Encyclopedié-Roret. Nouveau Manuel complet du Mouleur.
[Avis]
Le meritè des ouvrages de l'Encyclopedie-Roret leur a vallu les honneurs de la traduction, de l'imitation et de la contrefaçon, pour dinstinguer ce volume il portera, à l'avenir, la verítable signature del'editeur.
Manuels Roret. Nouveau manuel du Mouleur, ou l'art de mouleur en plaitre, carton, cartonpierre, carton-cuir, cire, *plomb, argile, boi, Écaille, corne, etc. etc. Contentant
Tout ce qui est relatif au moulage sur la nature morte et vivante, au moulage de l'argile, du ciment romain, de la chaux hydraulique, des cimens composés, des matières plastiques
nouvellement inventées; Comprenant en outre. Un grand nombre de recettes et de compositions utiles au Mouleur, ainsi que l'exposé de ce que les chimistes ont récemment découvert sur la nature, le choix et la préparation des matières premières, sur les couleurs qu'il est possible de leur donner, sur les enduits hydrofuges, les mastics, les vernis, etc., etc.
Par M. Lebrun
Ouvrage revu et annoté par des amateurs..
Nouvelle édition très-augmentée.
A la librairie encyclopédique de Roret, Rue Hautefeuille, au coin de celle du Battoir.
y 1838.
Avis de l'Éditeur
L’art du mouleur ne peut manquer d’être accueilli favorablement du public dans un moment où le goût des beaux-arts, générablement répandu, a gagné toutes les classes de la Société, et où les sciences naturelles' sont cultivées avec ardeur. Cet art ne se renferme plus dans l’éternelle reproduction des Laocoon, des Vénus, des Apollon, il a pris un essor plus élevé; il s'associé aux travaux de ces physiologiites savans qui, sur les pas de leur immortel mattre, se livrent avec persévérance a Fobserration des formes extérieure» du cr&se de l'homme, et a découvrir, à travere ses masses os-acuses, nos penchans, noi goûts, nos facultés, nos bonnes ou mauvaises propensions. L’orthopédiste, le naturaliste, l’archéologue, le mumismane ont, souvent recours au mouleur, et la majeure partie des jeunes médecini qui vionneni étudier a Paris, s’empressent de joindre la connaissance de son art utile et agréable & toutes cells» qn’il» moissonnent dans Ia capitale, pour let répandre ensuite sur les divers points de la France oü il a doivent se fixer. C'est à l'aide du moulage que l'observatour, éloigné du. oeuvre des lumières transmet aux académies et aux corps savans le résultat de ses recherches , qu’il conserve ks jnonstrca, les défectuosités, les superfétations quii jmporte d’étudier, de constater et de faire con-paitre. Le Manuel du Monleur sera done, indépen- damment de i’attrait attaché £ la matiëre qui en fait le sujet, un livre utiïe aun grand nombre de ïecteurs. Les lumières de 1’auteur ct celles de M. Irédéric Déniau, sculpteur arantageusement connu, qui a bien voulu revoir le manuscrit, et l’enrichir de ses observations personnelles, nous sont garans quo eet ouvrage ne sera pas l’un des moins in transgressans de noire collection Encycopédique'.
L'introduction
La plastiqiue est l'art de prendra des empreints; de faire des creux sur les reliefs, et de reproduce les originaux a l’aide de ces creux. Cet art est celui du mouleur. Il tient am beaux-arts et aux arts mécaniques. Appcle a reproduce la sculpture, le mouleur doit en etudier les formes, en sen'ir les beautés, et se rapprocher ainsi de Pinspirition de P artiste, tandis que dans la partie technique du moulage, son travail est simplement manuel. Il rrsu'.te de cette observation que le mouleur doit opérer avec gout, avec intelligence, en meme temps quit doit s’efl'orcer d’acquertr beaucoup d’habitude, et se conformer a l'observation rigoureuse des mojens pratiques du métier.
