Chapitre IV. Moulage a bon creux
L’estampage et le moulage à creux perdu offrent beaucoup moins d’ir.téièt que cette troisième méthode ; car c’est la partie principale de l’art du mouleur : c’est celle qui demande le plus de temps, d’habileté, de piatique et de soins. Elle est complètement difte-rente des deux premiers modes de moulage, puisque les créa?; qu’elle produit subsistent et servent à couler une.certaine quantité de plâtres. Quand ces creux soiU b:Cn fa’ts, ils peuvent en fournir plus d une cenlaiue » aussi, lorsqu'il s’agit de mouler des antiques, fies statues dont, quelle que soit la dimension, le débit est assure, il y a réellement de l’économie à faire de bons c? cm, quoiqu’ils soient plus chers. Les Venus de Mé-d;cis, G Jbpige, les Apollon du Belvédère, les Laocoon, que recherchent toujours les amateurs, ne doivent pas être moulés autrement. Un des carac’ères d:sdnciif* du moulage à bon creux est la réunion d’un g ami [nombre de morceaux qui se peuvent détacher 1 un do l’autre. Il y a en effet peu de et eux qui ne soient corn-* po:és d’une certaine quantité de pièces, et lelle statue dr .pcc en compte plus de douze cents. Toutes ces pièces sont réunies par une première enveloppe, formée de plusieurs parties, qui se nomment chapelles. Ces chapelles, à leur tour, sont contenues par une seconde et très forte enveloppe, appelée chape. Quelquefois la première enveloppe manque, surtout lorsqu’on moule des objets de moyenne grandeur; souvent i’envcL p; e n’est double que dans que’ques parties. Voici donc les nraettres du mculigc à bon creux : moule subs s-:ant, composé de plusieurs morceaux, dont l’ensemble est contenu par une ou deux enveloppes.
On moule de cette façon sur la terre molle, cuite ou iè<.h ‘, sur le plâtre, le maibre, le bois, le bronze. J’in-iiquerai les légères différences d’agir selon chacune le ces niht èi es. Je commence par l’arg le fraîche.
La première cho c que doit faire le mouleur est de w<w»er sw moule, c’est à dire d’examiner avec soin fucleîs seront la forme, la dimension et le nombre des >ièces dont il doit le former ; à quels endroits elles brmeront des coutures, c’est-à-dire se rejoindront. 11 loit aussi rcmirquer les endroits qui sont ou ne sont >as de dépou lie. (On se rappelle le sens de cette xpression. ) Après avoir bien étudié la figure qu :1 va ^produire, il devra se figurer les pièces, et marquer feu crayon leur forme et leur grandeur. S’il manque d’habitude, ou désire agir à coup sûr, qu’il applique sur la figure, à la place des pièges, des morceaux de papier blanc qu’il collera légèrement parles bords, ce sera, en quelque sorte, le patron des pièces de son moule (1). Sans cette étude préparatoire, les morceaux mis au hasard s’entraînent mutuellement, se joignent mal, et lorsqu’arrive le moment de couler le plâtre, tout se dérange, s’écarte ; les coutures saillantes et grossière» se croisent en tout sens, et le travail est pitoyable ou perdu.
Moulage sur la terre molla, Ce moulage est le plus < facile, parce qu’on a l’avantage de pouvoir faire des coupes, c’est-à-dire de séparer les bras, et, si l'on peut, la tête du corps de la statue. Si la figure est drapée, et parconséquent beaucoup plus difficile à mou-1er, on fera plus de coupes, surtout si elle est chargée de fleurs et d’ornemens. C’est alors surtout que je rc-^ commande l’étude préparatoire dont je viens de par 1er; car elle évite non-seulement les coupes maladroites qui se rejoignent difficilement, mais elle les rend fort rares. Or, rien ne témoigne plus de l’habildt d’un mouleur que de faire peu ou point de coupes Les artistes les rechcrchentet les louent, parce que riei ne leur fait plus de peine que de voir leurs modèle! taillés en morceaux par un mouleur peu adroit.
Une simple réflexion fera comprendre combien i est important qu’il travaille avec soin, avec in^elli gence. Le sculpteur fait en terre molle le modèle qu’i doit ensuite répéter en marbre : dès-lors,il en anim. les formes; il leur imprime la grâce, la purelé qu<
1 on admirera plus tard sur une matière plus durable.
(1) Celte méthode peu sûre n’est plus en usjgc : ni emplois les bandelettes d’argile. < Note do l'éditeur.)' Mais il ne peut de suite travailler le marbre d’après ce modèle, car l’argile, en sc'chant, amaigrirait, altérerait ces formes gracieuses.. Il confie son œuvre au mouleur, pour que celui-ci fixe exactement la pureté, le moelleux de son ouvrage. Si le mouleur opère à la hâte, sans attention et sans goût, il est évident que si coopération sera très nuisible au sculpteur, auquel son impéritie peut faire perdre un chef-d’œuvre. Aussi les artistes sont-ils très-difficiles dans le choix d’un mouleur. Faisons en sorte que nos lecteurs puissent mériter leur approbation.
