Deuxieme partie, moulage des matières molles et liquides autres que le Platre.
Chapitre premier
Des cimens naturels.
La première partie de ce travail a été consarrj^e au moulage du plaire; et cette substance méritait les longs détails dans lesquels nous sommes enirés, parce que' son emploi pour imiter les sculptures constilue • un art séparé; parce que nul autre n'est employé
aussi souvent; parce qu'enfia elle prend avec une extrême facilité les empreintes les plus délicates, et TiVxi-e,pour reproduire de la manière la plus fidèle les chefs-d'oeuvre des arts, que des opérations peu difficiles et rapides. Mais un inconvénient grave doit <^'lre plft :c en regard de tant d'avantages. Le plâtre s'altère vite : la promptitude avec laquelle il est détruit par l'humidité, par l'effet de la gelée, est un obstacle qui ne permet pas de l'appliquer avec succès à la décoration extérieure de nos édifices. A la vérité, on peut le préserver des atteintes de rhumidilé; et j'ai indiqué, dans le chapître qui précède, plusieurs procédés pour cela; mais presque tous consistant à recouvrir le plâtre d'un enduit plus ou moins ^pais, il arrive que les formes sont altérées. L'enduit l'ydrofuge de M. Dai cet pénètre dans le plâtre, el p">s les meTîies inconv«fnif»t^^ : ma's rflpp'icAt'on est encore lanmic et asst*z didi i e. La dii.^pnuî ne laisse pas que J'ette eicvco; et quoicpie lenicaciu* ite cet eiKiiii:, cojiime lujdrofmje, soit maialenant à V àhi) de toute coat«st*lio », Ie propietre epion lui aîtribus ^ie préserver complètement le plâtre n'est peul-ètre pas encore assez bien c )nstak'e pour qu'on doive rc-ioucer à faire des tentatives d'un autre genre.
Aussi pemiaiit li-s dernières années qui viennent Je s'écouler, la Société d'Encouroement a-t-c!lo 'proposé un prix pour la découverte d'une mat'ére se moulant comme le plâtre, et capable de résister à 1 air autant que la pierre.
Jusqu'à présent ce concours n'a amené aucun ré-* sukat bien s itisfa'sant ; mais il est encore ouvert, et au moment où j'écris ces lignes, je reçois un nouveau programme que je transcris ici, parce qu'il fait parfaitement connaître l'état de la qiiestion-« Le piaire est, pour l'art du mouleur, une matière des plus précieuses : il donne le moytm d'obtenir promptement et à pru de frais des copies identique?
de toule< les productions de la sculpture, et de multiplier indéfiiimcnt ces copies. Malheureusement il se décompose trop rapidement en plein air pour è>rc d'un bon usage dans les décorations extérieures; et fout ce qu'on a tenté jusqu'à présent pour en augmenter la solidité n'a donné aucun résuliat satisfaisant.
L'argile est également propre à prendre des empreintes fi de 'es, et de plu 3, elle offre l'a van 'âge de prendre aa feu une dureté égale » celle de la pierre; mais la cherté du combustible augmente considéra-Mercent les fra's de fabrication. 'D'aiileurs le refrait qu'elle prend au feu ne peut jïuiîre être soumis à un calcul précis ; il en résulte de rellération dans des formes, laquelle *'au»m>^n'e en proportion des grandeurs; aussi obtient-on diiïi:iicment des inorceaux d'mc("7 ) srrûtvlon! une (îécouverlc uUle aut arls que c^'lc ({Hî prorurcrait le moyen de rendre le plàu ccnna'o'c de rc.-iiiter en plein air autant que noi bonîrrs pierres calciirct/ou bien qui ferait connaîtic qiie'fjMe ci'Hfnt rcanis5anl à Tavaritage d'une pareille sol ditickIoî (Îc se mouler aussi bien que le p5àfre.
f( Ces deux condilions semblent pouvoir ^tre rcmpîe;. « D apr-s l'cxcelîence drs morli^rs des anciens dont qnel(}ues-nns sont susceptibles de prendre le po'i, on ne peut ffucre d )uter de la possibilité d'obtenir un ciaifNit qui devenne, avec le temps, dur comme )j pierre. î,a préparation de ces mortiers n'est pas nip sec: et perdu, puisque plusieurs nos construction» modernes ont toute la solidité des constructions anr ci en n es.
« On ramns'e, aux environs de Boulogne, sur les côtes de fa mer, une espèce de fjalct, ayant, ainsi qwe le pîâlrej_^lorsqu'il est conTfnablemcnt calciné et pulvérisé, la propriété de se durcir sur-le-champ avec 1 eau ; aussi Temploie-t-on à faire de grandes cuves, des conduites d'eau et des conslructions hydrauliques.
Les mêmes galets se trouvent sur les ciècles de l'Angleterre, et k Londres on emploie îc ciment de Boulogne avec un très grand succès pour revêtir les constructious en briques. On le travaille comme le plâtre; on en fait des corniches, des ornemcus qui se
moulcnl assez facilement.
« Comme il est très brun, on est ol)li:;é, lor^'^u'il est encore frais, de le peindre avec un lait de chau\ : c'est une vraie pcintnre à fresque. Celte couleur est produite par de l'oxide de fer, qui» d'après ran.»iyc-c de M. Cuylon, insérée dans le premier volume du,
linUsiia do Ici Société^ P'»?^ 59, entre pour un n*-uvièmc d-ns le riment de Bouîojjne; maii Ici bel e5 «xj^éiicac s de îd, VicJt, sur les cli:ux faclic?» ci les.
(n8), mortiers hyfirsîiîiqucs, prouvent q^ïc le fer n'est pas indispensable à la solicité dos ciniciis, ou .iu mouis qu'il peut y exisier dans lîne proportion assez faible pour que la couleur ne dinère pas de celle de nos pierres à bâtir.
« Ainsi, on a tout lieu de croire qu'il est possible de préparer un mortier blane , réunissant toutes les proniie'te's du ciment hydraulique de Boulogne ; et d ailleurs on n'exige pa? qu'il se durcisse aussi promplement que le plâtre, pourvu qu'il prenne bien les empreintes, et qu'avec le temps il acquierre la solidité demandée, quand Lien même cette dureté ne pourrait s'obtenir que sous l'eau , comme celle des bétons.
« Le problême consiste donc, soit à durcir le plâtre par quoique mélange qui le fasse résister en plein air, 2oit à composer de toutes pièces un stuc ou ciment de couleur claire, se moulant avec autant de facilité que le plâtre, d'un grain assez fin pour prendre les empreintes
les plus délicates, et capable d'acquérir avec le temps une solidité comparable à celle des pierres calcaires employées dans la sculpture.
« La Société d'Encouragement propose, pour la solution de ce problème, un prix de deiia; mille francs^ qui sera décerné, dans la séance du second sémestre de 1829, à ce'ui qui aura satisfait à toutes les conditions du programme.
r> Les concurrens adresseront à la Société, avant le premier mai 1829, les échantillons de ciment ou de plâtre durci.
« Ils décriront avec précision les procédés qu'ils auront employés, pour que l'on puisse répéter les expériences, et obtenir de nouveaux produits, qui seront, ainsi que les échantillons, soumis, au moins pendant un an, aux épreuyes nécessaires pour ea recosnaiirc la solidité.
On sent bîcn qne je ne peux pas présenter ccra"ne dé o i/erlc, dès à pressent, la scluûon du probfcir.e doiii tndJe en vain depuis plusieurs annces par la Société d'Encouragement. Mais je peux faire connaître les ientaîives qui ont éle faites pour en approcher, les
matéiiiux que foi^rnit pour cela la nalure, et ceiix qu on a préparés à son imitation. On a donné le nom de ciment à ces diverses substances : je commence! ai ce que j'ai à en dire par le plus célèbre de tous, par le ciment anglais, dil ciment romain.
§. pr. Ciment anglais, dit ciment romain.
MM. Parker et Wyatts obtinrent à Londres , en 47i;'6, une patente pour l'exploilation d'une p er;^ ^ cli.iux très argileuse, connue vulgairement sous le nom de romnn cernent^ ciment romain. Ce. te substance se fai-ait remarquer par sa propacîc de se soii iifier aussi prompfemeni: que le plâtre lorsqu'elle e'iait exposée à Ta'r, de se soli-lifier plus prom|>teme!it encore sous l'eau quand on l'avait njélaiîgée d'abord avec ce liqnide, de façon à lui donner la cousis' ance d'une pâ e un peu épaisse. Mais au lieu de s'arrèîer, cet endurcissement continuait, et bievr ôt le romaji ceincnt devenait ausii dur que la mcilîenre pierre calcaire, lien résultiit que ce ciment éiait préférable à (oui aulre pot:r 1rs constructions bydrauliques, ou destinées à èire placées dans un lieu Innnide.
B'eniôl on sut que le roman cernent était pféparé r.vec une pierre calcaire assez commune en A igleter »e : plusieurs fabritpies se forinèrent à l'instar de ceîlî^s de Parker et YZ/atts. Tontes prospèrent; et q'ioiip.ie le prix du roman cernent suit d'environ JOO fr,
\e. nièlre cube, on en fait de fréquens envois à i étrangcr, et on 1 exporte jusqu'aux Indes.
Cette découverte n’est pour ainsi dire que la conséquence d’obseïvalions beaucoup plus générales faites par MM. Vicat et Minard. Le premier, si connu par ses importuns travaux sur les chaux et les mortiers , a fait remarquer que les fragmens de chaux morte , recalcinés, donnent toujours de la. chaux carhonatéc en partie ; que cette chaux ( de même que les marbres et toutes les pierres à chaux grasse imparfaitement calcinées ) est amenée à un état particulier, qui n’cst ni celui de chaux , ni celui du caibomte, et qui piésente des propriétés? analogues à ccb'cs du ciment romain.
D’un autre côté, suivant M. Minard, la propriété de donner du ciment romain appartient à toute les pierres calcaires , à celles mêmes qui ne contiennent qu’un centième d’argile. Il suffit pour cela que leur calcination soit lente et peu avancée ; en. sorte que certaines pierres à chaux donnent à volonté du ciment romain , qui prend en un quart-d’heurc -, du ciment qui ne prend qu’en quatre ou cinq jours , ou enfin de la chaux grasse qui ne prend pas sous l'eau.
M. Minard conclut de ses experiences que ./le ciment romain des Anglais</ doit ses importantes propriétés au sous-carbonate de chaux, produit par une calcination appropriée sur un carbonate naturel. :Peut-être dans ses conclusions y a-t-il quelque chose d’un peu hasardé. Peut-être a-t-on trop généralisé les conséquences qui résultaiènt des faits observés ; mais ces observations suffisent pour faire concevoir qu’il en sera pour le ciment romain comme pour la chaux hydraulique, qu’on regardait d’abord comme extrêmement rare et qu’on a fini par trouyer presque p:artmit où oa l’a cherdiée.
dant un mois, et qu’on îa faise recuire au four au bout de ce temps, on obtient une chaux qui, mêlée avec du sab’c , forme un mortier qui devient très dur dans l’eau , au bout de quarante-huit heures.
On obtient un effet absolument semblable en se servant du carbonate de soude du commerce.
Si au lieu d’éteindre la chaux avec de l’eau de soude, on l’éteint avec le quart en volume d’eau, dans laquelle on a fait fondre autant de tel de cni- I sine quelle a pu en dissoudre, si ensuite on fait reposer cette chaux en poudre, mêlée avec du sable après avoir été recuite, elle forme un mortier qui devient très dur dans l’eau en trente-six heures.
Si la même chaux était employée sans avoir été recuite après deux mois et demi de repos à l’air, il lui faudrait vingt jours pour durcir sous l’eau.
Chaux hydraulique artificielle de Jf. de Saint-Léger.
En mélangeant une partie d’argile avec 4 parties de craie de Meudon (en volume), M. de Saint-Léger est parvenu à fabriquer en grand une chaux artificielle. La craie de Meudon et l’argile de Van-vres ou de Passy, dans les proportions que je viens d’indiquer, sont mises en morceaux et broyées ensuite dans un bassin circulaire plein d’eau, au ! moyen d’une meule de grès verticale qu’un cheval fait mouvoir. Cette opération se continue jusqu’à ce que les matières forment une bouillie liquide bien | homogène , et qu’on a soin de purger de tous les corps étrangers : on fait écouler cette bouillie dans des bassins découverts où le mélange de craie et d’argile se précipite au bout de queques jours, et d’où l'on enlève l’eau avec des pompes. Lorsque ( le mélange a atteint le degré de consistance de la » terre à potier, on l’enlève à l’aide d un outil semblable aux moules a briquettes ou aux louchcts pour tirer la tourbe. On étend sous un hangard, pour les faire sécher , les espèces de briques qui résuLcnt de cette opération ; ensuite on les cuit au four comme la chaux ordinaire. La grande difficulté consiste à bien saisir le point de calcination considérable; la chaleur doit être moins élevée que pour la chaux ordinaire.
Chapuitre II.
De la chaux hydrolique.
Application au moulage de la chaux hydraulique naturelle.
TOUT [ce? qui] procède ce chapitre fait suffisam¬ment connaître l'importance de la chaux Hydra- tique. On sent combien elle doit être utile pour les constructions à faire sous l’eau ou dans les en¬droits. Humides ; et il est facile de deviner que puis¬qu’elle a la précieuse propriété de durcir sous l’eau avec une^promptitude assez grande, elle peut servir au moulage de beaucoup d’objets. Pourquoi, par exemple, ne s’en servirait-on pas pour faire, à l’aide du moulage, des conduites d’eau, des auges, de3 vases de jardin ? il serait de les exécuter dans des meules en bois, de les mettre à Peau avec le moule pour leur faire acquérir d’abord un commencement de dureté, et lorsque cette dureté serait devenue suffisante, on pourrait les retirer du moule pour les déposer dans un basai» plein d’eau pure et tranquille, où ces ouvrages adhéreraient de se consolider. On. Sent qu’alors les vases, les auges, les ornemens d'architecture qu’on aurait exécutés de la sorte i désisteraient parfaitement aux intempéries des saisons. La difficulté de f© procurer des moules en bois en quantité suffisante ne devrait pas arrêter. On voit, e » effet, que je propose d’employer ce procédé, seulement pour les ouvrages de formes Simples, cette sorte qu’il serait très aisé de travailler les moules. Il serait d’ailleurs assez facile encore <1 employer le plâtre pour les ouvrages délicats, et surtout pour les ornements d’architecture. Seulement on aurait à prendre la précaution bien simple d'hydrofuger les radoubs sur toutes leurs sui faces, à l’aide de l’enduit de MM. Thenard et Parce. De cette manière, on les tnetrr. Ddt à l’abri de l’altération que sans cela pourrait leur faire éprouver vn long séjour dans l’eau. Enfin on pour-rait y adapter des anses en fer, ou les fixer dans de petits baquets en bois, afin de prévenir les inconvénients qui pourraient résulter de leur fra¬gilité, et les remuer plus aisément. »
Le perfectionnement dans l’art du mouleur est d’autant plus désirable que la chaux hydraulique se trouve dans bien des localités, et qu'on peut en faire d’artificielle là où elle n’existe pa3 naturel¬lement.
J’ai donné dans le précédent chapitre la manière de reconnaître la chaux hydraulique naturelle ; je vais maintenant enseigner la manière de préparer b chaux hydraulique artificielle ; les procédés que je ferai connaître pourront mettre sur la voie pour faire découvrir de nouvelles méthodes de préparer des cimes artificielles.
Chaux hydraulique artificielle de M. Tressant.
Suivant M. le général Tressant, si l’on prend de la chaux vive commune, et qu’on l’éteigne avec le quart de son volume d’eau, dans laquelle on a fait dissoudre de la soude, de manière qu’cille marque cinq degrés au pèfe-liqueisr, on obtient du fœtus en poudre sèche avec cette quai t té d’me seulement ; si on laisse reposer cette poudre peu-(I3o). Dans un mois, et qu’on ait fais recuire au four au bout de ce temps, on obtient une chaux qui, mê¬lée avec du sac, forme un mortier qui devient très dur dans l’eau, au bout de quarante-huit heures.
On obtient un effet absolument semblable en se servant du carbonate de soude du commerce.
Si au lieu d’éteindre la chaux avec de l’eau de soude, on l’éteint avec le quart en volume d’eau, dans laquelle on a fait fondre autant de tel de ci- I sine quelle a pu en dissoudre, si ensuite on fait re¬poser cette chaux en poudre, mêlée avec du sable après avoir été recuite, elle forme un mortier qui devient très dur dans l’eau en trente-six heures.
Si la même chaux était employée sans avoir été recuite après deux mois et demi de repos à l’air, il lui faudrait vingt jours pour durcir sous l’eau.
Chaux hydraulique artificielle de J. de Saint-Léger.
En mélangeant une partie d’argile avec 4 parties de craie de Meudon (en volume), M. de Saint- Léger est parvenu à fabriquer en grand une chaux artificielle. La craie de Meudon et l’argile de Van- vers ou de Passy, dans les proportions que je viens d’indiquer, sont mises en morceaux et broyées en¬suite dans un bassin circulaire plein d’eau, au ! moyen d’une meule de grès verticale qu’un cheval fait mouvoir. Cette opération se continue jusqu’à ce que les matières forment une bouillie liquide bien | homogène, et qu’on a soin de purger de tous les corps étrangers : on fait écouler cette bouillie dans des bassins découverts où le mélange de craie et d’argile se précipite au bout de quelques jours, et d’où l'on enlève l’eau avec des pompes. Lorsque (le mélange a atteint le degré de consistance de la »
Terre à potier, on l’enlève à l’aide d’un outil sem¬blable aux moules a briquettes ou aux louchets pour tirer la tourbe. On étend sous un Hangard, pour les faire sécher, les espèces de briques qui résulte de cette opération ; ensuite on les cuit au four comme la chaux ordinaire. La grande dif¬ficulté consiste à bien saisir le point de calcination considérable ; la chaleur doit être moins élevée que pour la chaux ordinaire.
Chapitre III.
Des cimens artificiels.
Le5 ! heureux cassais que l’on a faits pour obtenir de la chaux hydraulique prouvent que l’on pourrait sans grand ’peine arriver pire les mêmes procédés à obtenir des ciments artificiels. La chose n’est pas fort difficile, puisque l’on connaît, la composition de la pit rie à ciment avec une très grande exac¬titude ; aussi il paraît que dans les laboratoires on a réussi sans peine à reproduire le ciment an¬glais. Néanmoins, aucune opération de ce genre n’a encore été tentée en grand, et je crois qu'à rot égard la Société d’Encouragement a ouvert une grande et belle clairière à l’industrie. Les procédés de M. TreufsarJ peuvent mentir sur la voce pour résoudre le problème ; quoique diène IIe ; x lors¬qu’il s’agit, de faire de la chaux hydraulique, ils » e ne le sont pas trop quand on s'occupe de la cc- Fiction d’une bonne ‘matière plastique. Ce ‘que j’ai déjà dit des travaux de MM. Minard^et Laceidairc doit ^’augmenter les espérances ; enfin je vais réu¬nir dans ce chapitre plusieurs notices sur diverses tentatives qui peuvent faire naître des idées nou¬velles et amener le succès.