A Paris, beaucoup de mouleurs sont artistes, pourvu qu’ils ren lent Ie mocPeux des formes d’une Venus, it souplesse d’une Diane, le grandiose d’une Cléopatre; ils ne s in quit*tent pas si le creux, mil rejoint, multipl e les coutvres on lignes saillantes ; si. faute de solidité , il üe pourra four-nir nir que peu de plâtres ; si l’oubli de telle ou tel’e précaution expose les figures à se gercer, s’écailler, se couvrir de farine , etc. D’autres mouleurs, et c’est le plus grand nombre, surtout dans les provinces , sont uniquement ouvriers. Dénués de réflexion , de sentiment, ils croient avoir tout fait en recouvrant grossièrement de plâtre une statue , et en tailladant au hasard les pièces dont se composent leurs moules. Le rapport des parties, la grâce et le fini de l’ensemble, la fidélité des positions, ne se rencontrent jamais dans leurs productions informes, dont ils ne soupçonnent pas même les défauts. J’ose espérer que notre Manuel fera éviter ce double écueil aux lecteurs.
Le bien-être, le goût éclairé des arts, qu’amènent nécessairement le perfectionnement de l’industrie et l’accroissement des lumières, ont, depuis un certain nombre d’années, donné à l’art du moulage Kie extension qui doit s’augmenter encore. Mais avant de montrer le liaut point auquel îa plastique est parvenue de nos jours, jetons un regard sur son origine et ses progrès successifs.
Si les commencemens de la statuaire en bronze et de la sculpture en marbre sont obscurs , ceux de la plastique qui les ont précédés ne le sont pas moins. Quelques assertions des livres saints témoignent que les Egyptiens, les Phéniciens et les Hébreux la connurent d’abord : quelques passages du livre de Job concernant cette matière ; les prétentions des Grecs à sa découverte , qu’ds attribuèrent à Dibutadc; les souvenirs de Dédale, tels sont les seuls éclaircissemens que l’on puisse réunir à cct égard. Cela suffit pour nous prouver que la plastique était connue de l’antiquité , mais non pour nous révéler ses opérations et ses progrès. Après avoir consulté tous les auteurs, recueilli tca-tes les opinions , expliqué tous les iémoignages relativement à la plastique, le savantM.- de Clarac, conservateur des Antiques au Musée royal , termine par dire que l’argile fut la prem.èie matière de cet art, et que les potiers fuient les premiers plasticiens. Sa vaste érudition , d’accord avec la vraisemblance , prouve que c'est aux. essa s , aux productions de ces artisans , que la plastique , la statuaiie et la sculpture durent leur naissance.
Le grand nomb e de figures en terre cuite qui nous restent , comme monumens de la plastique, sont pourtant loin de remonter à une très haute antiquité. Plusieurs ont été trouvées dans les ruines de Pompci et d’Hercuïanuna , et portent des traces de peinture et de dorure qui attestent une origine moins reculée ; mais elles n’en sont pas moins intéressantes, et prouvent les premiers perfection-nemens de Part.
La souplesse et le moelleux de la cire feraient penser qu’elle dut être une des substances qui servirent d’abord au moulage, lors même que cette opinion ne serait pas appuyée sur le témoignage des écrivains de l’antiquité. Mais la préparation de la cire, beaucoup moins simple que cc:le de l’argile, ne permit de l’employer qu'aprês celle-ci. Une fois son usage reçu , il devint habituel. La cire entrait dans les couleurs, et l’on avait chez les anciens une expression fort usitée, peindre avec des cires. Chez les Ro-mtins, elle servait à faire les portraits, les bustes, les trophées de famille, que l’on conservait à la fois . avec orgueil et pieté. Elle devint un accessoire très important de la sculpture.