Après avoir bien calculé les pièces et les coupes, le mouleur prépares a les matériaux qui lui seront néce -sa ires, indépendamment du plâtre, pour mouler à bon creux. Il devra d'abord avoir de l’argile fraîche pour faire des marques ou portées aux endroits où les pièces devront se terminer. Du mastic lui sera ensuite très utile pour remplir les noirs, d’où le plâtre ne pourrait s’extraire. A moitié pris, il manquerait de consistance, et ne conserverait pas la forme de la cavité dans laquelle on l’aurait introduit : durci, comme il ne prête pas, il casserait. Le mastic est donc indispensable pour remplacer le plâtre dans toutes les parties qui ne sont pas de dépouille. Il y a plusieurs manières de le composer.
Mastic a Varcansen. Faites fondre sur un feu doux,’ dans un vase de terre vernissée, une livre de cire jaune et une d’arcanson, espèce de colophane ou de résine cuite. Le mélange étant bien liquide, vous y mêlez peu à peu, et en tournant, quatre livres de plâtre fin et tamisé : vous obtenez ainsi six livres d’un, mastic qui prend toutes les formes et les conscivo. Lorsqu’ils sont légèrement mouillés, les morceaux ne tiennent pas ensemble, et se détachent facilement.
Mastic au soufre. Dans un vase de cuivre ou de lcrrç vernissée, mettez une livre de poix-résine, aur tantdec’re, et un quart? ronde soufre en poudre. Ce mélange doit fondre sur un feu médiocrement ard- nt, sans jamais bouillir. La fonte achevée, ajoutez au mélange cinq ou six-poignées de poudre de marbre ou de Lriq? e passe'e au tamis de soie, en remuant avec une spatule de bois On peut se servir aussi de la poudre à ciment ordinaire. Le mélange achevé, vous retirez du feu; et quand le mastic est froid, vous cia-minez son état : s il est trop mou, vous y ajoutez un peu ne poudre debiique; s il est trop dur, vous y nn ttez un peu de cite fondue à par'. On peut substituer du plâtre très fin à la pou ire de marbre ou de brique. Quand vous deviez vous seivir de ce mas«ie, vous le ferez fondre au bain-marie, afin qu’il ne s’attache pas au fond du vase en brûlant.
Mastic yrQs. Ce mastic n’a pas la même dçs’inatîon que les précédons ; il sert à réuif r les pièces d argile qu’on a séparées p ur le moulage. C’est un roé’ange de eu e et de résine à égales parties, que i’en fait fondre ensemble sur un feu très doux.
Lorsque t- ut est disposé, le mouleur commence son ouvtase. Supposons qu’ 1 ait à mouler une figure nue, grande comme nature ; il la pose sur un large bloc en pierre ou ni bois il une .hauteur convenable pour travailler commodément, 11 prend ensuite un fil de fer ou »e laiton fort milice, formant demi-cercle, et terminé à ses deux exttémités par une petite poignée de b ois a» ron ne. Cet instrument est exactement semblable à cebr dont se servent les marchandes de beurre et de fromage pour diviser leur ma cliandise. Ce fil métallique (luit tore placé sur une labié ou planche voi-s<m* île b figure q i recevra les coupes à mesure que ce fil les divisera. Le mou’eur y posera en plusieurs end oi s de }C iis tas d’a* g b molle huilée; puis appliquant le fil de fer sous l’a scelle de lastatue, et tirant d une nuin ferme, il séparera le bras du corp manque dPIiabhnde, fl fera sagement de tracer, avec an fil ciré, une ligne autour de l'extrémité supérieure du bras avant de faire usage du fil de fer. La première covpe faite, il dépose le bras séparé de l’épaule sur les tas de terre huilée, afin que l'argile de ce membre ne s’attache ni à la planche ni à aueua autre corps. S’il n’avait eu la précaution d’huiler ccs tes eu supports en terremolle,cette terre aurait adhéré* celle du bras, qui est également molle. Il agit de même pour l’autre bras ; mais préalablement, avec un ébcuchoir ou bien un couteau, il a du tracer deux repères sur la coupe, afin de pouvoir, après le moulage, rapporter exactement les parties, et recoller lea bras qu il a séparés»
Les marques nommées repères «ont tellement usuelles, que je pourrais me dispenser d’en donner l’explication ; mais elles peuvent n’être pas connues de quelques lecteurs, et cette possibilité me fait une loi de ne rien omettre. Des repères sont dea marques arbitraires et correspondantes, que l’on fait ttir chaque bord d’un objet clirisé, qui doit être ensuite réuni? avec précision. J’ai dit arbitraires t parce qu’il importe peu quelle figure on donne à ces marques, pourvu qu’elles soient parfaitement pareilles, et placées exactement vis-à-vis l iane de l’autre au même point, de manière, par exemple, qu’en remettant le repère du bras vis-à-vis le repère de l’épaule, on replace la partie au point où elle était avant d être séparée du corps. Pour être assuré qu’on opère avec exactitude, on fait toujours les repères avant la coupe; et lorsqu’on manque d’habbude, lorsqu’on agit sur des objets de forte dimension, on doit Multiplier cea «ignés, véritables point« de jonction*
Le mouleur s’occuppa ensuite de mouler les bras. On sait que pour le moulage à creux perdu, on y parviendrait en.faisant deux coquea ou deux coquilles ; pour le monde à boa creux, il faut que chaque coque soit assez divisée pour que d’abord on puisse aisément retirer le modèle et plus tard le plaire.
