y fault mettre
vn peu de mine pour ayder a secher, puis apres on peult
glacer & apres sur le glacis on peult relever & rafondrir.
[f.103v]
On glace en deux manieres, assauoir auec:
Le pinceau clairement, ou bien auec vn drapeau deslié
& du couton de dans et puis sur le glacis on peult releuer
& rafrondrir et peult on glacer de vert de gris, blanc,
cynabre laque schuidegrün, d’vne sorte d’azeur de quoy
Ion poura faire les sortes de coulleurs qui peuuent faire
lesdictes coulleurs cy dessus.
Pour le vert de gris il le fault premierement broyer &
destremper auec vinaygre et de mesme le cynabre aussy
& les bien nettoyer & seicher & ledict vert de gris ne
peult guere seruir que pour cest effect puis estant bien
net, lorsqu’on sera prest de glacer fault bien broyer ledict
vert de gris auec huille de terebentine & huille d’aspic
selon la raison & de mesme fault faire ausdictes couleurs
cy dessus pour les broier auec les dictes huilles.
[f.104r]
Le labeur de vert.
Le meilleur verd qui se puisse faire en draperve ou
se faict d’asur ou de sohuidegrün ou masticot
du clair au brun & se peult glacer comme dirons des
aultres; il se faict vn aultre vert de vert de gris & blanc
sur le jour vert de gris quant tout pour sur le doux : et
vert de gris & noir ou spalte sur brun, or au lieu de
blanc on y peult mettre du massicot est plus beau.
Le vert de terre se peult manier a huille en y alliant
vn peu de vert de gris et tous ces verds se glassent auec
du vert de gris et Sohuidegrün alliez ensemble.
Le labeur de jaulne.
Le plus beau jaulne qui soit est le massicot lauée,
sur le jour, d’ocre de Rouil sur le doux, ou bien schuide
griin a huille ou tout deux ensemble alliez auec ledict
massicot du clair ou brun; le schuidegrün a l’ombrage
deure, mais il ne dure en lieu humide & pour la rafondrer
sy l’ombrage n’est assez bien, fault mettre vn peu de
Laque ou de brun ou de spalte.
[f.104v]
Aultre labeur de jaulne en forme de drap d'or.
il se faict aussy vn aultre jaulne d’ocre jaulne sur le
jour auec lesdicts ombrages cydeuant escripts & ce jaulne
on la tire communément auec du noir ou de Laque en
forme de drap d’or et puis apres on le releue en hachant
auec du Massicot.
Aultre labeur de jaulne d’oré.
Fault prendre pour le jour du Massicot & mine ensemble
pour le second schuidegrün et mine pour le 3me sohuide
grün et laque pour le 4me terre d'ombre et laque et pour
le rehausser a sec fault prendre du Massicot tout pur
sur le jour.
Dorure se faict auec terre d'ombre et schuidegrün
ensemble, le doux se faict de schuidegrün & massicot, et
le dur le rehaussant de massicot pour.
[f.105r]
Labeur de tamné.
Geste mesme couleur de jaulne y adioustant vn peu
de inyne faict vn fort beau tamné & fault mettre ladicte
myne tant au jour qu’aux ombrage.
Labeur de noir.
Le Jour de noir se faict d’vn gris noir vn peu plus
clair que ledicte noir quel que foys aussy l’ayant couché
tout plat on releue par dessus auec vn peu de blanc pour
faire les plis.
De pluieurs couleurs Rustiques comme du boys &
aultres semblables.
Il se faict aussy plusieurs sortes de couleurs rustiques
a plaisir comme certains gris qui seruent en chosa obiecta
en y mettant vn peu de terre d'ombre ou ocre de Rouil
& choses semblables, & aussy pour toutes couleurs de
boys qui se couchent communément d’ocre de Rouil, y mettant du blanc pour le Jour, il se faict. aussy a plaisir
plusieurs aultres sortes de couleurs.
[f.105v]
Les couleurs dont les estoffeurs peindent les belles
maisons comme les planches & aultres choses semblables
sont, en brun ou colier de boys se font communément
d’ocre Rouge & Jaulne auec vn peu de noir.
Labeur de draps qui sont Changeants.
Il y a plusieurs Couleurs changements en draperye,
lesquels je ne veux du tout taire, mais je veux dire
premièrement, que quasy tous les changeants se font comme
vne couleur simple & puis estant seches on les releue
d’vne aultre couleur comme pour exemple:
Vn labeur de laque se releue de cendres sur le Jour.
Vn aultre de tamné sur l’ombre & de massicot sur le
Jour.
[f.106r]
Vn aultre de pourpre se peult aussy relouer de cendre
il se faict aussy vn changement de schuidegriin sur l’ombre
& de cendre sur le Jour.
Vn aultre de Verd sur l’ombre & de massicot sur le
Jour & d’asur ou de pourpre sur l’ombre & d’incarnat sur
le Jour s’appelle d’incarnatdu blanc allié auec du ver
millon ou de la mine ou de laque; il s’en faict vne aultre
de Vert sur l’ombre & d’incarnat sur le Jour.
Vn aultre changement, se faict de blanc pur sur le
Jour et de toutes couleurs qui peuuent porter ombrage
sur le brun comme d’asur, pourpre, laque, vert, schuide
griin & encores d’aultres. Quelque changement se faict
toute d’vne traicte, sy en veult comme de pourpre &
cendres sans gaster ses couleurs et cest, quand le Jour
s’allie auec les braye ombrages.
Le tout dépend de la destirite dextérité de les faire accorder
comme sy setoit vne mesme Couleur ce qui se prendra
mieux mieux … voua hanter les bons ouuriers & a reguarder les beaux
tableaux et sur tout, en sexeroeant que par nul aultre
moyen.
Le labeur de Jaulne.
Le plus beau Jaulne qui soit est le Massicot laué &c.
[…]
[f.106v]
[…]
Crespe ou linge transparante.
Vn Crespe se faict en traisnant son blanc sy sèche
ment qu’il ne laisse nul corps pour couurir tout on verroit
a trauers & communément, on ne heurte que les traicts &
plis du doux en laissant le reste vuide
[f.107r]
ou bien si claire
ment glacé que les plis y paroissent; quel que foys on y adiouste l’ombrage de quel que gris que Ion traine & glace du mesme, sappelle glacer clairement non y adioustant en
y mettant de l’huille comme au vert de gris ou laque
quelque foys de trainer seichement.
La Maniéré de faire les Neuds & visages.
Ayant aucunement esbauché vostre paisage & draperyes reste maintenant a dire quelque chose des visages
& nudités qu’a la vérité est le plus principal poinct de
cest oeuure. Or il fault entendre que les visages se font
les vus a plaisir & les aultres apres nature comme du fet
de toutes choses visible sy peuuent tirer apres nature.
Commençant donc aux visages qui se font a plaisir tant
des hommes que des femmes & des petits enfants : de
l’incarnation communément se f'aict de blanc de plomb ou
de ceruse auec du vermillon ou mine de plomb ou laque
ou d’ocre jaulne scion que l’on voudra tant pour l’homme
(pie pour la femme selon que le labeur le requieret, & se
peuuent ombrer de l’une de Couleurs qui s’ensuiuent,
assauoir d’ocre de Rouil, terre d'ombre ou bien du noir de
la laque ou auec du spalte. Lesdictes couleurs estant
allies auec du blanc ou
[[f.107v]
auec de la mesme Incarnation se
font clairer ou brunir comme on vault, les cheueux & la
barbe se font a plaisir comme d’ocre de Rouil, terre
d’ombre & choses semblables or le Jour desdicts estant
heurté heurté et acheué ou touche doucement & legerement la ou
il fault auec vn peu do vermillon & laque rnesles ensemble.
La charneure ou carnation pour bien durer, seulement ce
faict de blanc & laque ou vermillon & bon ocre. Les
genoux, la face & coudes, mains & pieds se doivrent tenir
plus rouges que le reste du corps.
L’on ne haute ordinairement de clair en plus clair sur
toutes choses selon le Jour apres quelle claire & ombrage
sont jectes.
[afbeelding]
[f.108r]
Davantage il fault noter et auoir esgard en mettant
les couleurs sur la palette pour chose que se soit a ce
que la plus claire soit au plus hault lieu & les plus bruns
en plus bas lieu comme en ceste aullre palette sur
laquelle mesme il fault que les couleurs simples soyent
mises desquelles celles de quov on trauaille sont composée
chacune a part sur ladicte palette comme voye icy pour
exemple.
[afbeelding]
[f.108v]
[blanco]
[f.109r]
De la manière de peindre & dorer les corniches des Tableaux.
Les corniches se peindent communément de brun ou
de noir d’Angleterre ou d’Auxerre y mettant vn peu de
mine pour seicher vn peu de verd de gris parmy le noir
pour ayder aussy a seicher.
Pour la dorure.
Quand a la bordure d’vn bord d’vn tableau que l’on
fait a huille. L’or couleur ou imprimeure de ladicte
bordure se fait de quelque couleur grasse connue seroit.
le reste du lauement des pinceaux. Car telle lauure est
communément, grasse & faut que tire vn peu sur le rouge
ou Jaune ou tamné. Et estant ladicte imprimeure seiche
on y appose l’or comme dessus auec du cotton et estant
sec on passe par dessus ledicte or vne plume d’oye ou
aultre plume frottant legereinent par dessus affin de faire
tomber l’or qui est superfieu & qui surpasse l’imprimeure.
De la maniéré de dorer en destrampe.
Quand on dore en destrampe assavoir d’or bruny cella
se fait sur le bol armeny qui est couché sur du blanc de
craye a destrempe bien raclé auec le racloir ou auec de
la presle estant pareillement ceste derniere couche de bol
bien polie auec la dent de chien. Puis on la mouille seulement d’eau claire
auec vne fort legere eau de colle de
retaillons de cuir
[f.109v]
auec le boutle d’vn double pinceau & auec
l’edict bout on couche son eau or. Pins estant sec on le polit
auec la dent. C’est or ne vaut rien en lieu humide ny
aussy a la pluye.
Pour destremper les couleur d’enlumineures, faut
prendre eau gommée & sucre candy.
Maniere de faire les Vernis.
Le gros vernis pour les planchers des maisons se fait
d’huile de therebentine commune, sandarac ou verny descriuain
enuiron la cinquième ou sixième partie & faut
mettre la sandarac broyé dedans ledict vernis quand il
commence a bouillir.
Et faut noter quand on fait du vernis il faut l'eu de
charbon craignant que la flamme ne sy prenne en danger
de brusler la maison.
ℳ
Rp huile de Therebentine
Commune Hij Colophone Hss.
Sandarac ℥iiij
huyle de lin sic. catine
auec lythargo
℥vj. M. v. a. e.
Bon verny.
Le meilleur vernis pour les vieux tableaux se faict
d’huile d’aspic, therebentine de venise & mastich du meilleur
& du plus précieux & se fait comme l’auhre. Le moins
que l’on peut vser de vends est le meilleur car il fait
fendre les dictes tableaux.
Aultre maniere.
Rp Autant d’huile d’aspic de la plus claire & autant
de therebentine de venise de la plus claire & les mettes
tous deux en vne fiole de verre & puis faut mettre ladicte phiolle
[f.110r]
dedans vn pot de terre plein deau & la faire bouillir,
affin que lesdictes deux matieres cy dessus se meslent
& sera bon verny.
A toute commune
vernix adjoustes vu
peu d’huile de noix
ou de Lin blanchie au
soleil. Celaempesche
qu’ils ne fendent &
les faict register à
l’eau & à l’air.
Bon.
Verny sicatif. *
Rp huile d’aspic pure deux fois aultant que de sandarac & les mettes dedans vn pot de terre jusques ace
que le sandarac soit fondu & le bien remuez.
Verny. Air. de Courselle.
Rp ℥j huile daspic et ℥ss de mastic et le faire prendre
vn bouillon ensemble & sy voulles labourer sur icelluy faut
y mesler vn peu d’huile de noix parmy affin qu’il ne seiche
si tost.
Autre maniere.
Rp eau de vie qui brusle toute puis faut prendre
℥.j de sandarac du plus blanc & clair mis en poudre fine,
& le gros d’vne amande de therebentine de venise & mettre
premièrement la poudre & la therebentine dedans la fiole
& puis l’eau de vie : Et mettre la fiole sur le feu doux a
petit feu jusques ace que le tout soit fondu & pour le
faire plus beau on le peut sy on veut passer par vn linge.
Aultre siccatif. Air. du Vinier.
Rp huile d’aspic, therebentine de Venise & sandarac
faut faire bouillir la therebentine en eau jusques ace que
vienne cassante estant froide pins retirer l’eau & broyer
le sandarac, puis faire le tout bouillir ensemble.
Espece de Colophone.
[f.110v]
Pour lauer vn Tableau.
Faut prendre de l’eau de sauon auec de la cendre
passée bien menu & puis auec vne brouësse frotter le
tableau & apres le lauer d’eau pure.
Mauuais
Pour osier le vernis de dessus vn Tableau.
Rp Do la cendre passée auec de l’eau & le frotter
auec vne brouësse bien rude & puis l’essuyer.
Le moins qui’on peut vser de vernis cest de meilleur,
en humidité il gaste les tableaux, si vous n’v adjoustés de
l’huile.
Mauuais
Pour dorer sur les Tableaux en huile auec de T or de
coquille.
Faut lauer le tableau auec de l’urine & destremper
ledict or auec la meslée d’eaue.
Pour dorer sur de l’estain.
Pour faire que le parchemin se tourne & vienne estre
du cuir pour mettre sur les Hures que Von vaut relier.
Faut tremper la peau dedans de l’eau pure 24 heures
& puis la bien lauer & tordre & faut racler le costé de
la chair auec vn roulleau de boys & apres la bien lauer
que l’eauë en sorte tout claire. Fuis fondes de l’alun auec
de l’eauë et
[f.111r]
de l’huile d’oliue ensemble & puis tremper la
peau dedans & la faut, bien manier & frotter & est.andre
& puis faudra la teindre de quelque couleur qu’on voudra.
Assiettes pour dorer sur parchemin, papier é aultre
chose.
Broyés ensemble sur le marbre autant de blanc de plomb & autant de sucre candy auec autant de gomme arabic destrempée auec de l’eaue commune & quand
l’assiette sera couchée, seiches en telle sorte qu’y mettant
le doigt dessus il ny tiene point, puis couches l’or; &
apres estant bien seiche il faudra le brunir auec de dent
comme est la coustume.
Broyés ensemble sur le marbre autant de blanc de plomb & autant de sucre candy auec autant de Gomme Arabic destrempée auec de l’eaue commune & quand
l’assiette sera couchée, seiches en telle sorte qu’y mettant
le doigt dessus il ny tiene point, puis couches l’or; &
apres estant bien seiche il faudra le brunir auec de dent
comme est la coustume.
Aduertissement
Je croye qui ce blanc de plomb ou mine auec le
sucre candy broyés a huile feroit vu bel effect.
Autres grandes assiettes.
Broyez bol armeny auec glaire deuf & en fay ta couche
que laisseras seicher puis appliqueras ton or qu’il faudra
brunir estant seiché comme dessus.
Pour faire du brun meilleur que le brun.
Faut faire chauffer de l’ocre sans le rougir au feu.
Pour faire terre d'ombre aussi bonne que la meilleur.
Rp de l’ocre et le tremper en huile puis le faites
rougir au feu.
[f.111v]
Faisant brusler du serment de vigne le charbon est
fort bon a faire du noir & du gris.
Nota que pour faire vne imprimure qui ne casse point
prenez vieille couleur, miel & therebentine & notez que ne
faut trauailler en vn mesme tableau auec vieilles couleurs
& nouuelles ensembles. Ains sy commencés vn tableau
auec vieilles couleurs il le faut continuer & paracheuer
ries mesines couleurs de mesme, si commencés de nouuelles
finisses auec de nouuelles & fraisches couleurs.
Pour faire l'or en fueille or de quoquille.
Il le faut bien broyer & desmeler auec miel, eau & sel
& puis le lauer fort en eau claire. Le vinaigre fait deuenir
le dessus des coquilles comme le dedans.
Pour clarifier huile de noix.
Faites la bouillir auec eau claire & lors qu’elle boitillera
prenez ce qui viendra dessus & le mettez en vne fiole &
la boucher bien & puis la mettez au soleil & sera fait
Vne liure de pastre, ℥ij de briques & gros comme vne
noix d’allun de plume & laues ce que voudrez mouiller
auec eau de vie.