Le plâtre, qui joue maintenant le principal rôle dans le moulage, n’est vraisemblablement qu’une des dernières matières mises en œuvre, bien qu’elle fut connue des anciens. Hérodote, Théophraste, font mention du gypse ( nom que por’e encore la pierre plâtre), mais non point «mme d’une substance plastique. « Il a fallu sans doute, dit M. de Clavac,
* bien des essais sur differentes matières minérales,
3» une grande eipénenee et des découvertes dues au » ha?a?d , avant de parvenir à savoir que pour pou» wir se servir de cette pierre ca’caire, il était in» dispensable de la cuire à un certain degré, de la » broyer, et de la mêler avec l’eau dans une juste » proportion , pour li rendre propre aux divers u a» ges dont 1 ? plâtre est suscep ible, soit pour former 39 du eiment par son mélange avec d autres matières,
» soit pour se prêter à rendre exactement tontes les » formes comme moule et comme objet moulé. En » admettait même qu'on eut découvert de bonne
* heure les propriétés du plâtre, il y avait encore bien » des pas à faire avant de pouvoir en profiter. Cette » substance ne se 1 ti$3e pas, comme l’argile ou comme
* le bois, travailler dans sa masse; # Ile n’a jamais pu » servir à faire un ouvr ige oiiginal Elle ne p< ut pré» tendre qu’à reproduire, en s’y adaptant, les formes t qui ont été exécutées a ec d’autres matières. Scs » productions sont donc toujours des copies, ou , si » l’on veut , des fac-simïlc u’autres ouvrages : une » statue en plâtre en suppose une autre dont elle » n’est que la répétition. »
Cs observai ns judicieuses s’appliquent également à l’art et à la mat’èue spéciale de ’a plaît que. Dépendante de la sculpture, cilc en a toujours suivi le sort depuis la renaissance des aits, pu sque, ainsi que nous l'irons vu, l'us»ge du plâtre est d invent on moderne. Pans cc beau s ècle de Médius, qui vt la poé ie, la p ‘intuie et la sculpture se ranijner, le nmu lage en pla re paru1- avec Kerrochio. Cet artite en fffc ns»ge le prenfer sur là nature morte ou vivante. Sculpteur et jxinhe, il n eut pour bu que de ehois'tr
If s formes les plus heureuses, de réunir de belles proportions, presque toujours séparées, de fixer des trads prêts à »’échapper. Bientôt ce moyen devint un art. Ce ne fut plus un seul individu qui Je fit servir à ses études particulières Sur les traces du Iiosso, du Pri-wutice, qui reproduisent les trésors de l’antiquité, une foule de mouleurs multiplient les statuts, bustes, bas-r< liels de la Grèce et de Borne, ruines précieuses , chefs-d’œuvre immortels dont l’élude et l’imitation font naître de nouveaux chefs-d’œuvres. Le moulage, qui secon lait cette heureuse révoluiion, fut bientôt pratiqué en France comme en Italie, quand François Ie«* appel i pies de lui les artistes de cede terre, alors patiie des arts. Les impôt tants travaux de la Toren.iquc, ou statuaire rn bronze, ne tardèrent pas à orner les deux pays, et le moulage s’y associa.
La plastique, chez les an iens, s'unissait aussi à la fonte du bronze, mais le plâtre n’y paraissa t point. Il était absolument étranger aux opérations dtns lesquelles on l’emploie maintenant comme modèle, moule et noy.tu. i\l< rs le modèle se formait d argile ; on en enlevait une épaisseur égale à celle qu’on voulait donner au mé al. Ainsi l’on faisa t à peu près ce q ie nos mouh urs appellent emjroisser^ et le modèle devenait le noyau. Ce noyau se faisait cuire, on le couvrait de cire, et. cé.ait sur la c re terminée et réparée que l’on achevait l’ouvrage, comme cela se pratique encore de nos jours.
Le ti mps qui s’écoula entre les règnes de François 1er et de Louis XIK lût perdu pour b s arts. Mais, a cette époque, protégés par un puissant minifti e, ils reparurent, et avec eux le moulage reprit îav< ur.