Dès qu’il a gâché le plâtre, qui doit être très fin pour les premières couches, il prend de très petits morceaux de terre molle en forme de dez aplatis, et les place aux endroits où seront terminées les pièces : ces dez d argile se nomment portée, et leur but est de recevoir et de soutenir le plâtre. Il va sans dire que les portées sont huilées, car autrement elles s’attacheraient à l’argile du modèle. On peut donner aux pièces telle forme qu’il convient, soit transversales, soit longitudinales. Dans le premier cas, une des pièces comprend depuis l’épaule jusqu’au coude; l’autre comprend depuis cette partie jusqu’à la main. Dans le second cas, la coquille est partagée dans toute sa longueur d’une extie'mité à l’autre du bras; ce dernier mode est le plus usité. On fait deux petites coquilles pour chaque doigt, ainsi qu’une pièce pour la paume, et une autre pour le dessus de la main. Très souvent les pièces sont beaucoup plus multipliées, mais toutes ne se font que les unes après les autres et de la manière qui suit ;
Après avoir légèrement huilé la partie que Ton doit immédiatement mouler, on la couvre, au moyen d’un pinceau, d’une certaine épaisseur de plâtre bien gâché. Quoique ce plâtre soit seulement destiné à faire le creux, il ne faut point y mélanger de poudre colorée, l’addition n’en étant pas nécessaire comme pour les moules à creux perdu. Le plâtre convenablement étendu, on le laisse travailler et prendre. Cette expression technique indique l'inévitable gonflement qu’éprouve celte substance. Lors donc qu’elle est gonflée et refroidie, on s’occupe à la tailler avant quelle soit tout-à-fait durcie. Il faut que l’on puisse encore couper facilement les bords ou tranches du mcrceati.dc plâtre. Un peu d’expérience indique ce point au mouleur ; alors il détache ce morceau, en passant légèrement entre ses bords et le modèle la pointe du couteau ou de l'ébauchoir, qu’il applique sur les portées afin d’enlever la pièce avec plus de facilité ; ce morceau détaché, il le pare, ou le taille sur toutes les tranches et un peu enbais, ou en biseau ; cela fait, il le replace exactement à l’endroit d’où il a été enlevé. Les tranches sont huilées et disposées de manière que le morceau suivant puisse êtie bien contigu à celui-ci, et s’en séparer aisément. L’ouvrier procède ensuite, et de la même façon, à l’application du second morceau j mais lorsqu il le pare, il taille le biseau en sens inverse de celui qui précède, afin qu’ils puissent tous deux s’emboîter à recouvrement. Les autres morceaux se font de même. Comme tous les côtés reçoivent des pièces voisines, toutes les tranches sont parées ; mais en d’autres cas, quand une tranche doit rester seule, on se dispense de la parer en biseau. Après avoir moulé le bras, l’ouvrier s’occupe de la main; il agit comme précédemment : mais lorsqu’il a fait toutes les petites pièces nécessaires, il y pratique des repères, puis les hu is légèrement sur toute leur surface ; il prend ensuite du plâtre, gâché un peu plus serré, et recouvre toutes ces petites pièces d’une enveloppe, une pour le dessus* une autrepour le dessous delà main. Cette enveloppe ou plaque, plus épaisse que le creux, s’appelle chapette les tranches en sont parées et emboîtées comme celle du creux : soa usage est de soutenir celui-ci. Souvei le mouleur, commençant par les doigts, prolonge ensuite les grandes pièces du bras sur celles de la main, de telle sorte que leur extrémité inférieure sert de chapette. C est à lui de choisir le procédé qui lui semblera le plus commode et le plus expéditif. Je me déciderais assez pour Je dernier. Les pièces faites et séchées, on y trace des repères, on les retire de des - comme à l’ordinaire, celle première empreinte re- présente l’objet en creux, et ne peut sertir qu’à en. ii- produire d’autres, qui alors représenteront la mé¬daille en relief. Celte première empreinte sera dune le moitié ou le creux dans lequel on coulera ensuite la matière plastique dont on aura fait chois.
Mouluye du mastic. — On se sert quelquefois du nus-.ic suivant pour estamper les médailles et camées, prenez une livre de cire neuve, une demi livie d’huile d‘ol ve, une livie de la poudre dont on se servait au- liefois pour poudrer les chevrux, ou rçmplaccz-îa par de très bcl’e farine de froment : il vaut mieux encore y substituer de la faiine de riz. La circ fondue dans un vase de terre vernissée bien propre, vous y Lnêicz l’huile; vous ictirez la composition de dessus le feu, et vous y mêlez la poudre avec une spatule, rit remuant toujours jusqu'à ce que la consultée de la pâte ne soit ni trop ferme, ni trop molle. Vous prenez ce mast.c encore chaud, vous en appuyez une petite portion sur la médaille, mouillée d’un peu d’eui tiède, et vo is pressez bien avec 1rs doigts pour pouvoir prendre exactement l'empreinte des traits les plus délicats. Quand le mastic est,pris, vous renversez U médaille, vous frappez légèrement dessus, et veus en a-ez l’image en creux.