[f.112r]
Pour faire sable.
Du piastre, qui faut destremper auec des blancs deuf
& en faire paste auec ℥ij * en poudre, le tout ensemble,
vous mettrez tout dans vn pot que lutleres fort bien & le
mettres au feu de rouïe jusques ace que soit calciné.
Pour faire huile a peindre sur le blanc, azur & toute
aultre sorte de couleur qui ne jaunit point.
Rp La graine de pauot qui sera blanche & en tires
huile & la ineslez auec vos couleurs.
Aultre pour le mesme.
Mais coste huile
seiche malaisément.
Voyés de l'assaiso
ner par l'infusion de
Lyfcharge & du blanc
Rp huile de ben de quoy les Parfumeurs se seruent
a parfumer Italie olio de ben.
*Le verny est bon pour faire esmaux contrefait sur
argent & faut mesler les couleurs auec lcdict verny & puis
les faire seicher & faut premièrement broyer les couleurs
auec l’huile d’aspic & puis les mettre chaqu’un a part
chaq’un en les petites bouteilles pour en vser.
Pour donner toutes couleurs sur le verre.
NB. Raggia i. poix blanche
qui vient, du
Picea, seule coste
huila s’euapore partant
y fault adjouater
vu peu d'huile siccatiue,
de lythargo
faitte auec huile do
Lin ou de noix ou
chanure. Ou bien
tant soit peu de
Therebentine.
Rp huile de raze & rien aultre & broyés des couleurs
auec ledict huile & faut prendre a faute d’icelle de l’huile
de therebentine & vu peu de mastic.
Pour dorer sur le verre.
Rp Du blanc deuf vne partie couleurs d’eaue.
Pour vernir les petits tableaux.
Rp ℥ij huile therebentine claire, ℥j mastic bien choisie
la plus claire & blanche & puluerisez sur le feu auec
ladicle huile.
[f.112v]
[blanco]
[f.113r-121v]
[f.122r]
Des Couleurs.
M. Adam,
Peintre flamand.
Le masticot & Indico a huile s’esuanouissent & se
tirent dehors si le tableau est exposé au soleil, elles sont
couleurs dont il fault fort peu vser.
La drapperie jaulne & l’or se doibuent faire auec bon
Ocre jaulne, & blanc, quelquefois sur le jour au satin on
met pour donner lustre vn peu de masticot, mais rarement
s’en fault il seruir en vne peinture qui doibue durer.
Le Cynabre ne vault rien a huile & mange les autres
couleurs quoy qu’il soit tresbeau.
NB.
Ad smalte.
Vn beau rouge. Prends de l’ocre jaulne très pure,
mettes la dans vn creuset (car si oest sur les charbons
elle sen ira toutte en cendres), mettës le creuset dans vn
feu très vif & faictes rougir par l’espace de deux heures
pour le moings que vostre ocre soit toute rouge de feu,
tirés le creuset & le laissés refroidir, vous aurés vne
couleur rouge presque comme Cynabre, excellente our la
Carnation & pour la drapperie.
La terre d'ombre se brusle aussi & donne vn tasne
obscur très excellent dont on se sert aussi aux visages
& Carnation pour l’ombrage, ne meurt point
mais gaste
les aultres couleurs.
Ocre de rouïl est la rouille de fer dont on se sert aux
carnations pareillement fort vtilement.
[f.122v]
Mytens
Les terres qui se peuuent vser a huile pour le noir
sont le crayon noire, la Terre de Cologne, & si on y
veult mettre le charbon de terre d’Escosse il peult aussi
seruir.
Pour le jaulne l’ocre jaulne, l’ocre brune qui donne
vn roux fort beau, le schitgeel ou pinke peult aussi passer
entre les terres parce que son corps est de craye, quoy
que la teincture vienne de l’herbe Isatis laquelle est
précipitée auec l’allum puis paistris auec la craye.
Voyés la Terre des Harpentis prés do Bloye qui est
vn bol jaulne.
Pour ombrer le jaulne la terre d'ombre sert, laquelle
bruslée a vne couleur brune fort belle & est fort siccatiue
Pour rouge le crayon rouge, Rubrica fabrilis, le rouge
brun d'angleterre, mais sur tout l’ocre jaulne bruslé clans
vu creuset jusques a parfaicto rougeur.
Bol Armeue fin
pour imprimer.
Pour le blanc il n’y a que le blanc de plomb, toutes
fois failli essayer la Marie fort blanche bien lauée & la
chair, faicte de Cailloux a feu bien lauée. Le Bol blanc de Malthe, & la Terre de Montdeny du Piemond, Espece
de Bol.
Pour vert vn Bol vert venant d’Italie qui a fort peu
de corps & sert a glacer. Il est bon pour les paysages.
Quand a vert de terre il se faict auec la Grave imbue
de la Verdeur des Eaus second restant de la séparation
des metaulx tenant de cuvure estant vne couleur qui meurt
comme le Vert de gris. Voyés si en lieu de la Croye la
chaux esteinle & lavée pourvoit seruier.
[f.123r]
Ein Brieff souiel einer auff ein bogen gemeiner Hand-
schrifts schreiben mag, in einer Zanslücken
verbergen.
Nimb einen Schlimen bei einem Goltschlagere der von
einem ochsendarm aufgespant ist, den mag man eineim
1/2 bogen gross haben, mach ihn wiederumb nass, span ihn
wiederumb uff ein bretlein, lass Ihn trücken werden, schreib
mit einer kleiner schrift und gemeinen dinten darauff. Nimbs
vom Bretlein ab, legs ganz genau zusammen auf ein Röllin,
schlag ein grün wachs darumb, vnnd legs in die Zanlücken,
oder stoss in ein ohr, oder klebs an ein Wehr, so lang
bis du durch die Feind kommes, ist sehr ein fein kunstlein damit du viel andre ding zuwegen pringen kannst.
Wie man geld in ein Wezstein bringen mag.
Es ist bei uns ein gemein Sprichwort dass man sagt,
der hat sein gelt in Wezstein verliehet,
[f.123v]
ist der warheit
ungemess, und ein feines kunstlein, da ich auss Portugal
durch einen solchen weg grosse Stucks diamant körner,
(die mag besucht vnd lesst sie sonst nit heraussfüren,)
daru bringen wollt, auch macht man köstliche kleinott
also einkütten, und in sorglichen Strassen also hiendurch
pringen, aber ohne noth viel Exempel zusezen dieweil du
ihm selbst fein wirst wissen nachzudencken, aber diesen
Vorhaben nachzukommen. Nimb einen gemeinen grauen
Wetstein, zerschlag in zu stücken, zerstoss in zu Meel in
einem Mörser zu einem Pulver, lass durch ein härm Siblin
kniffen, thue das Pulver in ein Pfändlein, sez im ein wenig
schwarz Pech zu, das ob dem feuer ein muess darauss
werdte, so hastu furwar ein köstlich hart Küth, das auf
wasser hellt. Nachmals mach dir von holz ein Tröglein,
wie ein verlenget schächelein, in form eines geviertte
Wetsteins, geuss ein wenig des Kütts drin,
darnach leg das Gold in diss küttlein auf ein heufffein
zusammen gesetzt, vnnd
[f.124r]
ubergeuss abermal mit dem
vbrigen Küts, lass erkalten, nimbs auss dem Kestlein,
vnd reib ihn ab, wie man einen andern Wetstein abreibt,
so magstu eben soviel mit Wezen alls Vorhien.
Wan du daz golt, kleinot, oder Edelgestein willt wieder
herauss thun, leg ein eisen plech auf ein Kolfeuer, vnd
auf dasselbig plech den Wetstein, lass gemach wiederumb
Für Rot, die rote Kreide, Rubrica fabrilis, das englische
Rotbraun, und vor allem der in einem
Tiegel zu völligem Rot gebrannte gelbe Ocker.
Für Weiss ist kein anderes als Bleiweiss überall; versuche den sehr weissen gut gewaschenen
Mergel und den aus Kieselstein im Feuer gebrannten Kalk. Den weissen Bolus von Malta und die
Erde von Mont Deny in Piemont, eine Art Bolus.
Für Grün: ein grüner Bolus, der aus Italien kommt
und wenig Körper hat, er dient zum Lasieren und ist gut
für Landschaften. Was das Verditer betrifft, so macht
man es aus Kreide, die mit dem grünen Sclieidewasser,
welches bei der Separation von kupferhaltigen Metallen
entsteht, getränkt ist. Es ist eine Farbe, die wie Grünspan
vergeht. Sieh’ zu, ob anstatt der Kreide der Staub des
gelöschten und gewaschenen Kalkes dienlich sein könnte.
aufgiesen, so felts letslich selbst herauss, du sollt aber
auch mercken, da du das keinot oder Edelstein woltest
vermachen, daz du dieselben vorhien in ein blechen gefess
verwahrest doch da es satt eingemacht würdt, damit sichs.
nicht inwendig beweget.
Wie du durch die Musica oder per tonum ein iedes
ding wägen magst.
Ich will sezen, es were noch kein wäg erfunden, den-
noch möcht man ein iedes ding allein durch den Tonum
wägen, denn Thue also: Lass dir zwen Troth
eines metal
[f.124v]
durch ein Loch mit fleiss vnnd gleich ziehen,
die müssen gleicher Lenge sein, vngeferlich einen zweien
eien lang, lass an einem ieden Troth oben ein ringlein, vnd
vnden ein Wagschalen mach, heng sie bei dem ringlein,
an nagel oben auf, leg das so du wegen wilt in die eine
schallen, schlag mit einem eisern stäblein an den Eisendratt,
so gibt er ein resonanz vnnd mercks denselben Tonum ganz
fieissig, leg nachmals soviel gewichts in die andere schalen,
vnd schlag mit dem eisern stäblein and demselben Troth, ist
er dem ersten Tono zuerwieder, so leg soviel gewichts in
die schalen, bis die Toni gleich werden, so sind auch die
gewicht gleich, das du gewegen hast, Vnd ist sehr ein schöne
erfindung, die hab ich genommen auss dem 10 buch vnd
15 Capitel Euclidis, da er beschreibt von bereitung vnd
gebrauch der Werffung oder schlenkerung mancherlej geschoss, damit
[f.125r]
man grosse Tre, Balcken und durchzug in die Stätt geschossen hat, ist solche anspanung
durch zwey starcke slegl beschehen, wo diese beide sind
ein gleichen Tonnum gehabt, haben sie auch eben zugeschlossen.
Das im Lufft die Metallen gleicher schwere, aber im
wasser ungleich sein.
Wan du zwen goltgulden gleicher schwere hast, vnd
beide Wagschellein vnder ein wasser tauchest, so weigt
sich das Schellin, da der goltgulden am meisten sein golt
hat, im Wasser zugrundt.
Von mancherley Wegen.
Item wiltu den luft wegen oder das watter, oh der
luffc druber sey, Nimb ein druckene Wellen, wieg
sie vll einer Probierwag, leg sie ein stundt oder 2 an lufft,
vnnd wieg
[f.125v]
sie wiederumb, findestu sie schwerer so ist der
luft trüeb, findestu sie leichter, so ist der luft geleitert,
vnd gereinigt, du magest auch den Sonnenglanz durch
Weizen oder Gerstenkörner, so von gleichen sammen seind
abwegen.
Vergülden auf ein Trinckglass.
Willtu gewers oder Buchstaben umb ein drinokglass schreiben, oder Vergulden, nimb Leinöl ein Nussschalen vol gross, vnd 3 Tropften fernis, 3 Erbesgross
gestossen Mastix, ein rohrkugel gross
Bleyweiss, vnndt soviel Bleygell, reibs wol under einander,
schreib oder mal damit auf ein glass, wan es schier drucken
ist, leg golt daran; wass nicht geschrieben ist, wischt sich
mit eim Baumwollen hienweg, doch muss dass glass vorhien sauber gewischt sein, damit sich daz golt in der folldung nit anlege.
Mettal aus der Federn zuschreiben.
Item feyl dir metal es sey Kupfer,
[f.126r]
Messing, Zynkleindeu, Wissmut, stoss in einem Mörsere zu Pulvere reibs
mit Gummiwasser auff einem glass oder Mavmolstein, damit
nit etwas vom Stein darunter kombt, fast klein, schwems
und machs darnach mit Gummiwasser an, schreib damit
vnd Planiers.
Ein ander guet leitet.
Nimb 2 h. Ziegelmeel vnd 2 h. Weinstein, reib es
klein untereinander, thue es in ein pfannen, vnd seud es
mit weissem harz vber ein gluedt, vnd kiiet damit warm.
[f.126v]
Ein kessleim.
Nimb kallch vnnd keess eins soviel als des andern,
auch mit einer milch abgerieben, vnd gar ein
wenig weiss meel, misch vndereinander, so hastu ein gar
güten kessleym.
Ein Leim damit man iedes ding leinibt.
Nimb harz vnd wachs, eins soviel alls des andern,
zerlasses vndereinander in einer Pfannen, Qder in einem
seherben vber einer glüet, thue dem über ungelescht zer-
stossen kalchmeel, auch zerstossen glass, vnd Ziegelmeel,
auch eins soviel alls des andern, doch in solcher mass,
dazs der Leim daz ist harz vnd wax fein dün bleib, damit
mans mit einem bensel möge anstreichen.
Wie man einen ieden Menschen auch ein iedes Irre
guliertes gefess visieren vnd seinen Inhall erkennen
sol.
Diese kunst ist genommen auss dem 9 buch vnnd 3 Ca
pitel Vitrunij, denn als Hiero der Syracusener
in seiner
[f.127r]
königlichen Maj. von seiner Tefflichen guthat, vnd
redlichen liandluug wegen, hoch erhaben, vnd fast mechtig
ward, hat er verschafft, aus Verliebnus ein ganz güldene
krön zu der Verehrung der Götter in ein Tempel zu geben,
vnd verschafft dieselbig fast künstlich vnd in grossem
Werth zumachen, vnnd dem golltarbeiter dass gollt zuge
wegen, als um zu bestimbter Zeit , das wercks verfertigt,
was fast künstlich und subtiler Arbeit, hat er solche krön
für den König getragen, vnnd in dem Gewicht, allss er
das golt empfangen wiederumb zugewegen, vnnd also diss
tnal den könig vergnügt. Alls aber hernach gernerckt
worden, wie von dem golt etwass entzogen, von Werck
meister, vnnd soviel silbers hienzu gethan worden, hat
solcher betrug den könig hart versmahet, aber
[f.127v]
doch solchen
diebstall uit eigentlich beweisen mögen, derhalber den
Archimedem gebetten, dass er solcher Sachen mit fleiss
nachtrachtet. Alls aber Archimedes fleissig speculirt nach
diesen dingen ist er ungefähr in ein Bad kommen, sich zu
reinigen vnd zu baden, alls er aber in ein Wannen oder
Badbuden gestiegen, hat er vermerckt, dass soviel sein
leib raum darin nam, von wasser sich soviel vbergoss, alls
er aber die Ursach desselbigen ersucht, ist er nit lang
plieben, sondern verfrurden aufgefahren, vnd fröhlichs muts
gesprochen, Ich hab es gefunden! Ist allso eilents hiengangen, vnd auss solcher erfindung verursacht, hat er
kuegelein in gleicher schwere, doch in solchem gewicht,
alls viel die krön hiellt, ein von gollt die andre von Silber,
Namb allso ein gefess vol wassers bis zum
[f.128r]
obersten bord
ganz gestrichen voll, thut er schleichen die silberne Kuegell
hinein, soviel nun dieselbige raum namb, soviel wassers
lielf über, alls er sie wieder herauss thet, füllet er das
geschirr wieder, wie es vergestriohen voll gewesen, hatt
also erstlich fundeti, wie schwer wasser zu einer gewissen
schwere des silbers ubergeloffen was, vnd in welcher Pro
portion sich solche beide gewicht gegeneinander hielten.