Louis XIV fit mouler à grands frais, à Borne, les antiques et toute la colonne Trajane. Les souvera ns, les amateurs imité eut cet exemple. L’impératrice de Russie voulut aussi plus Urd avoir le moule de Sa U*
meuse colonne. Les habitations particulières s’embellirent à la fois des chefs-d’œuvre de l’Italie et des pro» éludions des artistes français. Les détails du moulage, ignorés jusqu’alors, commencèrent à se répandre.
De nos jours, le goût des arts subsiste dans toute sa force, dans toute sa pureté ; néanmoins le positif\ qui s’un’t à tout, dut chercher des améliorations dans les matières employées. Aussi diverses tentatives furent-elles faites pour composer de3 pierres factices et des mortiers ; aussi la Société pour l'encouragement de ïindustrie nationale provoqua-t-elle la découverte d’une matière plastique, réunissant aux avantages du plâtre la solidité, dont, par malheur, il est dépourvu ; aussi les productions du moulage cessèrent-elles d'ètrc uniquement consacrées à la vue. Elles parurent contenant des liquides, servant de caisses pour arbustes et fleurs, formant des tuyaux et conduites d’eau , etc., etc.
La plupart des autres substances sur lesquelles s’exerce encore l’art de mouler, ont subi des améliorations notables. Ainsi le moulage de la cire a produit celui du mastic, qu’il ne faut pas confondre avec le mastic à préparer les creux. Le moulage du carton a tout récemment produit le carton-pierre. L’art de mouler la sciure de bois est encore une nouvelle conquête de l’indusUie.
Ces découvertes, ces perfectionnemens, exigeaient nécessairement un nouvel ouvrage sur l’art du mouleur. J’ai pensé que la Collection Encyclopédique des Manuels-Roret devait ofbir cet utile traité.
J’ai cru devoir diviser mon travail en trois parties. La première contient tout ce qui est relatif au moulage en plâtre, depuis le choix du gypse jusqu’aux procédés nécessaires pour U conservation des figures qu’il produit. J’ai soigneusement distingué les différentes espèces moules, ainsi que lx manière de mouler et de couler le plaire; car, faute de cette précaution, 1rs déiails sur le moulage sont remplis de confusion et d’obscurité, et, par ce motif, le travail de M. liquet est inintelligible pour quiconque n’est pas bien au fait de la matière. Cette première partie, qui comprend toutes les opérations du moulage. est la plus importante.
La seconde partie traite des matières molles ou li' quides autres que le plâtre. Le ciment romain, la chaux hydraulyque, les cimens composés, pierres factices, nouvelles matières plastiques, carton, carton pierre, sciure de bois, etc., sont décrits dans le plus grand detail, quant à leur nature et à leur application. La 1 roi dé me partie concerne le moulage des matières solides, telles que le bois, l’écaille et la corne.
Bien n’a été négligé pour rendre cet ouvrage parfaitement complet, pour réunir les anciens procédés auv méthodes nouvelles. Tous les ouvrages qui pouvaient offrir quelques éclair cissemcns sur la matière, ont été l’objet de mes recherches. J’y ai joint les résultats de ma personnelle expéiience ; j’ai exanrné les substances, essayé les opérations, fréquenté les ateliers. Je puis donc espérer que ce volume rendra à la fois service aux apprentis-mouleurs, en les familiarisant avec les procédés ordinaires; aux maîtres, en leur indiquant des découvertes précieuses, des méthodes perfectionnées; enfin aux amateurs, en les mettant à même de mouler avec peu de peine et d$ frais une foule d’objets.