On se sert peur le même usage de cire ordinaire, de la cire à sceller, et même des mastics ordinaires, »ut prépares à l’arcarison, soit ayec le soufre; mai, dors il faut que les objet» ne soient pas de trop peti ta b'mension , et ne présentent pas des traits d’unç • randc délicatesse, car ces matières seraient peu cou¬re ables.
Le^ substances dont je viens de faire mention ne »pavant se couler, ne sont propres qu’à l’estampage, i« s médailles, et par conséquent offrent moins «le faire au mouleur qu’une matière plus ductile, ne peuvent faire que les creux de ces obM» dé’.icats > car ?i on recommençait à s’en servir pou estamper de nouveau dans le creux qu elles fournissent d'abord, on aurait l’image en relief; mais, selon toute appa¬rence, les traits seraient altérés plus ou moins. Il <4ut couler durs ce creux ; et, pour cela, il n’y a pua de matière plastique plus fine et plus délicate que le plâtre.
Moülago du soufre. — Le soufre destiné au mon¬I q;e doit être préparé de la manière suivante. Faites J ndre à feu doux d«i soufre dans une cuiller de fer bien propre; ajoutez, par once de soufie, une demi- once de la couleur que vous désirez donner aux ob¬jets mo dés, «oit vermillon, cendre verte, ocre jaune, j ussicot, noir de fumée. Comme le soufre est princi- p de nent consacré au moulage des médailles, et qu’il « st naturel de le bronzer en ce cas, vous le mélan¬gerez de noir de fumée et de cendre ver’e pour obîe- n r li teinte du bronze. Afi i d’im’ter la patine an¬tique, vous pourrez y ajouter un peu d’or do chat.
. a mine de plomb produirait la nuance la plus agréa- 3dc; mais, par malheur, elle suait difficile ment au soufre.
Il est important de ne pas laisser brûler le mé¬lange ; il faut aussi Vécumetqou enlever avec la lame <l’un couteau la crasse qu’il forme cri cuisant. La cuisson terminée, vous bu lez une plaque légère de fer blanc ou une feuille de papier, et vous coulez dessus le soufre coloré que vous réserrez pour lu sage.
Au moment de vous en servir, vous faites fondre de nouveau dans la euiller de fer, et vous écumez co¬co e. Cela fait, vous huilez très légèrement la mé¬daille ou le camse avec une barbe de plume, ou un p li pinceau; voua essuyez pour qu’il reste infini¬ment peu d’huile, e. vous entourez Lobjet à mouler d’une petite bande de papier placée de manière à produire un rebord, puis vous coulez très rapide¬ment le soufre à la volée pour obtenir un creux. Quand le soufre est pris, vous renversez la médaille, I tt le creux se détache de lui-même. Vous recommen¬cez à cou’er de la même manière dans le creux de soufre, apres l’avoir saupoudré de talc en poudre, dans la crainte que le soufre coulé ne s’incorpore avec le creux. Vous avez alors la médaille parfaitement moulée en relief.
Comme le talc altère l’empreinte, il vaut mieux 1 couler dans le soufre un peu mouillé de la cire colo¬rée, ou un mastic fusible à une faible chaleur. £i l’objet moulé est d’une certaine dimension, vous pou¬vez couler dans ce creux de soufre du plâtre parfai¬tement cuit et très fin, que vous gâcherez extrême¬ment cla^r; mais il est fort important de choisir du plâtre qui ne s’échauffe pas en gonflant; car on sent qu’alors il agirait sur le soufre, l’amollirait et dé¬truirait ainsi la délicatesse des traits. La chaux sul¬fatée cristallisée pure est la matière qui convient le mieux.
Moulage du talc, — Le talc, avec lequel on coule ordinairement de petites figures et autres pièces dé¬licates, est tout ce qu’il y a de meilleur pour mouler les médailles et camées, les bas-reliefs précieux, et autres choses semblables, auxquelles on veut donner
‘ une parfaite blancheur. Comme il est trop fin peur avoir beaucoup de consistance, on ne peut rem¬ployer à faire des creux qu’en y mêlant partie égele de plâtre commun. Le talc est un gypse fin et rristal- , 1 sé qui se trouve dans les ernières à plâtre; il est
diaphane et d’un blanc verdâtre. 11 faut, avant de le 1 faire cuire, le diviser par feuillets de deux lignes d’ê« 1 paisseur, puis on le met dans un four de boulanger quelque temps sprès la sortie du pain. On le broie et on le passe au tan.is de soie.
Moidayc à l'aide de la yélaline ou de la colle forta. — Cette substance, si propre à «’attacher su vase qui la contient, à en conserver fidèlement l’empreinte, est une matière plastique bien précieuse pour les objets très «iéheats ; aussi convient-elle pour le mou¬lage des camées et médailles. Aussi a-t-cllc rendu, avec une étonnante précision, les parties plus dé¬liées, les contours multiplies, de diverses pièces d’a¬natomie. La colle forte, qui n’est, comme on le sait, qu’me géla:ine altérée et moins pure , doit ô.re propre aux memes mages ; ce qui est, en effet.
On a, de nos jour.«, voulu donner comme une dé-couverte cette application de la gélatine au moulage : c’est une erreur : car dans 1 ancienne Encyc!opédie, le chevalier de Jaucourtindique la manière d em¬ployer cette substance à mouler diiïérens objets.