Alls er nun dasselbig erfahren, hat er den klumpen oder
klozen gollts, auch also in das wasser gesenckt, und
gleichergestalt auss der wiederfiillung gernerckt dass des
wassers nit allso viel aussgeloffen was, sondern vmb soviel
weniger das der klumpen des golts kleiner war, dan des
Silbers, ob sie gleich in einem gewicht wahren. Allso er
aber die ganz krön in solches geschirr vol wassers,
[f.128v]
gesenckt hat er befunden, das mehr wassers ubergeloffen ist, von
dem klumpen golts, von solchem vberflüss hat er ver
standen und eigentlichen erfunden, wieviel des silbers under
solchem Werck der Cron zugesetzt worden, vnnd allso der
diebst al öffentlichen bezeugt. Auss solcher historia und
künstlichen Speculation haben die allten ihre silber vnd
gold probiert, wie man noch heutiges tages sagt, Man
habe vor Zeiten durch wasser probiert, denn sie haben
ihre besondere Tröglein derzu gehabt, die sie in einander
gesetzt, vnd von einer ieden Methal den Überfluss gernerckt,
vnd gegen einander gehalten. Ich aber wil nit glauben,
dass es wasser gewesen seye, dan es ist zu schwer und
unfflnissig, dass siehest du wol wan man ein glass ein
[f.129r]
schenckt, und es voll ist, so geht das wasser über das
glass, wie ein stiickh von einer spera, derohalben achte
ich es sey honig oder oel der am flüssigsten sein gewesen.
Nimb ein hand oder fuess auch ein ander gefess zu
under suchen wieviel wasser oder Wein darin'
gehe, nimb ein lehres schaff vnd sez ein andres schaff
voll wassers darein, thue deinen fuss in den schaff mit
wasser, was uberlaufft so viel 'geht in den fuss, vnd der
gleichen von andern gefessen soltu auch verstehen, ist zu
viel eigennuz.
Vom Gieps giessen.
Zerschlag den Gips' zu stücklein, wie die ganz oder
halben welsche miss, vnd brenn in tag vnd nacht in einem
Backofen, darnach zerstoss
[f.129v]
oder mahl in zu einem Pulver,
an diss mel geuss halb lauter, vnd starckh leim wasser,
das also warm sey, daz du derein leiden magst, denn wan
es kalt würdt so gestehts vnd lesst sich nimmer giessen.
Wiltu netten gips giessen, so rnus das wasser von
Presilgen holz gesotten, vnd thue es under das
Leymwasser, allso magst auch mit andern ferben thun.
Den Niederlendschen gips zumachen.
Nimb lauter Semelmeel vnd gerieben kreyden, ver
meng beide Meel mit einem Leymwasser, damit trückt
man allerley weisse Mödelein and die Gläser und Trülein.
[f.130r]
Schwartz in Schwartz malen oder zuschreiben.
Meister Lucas Cbeufs, Mahler zu Wittemberg, hat
under andern auch diss lob gehabt, dass er den besten
Sammit soll gemalt haben, darumb daz er in schwarz noch
schwarzer, vnd allerschwarzst hat mahlen können, dem
Thue allso.
Nimb bei einem Compostenmacher 1 h. helfenbeinen
Abschnitten, thue es in ein glet soviel helfebein,
deckh ein stüzzlein darüber, verkleibs mit Leimen auf das
aller genaust, gibs einem hafner, dass ers mit andern häfen
die er brent einseze. So es nun auss dem offen wie andere
hafen genommen wurt, brich die stürzen herab, heb die
selben gebrauten stücklein helfenbein auf, stoss in einem
Mörsner zu Pulver, wan du es zum schreiben oder mahlen
brauchen willt, reibs under leinöl, so würstu sehen, daz
schwerzer ist dan kein schwarz.
[f.130v]
In ein Glass Inschreiben.
Heiss dir ein Glassmahler ein glass mit lutt
anstreichen, darin schreibt man mit einer Federn
ganz rein wie auf Perment, heiss darnach schmelzen oder
braunen, und bleibt die schrillt ewig darinnen, vor hiz
oder wasser verwart.
Pappier schwarz zu ferben.
Nimb gebeutelten kienruss bey einem Buchtrücker,
reib in an mit güter dienten, darnach mach in an mit
Permenter Leimlein mit Abscliabig gesotten, vnd ferb ein
bogen Papier oder Perment, oder dergleichen, darauff
du mit ferben oder golt grün &c. schreiben willt.
Das Edelgrünferblein vonn Maister Hansen Siebenman
Haröffenschläger den ein E. Rath lange Jahre mit
einem herren Tisch im Spital erhalten halt.
[f.131r]
Nimb viel kupfere geschabte feine blechlein, liengs an
ein fedenlein, nachmals thus in einen grossen disculierkolb
zwer mass scharpffen disculierten essig, heng die
blechlein an dem fedenlein in den disculierkolben, daz die
selben blechlein ob dem essig schweben, vnnd doch den
essig gar nit aurüren. Alls dan vermach eben den kolben
heissig zu, das kein seure darvon geth, sez also viervvochen
an die wärm hiender den ofen, so wiirstu fein sehen, wie
die blechlein alle grün worden seindt, desselbig grün thue
herab, in ein Muschelin, willtu damit schreiben oder mahlen
machs mit Gummj wasser an, willtu mehr grün machen,
so thue ihm wie vormals, allein daz du die blechlein von
neuem schabest.
Perment Leim.
Nimb das abschabig oder die spen von Perment, ein
gute handtvoll, thue es in ein haHelem, geuss brunnen
wasser daran, wasch auss einem
[f.131v]
wasser, 4 oder 5 mahl
daz keine weisse molcken mehr darvon geth, seihe es ab,
geuss daran ein Mass brunnen wasser, lass umb zwen
zwerch finger einsieden, seyhe es durch ein duch in einen
andern hafen, sez es in ein keller, so . . . würdt es kald
sein, diss leimlein braucht man zum goltgrund, vnd allerlei
färben.
Leym von hausenblasen.
Nimb hausenblasen in ein häfelein oder Mahltiegelein,
geuss daran brunenwasser 3 oder 4 Zwerchfinger hoch,
lass tag vnndt nacht erweichen, nachmals sez neben ein
glüetlein, vnd lass zu einem Teiglein einsieden, diss ist ein
edler klarer vnd starker leym, damit man metal und holz
auch stein leder aneinander leymen mag.
[f.132r]
Vnd sonderlich soltu mercken, wenn du einen zer
brochenen Wappenstein hast, so magst in mit diesem Leym
lein wiederumb aneinander leymen. So du under diesen
Leym ein wenig gestossenes Venedisch glass, vnd ein wenig
furniss vermischt, würdt ein guter glass Leym darauss.
Andere nützliche Leim.
Nimb kittenkern, geuss ein wenig rohrwasser daran,
lass tag vnd nacht stehen, so hastu einen reinen Leym,
den brauchen auch die goltschmit, wenn sie golt vff golt
lötten sollen.
So du mit diesem Leimwasserlein auf einen rosen oder
Negeleinbletlein Buchstaben oder Zügelein machst, so lassen
sie sich fein vergülden oder versilbern, wie man solche
schmecken bey den biilerischen Studenten findet.
[f.132v]
Das die kinder leichtlich zanen.
Nimb sclimir der Kinder Wänglein damit,
macht leichtlich vnd ohne schmerzen den Kindern die
Zäne zu wachsen.
Krebs zufahen.
Nimb habermehl thue es in ein hafen vnd giess
wasser daran, lass es sieden biss es wohl brennselt wurdt leg den hafen ins wassev derein Krebs seinds , so kriech
sie derein.
Wan eim ein geschossener Pfeil im Lieb ist plieben.
Nimb Zwibel, brat die sohneidts von einander, vnd
lass 3 tage vberm loch
[f.133r]
liegen, so begibt sich das eisen
herfür.
Wan eim clas Zäpflein nil abgefallen.
Nimb eissen abfeillig, thue es in ein Secklein, leges
auff den Kopf, so ziehet es wiederuinb hienauff.
Zu Blutsiellung vnd Wundenheillen
ist Aichenlaub zerbissen in dem Mundt vber den schaden
gelegt sehr gut.
Ein liecht das vnder dem Wasser brennt.
Rp Tbj .... carbon .... ℥vj. Misce pone in penna
calamu scripturis, appende lapiliu ut aggravet in aq.
accende & aq. immitte.
[f.133v]
[blanco]
[f.134r]
Pour marqueter de l’ynoire, blanc & noir.
Jette sur vostre yuoire auec vn Aspergés de la Cire
fondue, icelle refroidie trempés vostre yvoire dans de l’eau
forte de bile, la plongeant, & retirant incontinent: puis
jettes vostre piece dans la teinture noire tresbonne des
teinturiers & l’y laissés tout que besoing sera. Ostés,
laués, essuyés ostés la Cire & brunisés.
Voyés cet artifice que m’a baillé Joseph Petitot, qu’il
a eu d’vn tourneur de Londres.
Pour faire de bastons, escritoires, boestes comme le
papier de Turquie à ondes auec Gomme laque.
Faites en de toutes couleurs, puis jettés en des morceaux dans de l’eau fort chaude, la laque s’amollira de
sorte, qu’en la roulant entre deux mains vous la pouuës
estendre aussi menue qu’vn filet. Mettes de ce filets de
diuerses couleurs l’vn touchant l’aultre sur vne platine de
cuiure ou d’estain qui plongerés dans vn bassin plein
[f.134v]
d’eau très chaude de sorte que
vos filets de cire s’y puis
sent amollir, alors auec vn poinçon ou baston pointu
formés vos ondes comme vous voudrés, tirés vostre platine
hors de l’eau, laissés tout refroidir, seichés bien l’humidité.
Mettés la platine sur vn rechauld, tant que la cire se fonde
doulcement, sur laquelle ondée comme dessus roulés vos
bastons, escritoires, manches de cousteaux & semblables.
Le ciment estant froid, esgalés le & l’vses, puis polissés
auec tripoly & potée, frottant auec vne piece de buffle.
[f.135r]
Daz ein eij an einem spiess aufsteigt.
Thu […] in ein lehres ey & machs wol mit wax
dz nichts herausläuft stells in mittag an der sonnen zu
einem spiess so steigts vbersich.
Für ein wuttenden Hundsbiss.
Nimb Terra Sigillata mit essig angemacht, vnd mit
rosenoel getrempiert dauon getruncken ist gut so einer
von einem Wüttigen hundt gebissen wurdt, auch für
schlangen vnd spinnen biss vnd andres gifft, im leib ver
treibts, auch so ein Mensch diinne im leib were, das ver
stopfft es auch, vndt vertreibt die Pestilenz.
[f.135v]
[blanco]
[f.136r]
Dealbatio olej Linj. Mr. N
27. Xbris 1632.
Take a quart, of Linseed oyle, & put it into an earthen
pott, then adde to this a piece of browne bread made into
crummes, with a quantifie of the sawdust of deale boardes
mingled powder of whitelead, then put in altogether
and the pot with theise ingredients must be sett open in
the Sunn in hotte weather for the space of 4 5 dayes,
and with a wooden sticke ye must stirre and tumble all
this together 5 times a day, taking care that the
pot open no dust or dirt fall in it. Tdone,
ye will find the oyle become cleare and white, and letting
the pott still a whole day, all the former ingredients
will settle to the bottom, then ye may gently powre of
the and clarified oyle into a cleane g &
reserue it for your vse.
[f.136v]
Huyles blanches & fori claires.
Norton bon peintre dit auoir mis de l’huyle
lin dans vne phiole, celle bien bouchée auec lief
& parchemin l’auoir exposé au soleil, & a la lune 8 ou
9 mois, au bout desquels ladicte huile a esté tresclaire
& blanche comme eau, vn peu plus espaisse que l’ordinaire
mais néautmoings bonne pour peindre.
Mr. Lanyre a faict espelucher de noix vieilles, non
rances pourtant, en oster toute la peau auec
beaucoup de me, & de la noix a faict primer
de l’huile très tresblanche & tresclaire. Je croy qu’en trempant les noix dans de l’eau tiede vn peu plus, ceste pelli s’enleuera aisément,
apres quoy seichés les noix au fur apres la pain ostée,
ou dans l’estime, & exprimés l’huyle.
huyle siccatives
de
lin,
noix,
chanure,
pauot blanc.
essayés les huiles
de
Noisettes,
de fruict de
Ricinus Cerises
Noyaux de } Pesches
Gland Abricots
Prunes.
Voyés de Lingua Avis.
[f.137r]
n ].nnftstSpznm;trs s.rgdl[b. .,nsmde.ethdNd.rNhHl,Nh,.es,,,.enn,n,,.,,.Recepia per inciarire (esclaircir l’olio de Lino.)
Del Signor Cavaliere Antonio Vandyck.
Vide sequent, pagiu.
Non sucoesait cum
albumine, sumenrius
vitellus.
Si piglia di due oua il rosso, et se batte bene vna
quart a parte d’vn boccale, d’aqua vita de tro cotte com
mune, mesoolandolo con detto rosso d’oua, il die si mettera
intra vn fiasco, guingendo vn boccale d’oleo di Lino, et
mouendo detto oleo con il’ingredienti, a tanto die il tutto
diventi turbido: il die si fara con penna squartata. Si
cenna la bocca del fiasco, et la secandola quietare diuenti
ciarissimo in breui giorni &c.
[f.137v]
[blanco]
[f.138r]
[blanco]
[f.138v & 139r]
Claeren vernis.
Neemt 1/4 loott schootte claeris mastix in een niew
pothye laet hem sachtlich smelten op’ t vner daer naer
neemt vande alderbeste Oiprisse Terpeentijn II loot, maeckl
hem oock heet in enn ander pothy, Giet dan dat selvighe
bij den mastix gesmolten roert wel om, nemt van’ t vier en
giet er II loot peter dij onder die schoon is al roorende,
gietse In enn glaes, fles door een Dooch.
Claeren ool.
Neemt 1/2 pot lijn olij 1/2 pot regenwaeter een deel
alluim een deel souts en 1 corst roggen broot, laet et heet
woorden dat de geelicheit vn de olij boven coemt & roeret
omme dann werpter een hant vol sagemeels by, pijn boomj
gestadigh roerende op’ t vier, stelt dan dese pot in de
sonne, acht oft tien daagen daer nae scheit de claeren
oolij vn dey onclaeren en doet hem in een glas om de
disteleeren in de son op leetwit etui grove crummels van
rooggenbroot, wille men hem daer nae noch claerder
maeken, trecht men se door een helm met maenieren van
distelaetien ij woort dann als fontain waeter.
[f.139v]
Olej Lini dealbatio M. Adami
Rp olej Hj litharge. auc. subtillifs puluerisat. ℥iiij. icitj.
vini alb. aceruim Hj. Vel Hjss.
me du ampulla vitrea & que
tudie agita.
pere cherubin. lhuile de
lin blanche, se de bure a
merueille, si vory prenez
une vessie de bœuf, & la
remplissie, au tiers ou a moitié
de fort beausable blane puy
en picq ue le fonde en dix ou
doune endroict aue une
eshuille, appre vese, vostre
huile par-dessus le sable,
vostre vessies estant suspenüe
en lair, & cohobes plusiens
fois.
Cendres mouchy. Os du mouton brus lés.
ℳ. Ceste facon de clarifier
peult fernir a toutte liquer
que si la liqueur est un peu
estaisse & une peult asiement
passer par les tout vons
pourre les faire avec un fort
petit porte piece, mettre
dessus un sandal blanc fou
delie ou linompe, on cambrey
& par dessus le sable fai sant
comme dessus.
NB. le triple entomois de for blanc
[f.140r]
Pour blanchir l’huyle de lin à l’ombre.
Meslés de l’eau de vie auec des jaulnes d’oeufs (je
dis eau de vie commune, non esprit de vin lequel croit &
endurcit incontinent les noyaulx d’oeufs) & mettes ceste
mixtion auec vostre liuyle dans vne phiolle a l’ombre,
agitant souuent vostre vaisseau. Laissés jusques a tant
que l’huile estant blanchie, vous la couliés & la separiés
du reste pour vous en seruir.
Voyés s’il sera bon de battre les jaulnes d’oeufs auec
huile, & puis y adjouster l’eau de vie. 1On le pourra
essayer auec esprit de vin, en ce cas la, mais je croy que
l’eau de vie commune est meilleure. Adam m’a dit qu’il
prend de l’eau de vie commune & qu’il ne fault sinon
laisser la phiolle sur vne tablette a l’ombre, & que dedans
trois sepmaines ou vn mois au plus l’huile se blanchit
parfaitement.
[f.140v]
Autre façon.
J’ay ou cos receptes
d’vn peintre flamand
demeurant a Cool
man Street, nommé
Adam.
Ayés vn vaisseau a gueule assés large dans lequel
vous mettrés eau & huile de lin bien depurée par résidence,
battés bien ensemble & laissés reuenir l’huile au dessus.