nîr que peu de plâtres ; si l'oubli de telle ou teVe précaution expose les figures à se gercer, s'ëcail- 1er, se couvrir de f^irine , etc. D'autres mouleurs, et c'est le plus grand nombre, surtout dans les provinces , sont uniquement ouvriers. De'naés de reflexion , de sentiment , ils croient avoir tout fait en recouvrant grossièreuîent de plâtre une statue , et en tailladant au hasard les pièces dent se composent leurs moules. Le rapport des parties , la grâce et le fini de l'ensemble , la fidélité des positions, ne se rencontrent jamais dans leurs produclions informes , dont ils ne soupçonnent pas même les défauts. J'ose espérer que notre Manuel fera éviter ce double écueil aux lecteurs. Le bien être, le goût éclairé des arts, qu'amènent nécessairement le perfectionnement de l'industrie et l'accroissement des lumières , ont , depuis un certain nombre d'années , donné à l'art du moulage i-:ie extension qui doit s'anginenler encore. Mais avant de montrer le liaut point auquel ]a plastique est parvenue de nos jours, jetons un regard sur son origine et ses progrès successifs.
Si les commencemens de la statuaire en bronze et de la sculpture en marbre sont obscurs , ceux, de la plasiiq^ie qui les ont précédés ne le sont pas moins. Quelques assertions des livres saints téinoignent que les Egyptiens, les Phéniciens et les Hébreux la connurent d'abord : quelques passages du livre de Job concernant celte matière ; les pirétentions des Grecs à sa découverte , qu'yis attribuèrent à Diburadc; les souvenirs de Dédale, tels sont les seuls eclaircissemens que l'on puisse réunir à cet égard. Cela suffit pour nous prouver que la plastique était connue de l'antiquité , mais non pour nous révéler ses opéra-ions et ses progrè*. Après aypir consulté tous les auteurs, accueilli te»- (5) tes les opinions , expliqué tous les leino?gnages relativement à la pla>fique, le savant.M. de Glaiac, conservateur des Antiques au Muste royal , termine par dire que 1 argile fut la prem ète matirre de cet art, et que les poliers fuient les prtrriers plasticiens. Sa vasfe érudition , d'accord avec la vraisernbLince , prouve que c'est aux. es sa s , aux productions de ces ariiians , que la plastiqiTC , la statuaiie et la sculpture durent leur ncdssauce.
Le grand nomb e de fij^urcs en terre cuite qnî nous restent , comme moBumcns de la p'ast que, sont pourtant loin deremonîer à une irès haute antiquité, riuaieurs ont été trouvées dans les ruines de Ponipei et d'IIerculanura , et porlenl des traces de peinture et de dorure qui altesleut uue origine moins reculée ; mais el'es n en sont pas moiiiS intéressaîites , et prouvent les premiers pcrfcciioanemens de l'art. La souplessa et le moelleux de la cire feraient penser qu'elle dut ctre une des substauces qui servirent d'abord au moulage, lors même que cette opinion, ne serait pas appuyée sur le témoignage des écrivains de l'antiquité. Mais la préparation de la c're, beaucoup moins simple que cc:le de l'argile, ne permit de l'eîrîployfr qu'après celle-ci. Une fois son usage reçu , il dct^int habituel. La cire entrait dans les couleurs, et l'on avait chez les anciens une expression fort usitée, poindre avec des cires. Cliez les Piomiins, elle servait à faire les portraits, les bustes, les trophées de lamiil^î, qne l'on conservait à la fois avec orgueil et pieté. Elle devint un accesso.re très important de la sculpture.