Ce moulage est facile. Après avoir fait tremper pendant Vingt-qua're heures la gélatine dan? une q 'int té suffisante d’eau, on la f-ifc fondre sur le feu, et réduire, de .manière qu’étant refroidie elle p o- duise une ge'ée épaisse. On emploie cette matière à fa;re des creux, dans lesquels on coule ensuite du plâtre ne contenant po:nt de carbonate de chaux, ou môme de la cire à peine liquide et par un temps 1res froid. Le principal avantage de la gélatine consiste dans son élasticité; elle s’insinue liquide dans les par¬ties qui ne sont pas de dépouille facile. Sa flexibilité permet de l’en retirer sans altération, et son élasticité la ramène de suite à la môme place.
Lorsqu’on veut faire le creux en gélatine d’un ob¬jet quelconque, supposons un petit po’swn , on pl mge plusieurs fois l’objet dans la matière liquide , ju»qu à ce qu’el’ç commence à présenfer le caractère de gelée tremblante. On lui dôime ainsi l’épaisseur .pic l’on juge à propos. On agit ensuite comme pour opérer b dépouille des creux moulés sur natire; on partage le moule en coquilles avec un fil j mus* b nan ère <Topérer présente une différence. LI fil n’est pas mis à l’avance, car on sent qu’il serait im¬possible et inutile à la fois de prendre cette précau- ion sur de très petits objets. Le fil s’applique lorsque l’objet est moulé et la gélatine prise. On dépouille ensuite avec facilité.
Le moulage de la colle forte s’opère exactement de la même façon.
Moulage de la mie de pain. — Prenez de la mie de pa n chaude et peu cuite, pétrissez ceite pâte avec un rouleau, ajoulez-y un peu d’aloès dans la crainte que 1rs vers ne s’y attachent. Ces préparatifs ter« minés, prenez votre pâte de mic de pain, et servez- pes-en pour estamper la médaille. Ayez soin de pous- icr dans les noirs avec autant de soin que vous le pouriez. Lahsez sécher, renversez la médaille, déta¬xez le creux et servez-vous-en pour couler du sou« fre, du plâtre fin, du talc, de la craie, de b cire, mais ion pour estamper de nouveau, soit avec du mastic, le la pâte de mie de pain, etc.; vous courriez risque ie n’oblcnir que des traits méconnaissables.
En général , avant de mouler, examinez bien îe tamée ou la médaille; s’il s’y trouve beaucoup de par¬ies enfoncées, soyez sûr que l’estampage ne peut que lifEciîeraent réussir ; la raie de pain seule , et surtout a gélatine, pourront vous donner des résultats un peu satisfaisants.
Pâle bonne à mouler pour chapelets.
Cette pâte odorante et solide fournira au mouleur e moyen de préparer des chapelets très jolis.
HjUsXÿndrç dç b gompt^ dans Veau rendue odorante prr l’addition d’un parfum quel¬conque, ajoutez ^ de la poudre de ciment ou d’ar¬doise passée au tamis de soie.’Selon la nature du par¬fum que vous voulez obtenir, mettez dans Veau de gomme ou du slorax,ou du benjoin, ou de l’cnccns, ou de la poudre d’iris, ou de l’ambre, ou du musc, ou toute autre substance analogue. Ayez de petiis moules ronds en deux coquilles que vous remplissez de cette pâte, vous les fermez bien, vous laissez j ren¬dre un peu : vous n’attendez pas que la dessiccation soit complète, et vous percez chaque grain avec une aiguille de fer, afin de pouvoir l’enfiler. Vous polis¬sez ensuite les grains en les frottant sur un linge trempe’ dans de 1 huile d’aspic où vous avez fait fon¬dre ue la colophane. Vous vous servez pour le meme objet d’un morceau de drap enduit de cire jaune: l’un et l’autre polit également bien.
Pour obtenir des grains noirs, vous employez de la poudre d’ardoise ou d’ébène. Les voulez-vous roux ? vous préparez la pâte avec du ciment ou de la scire de bois d’Inde. Jaunes? il vous faut de la sciure de bois ordinaire. Doivent-ils être grisâtres? c’est de la sciure de poirier ou de chêne qu’ils exigent. Enfin, les grains sont-ils marbrés ? vous mélangerez ces poudres. Blancs ? employez de la poudre d’iris avec un peu de craie, ou de la sciure de bois blanc.
Manìere de mouler les ornimens avec des moulesINIÈRE DE MOULER LES ORNIMENS AVEC DES MOULES
De fer de soufre.
La composition dont on se sert pour obtenir des empreintes au moyen de moules de fer ou de soufre est formée de gélatine» d’hu le de lin et de blanc d’Es-pagne, mélangés, pétris ensemble, pressés dans les moulçî au moyen d’une pre«ç à yis; et séchée pour l’usage. Lorsque l’on veut tirer des empreintes sur des surfaces concaves, on applique la composition lors-qu’elle est encore élastique, et avant qu’eîle sèche. Si les pièces sont composées de parties superposées ou jaxta-posées, on les lie au moyen d’attaches placées dans le moule dans l’épaisseur de la matière.