Ayés de la mie de pain de froment rassiz bien esmyée.
Le blanc est bon mais Mr. Adam s’est tousiours seruy
de biz, espendés le en soupoudrant auec les doigts dessus
l’huyle, a trauers laquelle le pain passant il en emporte
toutte la saletté. Battés fort ensemble touts les jours vne
fois & laissés vostre vaissean a l’ombre bien sur vne tab
lette en vostre chambre, en toutte saison. Dedans vn
mois ou enuiron vostre huyle se blanchira, & sera aussi
claire que de l’eau.
ℳ.
Voyez si le vaisseau estant mis au Soleil en esté
l’huyle ne blanchira pas plustost. Toutesfois elle sespaissira
par ce moyen & sera bien plus siccatiue, mais moings
bonne pour peindre & appliquer les couleurs.
Essayés de mettre dans vne phiolle a col long &
estroict comme dans vn matras premièrement de la mie
de pain bien esmiee, puis verser vostre huyle dessus, bien
agiter le tout & les laisser ensemble l’espace d’vne nuict,
puis verser l’eau dans la phyole, agiter, & mettre en vn
coing le vaisseau, d’ou le prenant l’agitation se réitérera
chaque jour jusques a la blancheur desirée, a laquelle
l’huyle estant parvenu, il faudra la séparer d’auec l’eau
par l’entonnoir & la garder en bouteille de verre bien
bouchée.
vernix tresbon de Mr. Adam, clair comme eau, &
siccatif en trois heures.
vidi optimum.
Rp Therebentine de Venize fort claire ℥jss. (qui est
la meilleure proportion, encor quelquefois il en prenne jus
ques a vne once & trois quarts ou Sxiiij). Mettes la
dans vne conserue de verre clans vn bassin d’eau chaude,
sur vn petit fourneau, & la therebentine estant fondue &
chaude ayes demy once de Mastich en larme bien purgé,
mis en poudre subtille, laquelle jetterés dans la therebentine
remuant tousiours tant que le Mastich soit fondu. Ayés
en vne autre conserue ℥iiij d’huile de therebentine blanche
& tresclaire & la faittes pareillement chauffer, le vaisseau
couu6rt d’vn couuercle de verre, verse la auec la there
bentine & le Mastich fondus, remués a bon escient &
ostés de la chaleur.
Pour l’appliquer. Vostre tableau bien net soit mis au
soleil tant qu’il s’eschauffe. Couchés vostre vernix sur
iceluy chaud, laisses seicher.
[f.141r]
Pour vn tableau fondu à cause de Vimprimeure trop
forte.
Couchés autour de la fiscelle, & le tendes bien fort
sur vn châssis, apres prends du blanc ou gris, ou ocre ou
quelque couleur que vous voudrés à destrempe, qui ait
corps, comme le blanc de croye, destrempés vostre couleur
auec de la colle (size) & en frottés le derrière de vostre
tableau auec vne broisse. Laissés seicher, cela tirera, &
rendra vostre toile egualle, aussi tongtemps que la couleur
y sera. Si est besoing vous pourrés y passer la couleur
el'ann.
fn,rrt nthltft,jfo.hnr,u.fnrtsh,hh,ehewed.,. e.12h1ifndmk,rsfen,flhere.]wer.Frm.ruK,,mrwtd.nl
par 2 ou 3 fois, tant plus espaisse sera la couleur, tant
plus elle aura de sôustien, & tirera la toile dauantage.
Quand vn tableau s'escaitle, estant à huit le, ayant ta
couleur peu espaisse.
Par derniere passés auec la broisse vne huyle de noix
ou de lin (ou pour le mieux de l’huyle de Lytharge), qui
porte quelque couleur legore, mais l’huyle de Lytharge
vault mieulx, ou huyle de mine. (Voyés auec l’huyle do
noix bruslée à demy.) Vostre huvle ayant pénétré, laissés
la seicher à demy. Appliqués' sur la peinture vn papier
frotté de suif de chandelle, & pressés auec quelque poids
pour faire bien joindre, & laissés entièrement seicher.
De peur qu’vn tableau fort imprimé qui a demeuré
roulé plusieurs années en le desployant ne se fende.
Monstres le doulcement au feu, & a mesure qu'il
s’eschaufîera, ouurés le auec patience, & incontinent tandis
qu’il est mol estendés le tresbien & fort sur le châssis.
Si vous le mettes à la cave en s’humectant il faict
le inesme.
[f.141v]
Artifice pour faire les vitres de taffetas, représentants
celles de verre qui sont aux Eglises. Inuenté première
ment par Greeneberry peintre Anglais, puis subtilisé
par Portman, peintre Flaman à Londres.
Tendés premièrement vostre taffetas blanc, le mieux
estendu que faire se pourra, pour vn châssis, & l’imprimés
auec huile de lin fort claire, à quoy ayés adjousté de la
cire blanche grenée enuiron la huict ou dixiesme partie,
de sorte que la consistence de vostre Uniment soit beau
coup plus molle que du beurre en esté; mais notés qu’il
faut que vostre huile soit siccatiue, c’est à dire préparée
au soleil, & blanchie par laps de temps, soit de soy mesme,
soit dessus le blanc de plomb selon l’art. Ceste imprimeure
se doit faire en esté, lorsque le soleil est fort clair & fort
chaud, auquel vous exposerés vostre table d’attente, jusques
à tant qu’elle soit bien seiche, & fort transparente. Mettés
dessus vostre taffetas ainsi préparé le desseing de ce que
vous voulés peindre, tiré sur du papier, & voyant la trace
dicelui desseing à trauers le taffetas, contretirés les traicts
sur icelui, auec plomb d’Angleterre, ou charbon, ou comme
vous voudrés. Les couleurs dont il se faut seruir soyent
toutes transparentes, desquelles on glace, comme sont
l’Inde, la laque, le Schuidegrün, le verdet distillé, la crave,
& pour enfoncer & représenter du noir, à cause de son
espaisseur le blanc de plomb. Lesdictes couleurs trans
parentes seront meslées auec huile de lytharge, autrement
elles ne seicheront iamais, & ainsi sont trauaillé selon l’art,
meslant lesdicts couleurs pour en faire des diuerses, ainsi
que l’artifice, mestier, & expérience du peintre lui pourra
suggérer. Pour la Carnation, la laque & le Schuidegrün
.g .RssnlsrlrHslHer,z.efnrg.,wdt.g.,.ry .nnnf r,m.r,,rmd]nfrern,r,sen,nnTdk diuersement meslés pourront seruir. Voyés ce que le Spalte
ou asphaltum pourroit faire &c. La terre d'ombre, le brun
d’Angleterre, & semblables couleurs.
Voyés oo que fera
le blanc de Ꝝ.
Il ne vault rien & se
noircit au soleil.
Pour le bleu ou azur, l’vltramarin glace, mais estant
excessiuement cher comme il est, le jeu ne vaut pas la
chandelle, partant l’Indico suffira. On pourra essayer
d’imiter l’vltramarin auec le verdet distillé, meslé auec le
le sel armoniac selon l’art. Ledict verdet estant couché
pour glacer par deux fois,
[f.142r]
ne meurt point, principalement
si apres lui auoir donné toutes le façons, on passe vn
vernix résistant a l’eau pardessus. Aux édifices, & aux
corps nuds, ou il est question de donner des petits jours
fort clairs, on y passera premièrement de la craye, puis
auec le bout du manche d’vn pinceau on enleuera les
jours, donnant les derniers traits de délicatesse, qui animent
tout le tableau, comme sur le jour de la charnure, & sur
celui des arbres &c.
On laissera seicher le tout à loisir. Vostre tableau
seiché endure l’eau & se peult lauer pour estre nettoyé
comme toute aultre peinture à huile.
Pour représenter entièrement le verre, & empescher
que les barreaux de fer ou treillis, ou mesme le plomb
des vitres ne paroissent quand le soleil donnera contre
les fenestres.
Estendis sur vn aultre châssis vn taffetas, ou vne
toile fort blanche bien deliée préparée auec vostre huyle
& cire comme dessus.
ℳ
(Voyés ce que feroit simplement
la toile blanche cirée & si le soleil ne la fondroit point,
ou amolliroit la rendant subjecte à amasser de la poussière.
Voyés aussi d’vne toile premièrement collée, & puis enduitte d’vn vernix fort transparent.) Placés ce châssis à
deux, trois, quatre poulces de vostre tableau, & accommodés tout à l’entour selon l’art.
Pour peindre sur ce taffetas ainsi préparé, il fault
opposer le tableau au jour & ainsi vous verres ce que
vous ferrés auec les couleurs.
Notés que les couleurs doibuent estre repassées à
plusieurs fois, estant seichées, il fault passer par dessus
de l’huile de lin blanche & fort siccatiue, faicte ou auec
le blanc de plomb, ou auec la limaille de plomb mesme.
[f.142v]
huyle blanche qui ne s’espaissii point, & est fort claire
dont Mr. Feltz me dit auoir peint auec des azurs.
Hile seiche incontinent.
a℥xviij (16) + Litharge ℥iij.
Rp huyle de lin (ou de noix), voyés celle de pauot.
Versés la hors du feu dans vn pot neuf bien vernissé, sur
la sixiesme partie de son poids de Lytharge d’or bien nette
puluerisée, remués bien auec vn baston, enuiron vn demy
quart d’heure, apres versés sur l’huyle & sur la lytharge
le double d’eau de fontaine, ou de pluye, faittes bouffir
assés doulcement sur le feu, guardant l’exondation, par
l’espace de vne bonne heure pour le moings, ou deux,
escumant diligemment. Ostés de dessus le feu, laissés
rasseoir & versés la liqueur, puis séparés l’huile d’auec
l’eau & la guardés pour vostre vsage..yaee.hr.he .o ttnkrl.tetr.bnte,s.lsl,sm.snge.rrehhelgwt ris.rsmt.: nntdr.r e.nsnhe rrlrtethdl,wehnhshls.
vernix excellent.
mr. Belcamp.
Faites le vernix commun des peintres auec Thereben
tine de Venise tresblanche ou au moings la rnoings jaulne
que pourrés trouuer, & l’huile blanche de Therebentine
redistillée pour mieux faire, ou tirée la première fois auec
eau. Cecy se doibt faire sur le sable, sans souffir long
temps l’exhalaison de l’esprit, de peur que le vernix ne
s’espaississe par trop. Tirés le du feu & le guardés. Pour
vous en seruir, meslés auec iceluy partie eguale de l’huyle
blanche & siccatiue de lin ou de noix cy dessus: appliqués
chaudement & legerment.
[f.143r]
Mr. Soreau Peintre. 31. Aoust 1637.
Pour esçrire facilement auec encre sur vne toile
imprimé à huile.
Battés vn blanc d’oeuf en eau, & auec vne esponge
passés pardessus vostre toile vne Palimpses. Laissés
seicher. Escriués. L’encre quoy que seiché de long temps
s’effacera aisément.
Pour dorer sur Labeur d’huile.
Frottés auec blanc d’oeuf, laissés seicher. peignés vos
feuillages, Grotesques, ou escriues auec de couleur. Laissés
seicher comme il fault, appliqués vostre feuille d’or battu,
& pressés dessus auec vn peu de coton. Le tout estant
bien sec laués auec vne osponge fort doulce, imbue d’eau
fort nette vous emporterés tout l’or superflu, & les plus
beaux traicts & les plus subtils paroistront fort nets. Le
blanc d’oeuf ernpesche que l’or n’adhéré à la couleur
d’huyle, aux aultres lieux ou il n’y a point d’or couleur.
Du Blanc d’oeuf sur labeur à huyle.
Il mange & gaste auec le temps les couleurs & si
attache si opiniastrement que encor que vous lauiés le
tableau souuent y en resteil quelque chose.
[f.143v]
Fault essayer s’il ne se feroit pas vn bon vernix auec
la colle de poisson mais il la faudroit faire fondre &
appliquer chaude.
huile de Lytharge fort claire & blanche.
Mettés vostre huile de lin ou de noix sur le feu dans
vn pot de terre neuf vernissé, faittes la chauffer non qu’elle
bouille mais qu’elle commence à frémir; tirés la du feu,
& jettés dedans vostre Lytharge bien lauée & bien seichée,
remuant assés long temps auec vne spatule ou baston.
Couurés vostre pot & laissés reposer quinze ou 20 Jours.
Vostre huile se blanchira en perfection, & sera fort siccatuue.
huyle de lin ou de noix fort blanche & bien
desgraissée.
Prends eau de pluije, & faittes y dissoudre du sel,
meslés auec vostre huyle & laués en agitant longuement
par plusieurs fois deux ou trois Jours. Cela se peult
faire dans vne bouteille auec vn faulcet au bas, & la
meilleure lotion sera en agitant la bouteille de verre, tirés
vostre eau salée & y en remettés de nouuelle faisant
comme dessus par 12 ou 15 fois. Apres laués la
[f.144r]
trois ou quatre fois auec eau doulce de pluije. Pour la bien des
graisser il y fault adjouster de la mie de pain , qui pas
sant par l’huile tombera à fonds & emportera quand & soy
toute la crasse. Séparés vostre huile & la guardés dans
vne phiole bien bouchée. Elle sera claire comme eau.
L’application des vernix se faict le mieux au soleil,
afin que le vernix seiche promptement.
La Ceruse ou blanc de plomb blanchisse aussi
bien l’huyle que le Lytharge, mais ils l’engraissent plus,
& l’espaississent; la mine mi
La Craye meslée auec vn peu de Ceruse ou blanc de plomb auec huyle seiche fort bien & ne s’eseaille pas.
Le blanc d’oeuf nuit principalement aux couleurs qui
n’ont point de corps comme sont la lacque, le verdet,
l’Indico, le shittgeele, le noir d'yuoire.
Le Noir de fumée pour bruslé qu’il soit a du corrosif,
& n’est pas bon pour mesler aux carnations.
[f.144v]
reau allemand sorg.
La mine estant tant impalpable qu’on se scauroit
imaginer, si vous la destremper sur la palette, seulement
auec le couteau ne se seiche que difficilement, & à la
longue: Mais si vous la broyés sur la pierre auec l’huile
deuant que de l’appliquer : elle se seichera assés tost.
Fettz.
Indico qui ne meurt point.
Prenés du meilleur (Guatemala) en loppins, & le mettés
tremper au soleil dans du vinaigre bien fort qui couure
la couleur, dans un pot ou terrine par deux ou trois jours.
Versés le vinaigre qui emporte toute la graisse & impurité,
& seichés la paste, puis vous en serués à huile. Le mesme
se faict auec l’vrine, mais il fault que l’infusion se face
cinq ou six jours comme dessus au soleil.
Excellent moyen pour fixer VIndico, le Schuidegrün
& la lacque à huyle.
NB.
Junij 19. Fettz expertus est & valde probat.
Calcinés de l’alum de Roche dans vn creuset bien
net, de sorte qu’il soit très blanc & loger; broyés de ceste
poudre auec les couleurs susdittes auec huyle de noix,
soit sur la pierre, soit sur la palette & peignés. Les
couleurs sont beaucoup plus orientales, & ayant esté ox
posées au soleil, à la pluye & au vent, ne sont point mortes.
Ce qu’elles sont ordinairement, & dans peu d’heures au
Soleil.
[f.145r]
1642 Elie Fettz de Constance.
huyle de noix blanche & claire comme eau de roche.
Rp huyle de noix ou commune, ou tiré, sans feu ‘gjj.
mettés dans vn pot ou phiole, & versés dessus de l’vrine
d’homme autant qu’il y a d’huile, mettés au soleil sans
couurir le pot ou godet de terre, ou conserve de verre
Cet’huile sert à broyer & destremper toutes couleurs, le blanc, le bleu & seiche facilement. On se peult seruir en lieu de toute aultre.
large, laissés au moings quatre jours, si d’auantage tant
inieulx. En esté le soleil estant bien chaud se faiot plus
viste. L’huyle blanchy soit separé d’auec l’vrine auec vn
separatoire de XX & guardé. Ne jaulnit jamais, ayant
esté ainsj desgraissé & atténué par l’vrine.
ℳ Voyés si plus d’vrine dans vn cassin de verre
large, l’huyle n’ayant (pie l’espaisseur d’vn teston, ne des
graissera pas mieux & blanchira que quand l’huyle est
plus espaisse.
Ceste huyle siccatiue peult seruir de vernix : meslée auec les couleurs ne les guaste point.
huyle siccatiue de Lytharge.