./Ciment Loriots</ Parmi tous ? les cimens’factices, un "de ceux qui me semble convenir le mieux au mouleur, quoi¬qu’on ne l’ait pas encore fait servir à cet usage, est celui de M. Loriot. Il n’est pas très connu, et par ce motif, j’entrerai sur sa p/réparation dans des détails assez étendus.
M. loriot prit de la chaux éteinte depuis long¬temps dans une fosse couverte avec des planches sur lesquelles on avait étendu une bonne quantité de terre, de sorte que la chaux avait conservé par ce moyen toute sa fraîcheur ; il en fit deux lots se* parés, qu’il gâcha avec une égale attention.
Le premier lot, sans aucun mélange, fut mis dans un vase de terre vernissé et exposé à Tomb e à une dessiccation naturelle. À mesure que l’éva¬poration de l'humidité se fit, la matière se gerça en tous sens ; elle se détacha de la paroi du] vase et tomba en mille morceaux, qui n’avaient pas plus de consistance que les morceaux de chaux récem¬ment célinien qui se trouvent décochés par le ‘soleil sur le bord des Fos>es. Quant à l’autre lot, M. Lo¬riot rie fit qu’y ajouter environ un tiers de chaux vive mica eu poudre ; amalgamer et gâcher le tout pour opérer le plus exact mélange. La matière fut placée de même dans un vase de terre vernissé bientôt il sentit que la masse «’échauffait : dan
Quelques minutes elle acquit une consistance pareille À celle du pare employer et détrempé à propos. L’est une forte de lapidification consommée en un instant. La dessiccation absolue de ce mélangé est achevée en peu de temps, et présente une masse compacte Sortons la moindre gerçure, et qui d’Emeric tellement adhérente aux parois du vaisseau, qu’on ne peut i ’en tirer sans le briser.
Le résultat de ce mélange de la chaux vive, quelque surprenant qu’il soit au premier abord, s’explique tout naturellement. La chaux vive, portée par un exact amalgame jusque dans les parties les plus intimes de la chaux éteinte, absorbe 1 eau qui s’y rencontre, occasionne ce dessèchement total et subit qui ne surprend point dans l’emploi du gypse. 11 se passe la même chose dans les deux cas ; car on sait très bien que dans le plâtre le sul¬fate de chaux est mêlé d’un peu de chaux carbo- nautique la calcination fait passera l’état de chaux vive, et qui conique à la prompte absorption de l'eau et à la rapide solidification du mélange.
La plus précieuse propriété de celte substance est de n’être sujette à aucune gerçure, de n’éprouver ni retraite ni extension, et de rester perpétuellement au même état où elle se trouve au moment de la fixité. Ce phénomène tient aux mêmes raisons. Tan¬dis que le mortier ou ciment ordinaire ne set desséché que par l’évaporation de son humide superflu, cet humide reste ici dans la masse ; il ne fait que se com¬biner avec la chaux vive qui s’en empare ; c’est une dessiccation pour ainsi dire interne, et la masse reste la même. Les parties étant d’ad leurs rapprochées au¬tant qu’elles peuvent l’être, il ne doit y avoir aucu¬nes gerçures, car elles ne proviennent que de l’éva¬poration de l’humidité superflus et du rapproche¬ment d<33 parties. Qu’elles tenaient écartées.
M. Loriot s’a satura que $ont composé avait î’éiweate qualité de rester impénétrable à l’eau. Il forma Avec son ciment des vases propres à contenir de l’eau, les laissa sécher, les remplit d’eau, et tandis que ce li¬quide n’avait éprouvé aucune altération, les vases avaient précisément le même poids qu’avant.
Enfin il exposa à l’air pendant deux ans d’autres échantillons de son mortier ; ils étaient, au bout de ces deux ans, dans un parfait état de conservation, et paraissaient avoir gagné en solidité.
./Le ciment Loriot</ se prépare avec une partie de brique pilée et tamisée, deux parties de sable fin, une assez grande quantité de chaux éteinte pour faire un mortier ordinaire, enfin à peu près autant de chaux vive en ponter qu’il a fallu de brique. Les doses de chaux > ne peuvent Eire exactement fixées, cela dépend de la nature de la pierre, et pour fixer les quantités, il est indispensable de faire plusieurs essais. Il est indis¬pensable aussi de fixer exactement les propor¬tions, car s’il y a trop de chaux vive, la dessiccation est trop prompte, le ciment est en poudre au bout d’un instant ; et s’il n’y a pas assez de chaux vive, la surabondance d’humidité occasionne les crevasses en s’évaporant. Quand, le dosage a été bien fait, le ciment est aussi dural bout de deux jours que le mor¬tier ordinaire au bout de six mois.
Il y a deux manières d’opérer pour faire le mélange. On peut mêler ensemble la chaux éteinte, l’eau, le sable, la brique, et en former un mortier plus clair qu’à l’ordinaire ; en cet état, on y ajoute la chaux vive en ayant soin de mêler très exactement. On peut i aussi (et cela vaut mieux pour le moulage) mêler ensemble, à sec, la chaux vive, le sable et la brique ; d’un autre côté on délaie ensemble la chaux éteinte et l’eau, et avec la bouillie claire qui en résulte, on arrose les substances sèches qu’on gâche comme du plâtre et qu’on emploie aussitôt.
M, Loriot avait employé avec grand succès ce ci¬ment au moulage des ha3-reliefs, des pilastres, des, sacs d’ornement : on pourrait, je crois, étendre „•au coup plus ces applications.
Il importe beaucoup d’observer que le succès jeu l'on attend de l’emploi de ce ciment dépend les trois conditions ^essentielles : i<> le dosage exact ; Le mélange exact de la chaux vive avec les au¬nes substances. Il devient assez facile quand on a
L’abord mêlé la chaux en poudre avec le sable ti la brique ; 3° l’emploi de la chaux très récem¬ment calcinée. Au bout de trois jours, elle a déjà beaucoup perdu de sa force.
Avoir de la chaux vive en poudre en quantité su- si inter était dans le principe un des plus grands Ob- talcs à la préparation du ciment Loriot ; Guiton- Lormeau, qui y attachait une grande importance, 'Eva cette difficulté. Il conseilla de laisser la chaux se réduire naturellement en poudre à l’air, de la tamis- Kr, puis de l’étendre sur le sol d’un petit four con- truite exprès pour la calciner de nouveau. Elle rougit, ni la remue de temps en temps, et lorsqu’elle est re¬devenue bien vive, on la retire pour en remettre l’autre. De cette manière, on peut avoir toujours d’a chaux récemment calcinée et mise en poudre très INE, sans qu'on soit obligé de recourir à une opéra- ion pénible pour les ouvriers dont les yeux et les Organes respiratoires sont dangereusement affectés par la poudre caustique qui s’échappe et se mêle à ’air pendant la trituration.
Mortier-Fleur et.
Ce mortier a été appliqué avec beaucoup d’avant- i âge à la construction des conduites d’eau. M. Bleuie »’en est servi pour la conduite d’air de Chamary, qui x 16-50 toises de longueur ; il se compose de deux par-Lies de ciment (ou argile calé) de première cuite ; en poudre, de quatre parties de sable fin, et de trois parties de chaux récemment éteinte par immersion. Pour confectionner ce mélange, on recouvrira la chaux d’un mélange bien parfait de sable et de ci¬ment, et on le laissera se réduire en poussière ; alors on brassera tonte la masse à sec en y ajoutant peu-à- peu la quantité d’eau nécessaire pour lui faire acqué¬rir à peu près le même degré d’humidité qu’a la terre excavée à un mètre de profondeur. Dans cet état, le mélange sera jeté dans un petit bassin, où il sera battu avec un pilon jusqu’à ce qu’il ait acquis l’onc¬tuosité nécessaire pour être employé, ce qu’on recon¬naîtra par son adhérence au pilon. On ne réussirait pas si on ne s’astreignait pas à suivre exactement cette marche. Ce ciment est d’autant meilleur que la chaux employée est plus hydraulique.
Mortier de M. de Saint-Léger.
M. de Saint-Léger compose ce mortier avec les ma-tériaux de SA fabrique. 11 y entre :
Une partie de pouzzolane d’argile cuite ;
Une partie de sable fin de rivière ;
Deux parties d’eau.
Ce ciment prend avec une telle rapidité, qu’on est obligé de gâcher les matières dans une auge-à la ma J nierai du plâtre, et en petite quant té. Au bout d vingt-quatre heures il retient parfaitement l'eau. Dl pouzzolane artificielle, qui en forme uns partie, es, préparée par M. de Saint-Léger de la même manier J que sa chaux hydraulique, avec trois parties d’argile et une partie cd chaux ordinaire en pale.
Mastic de M. Bénat.
On mêle ensemble du marbre on du granit réduit en poudre fine, de la fleur de farine*, de la tire de Cologne, ou autre qui puisse la remplacer, mais égale à la terre anglaise : on ajoute de la colle forte en quantité suffisante pour réunir ces ingrédients. On fait cuire le tout et réduire en consistance de pâte, qui se mitra dans des formes gravées en cuivre ou en acier. Ou frappe les ornements au balancier.
Mastic de 'Jilong,
On l’emploie à la confection des tablettes et des devants de cheminées, La Société formée à Londres pour l’encouragement des arts a décerné à son au¬teur une récompense de 25 guinées. Voici sa re¬cette :
Prenez deux boisseaux de sable de rivière et un boisseau de chaux vive pulvérisée et tamisée,” mêlez le ton avec suffisante quantité d’eau, et pétrissez ce mélange pendant trois ou quatre jours, ch. » que fois pendant une demi-heure, mais sans y ajoutcr'de nou¬velle eau.
Ensuite mêlez à 8 pintes d’eau une pinte de colle chauffée, et un quart de livre d’alun en poudre, dis¬sous dans de Peau chaude. On prend, pour former le mastic, environ une pelletée de la composition de chaux et de sable ; on y pratique un trou au milieu], et on y verse trois-quarts de pinte du mélange D’A- lun. et Je colle, auquel Jon ajoute trois ou quatre li¬vres de plâtre ; le tout doit être bien broyé et pétri jusqu’à ce qu’il forme une masse compacte. On met cette masse dans des moules de bois, ayant la forme de la pierre qu’on* veut fabriquer, et dont les ex.- mités des ‘côtés et le dessus peuvent s’enlever ; on Passe préalablement, dans l’intérieur de ces moules, t ut enduit huileux épais, composé d’une pinte d’huile et d’une égale quantité d'eau de chaux claire.
Pour former les chambranles de cheminée, on, remplit d’abord les moules à moitié de la composi¬tion de chaux, de sable et de plâtre ; on y étend alors dans le sens de la longueur, des fils de fer et de la fi¬lasse de chanvre, puis on remplit Je moule et on en* lève l'excédent du ni-sic avec une truelle de bois.
Cette opération étant achevée, on place le cou¬ves elle sur le moule, qu’on soumet à l’action d’une forte presse à vis ; il doit y rester pendant 23 à 30 minutes, jusqu’à ce que le mastic ait atteint la dureté nécessaire.
Les parois des moules sont réunies par des brides ! de fer maintenu par des clavelés. Le fil de fer et la filasse de chanvre qu’on mêle dans le mastic ont le | double avantage de donner plus de solidité au cham branle, et d’empêcher qu’il ne se brise entièrement s’il se fendait par accident.
On peut faire les chambranles unis ou à moulures ; on les finit en les frottant avec de l'eau d’alun, et eu les polissant avec une truelle chargée d’un peu de plaire mouiller.
Matière plastique do M. Depreux.
La matière plastique employée par M. Depreux est composée de sable, d’argile cuite, de tessons de por-celaine, d’éclats de marbre blanc, pulvérisés et mélan¬gés avec de la Litharge et de l’huile. L’huile est en si périe proportion, que le ciment n’en est seulement q-f humecté, et qu’en le pressant il ne contracte pas plus d’adhérence que le sable des fondeurs ; mais peu à peu la matière s'échauffe, les molécules se collent entre clics, et en peu de temps on en forme une pâte
Assez ductile pour prendre l’empreinte d’un moule.
Que l’on soit parvenu avec une pareille matière à mouler une statue, dit-on, dans un rapport à la So¬ciété d’Encouragement, c’est assurément un tour de force de l’art plastique, car on ne peut la couler comme le plâtre. 11 faut, lorsque, à force de la pétrir on l’a rendue assez ductile pour prendre et garder les foi mes du moule, la presser contre ses parois partie par partie. Il faut que la pression soit égale pour que les pièces du moule ne sortent pas de leur place ; il faut enfin surmonter beaucoup de diffi¬cultés.
Dans le moult gé en plâtre, les figures ne sont pas coulées entières et d’un seul jet, mais en plusieurs parties que I on rajuste ensuite parfaitement : avec la matière plastique de M. Depreux, on moule la figure foute entière, et l'opération ne peut être interrompue. Elle dure une journée pour une figure de 5 à 6 pieds. On conçoit que cette manière de mouler par com¬pression doit fatiguer beaucoup les moules, aussi ne peuvent-ils produire qu’un petit nombre de bonnes épreuves : celles qui suivent ont des pièces renfoncées et de « coutures très apparentes. On fait disparaître ces inégalités en réparant la statue, et le travail de celte réparation n’est pas sensible s’il est confié à une main hallal.
On moule dans cet établissement beaucoup plus de statues que d’ornements d’architecture ; cela tient æ ce que la matière doit rester longtemps dans le moule avant qu’on puisse l’en sortir, et l'exposer à l’air pour achever sa dessiccation. Or, dans une frise dont les ornements se répètent, il faudrait avoir une grande quantité de moules, ou attendre bien long¬temps avant de produire la quantité d’ornements né¬cessaires pour décorer un édifice. Cependant cette matière plastique a l’ayaniagedc résister à l’air beau*
Coup m’ceux que le plâtre. L’expérience de plusieurs années i ’a démontré.
Ïïïaolngo du 'ciment anglais, ou ciment romain, du virent de foulonne et antres ciments artificiels ayant des propriétés semblables.
Ces divers objets nous ramènent à l’emploi des pertes à ciment naturel ou factice non susceptible de produire, par la calcination, une chaux fusible à l’eau, mais qui doit être, avant son emploi, pulvérisée Internent et bien tamisée.
Le moulage de ces ciments diffère peu du moulage en pâltre. JC ; sont les mêmes creux, les mêmes pro¬cédés à employer. La seule différence consiste dans une plus grande facilité} car ce ciment, se soudant avec beaucoup de succès, on peut multiplier les cou¬pe », et par-là éviter les longues et minutieuses opé¬rations d’estamper dans les noirs. On peut aussi, par la même raison, couler plus dur qu’avec île plâtre, qu'il faut employer très liquide, affia qu’il pénètre dans les parties renfoncées, souvent fort éloignées du tronc principal.
Pour souder les coupes et pièces, il suffit d’hum cc- ter les bords et de les enduire d’une légère, couche de ciment encore humide. On termine par rappro¬cher les bords en réunissant les repères.
Les objets coulés au ciment se polissent parfaite¬ment sous la dent de loup. Si I on veut les colorer, on les nuance au moyen de couleurs gâchées avec la matière avant le coulage. On leur donne l’aspect du marbre en mêlant aux ciments uns dose plus ou moins forte en poudre de marbre pilée très fin. Ce même moyen s’emploi pour imiter l’albâtre gypseux : il suffit de gâcher avec les divers cimen3 des recoupes^ pulvérisées de cette substance.
Ftloulaijcs des tuyaux pour conduites d'eau, suivant la ittéikode de Fleuret.
Pour la fabrication de ccs tuyaux, servez-vous ; 4° « l’un moule composé de trois madriers de sapin de 4 pieds de longueur ; 2° de deux « autres morceaux de chêne, qui, assemblés à coulisse avec les premiers, forment ensemble une caisse. À l’intérieur, i cette caisse a 4 pieds de long et 8 pouces en carré ; elle est traver¬sée par un cylindre de bois de chêne ou de noyer de 6 pieds de longueur et de 3 pouces de diamètre. Les dimensions varient toutefois. Celles-ci sont relatives à des tuyaux de 4 pieds de long sur 8 pouces de gros¬seur, et 3 pouces de diamètre intérieur.
Le canal du tuyau formé par Je cylindres ayant 3 pouces de diamètre, est élargi à chaque extrémité dans la profondeur de deux pouces, sur 1 diamètre de 4, qui s’évase un peu vers le bout du tuyau. Ces éhrgissures sont destinées à la jonction des tuyaux entre eux.
Pour les former, on adapte au cylindre deux an¬neaux de bois dur, dont l'un est attaché au cylindre ; l’autre est mobile, mais on l’arrête quand il le faut avec une broche de fer qui traverse le cylindre. Pour faire les angles coupés des tuyaux ou petites faces, on attache, sur le bord inférieur des madriers, une trin¬gle dan » la longueur du tuyau : ccs tringles s’encla¬vent dans les rainures du fond. Ces trois pièces réu¬nies reçoivent dans leurs coulisses deux pièces, per¬cées d’un trou dans lequel s’emboîtent les deux an¬neaux qui garnissent le cylindre.
Cet assemblage devant résister à l’effort 'du mor¬tier, on le maintien solidement par deux liens de fer et des coins. Ces liens répondent an coulisses, parce que c’est là que le moule est le plus fat ; vé ; quand on fait youyou. R le cylindre. Garni de ces liens De fer, le moule est ceci. À recevoir le mor ’i r qu’non é<‘end dans le moule par lit s successifs de 2 ponces d'épaisseur, superposes les uns aux autres, en Massi- vaut bien chaque lit jusqu’à ce que le cylindre soit eu écrèment garni. Pour cela, on se sert d’un instru-' ment nommer pilori. C’est une barre de fer large de 4S lignes, épaisse de 4, longue d’un pied entre les cous les ; die est garnie de deux manches, hauts d’en¬viron 15 pouces.
Le moule étant rempli de manière que le mortier forme comble d’environ 1 pouce au-dessu3 de ses bords, on tourne le cylindre en lui faisant faire plu¬sieurs révolutions ; et pour en faciliter le mouvement on sc sert d’une cheville, afin que le mortier s’arrange autour du cylindre sans laisser aucun vide, et pour y amener le fluide du mortier qui forme une espèce d’enduit vernissé et très dur sur toute la superficie du canal. ,
Le mortier doit encore après cela être bien serré, et à cet effet on pose par-dessus un madrier, coupé de manière à laisser une ligne de jeu entre ses bords et ceux du moule.
Pour donner plus de force à ce dernier madrier, ou pièce de compression, on adapte deux autres petits morceaux de chêne solidement cloués par-dessus. On serre sur le mortier cette pièce de compression au moyen de deux brides. Les extrémités de Célie*-ci sont percées de manière à y introduire une clavette.
La pièce de compression placée, on met la clavette qui joint les deux branches des brides et qui en pré¬vient l’écartement au moyen d’un laiton. On pose les coins, on les serre, le mortier se comprime, et l’on tourne le coudre pour la deuxième et dernière fois, jusqu’à ce qu’on le relire du moule.
Le tuyau étant comprimé, on enlève successivement lest coins, la clayette, Les brides3Je madrier ; ou aplatit (>43)
Je mortier avec la truelle tandis qu’il est encore frais Trois heures après environ, le mortier ayant déjà pris une certaine consistance, on retire le cylindre.