Le plàître, qui joue maintenant le principal rôle dans le moulage, n'est vraisemblablement qu'une des dernières matières misf's en oeuvre, bien qu'elle fut eonnue des anciens. Hérodote, Xhéophraste , font (mrnlion du gypse ( nom que por'e fnr^ore la pierre plâtre ), mais non point ccmme d'une substance plisîique. a 11 a fallu sans cîouto , (îiî M. de Ciarac, y> bien des (saàs sur (i.fftrcates matières minérales, 5» une grande Cipéiicnoe et des découvertes dues au » h<i a d, avant de parvenir à savoir que pour pou- » \oir se scryir de celte pierre calcaire, il était indi> pensable de li cuire à un certain degr»', de la » broyer, et de la mêler av<'c l'eau dans une juste * propor: ion , pour 1a reudre propre aux divers u a- » ges doritl ' plaire est susrep ible, soit pour former » du eimeut par son nitHange avec d auîies matières,
» s )it pour se prêter à rcfjdre exactement tor.tcs les * fort);es comn e moule et comme objet moule. En * admeit nt même qu'on eût d<*couvtrt de bonae » hcu'-e les propriétés du plàrrp, il y avais encore bien y> des pas à faire avant de pouvoir en profiler. Celte « substance ne se I lisse pas,co!nn?e i'ar^ile eu comme iB le b'ois, Irav iiller diins s i masse ; t lie n'a jamais pu » servir à faire un cuvr ige oii;^inal Ede ne p< ut pré- » tendr e qu'à reproduire, en s'y adaptant, les formes r> qui ont été exécufécs a ec d'autres mat ércs. Ses » pro'luctions sont dî>nc toujours des copies, ou , si » l'on Tcut , des fac-similé d'autres ouvragrs : une » statue en plâtre en suppose une au re dont elle » n'est que I.i r''pétition. o C s observiii ns judicieuses s'appliceunt égaaen une à l'art et à la matière s'éciaîc de 'a plaît que. Le'en lanie de la sculptuj c, cil ^ en a toujours suivi le sott de plus la renaissance d s aj ts, pu, ainsi que nous l'a ons t:i , l us ^ge du plaître et d invc nt oa ir oderne. Dans ce beau s èclc do M< (H<i , qui v t la poé if, 1^ p dntuie et la s'ulpîure s^^ ranÏTijer, le mouJ;jge en pla re paru' avec errochio. Cet luti (e en fi,t us ge le prcm er s»ir l'a nature morte ou vii^anlc. Sculpteur el printre, il n eut pour bu que de choisi.)?
If s lormrs les plus hrui euscs, de réunir de belles, pr^ pcrîjons, presque toujours separt'e^, de fixer des haa* r«cns a .échapper. Bientôt cé moyen devint un art. ne fut plus un seul individu qui le fit scrv.r à ses études particulières Sur les traces du Bosso du Pri'il'atzce q,H reproduisent les trésors de lanliquité, une i >nîe dc mouleurs multipli. nl les statuts, bustes basi j lu is Je U Grèce et de R.me, raines precieusrs cliefs-dceuvre immorfels dont l'étude et Timilaliou î >nt naître de nouveaux chef.-d'oeuv res. Le mouL^re qui secon l..it cette he.reu.c revolution, fut bientôt Piatqune en France comme en Italie, quand j^VanÇ-. M l^r appdi p,,:^, de lui les artistes de ccitcîerre a. ors p.t.ie d.s arts. Les importants tiaraux de ù lorcn ique, ou staluaire m bronze, ne tardr.ent pas a orner les deux pays, et le n.o.nl.ge s y associa.
La plastique, chez les an iens, s'unissait aus^i à la fonte du bronze, mais le plâtre n y parais.a t point n eta.t absolument élra aux opcraiions dms lesquelles on remploie maintenant comme modèle moule et noy .u. Ai' rs le modèle se formait d argile - on en enlevait une épaisseur égale à celle qu'on voulut donner au me al. Ainsi l'on fai.su t à peu près ce q le nos mouleurs appeletnt emjruisser, tt le inodtle cievtnait le noyau. Ce noyau se faisait cuire, on le couvrait de cire, et c e ait sur la c re icrmince et répa: ee que l'on achevait l'ouvrage, comme cela se pratique encore de nos jours.
Le t. mps qui s'rcoula entre les reçues de Francois l'^r et de Louis XIIV fut p( rdu pour b s arts. Mais, a cette époque, protèges par un puissant mini^ti e, ils reparurent, et avec eux le moulage reprit fav( ur.