Rp huyle de noix aultant que vous voudrés & aultant
de l’eau fraische ; mettés dans vn pot, ou il y ait de la
lytharge d’or en poudre ℥ij pour liure. Mettés tout sur
vn petit feu, agités auec vne spatule jusques à tant qu’il
bouille. Cessés de remuer, & laissés bouillir lentement au
moings vne demie heure. Si plus ne nuit pas, ne s’espaissit.
pas. Coule comme vernix, & est clair comme l’eau.
[f.145v]
Oster la Saleté de dessus vne peinture à huile antique
— principalement sur les visages & drapperies de
couleurs claires.
M. Soreau peintre.
Fondés de la colle forte commune de menuisier, qui
soit bien espaisse, & la versés fondue, chaudement dessus
vostre tableau, laissés la apres estre refroidie par l’espace
do ... . sur vostre peinture, puis l’enleués, toute d’vne
pieee, Cela emporte toute la salleté. Voyes si cela se
peult reiterer sans endommager la piece.
Nettoyer vn tableau à huile.
Capit. salé
Frottés et essuirés dextrement auec sauon mol, &
vne esponge bien subtile, laissés dessus plus ou moings
selon la saleté. Apres laués auec vrine, & finalement
rincés auec beaucoup d’eau, la jettant contre. L’eau soit
au commencement vn peu chaude, puis fault rincer auec
des seaulx d’eau.
Sereau.
Le blanc d’oeuf dont quelques vns vernissent leurs
tableaux à huile est fort ennemy de quelques couleurs &
les tue, comme les azurs.
Idem.
Les tableaux roulés trop estroit se guastent, s’ils
sont imprimés par trop de sorte qu’ à l’ouuerture ils se
fendent, mettés les quelques jours dans la caue, la toile
s’amollira; estendés les sur leur châssis estant mois.
Idem.
La Lune ne rauiue pas moings les couleurs que le
soleil, si apres auoir bien nettoyé & laué vostre tableau,
vous l’exposés la nuit deux ou trois fois à ses rayons.
Blanchir huile de Lin en vn mois.
Non au ⦿ mais à l’ombre.
Mettés la dans vne phiole, auec de l’eau & de l’alum.
Exposés au soleil, & agités 2. ou 3. fois le jour. L’huyle de lin se blanchit dans fort peu de jours, si à vne liure diceluy vous adjoustes vn quarteron de chaux
viue mise en poudre subtille, dedans vn matras ou phiole
a col long, agités assés long temps touts les jours, l’huile
blanchit & ne s’espaissie pas.
[f.146r]
Matthieu orfebure de la Regne. 1634.
Pour blanchir l’huile de Lin.
Prenés vne quarte d’huile, & deux poignés de chaux
uiue commune & les metterés en vn pot de terre plombé,
& laissés l’espace de trois ou quatres Jours la remuant
trois ou quatres fois le jour; puis suruuidés l’huile doulcement dedans vne bouteille de verre & la bouchés bien,
puis mettés au soleil vne heure ou deux le matin et autant
sur le soir, l’espace de enuiron trois sepmains, & sera
purifiée.
ℳ
M. Adam Susinger bon peintre mesle premièrement
la chaux auec l’huile, & les laisse ensemble quelques jours,
puis verse de l’eau dessus, & les agite chasque jour souuent
ensemble les laissant à l’ombre dans vne chambre. Il
m’a asseuré que l’huile se blanchit: mais je croy qu’au
soleil cela se fera mieux & plus tost.
Voyés ce que fera vne forte eau de chaulx filtrée,
meslée auec l’huile, le tout exposé au soleil & agité plu
sieurs fois le jour jusques à blancheur.
La chaulx de cailloux est la meilleure.
[f.146v]
Dieterich Keuss Peintre de Hamburg, blanchit l’huile
de Lin en deux façons:
1. En vn vaisseau large mettés du blanc de plomb
bien broyé auec huyle, & versés vostre huyle bien depurée
par résidence dessus, mettés sur le feu, & faittes chauffer
à bon escient enuiron vne heure, sans que vostre huile
bouille, remuant auec vne spatule de fer ou d’argent.
Ostés de dessus le feu, & laissés reposer, dès le lende
main vostre huile est blanche.
2. En Allemagne on a des coipeaux ou rabotteures
d’vn bois blanc dont on se sert pour amorce de fuzil,
mettés sur iceulx vostre huile dans vn tonnelet, & laissés
longtemps. Le bois attire toute la jaulneur do l’huile &
la blanchit.
Chés touts les vendeurs de couleurs en Italie on vend
vne huile espaisse, qu’ils appellent huile d’Ambre de Venise.
Elle est fort trouble, mais ils ont vn artifice ou auec de
briques pilées ou auec de la crouste de pain, de l’esclaircir
& blanchir. Ceste huile meslée sur la palette auec les
couleurs desja broyées à l’ordinaire auec huyle de lin, ou
de noix, les faict couler, empesche qu’elles n’entrent, &
s’emboijuent, & les rend lustres comme verre, d’vn esclat
excellent. Je croy que c’est ceste huyle dont m’a parlé
& se sert Gentileschj. Elle ne put point.
[f.147r]
Artifice pour rauiuer tableaus à deslrempe, & les
rendre equiualents à ceux qui sont à huyle.
T. de Mayenne Inuenit. 1632.
Si les tableaux sont vieux & pleins de poussière, il
fault premièrement les frotter doulcement auec vn linge
deslié ou au moings mol & viel, puis auec de la mie de
pain bis rassis, les descrasser le mieux que faire se pourra,
sans rien emporter. Apres seront ourlés auec vne fisselle
ou fortifiés auec vn ruban cousu à l’entour, puis tendus
sur vn châssis auec fisselle, & par le derrière auec vne
grosse broisse (molle pourtant & ployable) sera passée de
la colle de poisson fort liquide, neantmoins médiocrement
forte, de sorte que l’humidité passe tout à trauers par le
moyen de laquelle les couleurs (dont le temps peult, auoir
enerué la colle) sattacheront de nouueau auec la toile, &
se rehausseront en quelque façon. Laissés seicher ceste
couche, sur laquelle en mettrés vne seconde de la mesmo
colle de poisson , mais bien plus forte, & plus consumée
que la première, laquelle estant seiche ayés vne brosse
large, longue, & douce & de ladicte colle liquide, mais
assés forte qui soit bien claire & bien blanche, laquelle
en passant habilement sur la couleur sans y retourner
à plussieurs fois, vous coucherés successivement sur vostre
tableau, ladicte Colle estant plus que tiepde, cest adiré,
en tel degré de chaleur qu’elle soit liquidement fondue,
laissés seicher, & finalement sur les couleurs passés vne
seconde couche de colle très forte que laisserés seicher
à loisir fort exactement; ainsi vostre tableau sera prest
pour receuoir le vernix. En passant vostre colle sur la
peinture, ne vous
[f.147v]
estonnés pas si elle blanchit en vno
fac d’escume qui semble gaster le tableau. Estant
seiche tout desparoistra. Le vernix le plus clair que faire
se pourra soit mis auec la brosse douce fort legerement,
& soit laissé seicher à loisir. S’il y a quelque chose de
gasté on la peinture, il se pourra racommoder le vernix
estant sec auec des couleurs à huile artistement appliquées,
& apres tout vne seconde couche de vernix donnera le
lustre à tout.
Pour rendre le tableau très durable, sur le reuers
bien collé, voire auec vne troisiesme couche si besoing est
(faicte d’vne colle composée de colle de poisson , médiocre
ment liquide, toutes fois assés forte & de fleur de farine
do froment ou d’amid) mettes la mixtion suyuaute :
Broyés de la terre d'ombre auec de l’huile de Lin en
consistence presques aussi liquide que l’huile, puis faites
bouillir ceste mixtion a lent feu remuant tousjours jusques
à consistence de syrop, & vous en serués auec la broisse.
Cela se seiche incontinent, & empesche que la toile mise
mesment contre vne muraille humide ne se pourrisse. Le
blanc de plomb faict fort bien auec vn peu de terre
d’ombre, le tout couché fort liquide & laissé seicher à loisir.
Notés que l’ychthyocolle est si ferme que l’enduisant
sur du taffetas pour faire enseignes, guidons, ou pannon
ceaus, les couleurs à. huile s'appliquent & se seichent
dessus sans tacher l’estoffe.
Icelle colle appliquée sur les couleurs, par mesine
raison empesche que le vernix ne les change aucunement,
en les obscurcissant, ains sert seulement à les relouer.
[f.148r]
Notés que sur le vernix principalement en lieu ou à
l’air humide, se faict vn ternissement bleüastre comme si
Mitens.
on auoit soufflé dessus, qui s’essuye facilement auec vn
linge, mais qui ne viendra point si le tableau verny est
mis et laissé pour quelques heures au soleil, ou si on
donne vne seconde couche dudict vcrnix. Le vernix
appliqué principalement, sur bois est trop luisant, comme
verre, & blesse la veiie. Pour y remédier faittes le à la
proportion ordinaire 1. 2. 4. mais en l’appliquant chaud
adjoustés y vne 8 partie d’huile de Therebentine, voire
vne 7. si besoing est.
Le vernix pour estre bien appliqué doibt ostre vn
peu chauffé, aïïin qu’il coule mieux, ce qu’il fera tant
mieux, tant, plus recent sera il, et doibt estre le tableau
couché tout plat sur deux escabelles non en penchant, ou
droict sur le cheualet.
Pour le rendre constant & inaltérable à l’eau quanti Idem
le vernix est faict, adjoustés y vne huitiesme partie d’huyle
de Lin blanchie au soleil siccatiue.
Idem
Pour peindre à destrempe d’autant que les couleurs
destrempées auec la colle, le blanc d’oeuf ou la Gomme,
sont plus obscures estant moytes qu’estant seiches. Apres
auoir imprimé vost.re toile, il la fault mouillir par derrière
& peindre dessus. Ainsi vous ne vous tromperés point.
Comme aussi pour racomodcr vn tableau à destrempe
affin que vostre oeiul ne se trompe point, & que vostre
racomodement ne soit point de pièces inégalement rap
portées, humectés fort par derrière vostre tableau de sorte
que l’humidité passe, & destrempant, les couleurs de la
toile vous les représente toutes telles quelles sont dedans
vos pots ou coquilles, & alors peignés ainsi que verrés
estre expédient. Ainsi tout vostre labeur estant sec sera
esgal & vniforme.
Souuenés vous de la palette de fer blanc faite a diuers
creux dont Bleyinberg vsoit à destrompe.
[f.148v]
Pour la liqueur à delayer vos couleurs, oultre la colle
de poisson, & celle de retaillons de cuir des gantiers,
songés au blanc d’oeuf reduict en eau auec le figuier,
d’ont les peintres anciens vsoyent. Lequel est plus ou
au moings aussi fort que la colle de poisson , & demeure
tousiours liquide.
Méthode pour vernir sur enluminure.
Il fault auoir premièrement vne liqueur visqueuse
qui ait corps, mais transparent & tel qu’il n’altcre en façon
quelconque les couleurs. Ceste liqueur pourra estre prin
cipalement la colle de poisson , fort blanche, fort claire,
& cuite à consistence espaisse & forte. Voyés ce que fera
la colle forte ordinaire de Flandres, qui est claire & blanche.
Item la gelée de corne do cerf bien forte. Item la Gomme
tragacante bien delayée, en quelque eau distillée, comme
(si la besoigne le vault) en eau rose. Item le blanc d’oeuf.
Item la Gomme Arabique, de Prunier, de cerisier, dissoulte
à consistence de syrop, mais spécialement l’Arabique.
Ceste liqueur soit mise dans vn plat, bassin ou bacquet, et soit l’enluminure legerement passée par dedans,
ou si la piece est grande qu’elle soil couchée en panchant
sur vn bassin assés large, & la liqueur versée habilement
par dessus auec vne
[f.149r]
ceüiller fort grande, de sorte que
l’eau sescoule tout à coup, & que la piece soit incontinent
chouchée sur le plat pour la laisser seicher.
Qui auroit vn pinceau fort grand & fort long'de queue
d’escuriell il pourvoit seruir, mais il n’y fault donner qu’vn
coup et encor bien leger. Je croy que l’autre voie de
verser est la plus seure.
Sur vostre piece bien seiche passés vostre vernix (pii
doibt estre fort siccatif, comme celuy qui sans Therebentine
se faict auec la Gomme, le mastic, le Benjoin, dépuré
par l’esprit de vin & les huiles de therebentine de Venize
& d’aspic fort clairs & fort blancs.
Vne bonne & forte couche se fera si on laisse infuser
toute la nuict de la Gomme tragacante dedans de l’eau
claire sur des cendres chaudes. La Gomme se dissouldra.
Prends de l’amidon très blanc & le dilayés auec de l’eau
claire en consistence fort liquide, comme quand on veult
faire de l’empoys a empeser, a ceste mixton adjoustés
vostre dissolution de Gomme tragacante, & cuisés en
remuant tousjours jusques à la consistance (pie vous voudrés, vostre empoys sera très blanc & très clair, qui
blanchit fort le linge, mail il le rend friable & le mange
extrêmement pour nostre artifice il n’en va pas ainsj &
peult grandement seruir.
Si vous voulés auoir vostre colle fort liquide, à peu
d’amidon délayé comme dessus adjoustés beaucoup de
Gonnne tragacante dissoulte, & cuisés simplement jusques
à consistance de syrop, cela s’estendra aisément auec le
pinceau, & tiendra fort.
[f.149v]
M. Huskins excellent enlumineur à Londres.
Laissés seicher & repassés vne seconde fois vostre eau d’alum sur l’enlumineure. Le pinceau soit long & fort mol.
Pour faire que les couleurs se reseruent et ne s’enleuent
pas si tost par Eaue ou aultre Humidité.
(Pour Enlumineure.)
L’Allum a ceste propriété. Dissolues le dans de l’eau
très pure, et passés fort legerement pardessus vostre Enlumineure vn pinceau fort mol de queüo de gris. Ne repassant jamais deux fois. Laissés seicher, ainsi les couleurs
se raffirmeront, & pourront porter le vernix. Mais je croy
(pie cecy fera encor mieux si par dessus l’eau d’allum on
donne vne legere couche de colle de poisson qui einpeschera
due le vernix ne change en aucune façon les couleurs.
vernix aisé & a bon prix. Clair etcoulant pour
couleurs mises sur bois ou ailleurs auec la colle.
Châssis &c. non résistant à Veau, siccatif en 24 heures:
Boetes &c.
A quattre liures de therebentine de Venize fort claire
adjousté quattre onces d’huile d’aspic fort bonne & pure,
Le vaisseau de verre mis dans de l’eau tiepde, & exactement meslé. Si vous broyés du vert de gris destillé auec ce vernix & en mettés sur du papier estant sec il sera transparent. Velin, abortif fort clair.
vernix resistant a l’eaue.
M. Portsmann peintre flamand croit que touts vernix soit de Mastich, Sandarach ou aultres gommes resineuses, qui ne peuuent souffrir l’eau sans blanchir & se gaster, la souffriront sans prejudice, si a vostre vernis vous adjoustés vn peu d’huile grasse blanchie au soleil vt a. s. Laquelle soit délayée & rendüe extensible auec huile d’aspic qui s’euapore facilement, ainsi d’huile seichant conseruera tout le resete.
ℳ Essayés si l’huile expaissie, ou auec Lytharge on bouillant ou par simple ebullition & consumption de moité peult estre blanchie auec le vinaigre, l’eau, l’alum, ou auec eau ou vinaigre mis au soleil comme la simple huile de Lin ou de noix qui n’a point esté mise au soleil.
Pour coneruer les Azures poudrés.
Couchés sur vostre labeur du blanc de plomb broyé à huile, sur lequel tout frais poudrés d’azur ou de gros esmail, mai principalement de belle cendre d'Azur, laissés seicher, et en soufflant ou auec le pied de lieure abbatés tout ce qui n’est pas d’adherant. Passés par dessus du blanc d’oeuf ou de l’Icthyocolle ou quequune de nos colles susdites auec le pinceau. Laissés seicher, & puis couurés d’vn vernix fort siccatif.
Il caualiero Pietro Paulo Rubens
Il Signor Cavaliero Rubens a detto che bisogna che tutti i colorj siano presto macinati operando con acqua di ragia (i. Cum oleo extracto ex Bice molli & alba quae colligitur ex Arbore picea, est boni odoris, & distillatur in aqua instar Olej albi Therebentinae) che é megliore e non tant fiera come l’oglio di spica.