Le tuyau ainsi achevé, on le laisse encore dans le moule pendant quelques heures ayant de vider celui- ci, afin que la matière puisse conserver la forme du moule. Le sol sur lequel on place les tuyaux à côté les uns des autres ayant été bien aplani* on répand du sac par-dessus, on en forme un lit épais d’un pouce,
1 t qu’on égalise avec un bout de latte, afin que toute »
Je les parties du tuyau posent sur le sable »,
Pour vider un moule, deux ouvrir r » le saisissent par les bouts et le portent dans l’end Oit convenable^* ils le posent sur un de ses côté » et le renversent j’en le mettant à la place qu’occuper * le tuyau, de façon que le fond du moule « Oit p3 r-dessus. Lis-le traînent ensuite dans le sens de sa 'longueur, en le poussant et le repoussant alternativement par les bouts pour lui donner une position Co » invendable. Alors on dégage le tuyau du moule en ôtant les coin » et les liens de fer ; on enlève le fond, ensuit e le » côtés du moule ainsi que les pièces. On est quelquefois » forcé de frapper à petits coups de truelle, vers* les extrémi¬tés, pour dégager les côtés et le fond du j poule.
Moulage des auges de pierre factices, suivant là me- • th ode de Fleuret,
Supposons une auge de 9 pieds de long sur 4 de large, et 2 et demi de profondeur, dont les parois au¬ront fi pouces d’épaisseur ; construisez-la sur un mas¬sif de maçonnerie en blocage. Ce massif, dont le des¬sous est élevé de 4 pouces au-dessus de la superficie d » terrain, servira à établir le moule ou 1 encaissement pour faire les parois de l’auge.
On tracera sur le sol les contours du massif ou
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Creusera la terre à 40 ponces de profondeur, et l’on affermira le lorrain avec des pilons. S’il manque de solidité, et soit formé de terres rapportées, on y po¬sera une charpente sur laquelle posera le massif de maçonnerie.
Si le fond du terrain est bon, on le couvrira : 4° d’un lit de pierres plates, ou de petites pierres du-, RES ; 2° d’un lit de bonne maçonnerie haut de 6 pou¬ces ; 3° de 1 Ts de mortier hydraulique et de Catroux que l’on battra fortement. Ces lits successifs a- hère- rot de remplir intervalle qui reste jusqu’au-dessus du massif. Une couche de moi tiers doit terminer ces lits.
Le moule se compose, à l’extérieur, de quatre panneaux, dont deux grands pour les côtés de l’ange, et deux petits pour les bouts. C’est un assemblage de planches bien jointes. Quatre châssis maintiennent ces panneaux en place : il y en a deux grands pour 1rs longs côtés du moule, et deux petits pour les deux autres côtés ?
Le massif qui forme le fond de l’auge étant achevé et aplani, on y tracera avec de la pierre noire le plan use parois de l’auge, et l’on poser. * le moule.
Les petits panneaux seront placés, puis les grands, en appuyant leurs extimités sur des tringles adap¬tées nu petits panneaux, et tandis que des aides les soutiendront dans cette position, d’autres ouvriers poseront les grands et les petits châssis autour des panneaux, en les faisant joindre par leurs entailles Pour mieux maintenir l'encaissement, on enfoncer : aux quatre coins, dans la terre, de petits pieux, ai rnoyciud’une masse.
Quant à l’intérieur du moule, on place les quarts< panneaux à la place convenable, et on les y maintien avec des traverses. On répand dans le moule ainsi jet-, un lit de mortier épais d’un pouce, puis un h
Is cailloux, en observant qu’aucun ne touche les panneaux de l’encaissement : on batjccslits, puis on place successif veulent des lits semblables jusqu'à la hauteur du mur, en battant toujours les lits de Cai • louage avec un pilon, composé d’une masse et de son manche.
Quand les parois de l’auge seront élevées jusqu’à 2 ou 3 pouces de l’cacassement, on se servira d’une batte à imine pour massive les derniers lits du mor¬tier. L’auge achevée, on ne démontera le moule que trois heures après ; et comme, pendant la ma. Siva- ton, le fluide du moi tiers s’est porté vers les planches de rencaissement, et qu’il y a formé une sorte d’en doit, si suffira, après avoir démonté le moule, de frot¬ter toutes les parois de l’auge avec du lard qu’on aura fait bouillir, ou avec de 1 huile siccative ; enfin l’on frottera ces parois avec un caillou, en l’appuyant for¬tement et à diverses reprises.
Chap. IV
Moulage du carton
LE carton que Von doit au collage, ou à la décor- pois ion du papier, offre au moulage une substance qui devient plus intéressante de jour en jour. Autre¬fois sa composition était fort simple, et son usage fort restreint ; maintenant celte matière plastique, amé¬liorée par d’ingénieuses combinaisons, est susceptible de recevoir les formes les plus semeuses, et les ap¬plication ! les plus variées. Dans ce quatrième tapitre,/, nous traiterons de ses préparations ordinaires, des procédés reçus pour la mouler. Le cinquième cha¬pitre contiendra les détails de deux applications par¬ticulières du carton ; et le sixième sera consacré aux perfectionnements connus sous la dénomination de carton-pierre, carton-cuir.
Le présent chapitre se divise naturellement en deux paragraphes. 4° Manière de préparer le carton. 2° Manière de le mouler.
Préparation du carton.
Le carton dont la fabrication va nous occuper d’a¬bord, est le carton de collage, ainsi nommé parce qu’il est formé par la réunion de plusieurs feuilles de pa¬pier collées les unes sur les autres. C’est le moins com¬pliqué, le moins fort et le moins avantageux de tous les cartons ; mais c’est aussi le plus facile à faire.
Carton de collage. — Les matériaux qui composent ce carton sont : 1° Du papier gris ordinaire, désigné sous le nom de papier trace, et de papier main-brune. C’est le papier le plus commun de tous ; mais à raison même de sa mauvaise qualité, il présente ici un dou¬ble avantage ; sa pâte grise, épaisse, oie la transpa¬rence au cation au m 1 eu duquel il se trouve collé, et prend parfaitement la colle, de telle sorte que le carton est ferme et solide, quoiqu’il soit assez mince. Le carton de collage a besoin aussi de papier joseph, Paphier blanc et lin, qui prend bien exactement l’me- pré » de des moules ; 2° De la colle de pâte, ou colle de Faurie, qu’Ion prépare en délayant et faisant cuire de la farine de blé dans suffisante quantité d’eau.
Toute l’opération nécessaire pour faire ce carton est de passer une légère couche de colle sur une Cillé de pipier joseph, d’appliquer sur celle-ci une feuille semblable. Cela fait, en encolle une feuille de papier main-brune et on l’applique sur le papier Joseph Une fécondé ferle de main-brune est cobée et appliquée sur la précédente. Deux feuilles du même papier, posées faune sur l’autre, sont appliquées de nouveau, mas non codés entre elles : on ne les en¬colle que sur la surface qui s’appliquera sur Fe tas collé, et sur celle qui doit recevoir une cinquième et dernière feuille de papier main brune.
Cet arrangement varie toutefois suivant la Forno que l’on veut donner au carton, ou suivent Trié- Gance des objets auxquels on le destine. Par exem¬ple, dans le premier cas, on colle des feuilles doubles, triples ; ou p*acc en ‘re Îe3 couches de pa¬pier main-brune du papier collé très fort, ou d’au¬tres matières dont nous parlerons quand il sri question du moulage. Dans le second cas, lorsqu'il s'agit de mouler des figures délicates, telles que celles qui tendent à imiter le biscuit de Sèvres, ou n’emploie que du papier blanc ordinaire, sauf Lo papier joseph, ou le papier Cartier ; papiers mince* cl uns, qui sont destinés à prendre convenablement les empreintes.
Le carton de papier blanc se contourne parfaite ment, et se prête beaucoup mieux à toutes les fuî¬mes que celui que produit le papier main-brune ou gris. Afin d’économiser sur le prix du papier,
On achète dans les papeteries le papier de rebut, appelé papier cassé. Ce papier, qui se vend au poids, est composé de feuilles déchirées ou ayant des défauts ; la préparation du cation que fournit le pa¬pier cassé n’est pas plus embarras ? Ante que la | RC- cèdent. Après la première feuille double de Pa- p :er joseph, on superpose les unes aux autres les feuilles altérées que f ao eacoilc » et que l’on applique Successivement. Le nombre ne peut en être déter¬mine ; il dépend de l’épaisseur relative du carton. Si les feuilles déchirées ne sont pas entières, il faut ajouter des p ccs, afin que l’épaisseur soit égale partout. La fabrication du carton de collage se réunit souvent à celle de Vautre espèce décapitons qui va nous occuper.
Carton de moulage. On le connaît vulgairement sous le nom de papier pourri ou papier mâché. 11 se compose de tous les débris de cation, rognures de papier que l’on décompote dans Veau, et que Von réduit en pâte.
Le mouleur qui aura â faire des figures en carton, commencera donc par amasser tous les mauvais papiers qu'il pourra trouver. Il fera acheter chez les marchands et les relieurs toutes leurs rognures, et chargera le3 chiffonniers de ramasser tous les pa¬piers écrits ou non, peints, salis, il n’importe. C’est ainsi que les cartonniers se procurent les matériaux qui leur sont nécessaires.
Le triage du papier est la première chose dont il faut s’occuper, car il est indispensable d’ter toutes les ordures, surtout les pierres, le sable, etc., qui rendent le carton extrêmement mauvais. Cette opération est ennuyeuse et souvent dégoûtante ; mais on emploie à cet effet un instrument facile et peu coûteux, qui la rend singulièrement prompte.
C’est un cylindre de trois pieds de diamètre, formé de deux tourteaux unis Vu à l’autre par des lattes d’égale longueur. Ces lattes sont placées à un pouce de distance. Un axe traverse ce cylindre dans toute sa longueur, et porte sur les deux côtés extrêmes d’une caisse ; une manivelle est placée à l'un des bouts de Taxe.
On met dans le cylindre une certaine quantité
^papiers avec Où : $ ou q*-roc 1 cive de métal d’environ deux pouces de. Diamètre ; on tourne assez rapidement la manivelle ; alors le* boules tombent et retombent fortement sur le pa¬pier. Celle manœuvre détache les petits cailloux, les ordures, etc., qui sortent du cylindre à travers, les lattes.
Voici comment opèrent ensuite les personne* qui travaillent sur de petites quantités ou qui ne veulent faire usage que des plus simples instruments. Elles remplissent un vase, par exemple, un baquet plat, du papier nettoyé ; elles y versent suffisam¬ment d’eau pour que celui-ci soit baigné, et le lais¬sent se décomposer. On renouvelle souvent l’eau pour empêcher la corruption. Lorsque le papier est parfaitement détrempé, ces personnes le retirent du baquet, le battent dans un mortier pour le redire en pâte, et te minent par le Fai. E bouillit pendant un certain temps dans une chaudière.
Cette préparation, appelée remplis, s’exécute dif-féremment dans les ateliers, et surtout dans les manu-factures de carton. Les matières sont d’abord mises* dans de grandes auges, et arrosées d’eau à plusieurs reprises, puis on les retire et on les soumet à l’action d’une machine dont je vais donner la description, après avoir prémuni le mouleur contre un préjugé des cartonniers. Ils croient que la fermenta : ion du papier estindispensablc. En conséquence, après avoir sorti le p'ïpicr des auges, ils le mettent en tas sur le pavé, afin que l’eau ne s'égoutte qu’en partie. L’eau qui reste produit la fermentation désirée à tort, la¬quelle détruit inutilement une tiès grande quan¬tité de pâte.
La machine en question se compose : 1° d’un cuvier cantique, cerclé de deux bons cercles en fer, et dont les douves, solidement assemblées, doivent bien contenir l'eau. Ce cuvier, de 110 centimètres De hauteur, et dont les du mètre des deux bases » ont dam le rapport de 36 à 28, c>t tapissé inter- fièrement d’une feuille de tôle repiquée en forme de râpe ; 2° un arbre ou forte branche en fer, auquel on fi\e solidement un cône tronqué en b< Is compacte et parfaitement rond, est placé verticalement dans le cuvier. On garnit toute la surface du cône de bandes de fer minces placées paral¬lèlement et à la distance de 2 centimètres environ ; dans la partie la plus large, de la même manière que dans les papeteries on Je pratique pour le cylindre hollandais. Ces bandes de fer doivent approcher de très près la piqûre de la tôle, mais sans la toucher ; dl se glissent légèrement à une petite distance, afin que la masse puisse tourner entre deux. Un trait de >c<e, donné dans le cône à la profondeur de 2 centi-mètres, suffit pour retenir fortement la bande de fer. Le bois se gonfle par l’humidité, le fer se rouille par la même cause, et cria suffit pour consolider ces lames qui sont saillantes de 2 à 3 midi mètres, tout au¬tour du cône de bois. Il est bon de mettre sur le tour le cône lorsqu’il est ainsi prépayé avec les bandes de fer, afin qu’elles aient toutes une égale saillie.
Un pivot est pratiqué dans la partie inférieure de 1 arbre qui tourne dans une crapaudine portée par une vis ; celle-ci traverse le fond du cuvier, de ma¬n Eve que par dehors on peut élever ou abaisser le cône pour le faire plus ou moins approcher de la paroi interne du cuvier.
La partie] supérieure de l’arbre porte une roue <1 strige de 8 dents, qui engrène dans une grande roue d’angle de 36 dents. Il est mieux que la petit© ronde ait <2 dents, et la grande Sui une des extra- Wi é* de l’arbre de cette dernière roue est placée h œ&iUYçHc qu’un $eu homme fuit mouvoir. Ou voit Ça y relique tour de louai elle le tonne fait quatre tours et demi.
Sur un des côtés du crinier est adapté un tuyau en fer viaduc, nu rien en < inv.* e auge, oc dix. Centi¬mètres de d’amère, contourné en ocrni-rercie, dont l ’s deux *éternités se placent, l’une au-dessus, et l’autre au-dessous du cône, afin que l’eau et ta masse puissent eut fer librement dans l’intérieur du baquet, tt » oie ? t maintenues dans un mouvement conte>iut*J.
Au-dessus du cône, et sur son grand d’iambe, sont fixés quatre liteaux, ai rangés de manière à p : ésentec deux angles obtus placés dans la direction que pend la machine dans sa rotation. Par ce rayon, la masse est c ntinuellemeut agitée, et toujours la- été et lancée dans le tuyau qui la porte sous le cône, d’où elle est poussée de bas en haut par l’action de la force cent- tr. foge. Les matières sont écrasées et dé< h rées par la circonférence extérieure du cône conche la surface intérieure du cuvier, et réduits en peu de temps en paie de papier. (Voyez J/arad du Cartier et du Car- tous hier.)
On conçoit aisément qu’m continuant ainsi de travailler cette masse, elle acquiert plus de finesse. On abrège encore ce ti avait, et on le perfectionne en couvrant le cuvier avec des couvercles de bois épais, et « n employant, au lien d’eau roide, de l’eau chaude, parc « -que celle- « i contribue à hâter la solution des codes dont les matières sont in r<gens.
Manière de mouler le curé u.
Pendant que le papier détrempe, si on l’a pu, avant de préparer la carte, il Laut x’vccuptr ddt creux. 11 st, connue on se Je rappelle, toujours avantageux de faire le creux à l’avance, afin d’avoir le temp, d’Inciser IC ici\ Le ‘carton fabriqué arec Le papier cassé, permet Je tiller les pièces fort gran¬des, parce que la dépouille ce. Est très aisée. Le Cai ton de pap ergs demande des pièces un peu moins éten¬dues.
Les opérations préliminaires sont semblables à cèdes du moulage en plaire. Supposons que vous ayez à mouler une fige en terre de grandeur Nat relie. Vous commencez par pratiquer les coupes comme « à l’ordinaire ; seulement vous les faites un peu plus nombreuses ; car, sans cette précaution, le papier ou la pâte ne sécherait pas dans les noirs de la statue.
Vous faites ensuite, sur chaque coupe, un creux en deux coquilles, avec les repères accoutumés. Vous faites ce creux en pièces-chapes, et ne faites par con¬séquent ni chapelle ni chape pour ces parties. Le tronc se moule en deux assises pour faciliter l’opé¬ration ; chaque assise est composée d’un petit nom¬bre de pièces, et d’une chape en deux morceaux qui contient ces dernières. Ce creux de plâtre, confec¬tionné et terminé comme tous les autres, est retiré de dessus l’argile, et durcit si le temps le permet. Dans le cas contraire, vous y passez une forte couche d’huile d’œillet mêlée de suif, procédé indiqué pré¬cédemment.
Le creux parfaitement sec, vous songez à m< le carton. Le carton de collage n’exige qu’un p. des opérations nécessaires pour l’autre. C’est par que nous commencerons. Vous devez vous rapt. Comment, pour obtenir ce carton, on superpose < feuilles de papier les unes aux autres.
Vous serez « assis devant une table, sur lequel sera placée horizontalement une des coqs utilise d’un ; des coupes ; supposons que ce soit la jambe. Cet coquille cd posée de manière que ses reliefs touchent la table, et que parconséqucnt elle vous pi éperd ses Creux. Vous mettez à gauche, en tas, Tes feuilles de papier dont vous aurez besoin, et à droite, le pot à la coque, a ni que la brosse pour l’étendre. Cette brosse, formée de crins longs et flexibles, est plate, et po te un manche que vous saisirez avec la main Dr< IE pour encoller vo’. Re papier. Une autre brosse ronde et PE i e est aussi nécessaire.
Vous savez maintenant ce que vous avez à faire, c’est de jr d’abord le papier joseph sur la surfa¬ce inférieure déjà coquille, de telle sorte qu’il en suive exactement tous ksi contours. Vous ne manque¬rez pas de commencer par les parties les plus renfon¬cées, et pour mitre la colle sur CEA parties, la petite brosse vous sera utile. À mesure que vous applique¬rez du papier, vous vous servirez, pour appuyer des¬sus, d’un tampon de linge fin, afin de bien 1 incor¬porer à la colle. Vous agirez délicatement, surtout à la pose des premières feuilles, dans la crainte de faire quelques déchirures, ou tout au moins de dé¬ranger le papier. Vous terminerez par donner une couche de colle, vous préparerez l’autre coquille de la même manière, en levant à l’une et à l’autre les parties excédents du papier sur les bords, tandis qu’il est encore mou.
Vous continuez à garnir de cette façon tout l’In¬térieur du moule avec ccs couches successives de papier. Dans les pièces du dos, du ventre, et généra- lament dans tous les morceaux de grande étendue,’ on met, entre la seconde cl la troisième couche de papier gris, des lames de fer très minces pour renfor¬cer l’ouvrage. Lépreux entièrementrevètu, vousle f une « sécher, soit au soleil, soit dans une étuve, soit enfui devant le feu. 11 importe de manager la chaleur par gradation. Lorsqu'il sc trouve des parties trop ren¬foncées, qui ne sc chauffent que difficilement, vous avez si t d’y répandre du sable chaud ou delà cc-D*c chiade, afin qu’\i ‘es slalom ben également. Quand le carton commence à sécher, tamponnez doucement et fréquemment Lrtc.trfon e mipîéicuient sec, retirçz-le de devant îr feu, his»çz~U refroidir avant de le toucher, pour Le point nui e à sa frrnie‘é, à sa force. Pour le retirer du creux, renversez les coquilles et frappez un peu dessus. Agissez de même pour toutes les autres pièce«. Cette dépouille est d’ailleurs de la plus grande Jaciiité.