Les moules en soufre n’ayant pas assez de ténacité pour soutenir l’effort d’une giande pression, on en compose déplus résistans en faisant dissoudte, dans du soufre fondu, des battitures de fer. Ces moules sont plus faciles à faire et coûtent moins que ceux de cuivre : ces battitures sont pulvérisées et mélan¬gées dans une proportion facile à trouver. La fusion «’’opère promptement et prend aisément l’empreinte des détails les plus fins de l’original. On peut en faire usage dans un grand nombre d’arts.
Chapitre XI.
Moulage de l'argile.
Premiere matière qu’employa la plastique, l’ar¬gile a ses avantages et ses inconvéniens. Ses avanta¬ges sont d’être onctueuse, liante et tenace ; d’offrir, mêlée avec l’eau, une facilité à se réduire en pâte glutineuae. telle qu’elle puisse se modeler à la main, et presque sans le secours d’aucun instrument. Ses ieconvéniens sont de faire retraite, soit en séchant, ■oit en cuisant, de telle sorte que les formes qu’on lui a données sont inévitablement et fortement alté¬rées. Si du moins ce retrait était régulier, on l’eva- »UCTïjtj 0“ y ^Sartl P<M« U» proportions, e| le mal serait prévenu en partit. Mais il n’en est pag aind : le retrait s’opère inégalement et varie surtout suivant les d.fïérenlcs espèces d'argile. On sent doue combien est importante la connaissance de ces varia¬tions. Aussi des détails convenablement étendus sur la nature de l'argile formeront-ils le premier para¬graphe de ce chapitre. Le moulage de l'argile sera l’objet du second, et l’opération de la cuisson et do la dessiccution celui du troisième.
De la nature de l'argile.
Il serait inutile de faire connaître ici la composé tton chimique de l’argile, et d’énumérer les caractè¬res qui la distinguent des aubes mélanges terreux, tels que les nitrnes, craies, «chiites, etc. Il serait de même également superflu de parler des quatre déno¬minations génériques adoptées p*r le» rsicéralogiites pour distinguer les espèces d'argile employées dans les arts. Deux seulement d’entia elles nous occupe¬ront. C’est d abord la première division, celle des argiles apyres, qui, à l’excepticR ch kaolin, ou terre à porcelaine, sont nommées parM. Brongniart argiles plastiques. C’est ensuite les argile» fusible» , parmi lesquelles se trouve î argile figuline ou terre à^poticr. Celle dernière est ainsi nommé« d'après le titre que lui donnaient les Romains; ils l’appelaient creta figu- lina. Le potier qui mettait celte terre en œuvre était appelé figulus, Dans la nouvelle nomenclature miné-ralogique, on désigne aussi par les épithéteo de plas¬tique et de figuline les argileo propres au moulage et au modelage.
Voici quels sont les principaux caractères de cea argiles. Les première*; dites plastiques, sont com-; pactes, douces, et presque onetucuscs au toucher;» èjlc« <€ laissent même polir en paient Ici doigta de^- sws. Elles prennent beaucoup de liant avec l’eau, et donnant une pâte ductile. Quelques-unes d’en tre-eîïci acquièrent dans Veau un peu de translucidi é. Le« meilleures argiles plastiques de France se trcurcut aux environs de Dreux, de Houdan, de Monte* csm- isur-Yonne, de Gournay, de G;sors, de Savigny près Ecœurais, à Forge-lcs-Eatix , rtc.
I.CÏ argiles figulines, qui, avec Y argile smectiquo, ou terre à foulon, sont 1rs plus importan.es de la se¬conde classe comprenant 1rs argile* fusibles, ont la plus grande analogie arec les argiles plastiques ; te«- tcfo s elles sont généralement moins compactes, plus fiables, et se délaient plus facilement dans l’eau. M. Brongniart ne leur a jaraiis reconnu cette sorte de translucidité, quhl a remarquée dans le* argiles plas¬tiques lorsqu'elles ont un certain degré d humidité elles r.'offrent pas non plus celle onctuosité que pos¬sèdent les terres à foulon ; enfin, elles acquièrent par la cabinxtion une couleur rouge plus on moins fon¬cé«, tandis que les autres sont jaunâtres, ro*es ou blanches après la cuisson. L^s argiles figuîiacs sont mélangées de chaux, de fer, et contiennent souvent de» pyrites, aussi ne peut-on les employer que pour faire dc3 poteries grossières, pour modeler, estam¬per ; elles ne pourraient supporter une forte calcina¬tion. E’ies *c trouvent dans presque toutes les locali¬tés ; cePcs qu'on emploie à Paris sont tiiées des envi¬rons de Vau»ir*r<l, d’Àrcucîl, de Yanvres, etc.
L’arg’le à modeler s'achète ordinairement chez 1 « potiers, qui la débitent en pains à bas piix. C’est l'argi’e la phis grasse parmi celles que l’on destine aux briqueteries et tui’eres. On la léservepour Ds poter es, parce que, sans être hop maigre, l’argile do»t être d’autant moins grasse que les ouvrages aux¬quels elle doit rcivir seront plus ép*is. Atnd, pour certaines pièces à modeler, ou voit que 1 crgil« prise chez les potiers est peu conrcnable. D’ailleurs il faut faire un choix relatif aux objets auxquels ou remploiera.