Per far la smalta bella e chiara, bisogna temperarla con vernice tosto, & metter la piano & non affaticarsi, a mescolar troppo mentre il colore è humido, per che questa agittatione quasta il colore: Ma essendo il lauoro secco si puo lauorar di sopra come vi piace.
Cosi se puo far con le cenere. cendre d'Azur. L’oltramarino & le cenere di oltramarino sono bellissime per finire la lontonanza.
[f.150v]
vernix d’Ambre.
M. La Nire. Mrs. Carlile, 1634. Nouembr.
Encor que j’aye ce vernix cy dessus je l’ay pourtant escript icy parce que Mademoiselle Carlile, femme vertueuse, qui peint tres bien, me l’a enuoyé escript de Mons. Lanire excellent musicien qui se plaist a la peintrue, qui luy a dict qu’en Italie le Peintres pou empescher que les couleurs ne s’en boiuent, appres auoir appliqué les premieres couleurs, qu’on appelle les couleurs mortes, sur icellas seiches, couchent fort legerement ce vernix, lequel ils laissent seicher, & puis peignent sur iceluy, mais il fault l’assaisoner de sorte que on mesle auec vne partie dudict
vernix entièrement faiot, trois parties de fort bonne huile
de noix bien bure & fort claire, si elle est tirée sans feu,
elle sera beaucoup meilleure.
Prenés du Carabe aultrement appellé Ambre en morceaus fort clairs, mettés le en poudre, puis dans vn petit
pot de terre plombé mettés sur le feu, l’entourant bien de
charbons & remués tousiours auec vne brochette de fer
tant qu’il soit fondu & dissoult. Estant fondu versés le
sur vn papier & le gardés, il deuiendra dur & luisant.
Lors que vous en voulés faire vostre vernix, il fault auoir
de l’huile de Lin peure, que vous desgraisserés en ceste
façon: Il la fault mettre dans vn pot de terre plombé &
y mettre des croustes de pain auec des morceaus de plomb
& si vous voulés y adjouster la grosseur d’vn pois de
litharge d’or cela aide a la faire seicher; pour cognoistre
si vostre huile est desgraissée, il fault prendre vne plume,
& la tremper dans vostre huile lors qu’elle bouilt, si la
plume brusle cest signe qu’elle n’est pas encor desgraissée,
mais lors qu’elle ne brusle plus la plume il la fault passer
dans vn linge, puis prendre vostre ambre préparé & le
battre en poudre, que vous mettrés dans vn pot de terre
plombé auec vostre huile, & le fera bouillir à petit feu
remuant tousiours jusques à tant quil soit dissoult, puis
auoir vn linge tout prest pour le passer tandis qu’il est
chaud. Vous le pouués faire ou plus clair ou plus espais,
en y adjoustant plus d’huile ou plus d’ambre préparé.
Appres le pouués garder tant que vous voudrés. Ce vernix
est fort rouge & est celuy des faiseurs de Luths.
[f.151]
Ayant depuis moy inesme demandé audict Mr. La Nire
l’vsage de ce vernix il m’a dit qu’il fault mesler deux
parts d’huile de noix fort claire, auec vne part dudict
vernix d’Ambre, & les faire bien incorporer ensemble à
vne chaleur fort lente; que pour s’en seruir, il fault passer
legerement vne esponge fort doulce imbeue dudict vernix
sur les couleurs mortes & incontinent peindre dessus, que
cela faict couler les couleurs, & faict qu’elles s’entremeslent parfaitement, de sorte que quand la besoigne est
seiche, en la refrottant du vernix le travail est aisé a
quelque heure que l’on s’y mette. Il dit auoir appris cecy,
& en auoir eu la recepte de Signora Artemisia lille de
Gentileschj qui peint extrêmement bien, & de qui j’ay veu
plusieurs grands tableaux.
vernix fort blanc de M. Fettz.
1.Decembre 1641. Puto esse copal vel? A modo ego succinum Indicum indigito.
ℳ J’ay faict ce vernix la Gomme ne se fond que malaisement se roussit, & ne seiche point. Le mien vault mieux. NB. blanc & tres siccatif.
Il se trouue vne Gomme ou résiné à Marseille qui
vient des Indes, en lopins ronds comme noisettes, & noix,
comme la Gomme Arabique parmy lesquels il fault choisir
ceulx qui sont les plus blancs, & transparents comme
Christal. Ils sont couuerts d’vne peau jaulnastre, (qui est
la partie extérieure exposée à l’air) mais le dedans est
aussi transparant que le verre de Venise. On l’apelle
Chacrabe, ou Charabe. Prenés ceste résiné, & dans vne
cuiller d’argent mettés la sans aulcune aultre addition à
fondre sur vn feu modéré, tel toutes fois qui suffise à
fondre ce qui ne se faict pas si aisément. La Gomme
fondue & coulante, versés dans vne phiole, ou vaisseau
de verre que vous aurés tout prest. Le clair coulera, &
fault que le vaissean soit chaud, & toute l’escorce sale &
jaulne demeurera dans la cuiller, si vous versés doul
cement. Mettés ce vaisseau sur sable assés chaud, & versés
dedans sur la Gomme le double d’huile blanche de Therebentine de Venise extraicte au baing, chauffés tant que
le tout bouille ou plus tost frémisse doulcement & que le
tout s’incorpore entièrement. Alors vostre vernix sera
faict que guarderés soigneusement. Et pour vernir &
pour mesler sur la palette auec les couleurs.
[f.151v]
[blanco]
[f.152r]
M. Janson, bon Peintre.
Of Orpiment.
There are two sorts necessary to paint gold, the one
is yellow, the other red, they must first be ground in water,
and when it is dry, it will easily temper in oyle, either
on a pallett, or stone, as one vses quantity, but it will
never grind faire in oyle: the best oyle to temper it in,
and make it dry, is oyle boyled with Litarge.
Yealow oker is a good ground for it, if not too light,
but there is english Oker, which I beleeve is more proper
and of greater body, and browner for the ground of gold;
Orpiment will ly faire on any culler, except verdigres, but
no culler can ly faire on him, he kills them all, either
being wrought upon with other cullers, or mingled with
other cullers, except yellow Oker, or such like yellows to
break it for shadows, but shadows are best made of other
cullers, and this Orpiment only for Hightnings.
Quand on broyé le lytharge ou l’Orpiment auec l’huile,
& qu’on y aporte le couteau, il ne fault pas qu’il soit
d’acier ou de fer mais de bois ou d’os. Je le voudrois
faire de boüis.
[f.152v]
[blanco]
[f.153r]
Sr. Antony van Deik, Cheualier.
Peintre tresexcellent. 30. Decembris 1632.
Londin.
NB. L’huyle est la principale chose que les peintres
doibuent rechercher, taschant de l’auoir bonne, blanche,
liquide, car aultrement si elle est trop grasse, elle tue
toutes les plus belles couleurs, comme les Azurs principalement, & tout ce qui se faict auec iceulx, comme les
verds.
L’huyle de lin est la meilleure de toutes, mesme elle
surpasse celle de noix qui est plus grasse, & celle de
semence de pauot, qui le deuient, & s’espaissit facilement.
Luy ayant proposé que les couleurs susdittes l’Azur
& le verd estand couchées auec eau gommée ou colle de
leicht auszuführen ist. Wenn das Harz geschmolzen und
flüssig geworden ist, schütte es in eine Flasche oder Glas
pisson à d’estrempe, puis vernies sont equiualantes à celles
qoi sont mises à huile, il m’a dit que bien souuent il
c Rouelle en ses tableaux lesdittes couleurs auec eau gommée,
& puis estant seiches passe son vernix pardessus. Mais
que le secret consiste à faire que lesdictes couleurs à
d’estrempe prennent & s’attachent à l’imprimeure qui est
à huile. Ce qui se fera certainement & fidellement si on
passe pardessus l’imprimeure le Suc d’oignon (ou d’ail),
lequel estant sec reçoit, & guarde les couleurs a eau &c.
Voyés si le fiel de poisson ou aultre ne fera pas le
mesme effect.
Ce discours est venu sur ce qu’il m’a dit que Sr.
Gentileschi bon peintre Florentin a vn tresexcellent verd
faict auec vne herbe, duquel il se sert à ses tableaux à
huile, possible de la façon susditte. Voyés icv deuant
entre les verds la préparation du Verd de vessie auec le
tartre, & le Cambouya, qui ne meurt point.
[f.153v]
Labeur de Jaune. Il se sert de l’orpiment qui est
le plus beau Jaune que l’on scauroit auoir, mais il seiche
fort tardifement, & meslée auec toutes aultres couleurs il
les tue.
NB. Orpiment.
Pour le faire seicher, il y fault adjouster vn peu de
verre broyé. Et pour s’en seruir il le fault appliquer seul
ayant faict la drapperie (pour laquelle seule il est tresbon)
auec aultres couleurs jaulnes, & sur icelle bien seiche
fault rehausser sur le jour auec l’orpiment. Ainsi vostre
labeur sera beau par excellence.
Il m’a parlé d’vn blanc exquis au prix duquel le blanc de plomb le plus beau semble gris, qu’il dit estre cogneu
par M. Rubens.
Item d’vn homme qui dissoluoit l’ambre sans le brus
ler, de sorte que la dissolution estoit blanche, Jaune, trans
parente.
NB. Vide in Precentibus Van Sommer.
En la préparation du vernix ordinaire des peintres,
(qui se faict auec l’huile blanche de la plus claire There
bentine de Venise & la Therebentine mesme dans le B. M.)
il fault aduiser que l’esprit de Therebentine ne s’eschale
en aulcune façon, autrement le vernix ne se seiche pas
si bien ny si tost. Cela se fera facilement ou dans vn
vaisseau de rencontre, ou dans vn matras, dont le col soit
fort long.
Pour racommoder vn tableau à huile qui s’escaille,
& pour le contregarder de la moiteur de la paroy, il fault
passer par derrière de la terre d'ombre broyée fort claire
ment à huyle qui seichera bien tost. Ceste inuention est
necessaire aux tableaux dont l’imprimeure est faitte auec
colle, & auec couleurs à eau.
[f.154r]
Mr. Portmann, peintre.
Imprimeure de toile qui presse & ne se fend jamais.
Ayant bien estendu vostre toile passés dessus vne
couche de colle, icelle seichée egualés auec la pierre ponce,
puis donnés encor vne couche de colle. Laissés seicher,
& en fin mettés sur la toile huyle de Lytharge non trop
cuitte. La dessus imprimés auec ocre &c. blanc de plomb,
noir vn petit, Voyés ailleurs, dans la petit liuret.
Pour peindre à huile sur vne muraille de Bricque ou
de pierre.
Les bricques seront joinctes auec Terrasse, & la super
ficie soit applanie exactement, puis vne incrustation soit
faitte auec Terrasse; & le tout estant bien sec soit couchée
huile de lin chaude pardessus, si souuont que toute la
Terrasse & bricque en regorge. Le tout seiché soit im
primé auec ocre, blanc de plomb &c.
La Terrasse seruira aussi à joindre les pierres, qui
doibuent estre choisies molles, blanches, bien eguales, &
toute la superficie egualée au niveau. Apres il faudra y
passer l’huile, & l’imprimeure commence dessus.
Terrasse est vne terre ou espece de Ciment qui se
tient tousjours couuert d’eau dans vn vaisseau, de peur
qu’il ne se seiche, ce qu’il faict fort aisément quand il est
appliqué. On en met aux cisternes, & en joint en les
pierres & briques, aux quais, arches, fontaines, & en quel
que lieu que ce soit ou l’eau vient & touche. Ce Ciment
ne se fend point, & est impénétrable à l’eau.
[f. 154v]
[blanco]
[f.155r]
Or Couleur.
M. Adam Susinger Orsurbleu. Couchés sur vostre chassis ou aultre ouurage blanc de plomb à huile, & tout aussi tost saupoudrés d’azur menant la poudre par tout auec vne plume, laissés seicher. Faites vos feuillages auec or couleur: laissés seicher. Faites vos feuillages auec or couleur: laissés seicher 4 ou 5 Jours. Couchés or: ou estain & sur celuy cy vernissés sans toucher a l’azur.
Rp blanc de plomb a discrétion selon que vous
voudrés faire ou clair ou brun. vmbre bruslée comme
plus rouge & plus siccatiue, & braunrot qui est l’ocre
Jaune bruslée, broyés impalpablement fort long temps &
fort fin auec huile de lin commune, aduisant que vostre
couleur soit fort espaisse. Les fault broyer chasqu’vn à
part, puis les mesler ensemble sur la palette, adjoustés y
huile de Lytharge, tant que vostre couleur non trop
aspaisse se puisse bien trauailler & estendre auec le
pinceau. Faites vos feuillages ou compartiments.
Laissés seicher 3. ou 4 Jours, tant plus tant mieux:
Encor que vostre couleur soit bien seiche elle ne laisse
pas d’estre vn peu gluante, & l’or s’y attache fort bien,
lequel couppé à la proportion requise se met sur vne corne
de Lanterne se pousse auec vn cousteau, puis en retirant
la corne se prend à l’huile, sur quoy on le presse auec
du coton. L’artifice en cecy consiste à bien broyer les
couleurs & à bien laisser seicher l’huile.
Auec ceste mesme couleur la feuille d’Estain & de
cuiure so peult attacher, auxquelles pour guarder le lustre
& empecher que l’air ne les guaste, il y fault passer vn
vernix fort clair résistant à l’eau.
Aussi tost que l’or est attaché ostes le superflu auec
du cotton ou pied de Lieure.
Notés que quand vous voulés faire vos compartiments
auec or couleur sur noir, ou aultre couleur sombre, il
fault premièrement coucher vostre noir anec colle. puis
sur icelle seichée faire vos feuillages à huile, laisser seicher
comme dessus, coucher l'or, oster le superflu, & en fin
vernir . . . vostre noir semble ebeue. vernix commfunj
euec vu peu d’huil pic pour seicher.
[f.156r]
Spéculation sur l’imitation de l’or anec la feuille
d’estain pour faire bordures de tableaux, cuir doré,
enrichissement de lambrix, planchers, cabinets & autres
choses. Item pour mettre sur medailles & statues de
piastre &c.
Premièrement choississés la feuille d’estain la plus
blanche & la plus lisse que faire se pourra, & la moings
trouée, laquelle sera appliquée sur la besoigne auec Colle
faicte de trois parts de fleur de farine de forment bien
fine, & d’vne part de colle de poisson , laquelle fondue
assés espaisse sera meslée auec l’autre extactement. Ceste
mixtion s’estendra tenue auec vn pinceau ou broisse fort
douce, & incontinent s’appliquera la feuille couppée a la
proportion requise auec vn cousteau bien tranchant, la
foulant vn papier par dessus, auec la main ou vn linge,
ou vn pleyoir d’yuoire ou de buys; affin qu’elle s’applique
sans aucunes rides. Laissés seicher tres exactement.
Pour appliquer sur le piastre, d’autant que ceste
matière boit par trop & fort sudainement l’humidité, il
faudra auant que de passer la colle, imbiber a plusieurs
fois vostre figure auec blanc d’oeuf battu en eau auec le
baston de figuier, puis l’ayant laissé seicher, mettre la
colle comme dessus. Vous pouvés brunir sur bois ou sur
piastre (non pas sur cuir) auec le dent de chien.
Quelquefois le bois estant inegual on l’applanit auec
vne couche ou deux de piastre d’albastre destrempé auec
colle sur laquelle couche seiche se mettra la colle de farine
& d’Icthyocolle susdicte ou bien la colle & vn peu de blanc d’oeuf, sur quoy l’estain sera appliqué. Pour faire les
compartiments fleurs & autres Grotesques et semblables,
on peult coucher auec vn pinceau de l’or couleur ou ocre
bruslée, aussi espois que l’on voudra, sur quoy à demi
sec l’estain sera porté. Et pressé auec du cotton pour
prendre par tout. La besoigne du tout seichée le superflu
sera emporté auec vn plumail, pied de fleure ou mouchoir.
[f.156v]
La Gomme ammoniac dissoulte dans vinaigre est vne
fort bonne couche pour l’or en feuille sur bois & sur par-
chemin, & pourra seruir pareillement pour coucher l’estain
en compartiments sur vn fonds obscur de verd brun, rouge
brun ou de noir.