Il ne s’agit pîu< maintenant que de coudre ensem- b e les parties qui doivent former la figrue. Pour y véussir, on rapproche les repères ; on perce le car¬ton mi les bords, et de pfaec en place, avec une grosse* dp ugle longue, ou mieux encore un poinçon très fin.') Ou prend ensuite un fil de fer cuit et mince, et on, s’en sert pour coudre les morceaux. On peut rempla¬ce r le fil de fer par du laiton. Afin que les joints soient inaperçus, on les recouvre de papier collé.
Passons maintenant à larnarnèiede mouler la se¬conde espèce de carton, dite carton do moulage. Lors-1 qu’ri est réduit en pâte, on y ajoute un peu de celle de far ne pour lui donner delà consistance: en fait' ensuite sécher cette pâte, on la râpe, et on la rend ainsi très fine et susceptible de prendre les emprein¬ts les plus délicates. Dans cet état, on peut la coti¬se ver quelque temps pour l’usjge. Au moment de » eu servir, on la met dans une teirine ou jatte avec- nn peu d’eau : dès quelles est en pâte, on l’éUri l dans les fonds du moule sans autre instrument que es doigts. On l'étend le plus également possible,1^ A« 1 épaisseur d’une ligne environ Cela fait, on pren 1 une pet te éponge fine sèche, dont on se sei t pour ab- ÿ .rl»cr doucement l’eau que l’on a préalablement 1
dans h pâte pour i’humeUer et îa rendre ductile. 1 a ùûdc laaipcjuicr ic^è: usent ayee Vé* !: ponge, et que le creux est complètement garni, on passe sur toute la superficie du carton récemment ap¬plique, une couche de coïte, et. on le fait sécher corn* me fl a été dit pour le carton de collage. Il importe encore plus de ménager le feu en commençant, dans la crainte que le carton ne coule et ne se déjette. On emploie également une poussière chaude pour sécher les noiis.
Vous reconnaissez que le carton est suffisamment sec, lorsqu’en frappant sur le creux, vous le voyez don détacher; alors vous le retirez dq feu et prati¬quez diverses opérations pour lui donner de la force. La plus ordinaire est de coller successivement Sur la a: r fa ce intérieure du carton moulé, des feuilles de papier, comme si i’on procédait au carton de collage, souvent aussi, aptes avoir ainsi réuni les deux modes le cartonnage, oa substitue à la couche finale de coîle lefatiue, une couche de colla forte on de colle de 'an‘s, dans laquelle on met quelquefois des étoupes coupées en morceaux de moyenne longueur. Ou ter¬mine par poser sur cette colle une Iode fc r'e et bien appliquée. J’ai oublié de dire, que lorsqu’en collant epipiersiir les concours délicats, comme ceux du lez, drs yeuv, etc., il ie forme des plis, il ne faut )oiut s’efforcer de les aplatir, car on n’y parviendrait pi imparfaitement, et es comours s* raient altérés ; il raut mieux déchirer le panier et le rejoindre avec attention. Comme il est mouillé p<r la colle, il se arête tiê* facilement à cette manœuvre.
S’il arrivait que la figure moulée fût altérée en quelque endroit, ou que les contours n’eussent pas toute ia pureté désirable, le mouleur répaierait ces défauts a-. Ce de la terre molle, un peu de cire, de mastic : il opérerait le plus défi arment po sable, et ça lierait les réparations en collant du papier blanc pardessus. Celte observation concerne les deux es-Pièces de carton. Le moulage terminé, on fait de non* veau sécher la figure. Lorsqu'elle doit être argentée ou dorée, on la livre au doreur, qui pisse quelque¬fois dessus dix-huit à vingt couches de blanc à la col forte blonde, dite colle de Flandre. Le mouleur Veil liera à ce que ces nombreuses couches ne puissent nuire à la pureté des formes.
Non-seulement, on fait avec le carton des figures de toutes grandeurs, mais encore ce madère sert à mouler des vases, des candélabres, et toute sorte d’ornements pour les salles de spectacle, les fêtes, les catafalques, el. Les Anglais remploient même pour I23 corniches et rosaces de plafonds et autres décorations semblables. Ces ornements sont plus du¬rables qu’en plâtre ; il est fort rare qu’ils se déta¬chent. En ce cas même, le danger est nul, et la répa¬ration peu coûteuse.
Les figures et autres objets en carton diner t for, longtemps lorsque ibis sont tenus dans un endroit
Chapitre V.
Moulage des laques Français - Des masques
Tout le monde connaissait autrefois les laques iinois, ouvrage en carton recouvert d’un tics eau vernis, orné de figures et de dorures aussi bi¬carrés que biillantcs. Aujourd’hui tout le inonde onnaît les laques français, confectionnés par MM. (Æonteloux, Lavilleneuve et Janvry. Aussi solides, tossi beaux que ces cartons de la Chine, leurs pro- hfts sont bien supérieurs à ceux-ci pour la pureté ît le goût du dessin.
(.es laques se font également avec le carton de col- age, et te carton de moulage ; mais le premier ne pouvant convenir qu’aux objets plats, tels que les plateaux, etc , nous ne nous occuperons, dans cet article, que du carton démoulage appelé encore ici papier pourri, ou papier mâché. Celui-ci est le seul que l’on puisse employer avantageusement pour des objets à forme ronde, tels que les vases, dits Mèdicis^ -elc. ; mais il a dû subir d’importantes modifications.
Le carton de moulage, tel qu’on l’emploie ordinai-rement, ne présente pas assez de consistance; son tissu est trop lâche et trop mou pour avoir la solidité des laques chinois. En conséquence, les fabricans que nous venons de citer se servent d une pâle ainsi composée. Ils emploient du parum ou râtissure de peau, pour préparer une colle, â laquelle ils mêlentnn peu de colle forte,dans laproportioad’une lifte décollé
sur vingt-cinq de partm.Ce mélange, délayé avec soin, et cuit ensuite, prend une consistance un peu moLs forte que la colle fate avec de la farine, mais il a beaucoup plus de sohdité. On laisse à l’ordinaire sécher ia pâte de carton, et lorsqu’on veut la monter, on ta fait tremper dans la colle tiède jusqu’à ce qu’elle soit bien imprégnée.
Voici un procédé qui m’a été communiqué sur îc perfectionnement de la pâte de carton. La per¬sonne qui me l’a appris en fait usage avec le plus grand succès. On prépare d abord ia pâte de papier pourri comme à l’ordinaire ; on exprime ensuite l'eau qu’elle contient.
D’autre part, on prend de la colle de gants, dite aussi colle d'épicier, et on la mélange bien avec li pà c précédente. On en met une quantité suivante pour que le mélange soit d’une consistance un peu ferme. Si l’on manquait de colle de gants, on pour¬rait y substituer la colle forte ordinaire, à laquelle on joindrait assez d’eau pour qu’elle ait, étant re-froidie, la consistance de gelée très molle. Il ne reste plus qu’à bien lier toutes les parties de cette pâte. Pour y parvenir, on coupe, a^tc des ciseaux, en brins de deux à trois lignes, de l’étoupe, et on joint ces brins au mélange en mêlant bien exactement le tout. )î ne faut qu’une très petite quantité detoupe. Mou¬lée et refroidie, cette composition est d’une force et d’une dureté remarquables.
Suivant une troisième modification de la pâte de carton, après avoir convenablement fait tremper la pâte et l’avoir battue ensuite dans un mortier, on la serre bien pour exprimer toute l eau. On prépare ea même temps nue solution de gomme arabique, on de colle forte, dans laquelle on délaie et fait bouillir la pâte de papier. On moule ensuite, tandis que le mé¬lange, on peu refroidi, est encore tiède et liquide.
Ces trois di/Térco^s pâte« se moulent de la même façon, dans des moules de plâre ou de bois. Si l’on •e sert de# premiers, on opère absolument comme s'il s’agissait de pâte de carton ordinaire. Si l’o • pré¬fère les seconds,il aut que le sens du bois soit con¬trarié dans les oilfércns morceaux dont se compose le moule, qu'on doit durcir en le séchant au feu, puis en le trempant dans l’huile siccative ou l’essence de térébenthine.
On peut mouler des objets de toute forme et de toute dimension , quelque compliqué que soit leur contour: bains de pied sans rebord et «avec rebord, vases, candélabres, colonnes, de quelque grandeur qu’elles puissent être, entablement, frontons, voi¬tures, panneaux d’appartemens, bjoux, figures, etc. On introduit avec les doigts la pâte dans le moule huilé. Quelquefois ou lui donne «ne épaisseur relative à la grandeur des objets, puis on met sécher le creux ainsi garni de pâte, soit à l'étuve, soit à l’air pendant la chaleur. On sort les pièces des moules lorsqu’elles sont bien sèches, puis on les fait sécher de nouveau, en sorte qu’elles deviennent aussi dures que le bois. Elles prennent alors le nom de laques.
Il s’agit maintenant de passer les laques à l’huile lithargée, à laquelle on ajoute : 4° un quart d’essence de térébenthine ; 2° un peu d’alun pour la rendre plus pénétrante. Si les objets sont très grands, on étend cette huile très chaude avec des éponges ou des pin¬ceaux. Les suî faces extérieure et intérieure en sont également enduites. Si la grandeur des laques le permet, on les trempe dans l'huile, ce qui vaut b>en mieux. Cette opération terminée, on les met sécher dans une étuve. D^s quils sont secs, on les vernit avec du carabe pur, eC on leur denne les apprêts.
Ces apprêts forment encoie un des perfcctionne- Uicns apnortéi à la fabîication des laquas. On prend delà terred’ombre et du blanc calciné broyé à Veau: à l’instant de s’en servir, on les broie de nouveau avec un vernis fait avec du carabe en sorte, dans le¬quel on a soin de mettre très peu d’essence. On en. enduit la pièce au moyen d’un pinceau ; la première couche termine'e, on la répète plusieurs fois. Ces ap¬prêts gras pénètrent bien dans le Jaque, s'insinuent dans toutes tes parties du carton, qui devient imper- inéab'e à la fin de l’opération ; elle consiste à placer l’objet dans un four extrêmement chaud, afin de des- sécher les apprêcs. Ensuite on peut poncer l'ouvrage et le vernir.
Quant aux vases, ornemens, bijoux, que l’on con-fectionne par le troisième procédé que j’ai indiqué, on fait usage d’un vernis noir, qui pourrait égale¬ment servir pour les deux autres. Après avoir moulé ddTéi eus bijoux en les pressant dans des moules hui¬las, on les laisse bien sécher comme les laques, puis on les enduit d’un mélange de colle et de noir de fumée. On procède ensuite à 1 application du vernis. Voici comment on le prépare. Vous fa tes fondre, dans un vaisseau de terre vernissée, un peu de colo- plune j isqu a ce que’le devienne noire et friable; vous y jetez peu à peu trois fois autant d’ambre ré¬duit en poudre fine, en y ajoutant de temps à autre une très petite quantité d’esprit ou d’hu le de téré¬benthine. L’ambre fondu, vous saupoudrez ce mé¬lange de la même quantité de sarcocolle, en conti¬nuant de remuer le tout, et d’y ajouter de l’esprit-de- vin, jusqu’à ce que la composition devienne fluide. Après cela, vous la passez à travers une chausse de cria clair, en pressant doucement la chausse entre des planches chaudes.
Vous mê’.ez avec ce vernis du noir d’ivoire en pon¬dre fine, puis, en vous tenant dans un lien chaod^ voas l’appliquez sur la pâte moulé?, que Yoas plise? ensuite dans un four fort peu chauffé. Le lendemain, vous lu mettez dans un four plus chaud, et le iroi- sième jour, dans un four très chaud. On 1 y laisse chaque fois jusqu’à ce que le four soit refroidi, la pâ e ainsi vernissée est noire, dure, brilbnle et sus¬ceptible de supporter les liqueuis froides et chaude.’. C’est ce vernis que l’on a imaginé en Angleterre pour imiter les vases à la fois légers et forts, que les Ja¬ponais ont l’habitude de fabiiquer, tels que plats, bassines, jattes, cabarets ; les uns paraissent faits avec de la sciure de bois, les autres avec du papier mâché. Voici la méthode adoptée pour les contrefaire.
On fait bouillir dans l’eau une quantité voulue de rognures du pap’cr gris ou blanc; on les remue avec un bâton pendant l’ébullition, jmqu’à< equ’cl es soient réduites en paie. On broie ensuite dans un mortier cette pâte que l’on comprime légèrement. On la cou¬vre, à la hîuteur d’un pouce, d’une dissolu,ion épaisse de gomme arabique, et on la fuit bouillir dans un vase de terre vernissé, en remuant bien. Voci main¬tenant un exemple de la manière de mouler cette matière.
S îpposé que vous vouliez faire un plat : vous avez un moi ccau de bois bien dur que vous livrez au tour¬neur; celui-ci le travai le de façon qu’il puisse em¬boîter le dos au côté extérieur du plat. Vous y faites prati jucr, vers le milieu, un ou deux trous qui passent au travers du moule. Vous aurez, outre cela, un autre morceau de bois dur auquel l’ouvrier donnera aussi la forme d'un pla‘, et seulement une ou deux lignes de diamètre de moins qu’au premier. Frottez bien d’huile la partie tournée jusqu’à cc que l’huile en découle. Prenez ensuite le moule percé de trous, huilez de nou¬veau, posez à plat sur une table so’.iJe, étendez la pâte encore radie, le plus exactement que vous pour rez, de telle soite qu’ii y ait partout trois lignes dépaisseur à peu près. Huilez le second monte, posez-l« dessus le premier ainsi revêtu ; pressez fortement au moyen d’un poids lourd; laissez ainsi pendant riagt- quatre heures, puis faites sécher â Pair sec et chaud. Vous pouvez, par ce procède, mouler aussi des ta* baticres.
Manière de mouler les masques.
C’est le carton de collage qui sert à cette fabrica¬tion. Le papier qu’on emploie à cet cfiefc est connu sous le nom de papier bas-à-homme. C est une espèce de papier gris-blanc, non collé, assez fort, dont la rame pèse de trente-quat. e à trente six livres. Voua prenez ce papier feuille à feuille, vous les pliez en deux dans le sens du pli que la feuille présente lors¬qu’on la mise en main, et vous collez, avec de la colle de farine, ces deux parties l’une sur l’autre, ce qui donne l’épaisseur du carton. Vous entassez l’une sur Vautre ces feuilles ainsi collées, et lorsque le tas est assez considérable, vous le couvrez d’une planche da bois dur, et vous mettez dessus un poids assez lourd. Vous laissez la colle pren ire convenablement, et vous ne remployez que lorsqu’elle est desséchée au point de conserver seulement de la moiteur.
On plie alors chique feuille de carton en deux dans sa lougeur, comme on le pratique dans l'impri¬merie pour former un in-quarto. On pose ensuite sur ce carré un pa ron en carton qui donne h moitié de la figure que Ion veut im ter. À Paide d’un outil en laiton fait en langue de carpe, et dont le tranchant est b en arrondi, on trace tout autour le3 traits nécessai¬res pour indiquer l’endroit de la coupure. Afin d'éco¬nomiser le carton, on place la partie droite du patron sur le bord de la feuille du carton doublée, opposée au pli qu’on a fait avant de marquer les traiis. Ou poae U Ieuilie doublée sur le bord de la table, e v ap-puyant la niais gauche à pht sur ie • ôté où se trouve le pli, ou déchii e, en suirant les trahs, les decx épm- *eurs de carton d‘un au! coup. U importe de rie pas se servir de ciseaux dans . cite manœuvre, afin q»> il reste des barbes de papier sur les boidsip.i se colle¬ront l’un sur l’autre.
Vous découpez aind les deux moitiés du meme masque, et le carton qui ies?c<n.re ces deux par¬ties est étendu, et sert à d’auties manques. Qu »ml- vous eu avez ainsi préparé une ccitaiue qu.tnt.tth vous vous occupez de les mouler.
Pour cela, vous êtes fourni d’un assez grand nom- 1 re de creux en plâtre ou en ciment de Boulogne. C< SA creux «ont moulés d’après une figure en re icf sculp¬tée es près, absolument comme il a été d,t sur la manière de mouler le visage sur la nature moite ou vivante. •
Maintenant que nous avons des pièces de masques taillées et des creux en uombre convenable, nous al¬lons nous occuper du moulage, tandis que le carton conserve encore une moiteur suffisante. Vous vous asseyez devant une labié, ayant à votre droite ie tas de pièces de masques prépaiées, et les cieux à votre gauche. Vous prenez un de ceux-ci, et, à l aide d’un pinceau, vous le frottez Iégè emeut à l’inhnecr avec du sair-uoux, ou de 1 huile, atin que la code ne puisse m’y attacher. Vous enduisez tnsuiie li moitié du mouie de colle de farine, au moyeu u’uu pinceau ou d’une b.i osse de mouleur. Cela fait, vous plact z dessus une des deux pièces d’un masque, et vous la force/, à s’ap-pliquer sur toutes les paities de la ligure et uu creux, de manière que le carton en dépasse ie bord ne dent à trois lignes au plus. Vous n’employez que les doigts pour y iéusair..
C est de cette façon que l’on obtient le premi r pa. ou; en p: tnd le quart, d’une feuille de papki:rOHM l‘V U coupe d’un cô'é, de manière à ce que, phcé verti¬calement dans Sa direction du miîi.u du front, du nez, du menton, il tombe partout le fond du moule. On le replie ensuite sur la rnoiliëde îa figure, dont, en le pressant avec Ses doigts, on lu fait prendre excrçnicnt l empreinte.
Bcvenons au moulage du masque dont nous avons fut la première moi ié. Vous encollez la sccon <e moi¬tié du creux , vous posez dessus la seconde pièce du masque, et vous collez d’abord soigneusement la ligne par laquelle les deux parties se rejoignent. Vous opérez ensuite comme pour l’autre moi ié, en recti fiant le tout, s’ 1 y a lieu. Vous laissez suffisamment sé¬cher le moule à l’air fibre lorsqu'il est sec et chaud, sinon vous employez le secours d’une étuve.
Lorsque vous avez ainsi confectionné et fait sécher une certaine quantité de masques, vous procédez au rêparage ; il consiste à voir si loutes les parties sont bien et liées, si l’empreinte est bien exacte. Si vous apercevez quelques défauts, vous soulevez le papier en le déchirant avec une pointe : vous pressez comme il faut avec les doigts, en mettant de la colle de farine par-dessous le papier soulevé, puis vous terminez en appliquant de nouveau papier sur celui-ci.
Cinq jours de la semaine sont ordinairement em¬ployés au moulage, le tinième est destiné au réparage. A fin s le mouleur livre les masques au colorisme. Après qu’i’s ont reçu les premières couches de couleurs, un artiste tes peint avec les couleurs délicates employées po« r la miniature.