L’argile trop grasse , c’est-à-dire contenant une faib’e proportion de silice, se tourmente et se fend au feu ; vous ne la prendrez que pour exécuter les ouvrages en terre molle, comme l’estampage, les portées des pièces, lliuile de Rome; elle peut servir également pour les modèles en terre fraîche. Les mouleurs préfèrent, en ce cas, opérer sur les modèles qu’elle fournit, parce qu’elle a plus de solidité que l’argile maigre. Cet argile, qui contient beaucoup de silice, se dessèche sans se tourmenter ni se gercer, mais elle durcit peu et n’est guère résistante. Ce ne sera donc pas celle que l'on devra choisir pour le moulage. Elle sera meilleure entre ces deux points, c’est-à-dire ni trop grasse ni trop maigre; et comme les potiers ont intérêt à se débarrasser des terres qui sont eu-deça ou au-dela du point convenable, le mouleur apportera dans leur choix une sérieuse at¬tention. ’
Lorsque l’argile est trop grasse, on la porte au de¬gré désirable pour l’ouvrage que l’on projette, en y mêlant, soit une terre limoneuse et végétale, soit du sable qui se vitrifie difficilement. On nomme cette opération dégraisser. Les sables siliceux sont en ce cas préférables. Quand elle est trop maigre, on la mé¬lange avec de l’argile pure et bien grasse.
La coloration que les arg-les prendront au feu ne peut être jugée par la teinte qu elles ont naturelle¬ment. Souvent une argile blanchâtre devient tiès rouge au feu, et une argile colorée est blanche après la calcination. Mais c’est, au reste, une chose assez in¬différente, malgré l’opinion de quelques mou’eurs, c*r il est extrêmement facile de colorer l’argile, même après la cuisson, diminuiment l’argile qui a supporté les gelées, et qui sc dégèle au printemps, se travaille beaucoup mieux. Néanmoins, il y a des espèces d’argiîe qui, lorsqu'elles ont gelé, sont moins avantageuses. L’ex¬périence peut seule à cet égard guider le mouleur. On en peut dire autant sur l’appréciation du retrait que fera l’argile après qu’elle sera cuite ou séchée, ce retrait variant suivant sa qualité. Plus l’argile est grasse, plus le retrait est grand, et l’argile pure est plus sujette qu’aucune autre à cet inconvénient. L’ar¬gile choisie pour le moulage diminue d’un septième dans ses propoifions; mais on ne peut en faire une règle d’après laquelle on tiendrait son ouvrage un peu plus fort de dimension, afin d’obtenir une figure de grandeur déterminée. Il est indispensable, pour arriver à ce résultat, de bien connaître son argile et la manière dont elle se comporte en séchant et en cuisant. Or, on ne peut le savoir qu’en l’essayant (bus les deux opérations.
Le mouleur en plâtre qui n’emploie l’argile que comme accessoire, peut prendre moins de soin pour J < choisir; il lui suffît, par la même raison, de s’en iournir chcx les potiers. Mais le mouleur en terre, pour lequel elle est le principal objet, doit en agir autrement. Indépendamment du choix qu’il devra faire, il doit aussi penser à s’approvisionner en grand, t.’est dans les briqueteries qu’il doit faire ses achats, lorsque l’argile destinée à faire les carreaux (1) est j» étinée h ois, quatre, cinq et même six fois, ce qui s’appelle, dans les deux derniers cas, vos ex de terre et fl) Le 1 ••riqnetier-bnLer réserve, pour faire les car- reuix, l’argile la pins grisse, immédiatement ap es celle que fort destine à la poterie.
wellre « deux voies. Crtte p. ép>F3t‘i'*n de I’argîîé*^ très importante pour le briquciier, l’est également pour 1« mouleur, car Vouvrage est d’autant meillctr qu’o» a plus s uivent pétri U terre en la foulant,' <pi on 1 a bien dégagée de toutes les petites pierres, catHeuv , etc. Les expériences de M. G a’l'un, lieute¬nant-colonel du génie, ne laissent aucun doute à cet egard ; plus l’argile est corrodée, plus elle acquiert de densité, plus et e résiste aux cfluris qu’on fait pour la rompt c lorsqu elle est cuite, eî plus elle dure long¬temps. Le rnouhur prendra spécialement celle qui est 1 « 1 lus anciennement tirée de la foss-, et dont la pâte et fine et douce II la main’icndra humide dans une fo*se rCvétue d’une bonne m»e‘*n»»ct ie, et la battra avotc îa quantité d’eau néccmire lorsqu’il voueba la travailler. Il fe»a bien aïosi d’acheter en masSr, et d^ns la fo?sc, de l’argile de potier; elle lus servira à mélanger Virgile de carreaux, et pour confectionner !e> ouvrages de peu d’épaisse ir.
Manière de mouler Vargile ou d'cslampcr dans les creux.
î e moulage de l’argile porte cetîe seconde dénomi-nation, parce qu’en effet c’est une sorte d‘es tampage. On voit que cette opération n’est point étr ingère au mouleur en plâtre; aussi j’exécute l-.I ; mats acei- dcn.dkmcnt, comme un accessoire; Undis que le nmu’eur de terre cuite en fa»! son principal et aou- nn! son unique objet, z.u surplus, le premier doit tu ij.nsr» s’associer AU ta avait du second, auquel il fournit 1 s creux nécesrai res ; et si , habitant une vil e d* prn.'iucc, il se ttcuvak manquer tf occupât.on, d ouvrait ié»nir 1’ wonUt^e en argile au inoîdage en p a rc. À Par s, c>4 »oui «i-thhcBl, et e*r a'nement nseuici:p du .du.éc du Lt . yre *.ur»it id loti de s’exercer sur les tcircs cuites, ses ouvrages c'Unt plus intéressant.