Louis XIV fit mouler à grands frais, à liome, les antiques et toute la colonne Tjaj.^ne. Les souvcra ns, les aniateurs imilè eut cet exemple, rimpéralrice de 3iu!)§ie voulut aussi plus ^rd ayt^ir le meule de la ( 8 )
ineusc colonne. Les habifations partîculièfea s'embeîlirenl à la fois des cïiefs-d'oeuvrc de l'Italie et des pro» <luciions desarliàtes français. Les di^tails du moulage, ignores jusqu'alors, commencèrent a se répandre.
De nos jours, le goùl des arts subsiste dans toute sa force, dans toute sa pureté ; ne'anmoins le positif, qui s'un't à tout, dut chercher des améliorations dans les matières employées. Aassi diveisrs tentatives furentelles faites pour composer des pierres faclices et des mortiers ; auisi la Société pour Vencouragement de Vinàustric nationale provoqiia-t-elle la découyette d'une matière plastique, réunissant aux avantages du plàîre la solidité, dont, par ni ilheur, il est dépour-Tu ; aussi les productions du moulage cessérenl-elles d'éirc uniquement consacrées à la rue. Elles pirurcîit contenant des liquides, serrant de caisses pour arbustes et fleurs, formant des tuyaux et conduites d'eau , etc. , etc.
La plupart des autres substances sur lesquelles s'exerce eiicore l'art de mouler, ont âubi des améliorations notables. Ainsi le moulage de la cire a produit celui du mastic, qu'il ne faut pas confondre avec le mastic à préparer les creux. Le moulage du carton a tout récemment produit le c:irton-pierre.
L'art de mouler la sciure de bois est encore une nouvelle conquête de i'industiie» Ces découvertes, ces perfeciionnemens, exif^caient nécessairement un nouvel ouvrage sur l'art du mouleur. J'ai pensé que la Collection Encyclopédique des Manuels-Roret devait oft'iir cet utile traité.
J'ai cru devoir diviser mon travail en trois parties.
La première coniient tout ce qui est relatif au moulage en plâtre, depuis le choix du gypte jusqu'aux procédés néccssaireJ pour U conservation <lcs figures qu'il produit. J'ai soigneirsement distingué les dirt? Iaapules, ( 9 )
monîère de mouler et de couler le plaire; car, faute de c."ttc precaulioîi, hs dc:ails sur le moulage sont remplis de confusi )n et d'obscurifë, et, par ce motif, le traînai! de M. liquct est inintelligible pour quiconque n'est pas bien au fait de la matière. CeUe première partie, qui comprend toutes les opérations du moubgc, est la pins iaîportante. La seconde pariie traite des matières molles ou li^ quides autres que le plâtre. Le ciment romain, la chaux hydraulyque, les cimens composes, pierres fac icesr, nourcllfs malières plastiques, carlon, carfon pierre, sciure de bois, etc., sont ddcrits dans le plus grand détail, quant A leur nature et à leur application. La Iroiât'me partie concerne le moulage des matières sO' lidcs, telles que le bois, l'ecaille et la cerne. Bien n'a eftc nrg'igc pour rendre cet ouvrage parfaitement
complet, pour réunir les anciens procédés auK méthodes nouvelles. Tous les ouvrages qui pouvaient offrir quelques eclaii cissemens sur la matière, ont été l'objet de mes recherches. J> ai joint les rësultals de ma personnelle expérience ; j'ai exam-në les substinces, essaye les opf^rations, fréquente les ateliers.
Je pu 's donc espérer que ce voUmie rendra à la fois service aux apprentis-mouleurs, en les familiarisant avec les procédés ordinaires; aux mailrcs , en leur indiquant des dëcou vertes précieuses, des méiho les ptrfeclionnëcs ; cr.fiii aux amateurs , en les mettant à même de mouler avec peu de peine Ql àù frais une foule d'objets.