Manques de cire. — On moule de la meme manière le? masques en cire; mais au lieu de carton, on em- p'olc la toile de lin fine et à demi usée : on achè'e de vieill >s chemises ou tout autre linge très fin, on coupe la toile avec des ciseaux sur un patron ; on graisse le moule, on l’encolle, on pose une toile sur la moitié de la figure, absolument comme nous l’avons décrit pré« cédemmert. Pour lui faire prendre exactement {’em¬preinte, on frappe sur la toile avec une bros.'e à poils couHs, afin de forcer la robe à bien s’imbiber dans le linge. On l’étend ainsi parfaitement ; mais souvent il arrive que la toile fait, des plis qu’on ne peut faire disparaître ; alors on p’nce le pli tenace, qu'on relève verticalement, on le coupe avec des ciseaux, on fcn.l un peu la tei’e de chaque côte et on la cote l’une sur l’autre, cela évite des épaisseurs qui nuiraient à la transparence. On place de la même façon l’autre morceau de toile qui doit faire la seconde moitié de la figure.
Sur ces deux morceaux de toile, on en place deux autres semblables de la meme manière et, avec les memes précautions On a soin, dans ces deux opé¬rations successives, de bien coller les deux jointures, qui doivent se recouvrir de deux lignes environ. Le masque étant bien sec, on lui fait subir les opérations du repavage et de Vébauchage. Ce te dernière, dont j'ai oublié de parler, se pratique ainsi pour les deux espèces de masques.
On commence par porter à la cave les masques ré¬parés et entassés ; on les y laisse lotîte une nuit, afin qu ils reprennent une légère humidité; on pose cha¬que masque sur un moule en relief, qui n’est autre chose qu’un masque en carton, beaucoup plus fort, fait sur le même creux, puis on prépare une couleur de chair très claire, délayée avec de la colle de peau, cette colle étant nécessaire pour donner de la consis¬tance à la toile et au carton. Au moyen d’un pinceau, on passe sur la surface de chaque masque une couche uniforme de cette couleur, on la laisse sécher sur les moules, et lorsque la couleur est bien sèche, ks mas¬ques retournent encore à la cave pendant une nuit ; ce séjour leur fait reprendre la moîtcu- né:C53aire p ur le se;oâl rêpir^e ou cbxuch'i'je, Le lendemain malin , l’ouvrier examinecha/pia manque l’un apres l'an r< , et lorsqu’il s’aperc« if que Lcmpreinte n'est pas ex »clément prise dans quelques P’ft es, il le rephoe dans le creux ; enstd’e, à I aide u’uu inshument en buis, ou en ivoire bien arrondi, ou avec une dent de Ion » enfoncée s- l <ien:e.st dans vu manche, il lui faut prendre, par le frottement, Ii L.-rme du moule, qui avait cch>p|é d’abord au pre¬mier travail, il répare ainsi tous les défauts qu’il peut remarquer, et les fait dnparaître avec soin. Le même üuir-er pisse ensuite une seconde couche de couleur de cuair délayée avec de la colle de farine. Cctie teinte est appropriée à l âge et au sexe. Il y a quatre nuances dilfei entes : la première, qui est la plus ro¬sée, est pour les enfans et les femmes ; la seconde, pour les seunes gens ; la troisième, pour 1 âge mûr, et la quatrième pour les vieillards. Les autres couleurs doivent être mises par des »ans exercées.
Après avoir été réparés, ébauchés et peints, lçs mas <ues en cire sont prolongés verticalement les uns après h s autres dans un vase qui contient de la belle cire blanche presque bouillante. Après quelques mo • mens d’immersion, on les retire, on les laisse égou t< r un moment, la cire se âge, et les masques sont prêts à être vernis.
Le vernissage se donne en couvrant toute la surface du masque avec un vernis blar c à 1 esprii-de-viu. Les masques de carton se vernissent de même; seule* ment, après qu ils sent peints, ils reçoivent un crtcol- lage de colle de farine ci dre qu’on laisse b.eti sécher : on nnt emuite le vernis. Cet encollage a p* ur but d'empêcher le vernis de tacher la ligure. Pendant louhs ces opérations, il lait un moule en relief pour snppor crchique masque qu’on travai le ou qui sè« d;e , ccb prouve l4 néwudté daroir un grand r.o;u- Li\ de eu meules.
Chapitre VI
Moulage du carton-pierre. Du carton-cuir.
Depuis quelque temps on cherche à remplacer en Frincc les ornemens en plâtre de l’inter eur de nos édifices, par une matière plus légère, plus économi¬que, et susceptible de prendre aussi bien les emprein¬tes. Le car'on, déjà anciennement employé pour cet usage, mais dont le goût s’éiait perdu, réunit ces avan¬tages M. Cardeur est le premier qui se soit occiq é de ce travail et qui l'ait fait avec succès. Depuis 1806» on fabrique divers ornemcn3 imitant les plus relies âculptures » à l’aide du moulage d’une composition plastique, dans laquelle la c» aie ( carbonate de chaux. ) et la colle forte s’unissent à la pâte de carton. On les emploie surtout pour le3 décors en bas-rêfcefs, enca- dretnens ou bordures dorées. Un rapport fait l’t loge des procédés que M. Beunot met en usage pour don¬ner la dureté et la solidité du bois au mastic qu’em¬ploient ordinairement les déecrateurs. Celte in'en* lion a été récompensée par une médaille. Enfin, après eux, feu M. llirsch a imag né un carton-pierre propre au moulage de la figure et des ornrmens. On a vu cette nouvelle matière plastique à l’exposition du Louvre en 4819: e le a clé employée avantageusement à la décoration de la salle de l’Opéra (rue Lcpeile- tier ). Les successeurs de cet artiste exécutent de grandes pièces en carton parfaitement moulées M. U'irrart, à l’aide d’une forte pression, offre une telle netteté dans l’exécution, que le réparait devient inu¬tile. À F exposition de 1327, M. Koinagncji, oincnianiste, a présenté une statue et de grands candélabres dans lesquels on remarquait des lignes bien nettes et des contours très purs.
Les auteu.s des procédés à l’aide desquebde pareils résuhaîs ont été obtenus en font mystère; mais un fait bien indépendant de leur volonté, une circonstance tout-à-fait étrangère à leur fabrication, a mis le pu- bhc sur la voie.
11 y a quelques années qu’on porta à Pétersbourg une sorte d’ardoise factice, qui avait été fabriquée par un n y\nmé Alfnid Fa.vc, de Çailscroonen Suède Cette substance ariira 1 at ent’oo générale : M. Georgi fut chargé, p ir 1 Académie de Pé.ersbourg, d’en faire l’a¬nalyse, et il parv.nt à en découvrir la composition. Ce. te ni ttière d’une grande légèreté, imperméable à Peau, incombustible, parut très précieuse pour rem¬placer avantageusement les ardoises. Quant à noir.«, il nous paraît démon: ré que cette ardoise artificielle n'est autre chose que le carton-pierre. Sauf l’addition de l’huile, les procédés employé.? par le savant Busse vont fournir la preuve de celte opuiion.
Voici premièrement les matériaux dent il s’rst servi : d<> la terre bohirc blanche, rouge et ferrugi¬neuse, selon les cas ; 2° la craie ou blanc d’Espagne (carbonate de chaux); 3° Ja colle forte, dhe toile d'sînyletcrrc ; 4° la pâte de papier mâché; 5° l’huile de lin.
La tetre bolaîre et la craie sont réduites, chacune séparément, en pondre dans un morsier, et passées dans un tamis de soie, de la même manière que les mouleurs en plâtre préparent cetie substance.
La code se dissout dans l’eau suivant la iné.diode or- d-na>re. ( On peut y substituer la colle de gants pour les peJts objets. )
La pâte de pipler employée est celle que l’on con¬naît dans les papeteries sous le nom de papier commun (papier bulle), que l'on fait macérer dans l’eau ; on expr me rnsuile cette eau au moyen d'une presse. Au ! lieu de cette pâte, on se sert avec plus d’avantage de débris de papiers bbnes et de rognures de livres que l’on fait bouillir pendant vingt-quai re heures, et dont on exprime, par la presse, la surabondance d’eau. Quant à l’huile de lin, elle est employé crue.
Il y a plusieurs compositions provenant des divers mélanges de ces cinq substances, mais leurs propor¬tions seulement varient, la base reste la meme. La masse de papier se mole toujours dans un mortier, avec la colle dissoute, et sc forme en paie par l’addi¬tion de la terre bolaite et de la craie. On bat bien le tout dans le moi t er, puis on ver se par-dessus lhuiîe de lin lorsque la recette l’indique. On prend alors une certaine quantité de ce mélange qu’on étend avec une spatule sur une planche munie d’un rebord propre à déterminer l’épa sseur de la couche. Ce moule grossier fut néces‘aire à M Georgi pour foire des lames de carton à l’imitation des fouilles- d’ardoise, mais nous ne nous occuperons pas de la manière dont il s’y pre¬nait pour obtenir ces feuilles; un autre moulage plus gracieux, et pour cous plus important, appelle notre attention.
Voici les diverses compositions qui donnent les meilleurs résultats; nous les indiquerons par numé¬ros.
1° Une pariie de pâte provenant de vieux papiers et de rognures de livres, une demi-partie de colle, une partie de craie, deux de terre boîaire et une d’huile de lin, produisent un carton mince, dur et très lisse.
2° Avec une partie et demie de pâte de papier, une de colle, une de terre bola re blanche, on obtient un carton très beau, très dur et îrls uni.
• 2* Une parti« eî demie de pâte de papier, deux de colle, deux de terre boiaire blanche, et deux de craie donnent un carton uni, ainsi dur que l’ivoire.
4° Avec une partie de pâte de papier, une de colle, trois parties de teire boiaire blanche, et une partie d’huile de lin, vous confectionnerez un carton fort beau, ayant U propriété d'être élastique.
fio Enfin, une partie de pâte de papier, une demi-* partie de colle, trois parties de ferre boiaire, une de craie et une et demie d’huile de lin, forment un carton infiniment supérieur à celui qu’on obtient par le pro¬cédé n° 4. Celte substance a en outre la propriété de retenir le type qu’on lui imprime : teinte de quelques grammes de bleu de Prusse, elle prend une couleur bleu-verdâtre. On voit combien il est facile de lui faire prendre la teinte ûu bronze.
On substitue avantageusement à la craie (carbonate de chaux), et à la terre boiaire, dont nous avons parlé jusqu ici, la chaux carbonatée pulvérulente, dé¬couverte en Toscane par Fabbroni, qui lui donna le nom de farine fossile. Il s’en servit pour fabriquer des briques flottantes, remarquables par leur légèreté et leur solidité. Faujas a trouvé en 1830, dans le dépar¬tement de l'Ardèche, à quatre lieues des bords du Khôae, une couche consdlérable de cette terre dans un endroit très accessible. Cette substance n’est pas rare, Brongniart affirme qu’elle recouvre, sous la forme d’un en fuit d’un centimètre d’épaisseur, les surfaces infé¬rieures ou latérales des bancs de chaux carbonatée grossière. On en trouve assez communément aux envi¬rons de Taris, notamment dans les carrières de Nan¬terre. Cette terre blanche et légère comme du coton se réduit er> poussière par la plus faible pression.
Ces cartons-pierres sont d’une solidité vraiment sur* prenante ; 1° une macération dans l’eau froide con¬tinuée pendant quatre mots consécutifs, ne leur a fait éprouver ni ’c moindre changement, ni aucune aug-nenta’ion de poids, preuve certaine que Veau ifavait TU pcnéirer leur lubstmce; 2° exposés à un feu vio-lent pendant quinze minutes, ils furent à peine défor¬més, et furent convertis en plaques noires très dures j Is paraissaient seulement noircis et comme grillés On a construit dans la ville natale de leur inventeur,» Carlscroon, une maison en bois, que l’on a revêtue de toutes paris avec ce carton : on l’a ensuite remplie de matières combustibles auxquelles le feu a été mis. La maison a résisté à l’action de la flamme ; la même expé¬rience a été répétée à Berlin, avec le même succès.
Lorsqu’on emploie le carton-pierre pour faire des colonnes et pilastres, des frontons, des entablemens, des corniches et autres ornemens d’architecture ex¬posés à l’air ; après les avoir posés et assujettis avec des clous, on i emplit les interstices avec un ciment composé d’huile de lin siccative, de blanc de cérusc et de craie, inclés parfaitement et employés presque à l’état de fluidité. Il est bon d’en recouvrir les joints de tous les objets préparés avec cette substance.
Le carton-pierre de M. Hirsch, qui est blanc, et a fontes les propriétés de celui dont nous venons d in¬diquer la composition sous le n° 4, est donc connu, et de plus, on voit qu’il est susceptible de perfec* tionnemens.
Moulage du carton-pierre.
La précieuse matière plastique que nous avons dé- cr te, n’offre aucune difliculté au moulage. Comme elle ne se gerce jamais pendant sa dessiccation, clic de¬mande moins de précautions que le plâtre. Son seul inconvénient est de se tourmenter et de se voiler, par- conséquent de présenter souvent une surface rabo¬teuse. On y remédie en soumettant Ica petits objets à faction d’une presie, nuis oa sent que ce moyeu est impraticable pour les figures et autres objets d’une ceitaine grandeur. Cependant on parvient facilement à triompher de cet obstacle.
On commence par mouler un creux de plâtre sur un modèle ordinaire ; supposons qu’J s’agisse de la Venus de Chio. Les cuisses et les jambes ont un creux en deux coquilles, ainsi que le corps, car la dépouille est fort aisée, et, autant que possible, il faut éviter de multiplier les rejoints. Le creux du torse se réunira sur le côté, c’est-à-dire sur la ligne qui suit les flancs, le dessous du bras, lépaule, le côté du cou et l’oreille« Une des moitiés de ce creux est posée horizontale* m-.nt sur une table. Le mouleur a préparé une suffi¬sante dissolution de colle forte blonde, dite colle de Flandre, et s'en ser t pour gâcher du plâtre choisi, bien cuit, et bien lin, en un mot le meilleur qu’il pouria se procurer. 11 faut préférer à tout autre, pour cette opération, le plâtre qui ne conîicnt que du sul¬fate de chaux, sans aucune partie du carbonate de chaux.
Si le mouleur le juge à propos, il peut, au lieu de plâtre, délayer de la craie dans la dissolnt:on de colle; mais je crois ce procédé moins bon. Quelle que soit la composition qu’il préfère, il en applique, au pinceau, une couche extrêmement légère sur la surface in te- jieuie du creux huilé, et le plus également possible. Cela fad, il laisse à peine prendre le plâtre, et pose sur cette première couche une autre couche épais*? de la composition de carton-pierre dont il a fait choix, il va sans dire que celle-ci doit être molle au point de prendre aisément sous le doigt toutes les im- prcss:ons qu’on veut lui donner; pour cela, il faut ne la préparer qu’à l’instant de s’en servir. 11 serait bon d’appliquer une légère couche de solulion de colle sur la -ouchc de p'àlre ayant ’ d’apposer le carton-pierre. On remploie absolument comme le carton ordinair.
Le monteur met ensuite sécher le creux qu’il vient de garnir, et s’occupe de l’autre partie. Il procède de même pour les bras. L’air libre, s’il fait chaud, une étuve, ou le voisinage du feu dnn3 le cas contraire, opèrent la prompte dessiccation du carton pierre, qui sc détache comme tout autre or’on. On réunit les, parties en rapprochant les repères, puis en les col¬lant avec de bonne colle forte. Il y a cependant un moyeu de jonction, qui quelquefois est préférable : il consiste à poser avec attention sur la vive arête des morceaux, des clous de moyenne longueur, peu écar¬tés entre eux et très pointus. Les tètes, enfoncées de deux lignes environ dans le carton encore mou, sc fixent bien solidement lors de la dessiccation. Après, on perce avec un petit poinçon dans l'intervalle laissé entre chaque pointe de clou ; on rapproche les deux vives-arêtes, et les pointes de chaque morceau s’en¬foncent dans le morceau opposé. ( n les enfonce le plus possible, en serrant et happant, puis on passe sur le rejoint un peu de ciment dont il a été parlé plus haut. On y met austi, avec un pinceau fin, une petite couche de plâtre délayé dans de la colle, qui cache parfaitement la couture. Si clic produisait quel¬ques saillies, on les râperait doucement avec la peau de chien, lorsque le plâtre serait pris suffisamment.
Il ne reste plus qu’une seule et bien simple opéra¬tion. On fait bouillir de l’huile de lin, ou bien on la rend siccative en y mêlant un peu d’oxidc de plomb ; ensuite, au moyen d’un pinceau, on enduit de cetîc composition les deux surfaces de la figure. II va sans dire que l’on enduit ainsi l’intéiicur du bras avant de le réunir au tronc. Quant à la surface intérieure de la statue, on fait cette application ayant d avoir rcuni les parties, ma’s c?t rndu't n’est utile qu’autant que la statue doit être expotée à l’air.
Quant on veut se dispenser de rapporter les deux parties d’un creux, on attache fortement les deux coquilles, puis on coule à la voîe'e la première cou¬che de plâtre on de craie gâché clair avt?c la colle. C’est le moyen d’avoir cette couche extrêmement lé¬gère. Mais comme le carton-pierre que l’on doit poser dessus ne se peut coller ainsi, il faut pouvoir intro¬duire la main dans l’intéiieur de la statue pour l’ap¬pliquer égdement pirtout. Cette prdique, comme ©o l’imagine, offre beaucoup de difficultés.
Voici une autre manière d’obtenir le carton-pierre. On commence d abord par mettre dans le creux uns couche peu épaisse de p’à're à la colle Immédiate¬ment après, on applique sur celte couche de l’étoupe l ien également disposée. Sur cette étoupe, on cille une couche fort épaisse de plâ re grossier.
Le mélange de pâte à papier, de colle de gan’s et d’étoupe coupée en petits brins, indiqué à l’atfcté des laques, peut fournir aussi une sorte de car,on- pierre.
Moulagt du carton-cuir.
Depuis 4822, on fabrique une nouvelle espèce de ca»ton.X3n la nomme carton-cuir, parce qu’elle est confectionnée avec tous les débris de peaux q"C l’on peut se procurer. On achète à bas prix chez le* peaussiers, chamoiseurs, gantiers, culottîers, tous tés déchets et rognures. On les pile et on les broie. D’une autre part, on prépare une pâte à papier, rendue très épaisse ; on la réunit à la pâte de cuir, en les mê¬lant toutes deux le plus exactement possible ; on en rénnit tés molécules avec diverses coites ou mucila¬ges : forme une pâte qu’on jette dam des mou-
Chapitre VII
Moulage de il sclubk de bots, nommée stuc ligneux
Kt Lou coulé
Cet ingénieux procédé est dû à M. SéF. Lenor¬mand. qui a rendu de si importans service« LUX arts. En 1784, ce savant technologiste imagina de moukr le bois comme on moule le plâtre. A cette époque, on était dans l’ujage de couronner les glaces d’apparte¬ment par des sculptures représentant ordinairement des trophées. M. Lenormand montra un de ces cou-- jonnemens, moulé par son procédé, à un marchand miroitier son, parent : celui-ci en fut charmé, et tou« deux formèrent une association qui leur devint trè* profitable. La perfection de l’ouviage, et la modicité’ du prix auquel ils le livraient, attira un nombre con¬sidérable d’aclieteur«.