Pour la couleur d’or trois choses y peuuent seruir :
la tincture de saffran, extraicte auec esprit de vin &
espaissie jusques à consistance de Julep, Syrop ou miel
liquide, selon le degré de l’or qu’on voudra représenter.
L’aloë en vessie le plus net & le plus transparent, &
le plus jaulne estant broyé qui se pourra trouuer, & la
Gomme Camboye. L’aloë se dissoult bien dans le vinaigre
distillé & demeure distillé estant chaud, mais au froid il
se précipité & se congele. Il vault mieux le dissoudre
dans très bon esprit de vin, & adjoustant à ceste disso
lution vn peu de teincture de saffran, l’appliquer chaude
ment sur la feuille auec vne broisse ou pinceau fort gros
& fort mol ou délicat affin d’euiter les rayes & de coucher
la couleur foi’t esgalement.
Le Gamboya faict vn jaulne trop pasle, lequel auec
addition d’vn peu de tincture de Saffran est très excellent.
L’incomodité qui se rencontre à coucher ceste couleur
est que l’estain a certaine graisse qui faict que la couleur
fuy & descouure le blanc. Ce qui sera euité si la feuille
d’estain estant bien seiche on la frotte & la polie auec
des cendres de bois tamisées fort subtiles, ou si touttes
vos couleurs sont destrempées auec eau de vie très bonne
ou Esprit de vin.
Pour faire des compartiments des couleurs, il fault.
peindre sur la feuille blanche vos traicts auec noir de
fumée & de charbon d’escosse ou de pierre noire destrempé
auec huyle siccatiue de lin auec lytharge, ou auec vn
vernix fort siccatif. Ces traicts estant secs premièrement
le fonds sera doré auec la couleur d’or susdicte puis les
compartiments ou
[f.157r]
fleurons seront points avec Laque de
Venize, auec esmail tresbeau, ou auec verdegris distillé,
les deux premiers estant destrempés auec blanc d’oeuf
reduict en eau, & le dernier auec vinaigre distillé. Du
Oainbouja & de l’Indico se peult faire vne ault.re sorte de
verd qui est en quelque façon transparent comme l’est
aussi l’Indico & couche legerement. Quand aux autres
couleurs elles ne sont pas diaphans quoy que le Schuide
grün ne soit pas fort opaque & puisse seruir à quelque
verd. Vos couleurs couchées laissés les bien seicher, &
puis appres passés vn bon vernix blanc, transparent &
qui ayt vne petite partie d’huile de lin blanchie appliquant
ledict vernix auec vne broisse longue & mollette ou vn
gros pinceau fort délicat, & ce legerement & habilement.
Enfin laissé seicher vostre besoigne à loisir.
Le fiel de boeuf espoissy & broyé est fort, jaulne &
transparent. Il sera meilleure si on y adjouste vn peu de
teincture de Saffran.
Ceux! qui font les cuirs dorés pour tapisserie ne font
pas tant de mystère. Il se contentent de coucher des
feuilles d’argent sur le cuir, peignent leurs compartiments
de noir, cest a dire le traiet, impriment auec des fers ce
qu’ils veulent, mettent sur le fonds du vert, du bleu ou
du rouge et quand tout est sec passent vn vernix composé
d’huile de lin bouillie auec litarge & colorée auec de l’aloe,
dont voyés la préparation ailleurs.
Pour Jaune. Le schitgeel ou pinke glace fort bien,
& pour le rendre plus Jaune, on y peult y adjouster vn
peu de lacque, à discrétion selon que la couleur paroistra
sur la palette ou sur l’ouurage. Voyés le schitgeel auec
vn peu de teincture de saffran extraitte auec Esprit de Vin.
[f.157v]
[blanco]
[f.158r]
Leonard jeune pein-
tre flamand seruanl
M. Gary, disciple do
Mr. Van Deick, 31. Juillet 1634.
Pour faire Crayons à peindre sur papier, de toutes
couleurs.
Fault prendre vos couleurs & les broyés fort subtile
ment sur la pierre, & considérer combien chasqu’une peult
porter de piastre sans s’alterer beaucoup. Les vnes en
portent plus, les aultres moings comme la lacque qui en
veult fort peu. Aux vnes la moitié, le quart, le tiers, aux
aultres la oinquiesme ou sixiesme partie. A vostre couleur
ainsi menue, adjoustés du piastre faiot d’Alabastre bruslée
à extreme blancheur, & auec tant soit peu d’eau commune
faittes paste, guardant mesure, laquelle vous formerés en
crayons sur la paulme de la main.
Le Papier à peindre dessus doibt estre de quelque
couleur vn peu obscurcissant la blancheur du papier, si
vous prends du papier blanc. Et pour cet effect dissolues
de la suye de cheminée dans de l’eau, & passés le papier
par dedans, laissés seicher, & peignés dessus. Autrement
ayés du papier bleu ou gris.
ℳ Pour faire que la couleur tienne au papier, il
fault que ledict papier boiue fort & fault auoir vne eau fort
feible de colle de poisson , ou de Gomme Arabique, ou de
blanc d’oeuf battu & meslé auec beaucoup d’eau, & sur
la superficie dicelle mise dans vn auge ou bassin, soit
posée la feuille à son enuers, la tenant par les deux bouts,
sans la remuer en aulcune façon. L’eau visqueuse péné
trant le papier humectera la couleur sans la sousleuer, &
icelle seiche adhérera au papier.
Pour vernir. Si ce sont, habits, sans aultre préparation
le vernix d’enlumineure sera dextrement passé auec vn
pinceau mol. Sur les visaiges passés subtilement l’eau
de Colle de poission, ou le vernix de Gomme Arabique.
Laissés seicher, puis vernissés.
Mon opinion est que le vieil piastre qui a desja seruy,
blanc comme neige, mis en poudre subtile est meilleur, &
ne lie pas si fort que celuy qui a este nouuelleinent bruslé,
mais il la fault incorporer auec laict, ou colle pourrie, afin
de pouuoir former les pointes de vos crayons fort déliées.
Voyés ce qui se pourra faire auec le marie blanche.
Matières.
Auec le bol blanc. Auec la croye qui s’estime la meilleure
de tout, auec la Chaux esteinte, morte, bien lauée bien
seichée &c.
Les terres comme le bol. L’ocre double ou triple, le
brun d'angleterre, la terre d'ombre & semblables, n’ont
pas besoing d’addition, non plus que le crayon noir,
pourveu qu’il soit mol.
Je voudrois préparer le piastre ou la croye auec la
décoction de quelque substance vegetable , approchant de
la couleur que voulés faire, comme pour la lacque auec
brésil, pour le Massicot auec graine d’Avignon, ou Gutta
gummy ou saffran, & ainsi des aultres. Le vert faict de
Cendre ou d’Indico & de Schuidegriin ou massicot auec
vert de flambe ou de vessie, & puis incorporer comme
dessus.
Pour noir. Imbibés vostre craye, piastre ou chaulx
esteinte auec encre fort noir non gommée, seichés pulue
risés, de ce prends deux parts, pierre noire fort molle
vne part. Noir de fumée trois parts. Misce auec laict ou
colle de retaillons (size) pourrie.
[f.159r]
Artifice de Crayons de Mr. Aulmonl. Paintrs francois,
Excellent au Craijon & Enlumineure.
La matière dont le corps se donne aux crayons est
le piastre, dans les grandes pierres cuites duquel se trou
uent deux substances, l’vne dure comme vu caillou au
respect du reste, qui faict les crayons fort doulx & mar
quants comme de la sanguine; l’aultre vn peu inferieur,
mais neantinoings tresbonne, qui reluit comme des grains
de sel marin. Triés & séparés ces substances du reste,
broyés les en poudre impalpable, seulement quand vous en
voudrés trauailler, aultrement le piastre pilé, quand il est
vieil, & altéré de l’air, se guaste, s’esteinte, & ne lie point.
Prends vos couleurs, & les broyés sur la pierre, auec de
l’eau, que tout soit fort liquide comme eau, & estant bien
meslé saulpoudrés vostre piastre en suffisante quantité, qui
puisse lier, meslant exactement auec la spatule, couteau
ou moulette, tant que tout soit bien incorporé, ramassés
habilement vostre paste, en vne forme longue & suffisam
ment espaisse pour coupper vos crayons. Laissés prendre
& seicher vostre paste, puis couppés vos crayons à vostre
plaisir auec vne scie délicate & fort deliée, & les serrés
en vne boëste bien nette, en lieu sec.
Quand vos crayons ne forment pas le traict net par
l’endurcissement du piastre, il faut en broyant vostre cou
leur auec l’eau, y racler vn peu de sauon blanc de Venize,
aduisant qu’il n’y en ait pas trop grande quantité, dont
l’exces se cognoistra, si vos crayons estant secs se polis
sent comme s’ils auoient esté brunis, autrement quand ils
sont bien faicts, il doiuent estre mattes, mois, & marquer
comme la croye la plus molle qu’il se puisse.
Les couleurs qui se précipitent par l’alum, comme la
lacque & le Soudegriin, sont fort dures, & ont plus besoing
de sauon que les autres. Le moyen de se seruir de la
lacque pour fendre la bouche, pour filer les yeux, & enfoncer
les traicts necessaires sur l’obscur, ou mouillés legerement
vostre crayon auec la langue, ou ayés vn mouchoir legere
ment mouillé, dont vous enuelopperés pour fort
[f.159v]
peu le
bout de vostre crayon, & vous en seruirés incontinent.
Un beau verd se faict auec belle cendre d'Azur &
Scudegrün, si le voulés obscur, meslés y vn peu d’Inde,
ou prenés l’Inde & le Scudegrün seuls aux le piastre.
Pour faire attacher vos couleurs, ayés vn papier non
trop colé, & qui admette l’eau, trempés le dans de l’eau
de colle de poisson fort nette & le laissés seicher, faites
vostre crayon, puis tenant le papier par les deux bouts,
& mettés l’envers sur de l’eau bien nette, tant que l’humi
dité passe de l’autre costé, leués habilement & laissés
seicher, vostre crayon durera à tousiours.
Dr. Pridion, Londinj
La terre tout préparée pour former en Pipes pour
prendre du Tabac soit prise toute humide, adjoustés y les
couleurs comme vous voudrés, formés en Crayons de
longueur suffisante, laissés seicher à loysir. Ceste matière
toute aprestée se trouue chez touts les ouuriers.
[f.160r]
Discours d’vn peintre flamand chés Mylord Neivpori
16 Seplemb. 1633.
huyle fort siccatiue. Faittes bouillir de blanc fort
desseiché ou a demy calciné sur vne poesle de fer, &
d’iceluy mettés vne petite quantité dans de l’huile de lin,
faittes bouillir, coulés & guardés.
Ceste huile faict vn peau dure, & est fort liquide au
dessoubs & rougeastre approchant du tanné, comme j’ai veu
Voyés ceste préparation auec les proportions au commen
cement de ce liure de Capitaine Salé. Le peintre m’a dit
que ceste huile seiche en 2 heures, & que pour faire seicher
la lacque vistement, il n’y a rien de meilleur. La couleur
se rend plus uiue, & ne se guaste nullement. De mesme
elle se peult mesler sur la palette, auec toutes les aultres
couleurs qui seichent malaisément.
vernix noir de la Chine — se faict auec ladicte huile
de lin bouillie auec ⌱ blanc, y adjoustant des Galles. Ceste
mixtion se noircit fort, & doibt estre enduitte sur vne
couche de noir de fumée selon l’art. Voyés la maniéré
de Hatier.
Il dit que les Chinois couchent la laque assés gros
sièrement sur leur besoigne l’ayant premièrement amollie
auec quelque chose qui leur est particulière. Apres ils
l’egalent, & la polissent. Voyés cy deuant la maniéré
de Capitaine Salé qui estend auec le doigt, & puis polit
auec potée & tripoly.
Son vernix ordinaire pour tableaux — est faict auec
Therebentine fort blanche, huile de Therebentine fort claire,
& Mastich. Il est fort liquide & fort beau. Voyés celuy
d'Adam Susinger.
Ce vernix se couche sur figures dont les couleurs
sont imbeües dans la toile, pour faire sortir le labeur de
hors, voir ce que l’on a faict & paracheuer l’ouurage qui
ne se voit pas bien quand les couleurs sont mortes.
L’huile de noix seule faict bien aussi.
Voyés le vernix de Norgate.
[f.160v]
[blanco]
[f.161r]
Feci Londini,
Septem br. 1638.
George Crudosius.
Allemand Apotiquaire.
vernix d’ambre.
Il fault auer du trespur esprit de vin, extraire la
teincture, ou partie sulphurée dissoluble, de l’Ambre la
plus claire & blanche que pourrés trouver & ce par plu
sieurs infusions au sable. Précipités dans de l’eau de
pluye, ou simple trespure, ou pour quelque ouurage de
prix distillée. Laissés rasseoir par quelques jours. Versés
vostre liqueur claire par inclination, ou bien la séparés
d’auec l’ambre par les languettes de feultre, & laissés
seicher la poudre qui resteras, sur du papier blanc qui
boiue, ou bien sur de la Croye, & la guardés en lieu sec.
Ceste poudre se dissoult fort bien en huyle d’aspic,
& en deüe quantité faict vn vernix excellent, qui s’estend
& se couche auec le pinceau, se seiche fort bien & reluit
glorieusement. La dissolution se faict dans vn cuillier ou
poeslon selon la quantité sur vn fort petit feu, prenant
soigneusement guarde que le feu ne s’y mette, & remuant
continuellement auec vn pilon de fer bien net.
J’y ay adjousté vn peu d’huile de lin, & sera fort bien
si l’huile est siccatiue, comme celle qui est depurée au
soleil, auec blanc de plomb, ou celle de Lytharge claire,
ou celle qui est cuitte auec Ooupperose blanche calcinée.
Mais auec l’huile d’Aspic seul le vernix faict fort bien.
Essayés auec huile de Therebentine. Auec petrole &c.
huyle de Raggia, au froid, ou au chaud.
Ce vernix est Jaune, & je croy que taignant vostre
huile de Therebentine ou aultre susdictes auec Aloë ou
Safîran, ou Gutta gummi, ou Curcuma, ou par addition
d’vn peu de poix noir à la façon du Pere Chérubin on
aura vne belle couleur à dorer sur Argent ou Estain.
[f.161v]
Cette extraction de résiné se faict hors du Benjoin,
Storax, possible aussi du Mastich & du Sandarach, ou
gomme de geneure. Voyés de la Gomme lacque (fit.) &
de la Guayac, du Coprica, du Caraman quand vous voudrés
faire des vernix odorants. Du G. A.[mmoniac| ou Suc
cinum Indicum &c.
NB.
Voyés cy deuant la
description de co
vernix que M. Belcamp m’a monstre,
& m’en a faict voir
l'affect auec l'addition de l’huile de
Lin blanche & siccatiue.
vernix promptement siccatif de Mr. Belcamp. vidj.
Prends Sandarac bien clair jjss. L’ayant mis en poudre
subtile, meslés le dans vn pot de terre vernissé auec ^j de
Therebentine de Venise très claire, Mettes vostre pot dans
du sable en vn vaisseau ou terrine sur vn bon feu ; donnés
chaleur grande, voyre jusques à rougeur du sable (dont
je croy pourtant qu’il nest pas besoing). Vostre gomme de
Geneure estant fondue, ce qui ne se faict pas dans l’eau,
adjoustés à ceste mixtion huile de Therebentine fort
blanche & subtile 5ij. Meslés & parfaittes vostre vernix
que guardés pour vous en seruir.
Il est bon mais jaulne.
ℳ L’addition de ss. sur fPj d’huyle de lin ou
de noix fort siccatiue rendra ce vernix & tout aultre qui
se blanchit ou s’escaille à l’air ou à l’eau, tresferme &
restistant.
Mr. Belcamp faict ce vernix dans vn vaisseau ou
conserue de verre, & dit que la therebentine passe a
trauers la terre & prend feu, & que le verre ne se rompt
point a la chaleur. Il n’adjouste l’huile sinon apres que
le Sandarach est fondu, hors du feu. Vous pouués laisser
vn peu refroidir la solution de la Sandaracha ou vernix &
puis mettre le verre dans de l’eau chaude, & le contenu
estant fondu adjouster & bien mesler l’huile.
[f.162r]
[blanco]
[f.162v]
Les couleurs pour
donner à la toile taffetas &o. sont le Cynahle, la terre d’om-
bre , & le vert de
terre. Les aultres ne
font pas. Voyés le
brun d'angleterre.