On prend de a colle très ebrre avec cinq partie^ de coUe de Flandre et une partie de colle de poisson. On fait fondre séparément ces deux colle« dans beau-* (OAip d’e.ui ; on le« mêlé ensemble, après les a oir jascéèî du .„s un lin^c fin peur en séparer ‘ouïes isj»
u fuck* ordures et les parties hétérogènes qui n’auraient pu se dissoudre. La quantité d’eau ne se peut fuer, parce que toutes les colles ne sont pas également ho¬mogènes et qu'il y en a certaines qui en exigent plus, et d'antres moins. On connaît le degré de liquidité convenable en laissant parfaitement refroidir les col¬les mélangées; elles doivent former une ge ce très peu consistante ou, pour mieux dire, un commence¬ment de gelée. S’il arrivait que refroidies elles fussent encore liquides, on ferait évaporer un peu d’eau, en exposant le vase qui la contient à la chaleur. Si, au contraire, elles avaient trop de consistance, on ajou¬terait un peu d’eau chaude. D’ailleurs, quelques essais indiqueraient le degré suffisant de liquidité.
La colle ainsi piéparéc, on la fait chauffer jusqu’à ce qu’on ait de la peine à y tenir le doigt plongé ; par cette op hation, il s'évapore un peu d’eau, ce qui, p ir conséquent, augmente la consistance de la colle. Aussi faut-il toujours prendre d’abord la précaution de la faire très-légère, car il arrive!ait que, par cette dernière manœuvre, elle prendrait trop de consis¬tance, et que les omrages se fendilleraient. Alors on prend de la râpure du bois que l’on veut mouler, et qu’on a eu soin de faire, soit avec une râpe fine, soit avec des copeaux séchés au four et pilés, sent avec de la sciure du même bois, qu'on a passée par un taurs très fin. On forme avec cette râpure une pâ’e dont on place une couche de deux ou trois mi liœètres d’épais¬seur sur foutes les surfaces du moule de plâtre ou de soufre que l’on a fait sur le modèle de l’objet à mouler. Les creux en soufre sont plus durs que ceux de plàbe^et pour cette raison on doit souvent les piéférer. Les uns et les autres s’enduisent d bu le de lin ou de noix, comme si l’on voulait mouler en p’âîrc.
Pendant que cette première couche commnce à sccber, on en prépare une seconde pins grossière avec les poussières du même bois, qui n’ont pu p isser par i le tamis fin, et qu’on a passées par un c:ible plus gros. C’est l’équivalent du plâtre de moucheUe. Ou remplit complètement le moule avec cette seconde paie, qui soutient la première et lui donne de la con¬sistance ; on a soin de la tasser dans le moule avec la| main, afin que la première prenne exactement les for¬mes de la sculpture. Ensuite, on la couvre avec une planche huilée qu’on charge, afin que la pâte entre bien dans tous les contours, et on la laisse ainsi sé¬cher suffisamment pour être reiirée sans accident. On connaît facilement, à la retraite, que la pâte fait dans le moule, en sc séchant, le point convenable pour l’en extra’re. Mais avant tout, il faut, avec une lame assez large, enlever tout ce qui peut excéder la hau- I teur du moule, afin que le dessous de la pièce pré-sente une surface plane. La pâte n’étant pas alors suf-fisamment sèche, l’excédant se coupe très facilement: I on aurait beaucoup plus de peine si l’on attendait, pour ap’anir le deriière, que les empreintes fussent entièrement sèches.
On colle ensuite la sculpture sur le meuble auquel on la destine. Si elle doit rester de la couleur du bois, on y passe dessus quelques couches de vernis à l’es¬prit-de-vin, ou de cire à l’encaustique, comme cela I se pratique pour les sculptures ordinaire?. Il faut beaucoup d’attention pour reconnaître que ces sor¬tes d’ornemens sont moulés : il faut même être pré¬venu à l’avance. On peut les dorer à l’or iinaire, l’cr y prend i ien, et la dorure en e3t très solde.
On peut mouler de cette façon toute espèce de sta¬tues, et de toute grandeur ; on peut aussi mouler des meubles en employant des pâtes de bois de différents couleurs. Ce moulage supporte très bien fhumidiié et le froid sans en ê;rc aLcré.
En 1833, Maî. BOSC et Cad.-t de Gaisieoiïrt indiquè¬rent la composition d’une matière propre au inouï sge du i ois, laquelle se rapproche du pi otédé de M. Lc- ncrnsuud.
Ces sivans précipitèrent une *<du ion de trois livres de colle fer;e par une dëcoctioa de deux l.vres < t demie de noix de gale : ce mélange fut fa.t à f.oicL Le précipité, séparé .îe .‘a liqueur, présenta une m •»- tit re jaune et tirant sur le fauve, bi uniss »nfc à l’air et exha'aut une odeur de lessive. G- tt e substance se dis¬sout en parte dans 1 eau chaude quand le préepiié est récent ; mêlée avec un Leva environ de pouss ère de bois, elle couse» vc assez de ductilité pour recevoir et garder l’empre.n.e des moules.
Les bois en poudre, tels que le buis, i’.irajou , le bois de gaya*., de poirier, se mêlent très l icn avec la gélatine tannée , et su prè;ent aux moulures : rnaiî quand les |ièces n’ont pas une certaine épaisseur, elles se gauchissent et sont cassxnle .
La poudre d’ardoise est la plus favorable à l’es- tarop gc. CeUe poudre tamisée, s’allie très tien a It gélatine tannée, et forme une pâte noire bleuâtre qui se moule parfaitement , présente un bel aspect, et prend en séchant beaucoup de solidité.
Le sumac peut remplacer la noix de galle : le saule blanc et la racine de benoîte ( yeum urbunvm ) pour¬raient être employés avec succès pour le même objet*
Chapitre VIII
Moulage de la <Hbe
Nous avons déjà vu, en suivant les progrès succes- lifs de la plastique, que la cire a été la seconde ma¬dère employée dans cet art. Il est p»obable que jus¬qu’à l’invention du moulage en plâtre cette substance i été d’un usage fréquent, à raison de sa ductilité orsqu’elle est chaude,et de sa dureté lorsde son refroi¬dissement, état qui la rend si propre à prtndie toutes es formes et à les conserver.
Nom avons vu que chez les Romains on employait a cire à rcpiodtme leî traits des ancêtres. Elle ser¬rait aussi chez les Grecs à Lire des port 1 a ts, j uisqus mus voyons que le frère du célébré Lysippe moula, ivecde la (ire, le visage de beaucoup de personnes: l peignait ensuite ces mouies, et tàeîuit aind de ren- Ire la ressemblance exacte. C’e?t à l’exception de ce lcrnicr point, à peu près le procédé (pie l’on suit en - or J avjouid hui pour mouler 1rs ligures en cire.
Le moulage dont nous allons nous occuper ici n’a ncun rapport avec le moule à cire perdue, que j’« i l'ec it lorsqu’il & été question du moulage des statues questi es.
La cire est d’un prix trop élevé et d’une nature trop cîica}e pour qu’on l’emploie à faire des creux : elle e seit, à proprement parler, qu’au coulage. Cej en- an t, en certains cas, elle sert à ptendre de* emprein¬ts sur nature, et voici comment :
Si l’on veut mouler sur nature, une main, un pied, ar exemp e, on fait fondre de la cire et I on eng ge I modèle à plonger à plusieurs reprises la mam dau cette çîre encore chaude, mais n’ayant dep plus que la chaleur nécessaire peur rester encore liquide. Dell«11 celle manière, on donne au creux telle épaisseur qu on juge convenal le. On laisse un peu piendre : ensuite, avec une brosse, on applique une couche épaisse de plaire a.scz grossier pour maintenir la c re. Quand le plâtre est durci, on l’ouvre de la même façon que le , creux à caisse.
On moule ce même divers petits objets, tels que des poissons, des oiseaux, des fleurs. Pour ces der- , nicrcs, la c're doit être tiède à y pouvoir tenir le doigt. On plonge dans cette cire la fleur sur laquelle il se forme une peliie couche transparente, qui en laisse apercevoir toutes les parties, et contribue à les J conserver. Au reste, ce genre de moulage est tiès ptu- )r’ usité.
On sent quil est impossible de mouler la cire sur cr nature lorsqu’il s’agit d’une tête, d’un Icrse; dan« 11 ces cas, et presque toujours, on emploie des creux en plâtre, et on coule la cire à la volée, comme il a été p dit pour le plâtre.
On commença par bien attacher îe creu- «afin que les joints ne produisent point de coutures. Gn fait îâl fondre la cire au bain-marie dans un vase paifaite- < ment propre. Selon l’âge, le sexe, ou îe climat, or ili colore la cire, si l’on doit représenter la nature. S’il s’agit d'une figure d'enfant ou de jeune femme, on met «assez de rouge pour donner à la cire un< feinte rosée. On s'assure que le creux est bien proprt jr et bien durci, on le renverse, et on y verse la cire c ir plusieu’ s reprises, afin de donner sur toute la surface n une égale épaisseur. Pour empêcher la cire de se dé- le jeter, et par conséquent afin d’augmenter la solidité] de la figure, on coule dedans un noyau de plaire.1 c’est-à-dire que l’on introduit, par l’ouverture de h ,C: bas*, du plâtre awee gro^icr, qui achève de rempli) vj
(.8. )
< intérieur de la statue Les petites figures en cire, que on voit partout, les maquettes, ou mannequins non :oloiésque l’on moule pour les sculpteurs, n’ont pas >r Jinairement de noyau.
S’il s’agit de couler la cire dans le creux pris sur e visage, sur un bas-ielief, on applique la cire à diaud avec le pinceau. On le pourrait aussi pour les • rauds objets, en agitant absolument cette matière :omme du plâtre ; mais il est rare qu’on prenne tant le soins. Lorsqu’on a coulé dans le creux de cire, on e relire du plâtre qui le soutenait, et on le fait fou ■ ire pour un autre usage.
La cire prend du retrait en se refroidissant : les ’ormes perdent leur vivacité, souvent dans des pro- por ions inégales, et l’on est toujours ob’igé de répa¬rer la cire pour leur rendre de la fermeté. A cet effet, on emploie la peau de chien, et l’on agit comme si on avait à réparer une figure en plâtre. Il ne reste plus qu’à faire peindre la figure avec les couleurs dé¬licates employées pour peindre les masques. On li confie alors à des mains exercées. L’opération finit par la pose des yeux d’émail.
Que le mouleur me permette un conseil. « Mieux » les figures en cire coloriée sort faites, plus elles pa¬» raissent froides. On ne se contente plus de la cou- »leur; on voudrait les voir se meuvoir, respirer, » vous répondre; leur immobilité, la fixité de leurs » regards rompent tout le charme; ce ne sont plus » que des morts qu’on a fardés des couleurs de la » vie. » Ces observations sont pleines de laison cfc de goût. Aussi, lorsque vous desirez fixer les suffrages des artistes, des personnes d’un goût délicat, tâchez d’éviter 1 écuc 1 que signale M. de Clarac ; donnez à vos figures l étal du sommeil, de l’évanoui«?-ment ou de la mort. Rcprésentez-xio^s Cléopâtre mou-rante,Endymion endormi, Niobé succombant à sa douleur, etc. . • «.
On moulait autrefois en cire pour le sevicc et les orucmens.dcs tables, des fruits coloriés. Ou n’en fait maintenant que pour les collections botanique , e’des que cédés de la galerie du Jardin du Koi, à Pur s, (tins laquelle on rôit des fruits d’une venté frap- pânîc. La collection des cliampigoons est surtout re- ïnarquablei Pour mouler ces objets, on emploie deux méthodes. La première consiste à prendre sur na¬ture un moule en deux coquilles, que l’on enlève de dessus le modèle, que l’on réunit ensuite, et dam lequel on coule la cire. Le second moyen est celui que j’ai indiqué, page 28, à l’article des creux perçus pris sur nature pour reproduire les plus petits objets avec une vérité étonnante.
CHAPITRE IX.
Chapitre IX
Moulage du Plomp
LKS détails dans lesquels nous allons entrer pour le moulage du plomb, rappelleront en partie ceux que nous »vois donnés plus b ut re!a«ivement à la ma- mère d* iwouler ho U.»tues équestres. Ces deux sor¬tes d’opérations, quoique bien diversement estimées, ont encore un point de contact dans les difficultés, qui suivent leur exécution. Dans les deux cas, le mouleur doit toujours avoir devant les yeux que la moindre négligence peut faire manquer tout l’ou¬vrage.
, Supposons qwe y^us ayez à conter en plomb te dvle en terre molle, du Bacchus, n° 454, du Musée royal. Von» commencerez par faire les coupes a«t bras, aux jambes ; mais von» observerez de réunir la jambe moulée au torse avant d’enlever Vau re, et vous prendrez les précautions nécess lires pour que cette jambe, qui porte tout le poids du corps, ne vienne pas à s’affaisser. Les creux des coupes seront fa'ls solidement, en plâtre et à deux coquilles; ils porteront les repères accoutumés. Le reste delà fi¬gure sera moulé en deux assises : vous ne ferez que deux ou trois pièces pour la face de la première as-Isise. Les pièces auront trois ou quatre doigts d’épais¬seur. II est important que la dépouille en soit facile, car il faudra les arracher de dessus la terre du mo¬dèle, et les casier ensuite sur le plomb coulé.
Le creux moulé servira à couler le plomb ; mai« ce ne sera qu’après plusieurs opéia’ions successives. La première doit déterminer quelle sera l’épaisseur du métal. Après avoir retiré toutes les pièces du moule de dessus le modèle, on les étale sur une table solide, de manière à ce que leur surface intérieure soit en évidence. On commence par mettre à ch ique extré¬mité des coquilles,des portées en argile plus ou mo’nâ épaisses, suivant la force que le plomb devra avoir dans ces parties ; car ici l’argile molle sert au même usage que la cire pour les statues équestres. On huile ensuite l’intérieur des pièces, puis on y applique une épaisseur d’argile, de trois lignes environ. An bas des jambes, l’épaisseur doit être telle que les deux coquilles rapprochées ne laissent que très peu d’intervalle entre elles; il vaut même mieux que cette parties soit complètement massive, parce qu'elle est destinée à supporter le poids entier du moule. On huile au,si la surface des épaisseurs.
Pour rendre les épaisseurs de terre molle birn égales, on doit, de place en place, y enfoncer une longue épingle on un poinçon, lequel marquera trois ligues à partir de la pointe. Quand la terr« ne s’élèvera pas à celte ni arque, on l’élèvera; on rabaissera dans le cas contraire. Quelques personnes font usage d'une planchette et d’un rouleau de boi huilés, qu’elles passent, dans le même but, sur la surface de l'argile.
Immédiatement avant l’épa’saisscraent du moule» on creuse la fosse destinée à la fonte, et on la rend plus ou moins profonde à proportion de la hauteur l’objet à mouler. On dispose dans le fond de celte fosse une plate-forme de plâtre, ou meme de maçou- ntrie, dans laquelle on enfonce et on scelle un poteau «n peu moins élevé que la ügure. Un peu au-dessus de la base» et au milieu de ce poteau, sont fixés solide¬ment des bras ou barres de fer, qui serviront à main¬tenir le noyau. A cct effet, ils seront placés horizonta-lement» de manière à traverser la figure lorsqu’elle sera remontée. C’est dans la fosse et le long du poteau que le moule se remonte. On attacha fortement les assises, on les revêt de leurs chapes, et on en fixe les armatures après les bras de fer qui passent dans le moule. Tous les joints sont bouchés soigneusement avec de la terre molle, et l’on pratique dans la partie la plus élevée du moule une ouverture pour intro¬duire le plâtre du noyau. ASICZ communément on place autour de cette ouverture un godet ou auçet, c'est-à-dire une petite masse d'argile fraîche, percée c rculairemt-nt d’un t ou correspondant avec Fou*v<rlu.e. 11 .1 pour objet d’rmpêcher le plâtre de se répandre au-dehors pendant qu’on le verse dans le moire.
Ces préparatifs terminés, on gâche le plà’re du noyau, soit pur, soit mélangé, avec un quart de ci* ment, ce qui est préférable. Ce plâtre, fort clair, est versé par le godet (Uni le creux, et remplit tout l’in^, fcrvalie qui sc trouve compris cidre Ici épaisseurs de terie mciie, On Lusse bien prends e le noyau, pois on | démonte pièce à pièce îc creux, en commençant par 1 Jaj partie la plus clevée. À mesure que le noyau reste à nu, on le «aulient avec des fentons que l’on attache eprès le poteau. Le creux enlevé totalement,le r oyait i reste semblable à l'ébauche informe d’une statue, on : â une figure rongée, dégrade^ par le temps, et que l\.n s’cTjr. criit de soutenir avec des cercles de fer. Bu effet, on ajusic avec beaucoup de soin «ur ce noyau les fers de l’armature qui préalablement scr- I vaient de soutien au creux. On les contourne selon 1rs I formes du noyau, qu’ils doivent embrasser exacte-* ment sans le dépasser en la moindre chose. Afin que les Tenions ou bandes de fer se trouvent ensuite atta¬chées au plomb, il importe que, de place en place elles présentent des ouvertures en forme de mortaise, I le métal y pénétrera, et l’armature se trouvera ainsi scellée, On dispose de la même manière à peu pics les creux des coupes des bras.
Le noyau bien consolidé, on enlève de dessus les lino;craux du creux toutes le* épaisseurs d’argile, que l’on pèse exactement. Chaque livre de terre exige dix Lvrcs de plomb pour la remplacer. Ce calcul achevé, on ajoute à la quantité de plomb un excédent consi¬dérable, afin que dans le cas ou le creux prendrait jour par quelque endroit, l’on ait asseï de métal en fusion pour n’etre pas forcé d'interrompre h fonte pendant le temps qu’on emploierait à fermer le trou.
Le succès de l’opération dépend de h parfaite des-siccation du noyau et du moule; car s’il se trouvait li moindre humidité dans l’un ou dans »’autre, la f>n! e serait manquée aussi tôt. Pour prévenir cet échce, en fuit rrcivre à li fois le noyau et le mou’e.
Toutu les pièces Je ce d.rn cr rassemblées et rétunîc< autour du noyau, vous bâtissez autour d’efe an petit mur a\ec des biiques, du pîâ re, ou mieux en¬core avec îcs épaisseurs d’argile précédemment enle¬vées de l intérieur du creux De cette façon, les pièce s du mou'c se tionvent tenues enlre le noyau et le petit n ur ; vous laissez à celui-ci une ouverture qui vous permet d’allumer le feu de bois ou de coke que vous avez préalablement disposé sur la plate-forme ; ce te espèce de porte est fermée ensuite par une pla¬que de tôle, ou tout atftre chose que vous pouvez ôter librement pour augmenter le feu. Je dis pour l’aug- ïüe» ter, parce qu'il est indispensable que le feu, d'a¬ir rd assez faible en commençant la recuite, ne de¬vienne plu? fort que par gradation.