Cest’ huile est fort
siceatiue & peult
aeruir de vernix sur
du bois mais ne vault
rien pour toile ny
taffetas, car l’estoffe
s’esclatte.
Mais pour rendre
toute estoffo hoires
le cuir bien soupple,
bruslés l’huile sans
lytharge comme
dessus & coulés.
Rp Lytarg. Hss. Ol. lin Hiiij, bulliant q horas 4
verso und ientiss° igne, fiat sedimentum, claruin effunde. Put this
into an Iron pot, of that bignesse that it be not filled
much above halfe. Boyle it upon a strong fire, till it do
smoake so much that it will take fire with a little sticke
kindled. When it doth burne, then take it of and set it
in a place out of the howse (for the more surity if it
shuld runne ouer) yet than no raine or wet come to it;
whilest it doth burne, dippe in with an Iron Wyer and let
a droppe fall vpon an oyster shelle to trye when it is
thicke enough for your purpose. Then for to quench it,
ye must couer the pot with a couer of Iron plate filled
vpon the pot very close, & let it stande couered for a
pretty while, for very often it will kindle againe of it selfe
if ye open it to soone.
In the ende straine it if there be any blacke.
Mr. Wolefins m. pp.
[f.163v]
[blanco]
[f.164r]
A Monsieur
Monsieur le Oheuallier de Mayerne, Baron d’Aubonne
et premier Medicin du Roy & demeufranjt en St. Martins
Lane
A Londre.
Monsieur,
Apres vous auoir humblement baisé les mains ces deux
mots seront pour me tramonteuoir en l’honneur de vos
bonnes grâces esquelles Je vous suplie Monsieur de m’en
faire l’honneur de m’y conseruer et de mon oosté je
tascheray à m’en rendre digne. Les infinies obligations
que J’ay receu de vostre personne ne me peuuent per
suader autrement. Je souhaiterois que de mon costé
j’eusse le moyen de vous tesmoigner le resentiment que
J’ay de vos faueurs ne désirant autre sinon qu’il vous
plaise d’en faire naistre le ocasion lors qu’il vous plaira
me commender. Mon frere m’a escrit de Paris que vous
desiriés d’auoir la maniéré comme je fais la toille vernie
je vous diray maintenant comme Je fais premièrement:
huyle pour enduire
Es to ffes & cuir pour
résister à la pluye
selon mon Instruc-
tion donnée a M.
Joseph Petitot.
ℳ.
Je pren vn chauderon presque plein de l’huille & le
mets sur vn bon feu ardent jusque a ce qu’il aye bouilly
& ayant boully J’y mets le feu et l’oste de dessus le feu
incontinent et le laisse brusler tant qu’il soit assés espais,
apres Je l’estouffe d’vn Couuicle de fer jusque à ce qu’il
soit a moitié froid alors je mets dedans les drogues pille
sauoir Jris, aspic, girofle et toute chose odorante, vn
ognon aussi oste bien l’audeur à l’huille et auant qu’il soit
froid je le faict couler, ce apres estant froid Jy adjouste
le terre d'ombre ou autre couleur. Pour la terre d'ombre
Je la mets tremper dans du bon vinaigre sans l’ostre
sinon quand Je la voix broyer. Je la mets hors du pot
vne heure auparauant pour l’essuyer vn peu; apres Je la
brove beaucoup mieux et mesme elle soit plus fort que si
elle estoit bien seiche. J’av trouué que cest la meilleure
couleur de toute et plus secatiue et ployable. J’ai essayé
des os de mouton mais cela ne seiche pas plustot que
l’ombre ni la pierre ponce non plus. Oela est vn peu long
a seicher quoy que l’on face eau il fault près de 3 semaine
a seicher hors que cela ne fut tout le jour au soleil d’esté,
qui mettroit de la mine de plomb parmy ou de la litarge
il secheroit bien plustot mais cela rend la estofe pesante
& non souple, le tout est d’auoir des lieux propre propre le
soleil et l’air. Jai essaye de toute facone a trouuer cecy
la meilleure; fcy ay
[f.165v]
Je croy que le fin
Amydon doatrempé
auec vne eau legere
de dissolution de peu
do colle de poisson ,
voire de retaillons
de cuir des gantiers
fera fort bien cet
effect.
fait enuiron 60 aulne de ceste faconcy
pour de casaque et Capuchon qui estoit fort souple et ont
este trouué bien fait par ceux qui en ont veu en Vlandre
& a Rome. Si je pouuois trouuer bonne débité de cela
je tascherois a me bien acominoder pour enfaire à grand
quantité et par ce moyen on fait tousiours de mieux en
mieux pour vne perfection car l’experience en cela est vn
grand point. J’ay pensé encor vne autre chose pour net
estoffe; qui pourvoit trouuer vne inuention de colle bien
souple pour imprimer les toilles auant que passer le vernix
elle en seroit beaucoup plus legere a cause que la toille
beuant tant de couleur que cela le rend pesant a porter
et mesme espargneroit beaucoup de couleur. Possible que
parmy tant de recette que vous aues vous pourries trouuer
quelque chose de propre pour cela; Monsieur, Je vous
suplie que si vous auies semblable colle de m’en donner
l’inuention & m’obligerés grandement car je recognois que
cela seroit vn grand effet et espargne aussi. J’ay essayé
ce jour passé au lieu de ceste colle que je dis; Je mouilla
ma toille & la laissa près que a demy seicher auant que
mettre de vernis ce qui empeschoit vn peu que la toille
n’enbeuoit pas tant de couleur du tout mais il faudroit
vne chose qui boucha les trous. Je croy qu’il doit auoir
beaucoup de personne en Angleterre qui en font a présent
a cause du guerre. Je croy que si vous en demandiés
la maniéré que l’on ne vous la refuseras pas quoy que
celle que de vostre grâce m’aués enuoyé est fort bonne
pour l’huille bruslée notamment mais quelque soit la
maniéré sont deferents et par ce moyen nous pourrions
auoir le secret tousiours plus que complaet. — Vne des
principalls choses en ce vernix est qu’il faut qu’il soit
vieux fait pour estre meilleur; voila tout ce que J’ai appris
jusques a présent en trauaillant; si je descouure autre
chose de quoy que ce soit je ne manqueray a vous en
faire part. Si vous auiés aprint quelque chose touchant
le cuir doré, Je vous suplie Monsieur de me témoigner
vostre faveur acoustumée et se faisant m’obligerés de plus
fort. Ce mien Amy dont je vous ay escrit par ce deuant
m’a prié de vous escrire de son estât à présent et me dit
qu’il sentoit encore par fois des petites douleurs quelque
fois au dos et au bras non si violent que par ci deuant
et a print quelque purgation selon qu’il vous a plut luy
en donner le Conseil mais il desireroit sauoir s’il vous
plaise quelle sorte de purgation seroit le plus a propos
pour en prendre a ce printemps. Si vous le trouués a
propos vous supliant
[f.166r]
Monsieur quil vous plaise de nous
en donner vn petit mot de Conseil si tant est qu’il soit
necessaire et ce faisant. Et luy et moy aurons ample
sujet d’obligation en vostre endroit et vous demande mille
pardons de tant d’importunité que je vous donne tous les
jours vous supliant de receuoir en bonne part mes humble
baise mains comme autant J’en dis a Madame de Mayerne
et a tous vos chers enfans et prie Dieu qu’il vous comble
de tout bonheur et prospérité vous donnant heureuse et
longue vie qui est le souhait de celuy qui est
Monsieur
Vostre plus humble et
plus obéissant et redeuable serviteur
Joseph Petitot.
de Geneue le 14 Januier 1644.
[f.166v]
Monsieur Tretorant m’a prié de vous saluer de sa
part et vous affectionner fort nous nous rejouissons fort
de vous voir de par de ce l’esté passé.
[f.167r]
[blanco]
[f.167v]
2 Januar 1640
Ex Ipsius ore. Woluen.
L’artifice des Estoffes résistant à Veau, qui sont souples
& ne fendent ny ne s’escaillenl.
De Mr. Wolffen.
Il m’a dit qu’ayant essayé toutes choses, pour auoir
vne huile siccatiue, & Lytharge, & mine & plomb &c. il a
trouué que rien ne faict si bien que l’huile pure & simple
bruslée jusques a demy consistence.
Les deux meilleures huiles sont celle de lin & de noix :
auec ceste différence que celle de lin seiche premièrement
en sa superficie & faict vne peau, le reste estant plus
long a seicher, encor qu’il le face à la longue. Mais celle
de noix se seiche entièrement, & moings de temps, comme
en trois ou quatre jours, beaucoup mieux il l’air & au
soleil, qu’à l’ombre.
La façon de brusler l’huile est de la mettre dans vu
pot ou chauderon de fer ou de cuiure sur le feu (si on a
vn petit fourneau faict a propos tant, mieulx), il fault que
le tiers ou la moitié du vaisseau soit vuide, & que l’huile
bouille modérément, jusques à tant que de soy mesme elle
s’allume (on la peut aussi allumer, auec papier enflammé,
ou vne bougie allumer) laissés brusler, jusques à ce qu’en
mettant vne goutte sur l’ongle, ou sur vne assiette elle
soit espaisse comme syrop ou miel, non tant qu’auec le
pinceau elle ne se puisse estendre facilement. Estant à
ce degré, estouffés la flamme auec vn couuercle, ostés
vostre vaisseau de dessus le feu, laissés refroidir vostre
huile, non du tout, & la coulés à trauers vn sac ou caneuas
assés espais, & la guardés pour vous en seruir.
Ne vous trompés pas à vouloir oster le couuercle
deuaut que la grande chaleur soit passée, car vostre huile
bouillante encor & fumante se r’enflammera, auec danger
d’esbouiller & de mettre le feu à la maison, si vous fait tes
cela dans vne chambre. Il vault mieux sur la
[f.168r]
terre dans
quelque cuisine basse ou jardin. Le danger est si l’huile
monte estant sur le feu. Alors il la fault oster, & laisser
passer la bouillon, puis la remettre.
il n’y a que trois couleurs qui se joignent facilement
auec cet huile & s’estendent fort bien sur les estoffes,
principalement sur celles de soye, à soauoir le vermillon,
le verd de terre mais sur tout la terre d'ombre, ou bruslée
ou non bruslée qui aide aussi à seicher. Essayés les aul
tres terres, bien lauées & fort legeres.
Les couleurs venant du plomb, seichent bien: mais
elles ont trop de corps, & trop de poids.
L’huile cuitte auec lytharge, ou seiche trop & rend
l’estoffe cassante & peu ployable, ou bien demeure visqueuse
& s’attache fort importunément.
La mine rend l’huile bien plus siceatiue que la lytharge.
Question si l’huile seulement bouillie sans l’allumer, no
s’espaissera pas suffisament, en plus long temps d’ebullition.
Elle se rendra tressicatiue si en bouillant vous y adjoustés
de la poudre d’os de pieds de mouton calcinés à blancheur,
seule, ou de ladicte poudre, auec de la pierre ponce en
remuant continuellement. Laissés rasseoir & coulés à
trauers vn caneuas.
Illuminierbuch.
[f.168v]
26 Julij 1641.
Ne dure pas quoy
que tres bon pour
le put & tresbeau.
Rouge excellent dont cecy a este escrit.
Atriplex Baccifera a des bayes qui semblent des
petites meures, & ont vn goust doulx aprochant de la
fraisse, rouges comme coral, en pleine maturité à la my
Juillet. Il en fault ceuillir les plus belles & rouges & dans
vn mortier de marbre auec vn pilon de bouïs bien net les
piler y adjoustant vn peu de Jus de citron ou de limon.
Le lendemain tout se trouue fondu en jus, hors mis la
semence fort petite, semblable a celle de Psyllium. Coulés
ce jus à trauers vn linge & guardés la semence pour semer.
La plante croist plus qu’on ne veult. Adjoustés à ce jus
enuiron le tiers de bon esprit de vin pour le conseruer, &
peu de Gomme Arabique.
Je croy que ceste liqueur peut seruir à teindre la
soye aluminée, dont j’ay teinct deux morceaux à froid,
l’vn de taffetas l’aultre de satin. La couleur a este colum
bine, tresbelle, laquelle lauée s’est deschargée neantmoings
est demeurée belle de fleur de pescher.
A chaud voire auec vne legere ébullition sans doubte
la couleur tiendra mieux.
Voyes le moyen de la fixer, soit en préparant la soye
auec ⎅, O, ✼. Galles, soit en adjustant au baing
teignant de la Cochenille, Misteca, ou de la Graine de
Kermes.
Sur le linge ceste couleur ne dure point, ains lauée
d’eau simple s’emporte incontinent.
[f.169r]
[blanco]
[f.169v]
Pour faire tenir les Couleurs.
Prenés suc de fiente de cheval exprimé, et quand en
aurés asses y adjousteres la grosseur d’vne febue alum,
et autant Gomme Arabique y destrempant, telle couleur que
voudres, & tiendra sur bois, ceci seichant.
Peincture à fresco.
M. Moillon d’Italie
Premièrement l’on faict son carton portant les couleurs
de la grandeur de l’oeuure, & ne faire mettre du mortier
que ce que pouues faire en vn jour. En cas que ne
trouuiés point de blanc à fresco, vous pouués prendre de
la chaux bien esteinte & la faire seicher auec de la poudre
de marbre, & bien broyer ces deux drogues ensemble,
lesquelles feront de bon blanc.
Vous pouués employer toutes sortes de couleurs hor
mis la lacque, le cynabre, mine, massicot, scudegrun.
De blanc d’oeuf & de ' noir de charbon faut faire
vernix, & au lieu de lacque prenés du pauonazao de Salle,
qui est vne couleur ou espece de terre se trouuant ordi
nairement en Italie. Notés que toutes ces couleurs blan
chissent hormis le pauonazzo, & le brun rouge vn peu
vernix pour tirer dehors les couleurs.
Pour retoucheur le fresco estant bien sec, & la peinc
ture, prenés blanc d’oeuf battu & detrempe auec de l’eau,
& touche quelque couleur que voudrés.
[f.170r]
Prenés des fleurs de Pauot rouge, & les pilés tant
qu’il vous plaira, puis y mettés vn peu de chaux uiue, &
meslés le tout bien ensemble, mettés dans vn pot de terre,
& laissés pourrir en la caue enuiron 15 jours, au bout
desquels, ostés vostre materie du pot, & la mettés à l’air,
& vous trouuerés vne couleur de Pourpre fort belle que
l’on appelé Tournesol.
Fort Bel Indigo.
Prenes des graines de Sigilium Salornouis bien meures,
& les faittes bouillir auec vne lexine forte, puis ostés les
escorces, ou peaux (calices) qui viennent au dessus auec
vne cuillère ou escumoire, puis laissés encor bouillir jus
ques à la consomption de la moitié : Puis mettés dans
quelque chose (vaisseau de bois, comme vne escuelle
toute d’vne piece tournée) de la Ceruse ou Amidon, & vn
peu d’alum de Roche, & jettés de ladicte eau dessus,
tant que vous voyés que tout soit bien bleu, & puis laissés
l’eau dessus l’Amidon ou Oeruse 4 ou 5 jours. Cela faict
versés l’eau par inclination, & mettés seicher l’Amidon, ou
Ceruse que vous y aués mis sur des Tuiles. Si vostre
matière n’est assés bleue, vous rejeterés encor de l’eau
dessus, comme au première, & ainsi le ferés si claire, & si
obscure qu’il vous plaira.
A faire Scudegrun comme Or.
Prends de l’eau de Pluye pour toutes lexines auec
cendres grauellées. Sur trois pintes d’eau va vne demie
liure de cendres. Vostre lexine estant bien bouillie, vous
la laisserds reposer, puis estant claire, vuides l’eau claire
par inclination. Puis prends des fleurs de Genestes tant
que vous voudrds, mettes les dans l’eau, auec raisinés de
Terra mérita, puis estant bien bouillies, & bien en couleur,
tirés l’eau, & prends de la Ceruse, & rneslds vn peu d’alum
dedans, & la mettds dans vn vaisseau de bois, puis versds de
l’eau colorde par dessus, & la laissés reposer 3 ou 4 jours,
puis mettes sur des tuiles à
[f.170v]
seicher, & s’il n’est, assés
hault en couleur a vostre gré, vous y verserds encor de
laditte eau, & ferés vostre paste tant brune que vous
voudrds. Et vous verres quelque chose de beau.
[Finis.]