11 va sans dire que l’on construit le petit mur de toanièic à mettre le poteau en-dehors à l’abri du feu.
Pendant que le noyau et le moule recuisent, l'on Miit un fourneau à hauteur d’appui, à peu de dis- ïaace de la figure; sur ce fourneau, on établit une vaste chaudière, etdèsqn leplâtreest cuit suffisam¬ment on commence à faire fondre le plomb. On éteint le feu, on laisse refioidir les pièces jusqu’à ce qu’on puisse les toucher, ce qui tarde peu; puis on s'occupe de remonter le moule. le plus sol dement poss.ble, Indépendamment des nouveaux Tentons qu’on em- p’oie pour le consolider, on se sert de crampons de ï n c que l’on serre avec des coins de bois ; on couvre tous les joints arec du plâtre et de l’arg-de, afin que, hi le plâtre venait à se gercer, la terre empêchât le plomb de couler au travers. On pratique ensuite des • vents, et l'on fait fondre du suif ou delà résine que
I on jette dans le creux pour provenir le« soufflures du métal. On achève de remp’ir la fosse avec ta terre qui en avait é é extraite, et on la bat fortement à me¬sure que fou rcu ptit. 11 Uut se hâter pendant cette mahœtivre, de peur que le plâtre ne contacte quel- q je J umidi.é.
Pendant cette opération le plomb «’est liquéfié; il est convenablement chaud, et l’instant est venu de couler la figure. Le mouleur doit avoir trois ou quatre aides ; monté sur un trépied, il tient à la main une très grande cuiller, que deux de ses aides remplissent sans interruption de plomb fondu et maintenu très chaud; les autres aides sont continuellement occupés à boucher avec de la terre molle tous les endroits où le métal trouverait un passage. Quelque chose qui puisse arriver, le mouleur doit verser sans relâche par un godet de tôle ou de fer-blanc remplaçant le premier godet. Le creux étant plein, la matière monte par¬dessus les évents et commence à bouillonner. On laisse prendre, refroidir, et l’on procède au coubge des autres parties de la figure.
Xî s'agit maintenant de casser le moule, après l’a¬voir débarrassé de tous scs liens : on se seit à cet effet de morceaux de bois taillés en forme de coins, afin de lie pas endommager le plomb avec des outils. On coupe les jets qui ont pu se former, et I on songe à rapporter les coupes. On soutient convenablement res parties, en rapprochant les repè»es, répétés sur 1 plomb, à mesure que l’on a cassé le creux, puis on les soude avec du plomb rouge. Pour l’obtenir, on re¬nouvelle vivement le feu sous le restant de la matière, et pour juger s’il est assez chaud, on y jette un mor-ceau de papier ; si le feu s y communique subitement, le plomb est au degré convenable de chaleur. La ré¬paration des coutures et autres defauts doit être con- fi e au ciseleur.
Bécapitulons les opérations successives du moulage d’une figure en plomb.
1° 0« fait le creux sur 1« modèle en terre :
04 creuse la f«*se, oa h dispose comme il faut ;
Mi*
3o On applique des épaisseurs de terre sur le creux ; 4* On le monte une première fois ; b° On coule le noyau ;
On démonté le creux ;
7<> On consolide le noy>u ;
8° On le fait recuire ainsi que le moule v f * On bâtit le fourneau ;
40a On fait fondre le plomb ;
41° On remonte le moule;
42° On coule la madère;
42o On casse le moule ;
On réunit le* coupes;
42° On livre l’ouvrage au ciseleur.
Chapitre X
M'inscribe de mouler les medailles et camees, moulage du mastic, de soufre et de talc. Moulage a l'aide de la gelatine, de la colle fortre et de la mie de pain, pates eooes a mouler pour chapelets.
Le moulage des médailles et des camées est l’ou¬vrage le p’us délicat pour le fini, et le mouleur est asicz souvent appelé à le pratiquer, parce que les antiquaires, les savons, le? amateurs des beautés an-, tique , se plaident à demander l image des méd tilles , mo lumens de i’kutnire, et des camées, chef-d’œuvre de i’art.
Peur moider c^s o^jc’s, il faut, comme pour fout rv're , appliquer ene esnehe de nuiicie plod que qu <.» urcîme exauçaient î •:mpre’.ntc, Mub comme à l’ordinaire, celle première empreinte re- présente l’objet en creux, et ne peut sertir qu’à en. ii- produire d’autres, qui alors représenteront la mé¬daille en relief. Celte première empreinte sera dune le moitié ou le creux dans lequel on coulera ensuite la matière plastique dont on aura fait chois.
Mouluye du mastic. — On se sert quelquefois du nus-.ic suivant pour estamper les médailles et camées, prenez une livre de cire neuve, une demi livie d’huile d‘ol ve, une livie de la poudre dont on se servait au- liefois pour poudrer les chevrux, ou rçmplaccz-îa par de très bcl’e farine de froment : il vaut mieux encore y substituer de la faiine de riz. La circ fondue dans un vase de terre vernissée bien propre, vous y Lnêicz l’huile; vous ictirez la composition de dessus le feu, et vous y mêlez la poudre avec une spatule, rit remuant toujours jusqu'à ce que la consultée de la pâte ne soit ni trop ferme, ni trop molle. Vous prenez ce mast.c encore chaud, vous en appuyez une petite portion sur la médaille, mouillée d’un peu d’eui tiède, et vo is pressez bien avec 1rs doigts pour pouvoir prendre exactement l'empreinte des traits les plus délicats. Quand le mastic est,pris, vous renversez U médaille, vous frappez légèrement dessus, et veus en a-ez l’image en creux.
On se sert peur le même usage de cire ordinaire, de la cire à sceller, et même des mastics ordinaires, »ut prépares à l’arcarison, soit ayec le soufre; mai, dors il faut que les objet» ne soient pas de trop peti ta b'mension , et ne présentent pas des traits d’unç • randc délicatesse, car ces matières seraient peu cou¬re ables.
Le^ substances dont je viens de faire mention ne »pavant se couler, ne sont propres qu’à l’estampage, i« s médailles, et par conséquent offrent moins «le fa* é au mouleur qu’une matière plus ductile, ne peuvent faire que les creux de ces obM» dé’.icats > car ?i on recommençait à s’en servir pou estamper de nouveau dans le creux qu elles fournissent d'abord, on aurait l’image en relief; mais, selon toute appa¬rence, les traits seraient altérés plus ou moins. Il <4ut couler durs ce creux ; et, pour cela, il n’y a pua de matière plastique plus fine et plus délicate que le plâtre.
Moülago du soufre. — Le soufre destiné au mon¬I q;e doit être préparé de la manière suivante. Faites J ndre à feu doux d«i soufre dans une cuiller de fer bien propre; ajoutez, par once de soufie, une demi- once de la couleur que vous désirez donner aux ob¬jets mo dés, «oit vermillon, cendre verte, ocre jaune, j ussicot, noir de fumée. Comme le soufre est princi- p de nent consacré au moulage des médailles, et qu’il « st naturel de le bronzer en ce cas, vous le mélan¬gerez de noir de fumée et de cendre ver’e pour obîe- n r li teinte du bronze. Afi i d’im’ter la patine an¬tique, vous pourrez y ajouter un peu d’or do chat.
. a mine de plomb produirait la nuance la plus agréa- 3dc; mais, par malheur, elle suait difficile ment au soufre.
Il est important de ne pas laisser brûler le mé¬lange ; il faut aussi Vécumetqou enlever avec la lame <l’un couteau la crasse qu’il forme cri cuisant. La cuisson terminée, vous bu lez une plaque légère de fer blanc ou une feuille de papier, et vous coulez dessus le soufre coloré que vous réserrez pour lu sage.
Au moment de vous en servir, vous faites fondre de nouveau dans la euiller de fer, et vous écumez co¬co e. Cela fait, vous huilez très légèrement la mé¬daille ou le camse avec une barbe de plume, ou un p li pinceau; voua essuyez pour qu’il reste infini¬ment peu d’huile, e. vous entourez Lobjet à mouler d’une petite bande de papier placée de manière à produire un rebord, puis vous coulez très rapide¬ment le soufre à la volée pour obtenir un creux. Quand le soufre est pris, vous renversez la médaille, I tt le creux se détache de lui-même. Vous recommen¬cez à cou’er de la même manière dans le creux de soufre, apres l’avoir saupoudré de talc en poudre, dans la crainte que le soufre coulé ne s’incorpore avec le creux. Vous avez alors la médaille parfaitement moulée en relief.
Comme le talc altère l’empreinte, il vaut mieux 1 couler dans le soufre un peu mouillé de la cire colo¬rée, ou un mastic fusible à une faible chaleur. £i l’objet moulé est d’une certaine dimension, vous pou¬vez couler dans ce creux de soufre du plâtre parfai¬tement cuit et très fin, que vous gâcherez extrême¬ment cla^r; mais il est fort important de choisir du plâtre qui ne s’échauffe pas en gonflant; car on sent qu’alors il agirait sur le soufre, l’amollirait et dé¬truirait ainsi la délicatesse des traits. La chaux sul¬fatée cristallisée pure est la matière qui convient le mieux.
Moulage du talc, — Le talc, avec lequel on coule ordinairement de petites figures et autres pièces dé¬licates, est tout ce qu’il y a de meilleur pour mouler les médailles et camées, les bas-reliefs précieux, et autres choses semblables, auxquelles on veut donner
‘ une parfaite blancheur. Comme il est trop fin peur avoir beaucoup de consistance, on ne peut rem¬ployer à faire des creux qu’en y mêlant partie égele de plâtre commun. Le talc est un gypse fin et rristal- , 1 sé qui se trouve dans les ernières à plâtre; il est
diaphane et d’un blanc verdâtre. 11 faut, avant de le 1 faire cuire, le diviser par feuillets de deux lignes d’ê« 1 paisseur, puis on le met dans un four de boulanger ( *9’ ) quelque temps sprès la sortie du pain. On le broie et on le passe au tan.is de soie.
Moidayc à l'aide de la yélaline ou de la colle forta. — Cette substance, si propre à «’attacher su vase qui la contient, à en conserver fidèlement l’empreinte, est une matière plastique bien précieuse pour les objets très «iéheats ; aussi convient-elle pour le mou¬lage des camées et médailles. Aussi a-t-cllc rendu, avec une étonnante précision, les parties plus dé¬liées, les contours multiplies, de diverses pièces d’a¬natomie. La colle forte, qui n’est, comme on le sait, qu’me géla:ine altérée et moins pure , doit ô.re propre aux memes mages ; ce qui est, en effet.
On a, de nos jour.«, voulu donner comme une dé-couverte cette application de la gélatine au moulage : c’est une erreur : car dans 1 ancienne Encyc!opédie, le chevalier de Jaucourtindique la manière d em¬ployer cette substance à mouler diiïérens objets.
Ce moulage est facile. Après avoir fait tremper pendant Vingt-qua're heures la gélatine dan? une q 'int té suffisante d’eau, on la f-ifc fondre sur le feu, et réduire, de .manière qu’étant refroidie elle p o- duise une ge'ée épaisse. On emploie cette matière à fa;re des creux, dans lesquels on coule ensuite du plâtre ne contenant po:nt de carbonate de chaux, ou môme de la cire à peine liquide et par un temps 1res froid. Le principal avantage de la gélatine consiste dans son élasticité; elle s’insinue liquide dans les par¬ties qui ne sont pas de dépouille facile. Sa flexibilité permet de l’en retirer sans altération, et son élasticité la ramène de suite à la môme place.
Lorsqu’on veut faire le creux en gélatine d’un ob¬jet quelconque, supposons un petit po’swn , on pl mge plusieurs fois l’objet dans la matière liquide , ju»qu à ce qu’el’ç commence à présenfer le caractère de gelée tremblante. On lui dôime ainsi l’épaisseur .pic l’on juge à propos. On agit ensuite comme pour opérer b dépouille des creux moulés sur natire; on partage le moule en coquilles avec un fil j mus* b nan ère <Topérer présente une différence. LI fil n’est pas mis à l’avance, car on sent qu’il serait im¬possible et inutile à la fois de prendre cette précau- ion sur de très petits objets. Le fil s’applique lorsque l’objet est moulé et la gélatine prise. On dépouille ensuite avec facilité.
Le moulage de la colle forte s’opère exactement de la même façon.
Moulage de la mie de pain. — Prenez de la mie de pa n chaude et peu cuite, pétrissez ceite pâte avec un rouleau, ajoulez-y un peu d’aloès dans la crainte que 1rs vers ne s’y attachent. Ces préparatifs ter« minés, prenez votre pâte de mic de pain, et servez- pes-en pour estamper la médaille. Ayez soin de pous- icr dans les noirs avec autant de soin que vous le pouriez. Lahsez sécher, renversez la médaille, déta¬xez le creux et servez-vous-en pour couler du sou« fre, du plâtre fin, du talc, de la craie, de b cire, mais ion pour estamper de nouveau, soit avec du mastic, le la pâte de mie de pain, etc.; vous courriez risque ie n’oblcnir que des traits méconnaissables.
En général , avant de mouler, examinez bien îe tamée ou la médaille; s’il s’y trouve beaucoup de par¬ies enfoncées, soyez sûr que l’estampage ne peut que lifEciîeraent réussir ; la raie de pain seule , et surtout a gélatine, pourront vous donner des résultats un peu satisfaisants.
Pâle bonne à mouler pour chapelets.
Cette pâte odorante et solide fournira au mouleur e moyen de préparer des chapelets très jolis.
HjUsXÿndrç dç b gompt^ dans Veau ( >9i ) rendue odorante prr l’addition d’un parfum quel¬conque, ajoutez ^ de la poudre de ciment ou d’ar¬doise passée au tamis de soie.’Selon la nature du par¬fum que vous voulez obtenir, mettez dans Veau de gomme ou du slorax,ou du benjoin, ou de l’cnccns, ou de la poudre d’iris, ou de l’ambre, ou du musc, ou toute autre substance analogue. Ayez de petiis moules ronds en deux coquilles que vous remplissez de cette pâte, vous les fermez bien, vous laissez j ren¬dre un peu : vous n’attendez pas que la dessiccation soit complète, et vous percez chaque grain avec une aiguille de fer, afin de pouvoir l’enfiler. Vous polis¬sez ensuite les grains en les frottant sur un linge trempe’ dans de 1 huile d’aspic où vous avez fait fon¬dre ue la colophane. Vous vous servez pour le meme objet d’un morceau de drap enduit de cire jaune: l’un et l’autre polit également bien.
Pour obtenir des grains noirs, vous employez de la poudre d’ardoise ou d’ébène. Les voulez-vous roux ? vous préparez la pâte avec du ciment ou de la scire de bois d’Inde. Jaunes? il vous faut de la sciure de bois ordinaire. Doivent-ils être grisâtres? c’est de la sciure de poirier ou de chêne qu’ils exigent. Enfin, les grains sont-ils marbrés ? vous mélangerez ces poudres. Blancs ? employez de la poudre d’iris avec un peu de craie, ou de la sciure de bois blanc.
Manière de mouler les irnimens avec des moules de fer et de soufre
La composition dont on se sert pour obtenir des empreintes au moyen de moules de fer ou de soufre est formée de gélatine» d’hu le de lin et de blanc d’Es-pagne, mélangés, pétris ensemble, pressés dans les moulçî au moyen d’une pre«ç à yis; et séchée pour l’usage. Lorsque l’on veut tirer des empreintes sur des surfaces concaves, on applique la composition lors-qu’elle est encore élastique, et avant qu’eîle sèche. Si les pièces sont composées de parties superposées ou jaxta-posées, on les lie au moyen d’attaches placées dans le moule dans l’épaisseur de la matière.
Les moules en soufre n’ayant pas assez de ténacité pour soutenir l’effort d’une giande pression, on en compose déplus résistans en faisant dissoudte, dans du soufre fondu, des battitures de fer. Ces moules sont plus faciles à faire et coûtent moins que ceux de cuivre : ces battitures sont pulvérisées et mélan¬gées dans une proportion facile à trouver. La fusion «’’opère promptement et prend aisément l’empreinte des détails les plus fins de l’original. On peut en faire usage dans un grand nombre d’arts.
Chapitre XI.
Moualge de l'argile.
Premier matière qu’employa la plastique, l’ar¬gile a ses avantages et ses inconvéniens. Ses avanta¬ges sont d’être onctueuse, liante et tenace ; d’offrir, mêlée avec l’eau, une facilité à se réduire en pâte glutineuae. telle qu’elle puisse se modeler à la main, et presque sans le secours d’aucun instrument. Ses ieconvéniens sont de faire retraite, soit en séchant, ■oit en cuisant, de telle sorte que les formes qu’on lui a données sont inévitablement et fortement alté¬rées. Si du moins ce retrait était régulier, on l’eva- »UCTïjtj 0“ y ^Sartl P<M« U» proportions, e| le mal serait prévenu en partit. Mais il n’en est pag aind : le retrait s’opère inégalement et varie surtout suivant les d.fïérenlcs espèces d'argile. On sent doue combien est importante la connaissance de ces varia¬tions. Aussi des détails convenablement étendus sur la nature de l'argile formeront-ils le premier para¬graphe de ce chapitre. Le moulage de l'argile sera l’objet du second, et l’opération de la cuisson et do la dessiccution celui du troisième.
De la nature de l'argile.
Il serait inutile de faire connaître ici la composé tton chimique de l’argile, et d’énumérer les caractè¬res qui la distinguent des aubes mélanges terreux, tels que les nitrnes, craies, «chiites, etc. Il serait de même également superflu de parler des quatre déno¬minations génériques adoptées p*r le» rsicéralogiites pour distinguer les espèces d'argile employées dans les arts. Deux seulement d’entia elles nous occupe¬ront. C’est d abord la première division, celle des argiles apyres, qui, à l’excepticR ch kaolin, ou terre à porcelaine, sont nommées parM. Brongniart argiles plastiques. C’est ensuite les argile» fusible» , parmi lesquelles se trouve î argile figuline ou terre à^poticr. Celle dernière est ainsi nommé« d'après le titre que lui donnaient les Romains; ils l’appelaient creta figu- lina. Le potier qui mettait celte terre en œuvre était appelé figulus, Dans la nouvelle nomenclature miné-ralogique, on désigne aussi par les épithéteo de plas¬tique et de figuline les argileo propres au moulage et au modelage.
Voici quels sont les principaux caractères de cea argiles. Les première*; dites plastiques, sont com-; pactes, douces, et presque onetucuscs au toucher;» èjlc« <€ laissent même polir en paient Ici doigta de^- sws. Elles prennent beaucoup de liant avec l’eau, et donnant une pâte ductile. Quelques-unes d’en tre-eîïci acquièrent dans Veau un peu de translucidi é. Le« meilleures argiles plastiques de France se trcurcut aux environs de Dreux, de Houdan, de Monte* csm- isur-Yonne, de Gournay, de G;sors, de Savigny près Ecœurais, à Forge-lcs-Eatix , rtc.
I.CÏ argiles figulines, qui, avec Y argile smectiquo, ou terre à foulon, sont 1rs plus importan.es de la se¬conde classe comprenant 1rs argile* fusibles, ont la plus grande analogie arec les argiles plastiques ; te«- tcfo s elles sont généralement moins compactes, plus fiables, et se délaient plus facilement dans l’eau. M. Brongniart ne leur a jaraiis reconnu cette sorte de translucidité, quhl a remarquée dans le* argiles plas¬tiques lorsqu'elles ont un certain degré d humidité elles r.'offrent pas non plus celle onctuosité que pos¬sèdent les terres à foulon ; enfin, elles acquièrent par la cabinxtion une couleur rouge plus on moins fon¬cé«, tandis que les autres sont jaunâtres, ro*es ou blanches après la cuisson. L^s argiles figuîiacs sont mélangées de chaux, de fer, et contiennent souvent de» pyrites, aussi ne peut-on les employer que pour faire dc3 poteries grossières, pour modeler, estam¬per ; elles ne pourraient supporter une forte calcina¬tion. E’ies *c trouvent dans presque toutes les locali¬tés ; cePcs qu'on emploie à Paris sont tiiées des envi¬rons de Vau»ir*r<l, d’Àrcucîl, de Yanvres, etc.
L’argile à modeler s'achète ordinairement chez 1 « potiers, qui la débitent en pains à bas piix. C’est l'argi’e la phis grasse parmi celles que l’on destine aux briqueteries et tui’eres. On la léservepour Ds poter es, parce que, sans être hop maigre, l’argile do»t être d’autant moins grasse que les ouvrages aux¬quels elle doit rcivir seront plus ép*is. Atnd, pour certaines pièces à modeler, ou voit que 1 crgil« prise chez les potiers est peu conrcnable. D’ailleurs il faut faire un choix relatif aux objets auxquels ou remploiera.
L’argile trop grasse , c’est-à-dire contenant une faib’e proportion de silice, se tourmente et se fend au feu ; vous ne la prendrez que pour exécuter les ouvrages en terre molle, comme l’estampage, les portées des pièces, lliuile de Rome; elle peut servir également pour les modèles en terre fraîche. Les mouleurs préfèrent, en ce cas, opérer sur les modèles qu’elle fournit, parce qu’elle a plus de solidité que l’argile maigre. Cet argile, qui contient beaucoup de silice, se dessèche sans se tourmenter ni se gercer, mais elle durcit peu et n’est guère résistante. Ce ne sera donc pas celle que l'on devra choisir pour le moulage. Elle sera meilleure entre ces deux points, c’est-à-dire ni trop grasse ni trop maigre; et comme les potiers ont intérêt à se débarrasser des terres qui sont eu-deça ou au-dela du point convenable, le mouleur apportera dans leur choix une sérieuse at¬tention. ’
Lorsque l’argile est trop grasse, on la porte au de¬gré désirable pour l’ouvrage que l’on projette, en y mêlant, soit une terre limoneuse et végétale, soit du sable qui se vitrifie difficilement. On nomme cette opération dégraisser. Les sables siliceux sont en ce cas préférables. Quand elle est trop maigre, on la mé¬lange avec de l’argile pure et bien grasse.
La coloration que les arg-les prendront au feu ne peut être jugée par la teinte qu elles ont naturelle¬ment. Souvent une argile blanchâtre devient tiès rouge au feu, et une argile colorée est blanche après la calcination. Mais c’est, au reste, une chose assez in¬différente, malgré l’opinion de quelques mou’eurs, c*r il est extrêmement facile de colorer l’argile, même après la cuisson, dimuinement l’argile qui a supporté les gelées, et qui sc dégèle au printemps, se travaille beaucoup mieux. Néanmoins, il y a des espèces d’argiîe qui, lorsqu'elles ont gelé, sont moins avantageuses. L’ex¬périence peut seule à cet égard guider le mouleur. On en peut dire autant sur l’appréciation du retrait que fera l’argile après qu’elle sera cuite ou séchée, ce retrait variant suivant sa qualité. Plus l’argile est grasse, plus le retrait est grand, et l’argile pure est plus sujette qu’aucune autre à cet inconvénient. L’ar¬gile choisie pour le moulage diminue d’un septième dans ses propoifions; mais on ne peut en faire une règle d’après laquelle on tiendrait son ouvrage un peu plus fort de dimension, afin d’obtenir une figure de grandeur déterminée. Il est indispensable, pour arriver à ce résultat, de bien connaître son argile et la manière dont elle se comporte en séchant et en cuisant. Or, on ne peut le savoir qu’en l’essayant (bus les deux opérations.
Le mouleur en plâtre qui n’emploie l’argile que comme accessoire, peut prendre moins de soin pour J < choisir; il lui suffît, par la même raison, de s’en iournir chcx les potiers. Mais le mouleur en terre, pour lequel elle est le principal objet, doit en agir autrement. Indépendamment du choix qu’il devra faire, il doit aussi penser à s’approvisionner en grand, t.’est dans les briqueteries qu’il doit faire ses achats, lorsque l’argile destinée à faire les carreaux (1) est j» étinée h ois, quatre, cinq et même six fois, ce qui s’appelle, dans les deux derniers cas, vos ex de terre et
fl) Le 1 ••riqnetier-bnLer réserve, pour faire les car- reuix, l’argile la pins grisse, immédiatement ap es celle que fort destine à la poterie. wellre « deux voies. Crtte p. ép>F3t‘i'*n de I’argîîé*^ très importante pour le briquciier, l’est également pour 1« mouleur, car Vouvrage est d’autant meillctr qu’o» a plus s uivent pétri U terre en la foulant,' <pi on 1 a bien dégagée de toutes les petites pierres, catHeuv , etc. Les expériences de M. G a’l'un, lieute¬nant-colonel du génie, ne laissent aucun doute à cet egard ; plus l’argile est corrodée, plus elle acquiert de densité, plus et e résiste aux cfluris qu’on fait pour la rompt c lorsqu elle est cuite, eî plus elle dure long¬temps. Le rnouhur prendra spécialement celle qui est 1 « 1 lus anciennement tirée de la foss-, et dont la pâte et fine et douce II la main’icndra humide dans une fo*se rCvétue d’une bonne m»e‘*n»»ct ie, et la battra avotc îa quantité d’eau néccmire lorsqu’il voueba la travailler. Il fe»a bien aïosi d’acheter en masSr, et d^ns la fo?sc, de l’argile de potier; elle lus servira à mélanger Virgile de carreaux, et pour confectionner !e> ouvrages de peu d’épaisse ir.
Manière de mouler Vargile ou d'cslampcr dans les creux.
î e moulage de l’argile porte cetîe seconde dénomi-nation, parce qu’en effet c’est une sorte d‘es tampage. On voit que cette opération n’est point étr ingère au mouleur en plâtre; aussi j’exécute l-.I ; mats acei- dcn.dkmcnt, comme un accessoire; Undis que le nmu’eur de terre cuite en fa»! son principal et aou- nn! son unique objet, z.u surplus, le premier doit tu ij.nsr» s’associer AU ta avait du second, auquel il fournit 1 s creux nécesrai res ; et si , habitant une vil e d* prn.'iucc, il se ttcuvak manquer tf occupât.on, d ouvrait ié»nir 1’ wonUt^e en argile au inoîdage en p a rc. À Par s, c>4 »oui «i-thhcBl, et e*r a'nement nseuici:p du .du.éc du Lt . yre *.ur»it id loti de s’exercer sur les tcircs cuites, ses ouvrages c'Unt plus intéressant.
Les iustruraens dn mouleur en argile sont, comme ou doit le penser, extrême ment simples. Quelques baquets en bois, enduits d’un corps graisseux , pour icfnjê her 1 argile d adhérer à la surface intérieure; plusieurs spatules et truelles, semblables à celles |<?u on emploie pour déiajer le plâtre, et l’appliquer lorsqu il est gâché bien «ciré; un ou deux couteaux b en affilés pour couper les parties excédantes de la terre ; des ficelles, co» des, quelques fenfons pour at¬tacher les creux ; enfin des moules en une ou deux ? ière?, voici tous les 011‘ils. les matériaux sont de l’huile, du vinaigre et du plâtre grossier.
Les moules dans lesquels ou pousse la terre (c’esfc l’e» pression teehrique ) font avec pièces ou sans piè¬ces Les uns «.ont les creux ordinaires qui servent à couler le plâtre; les autres sont des empreintes pri- t-es à creux perdu. Je me sers de ce mot pour nie faire comprendre; car ce trime de creux perdu ne convient plus, pn'sque les moules de celte façon ser¬vent plusieurs fois pour le mou’aze en terre ; ces de» nier* sont préférés et spéciaux. On en sent la ra:son : le mouleur n’a po’nt la peine de les attacher comme les précéder;!, et il ne »raînt point que les pièces, en te dérangeant, 1 exposent â Vinconvériient des coutures.
I e moulage en areile se pratique de deux maniè¬res : do ea masse; 2° â noyau.
Le mouleur commence d’nbord par la préparation de la terre. Premièrement, pour Apprécier la rdni'c qu'file fera, il en piend un« certaine qmmVé, par exemple, nh pied cube mesure avec soin ; il le me» sc¬eller à l’ombre.* l’abri de l’humidité, pirs, quand il est l ien sec, il ic tait cuire dans un four de police. H U.icac p.sr ïc recsujcr de r,©:ivciu,. et sait alors.
(aoa )
quelle sera b diminution qu’il doit attendre dans les proportions de son ouvrage, ïl choisit en conséquence un creux d’une dimension relativement plus forte que ceile de l’objet à mouler. Préalablement 1 ouviier aura battu convenablement son argile, et l’aura dé¬graissée, s’il y a beu.
L’essai achevé, il prendra le moule dans lequel il doit opérer; si c’est un moule à plusieurs pièces, il attachera le plus solidement et le plus étroitement possible tous les morceaux du creux, des ebapettes, de la chape. Il n'oubliera pas de boucher les joints avec de 1 argile, et d huiler le cie ix comme s il vou¬lait. couler du plâtre; api es cela, il prendra avec une ASiez large truelle de la terre un peu ferme, il passera Fuistrument dans la main gauche, et avec la droite pous.-erala terre dans le creux placé horizontalement sur une forte table. H ne manquera pas de comment cer par le bas de la figure, et par ks noirs ou parties renfoncées. Tout en poussant, il prendra bien garde que les pièces ne se dérangent.
Après avoir ainsi placé sa première empreinte, né- rc»sairement fort inégale, le mouleur s’occupera de b renforcer, en y appliquant plus ou moins de terre selon ses vues. S’il moule en masse, il remplit exacte¬ment le creux «avec de l’argile, en ’frappant bien avec b paume de b main, ou 1a truelle. S’il veut, au contraire, mouler à noyau, il s’arrangera de manié»c à laisser un vide intérieur. Four faire convenablement tenir la terre du centre à celle qui forme la première couche, il b mouillera un peu avec de l’eau ou avec de. l’huile de Rome. Une éponge humide pa sée sur 1 . rgile déjà poussée, et même la terre qu’il doit ajpuler étant plongée un moment dans le liquide, a fti ont pour rendre l'une et l’auire convenablement happantes. Mais s’il craiqt qu’elles ne hcnRent p,i$
assez, il pourra mettre entre elles une légère eouche d’argile très grasse, ou même d’argile pure.
Le mouleur ayant poussé sa terre dans la moitié du creux ; l’humecte bien s’il a travaillé en masse ; s il a opéré à noyau, il la laisse sécher, à l’exception ce¬pendant des Lords, qui, devant se rejoindre avec ceux de l’autre partie du moule, seront maintenus dans l’humidité. Pour l’un et l'autre cas, il pare ces bords en biseau un peu prolongé; il songe ensuite à remplir de terre l’autre moitié du creux. Cela fait, il rejoint les deux parties, les serre fortement avec des cordages ; puis, avec le secours d’une aube personne, si le creux est de grande dimension, il le pose dans une situation verticale.
La terre ayant eu le temps de bien s’imprimer à l’extérieur, de s’agglomérer intéiieurement, et de sécher un peu, ce qui exige un ou deux jouis, le mouleur se prépare à retirer les pièces du creux. 11 doit le faire avec tout le soin possible, de peur d’ar¬racher la terre avec les pièces. S’il se fait, quelques éclats , il les recueille, et après avoir dépouillé la figure, les recolle au moyen d’un peu de terre dé¬layée fort claire, ou d’huile de Rome.
Pour le moulage à noyau, l’ouvrier ménage, comme nous l’avons vu dans chaque moitié du creux, un vide qui, rapproché quand le crei x est rejoint, produit une cavité au milieu de la statue. Cette cavité est destinée à recevoir du plâtre «appelé noyau. Polir l’in¬troduire dans la figure, il laisse une ouverture à li base. Ensuite, lorsqu’il s’agit de mettre son ouvrage dans une position verticale, il la renverse la tête en bas, en ayant soin de la faire soutenir par un châssis ou autre appareil approprié. Il gâche du plâtre de mou ch et tes, ni trop lâche ni tiop serré, et le co»»le en le versant dans l’intérieur. De temps en temps, à me¬sure qu’il verse, il lâçhe de remuer un peu la figure
afin que le plâtre s’stHehe bien également à toutes les parois de la cavité. Lorsqu'elle est remplie, il ferme l'ouverture avec une forte couche d'argile grasse, et laisse au plâtre le temps de prendre comme il faut : une journée est suffisante pour cela et pour le travail de Ihugile. Il ne reste plu* qu’à démonter le creux, ?insi que je l’ai dit plus haut. Le moulage à noym est préférable à l'autre; il est moins lourd, et le plâtre qui donne de h consistance à l’objet em- pô hc que la terre ne se rompe et ne se déjette.
L'huile dont il a fallu imbiber le creux pour pous¬ser l’argile, laisse ordinairement sm la surface de celle-ci un aspect graisseux fort désagréable. On ne peut l’éviter, insis on y remédie en souillant du vi¬naigre demis. ’
Les figures que l’on moule dans des creux d’une seule pièce se font absolument de même : seulement il faut encore apporter plus de soin au dépouille¬ment, de peur d’enlever quelque partie de la surface. Si le creux résiste alors, on trempe dans l’huile une plume que l’on introduit doucement entre l’objet moulé et lui.
Manière de sécher, cuire et réparer les figures en terre
cuite.
Les figures, soit yases, statues, et autres ornemens étant dépouillé.*, on les met sécher à l’ombre sous des bangards à l’abii de toute humidité. Le temps nécessaire à leur parla te dessiccation dépend de leur grandeur et de la saison ; mais il faut au moins environ une semaine pour dessécher des objets de moyenne grandeur. Souvent, malgré les soins ap¬portés dans le choix de l’argile, il arrive que la figur e se fendille en séchant; cet accident a beu surtout daas les grandes chaleurs, auni sora-l-il à p;op 03 d’eu
1 préserrer îcs objets à sécher. On y remédie arec le mastic suivant :
Prenez du ciment broyé très fin, détrempez-lc avec de l’huile de lin, et «joutez-y un peu de litharge en poudre. Ke préparez que la quantité nécessaire pour U réparation. Mettez un peu de ce mastic sur le bout d’une spatule, et faiîes-le pénétrer dans les fentes ; appuyez fortement cet instrument sur l’endroit ré¬paré, enlevez i’excédant; achevez l’opération en po¬lissant arec la spatule, et les fentes ne s’apercevront nullement. On met aussi ce moyen en usage pour rac¬commoder les parties cassées des figures de terie sè¬ches ou cuite»»
Quand le» objets seront convenablement secs, vous es ferez cuire dans un four de potier. Tâchez de pou¬voir en r*fc»cmbler de quoi faire une journée, parce qu’alor» von» pourrez diriger vous-même la cuisson, ce que vous ne sauriez obtenir si le potier mêlait ses produits avec le3 vôtres.
Observez que plu» vos ligures seront sccbcs, avant d’être enfournée», et plus vite elles seront cures: que le feu doit être ménagé dans le commencement, et pouffé ensuite par gradation : qu’il faut mettre dans le fond du four les pièce» les plus dures à cuire : qu il importe quelle» ne l’cmbai rossent pas les mus les autres, parce qu’en défournant, les parties isolées, comme le braf, une jambe isolée, une drape» ie flot¬tante, ou bleu une aine de vase, etc., seraient expo* séc» à être cassées. Obstrvei aussi qu’il faut laisser refroidir les objcis un certain temps ayant de les re¬tirer du fourneau.
lorsqu’après leur cuisson et leur défournement vous trouvez les figures trop pâles, ce qui arrive rare¬ment, vous y remédiez de 1a manière suivanie : vous prenez du ciment extrêmement fin, du vermillon en poudre, que yous déb jez dans une dissolution uède
de gomme arabique ou de colle forte; mai?, en ce cas, la dissolution doit être extrêmement légère : vous obtenez ainsi une bouillie claire que vous rew muez bien avec le pinceau, puis vous en mettez une légère couche sur l’objet à colorer. Vous pouvez aussi employer les procédés mis en usage pour donner au plâtre une couleur rouge, ou l’apparence de la ) terre cuite. !
Les statues, vases, bas-reliefs et autres ornemens que l’on obtient par le moulage, servent ordinaire¬ment à la décoration des jardins. Cependant le mou¬leur produit aussi des ornemens pour les poêles de faïence, tels que fruits, fleurs, statues, têtes d’ani¬maux, etc. Tous ces objets reçoivent ensuite un vernis quelconque ; mais il ne faut pas moins les travailler avec soin. Le mouleur en plâtre en fournit les moules, qui sont toujours faits à creux perdus.
Les figures destinées à l’ornement des jardins se brisent quelquefois par accident. Il serait bon, pour prévenir ce dégât, d« mettre en moulant des mor¬ceaux de bois allongés dans le centre de la figure ; ccs bois, ou armatures, soutiendraient les jambes, les bras, à peu près comme il arrive aux figures coulées en plâtre, ou comme les armatures de fer soutiennent les grandes figures modelées par les sculpteurs. J’in¬vite le mouleur âne pas négliger une méthode aussi salutaire, bien qu’elle ne soit pas employée commit*
nément.
Les brisures que nous voulons prévenir se réparent de trois manières. La première, au moyen du mastic de ciment que je viens d’indiquer pour fermer les fentes sur la terre scehe; la seconde se pratique en délayant du blanc de plomb dans de 1’huiie siccatite; la troisième avec du mastic de vitrier , composé , comme chacun sait, avec du blanc d’Espagne pulvé¬risé, et de 1$ lÀfJ^largej ÿeppfc d’hwüc d$ üjtt «u dç
no’x. Si l’on doit employer ce dernier mastic sur (a terre sèche, ou sur la terre cuite dans l’intérieur d’un bâtiment, on y met de la colle de Flandre fondue dans de l’eau. Dans les jardins, et surtout si la brisure a déjà été réparée, on y joint de l’alun de roche des¬sous dans un peu d’eau et un peu de chaux vive en pondre ; mais quelque soit Davantage de ces procé¬dés, on do t leur préférer le mastic formé de fromage à la pie et de chaux vive. Lorsque les terres cuites se cassent au four par l'action du feu, on emploie le mastic gras. On doit se rappeler qu'il est fermé d’é¬gale partie de cire et de résine. 11 est bon d’y ajouter un peu de ciment, et de faire chauffer les parties que J l’on yeut rejoindre.