Les iustruraens dn mouleur en argile sont, comme ou doit le penser, extrême ment simples. Quelques baquets en bois, enduits d’un corps graisseux , pour icfnjê her 1 argile d adhérer à la surface intérieure; plusieurs spatules et truelles, semblables à celles |<?u on emploie pour déiajer le plâtre, et l’appliquer lorsqu il est gâché bien «ciré; un ou deux couteaux b en affilés pour couper les parties excédantes de la terre ; des ficelles, co» des, quelques fenfons pour at¬tacher les creux ; enfin des moules en une ou deux ? ière?, voici tous les 011‘ils. les matériaux sont de l’huile, du vinaigre et du plâtre grossier.
Les moules dans lesquels ou pousse la terre (c’esfc l’e» pression teehrique ) font avec pièces ou sans piè¬ces Les uns «.ont les creux ordinaires qui servent à couler le plâtre; les autres sont des empreintes pri- t-es à creux perdu. Je me sers de ce mot pour nie faire comprendre; car ce trime de creux perdu ne convient plus, pn'sque les moules de celte façon ser¬vent plusieurs fois pour le mou’aze en terre ; ces de» nier* sont préférés et spéciaux. On en sent la ra:son : le mouleur n’a po’nt la peine de les attacher comme les précéder;!, et il ne »raînt point que les pièces, en te dérangeant, 1 exposent â Vinconvériient des coutures.
I e moulage en areile se pratique de deux maniè¬res : do ea masse; 2° â noyau.
Le mouleur commence d’nbord par la préparation de la terre. Premièrement, pour Apprécier la rdni'c qu'file fera, il en piend un« certaine qmmVé, par exemple, nh pied cube mesure avec soin ; il le me» sc¬eller à l’ombre.* l’abri de l’humidité, pirs, quand il est l ien sec, il ic tait cuire dans un four de police. H U.icac p.sr ïc recsujcr de r,©:ivciu,. et sait alors.
(aoa )
quelle sera b diminution qu’il doit attendre dans les proportions de son ouvrage, ïl choisit en conséquence un creux d’une dimension relativement plus forte que ceile de l’objet à mouler. Préalablement 1 ouviier aura battu convenablement son argile, et l’aura dé¬graissée, s’il y a beu.
L’essai achevé, il prendra le moule dans lequel il doit opérer; si c’est un moule à plusieurs pièces, il attachera le plus solidement et le plus étroitement possible tous les morceaux du creux, des ebapettes, de la chape. Il n'oubliera pas de boucher les joints avec de 1 argile, et d huiler le cie ix comme s il vou¬lait. couler du plâtre; api es cela, il prendra avec une ASiez large truelle de la terre un peu ferme, il passera Fuistrument dans la main gauche, et avec la droite pous.-erala terre dans le creux placé horizontalement sur une forte table. H ne manquera pas de comment cer par le bas de la figure, et par ks noirs ou parties renfoncées. Tout en poussant, il prendra bien garde que les pièces ne se dérangent.
Après avoir ainsi placé sa première empreinte, né- rc»sairement fort inégale, le mouleur s’occupera de b renforcer, en y appliquant plus ou moins de terre selon ses vues. S’il moule en masse, il remplit exacte¬ment le creux «avec de l’argile, en ’frappant bien avec b paume de b main, ou 1a truelle. S’il veut, au contraire, mouler à noyau, il s’arrangera de manié»c à laisser un vide intérieur. Four faire convenablement tenir la terre du centre à celle qui forme la première couche, il b mouillera un peu avec de l’eau ou avec de. l’huile de Rome. Une éponge humide pa sée sur 1 . rgile déjà poussée, et même la terre qu’il doit ajpuler étant plongée un moment dans le liquide, a fti ont pour rendre l'une et l’auire convenablement happantes. Mais s’il craiqt qu’elles ne hcnRent p,i$ assez, il pourra mettre entre elles une légère eouche d’argile très grasse, ou même d’argile pure.
Le mouleur ayant poussé sa terre dans la moitié du creux ; l’humecte bien s’il a travaillé en masse ; s il a opéré à noyau, il la laisse sécher, à l’exception ce¬pendant des Lords, qui, devant se rejoindre avec ceux de l’autre partie du moule, seront maintenus dans l’humidité. Pour l’un et l'autre cas, il pare ces bords en biseau un peu prolongé; il songe ensuite à remplir de terre l’autre moitié du creux. Cela fait, il rejoint les deux parties, les serre fortement avec des cordages ; puis, avec le secours d’une aube personne, si le creux est de grande dimension, il le pose dans une situation verticale.
La terre ayant eu le temps de bien s’imprimer à l’extérieur, de s’agglomérer intéiieurement, et de sécher un peu, ce qui exige un ou deux jouis, le mouleur se prépare à retirer les pièces du creux. 11 doit le faire avec tout le soin possible, de peur d’ar¬racher la terre avec les pièces. S’il se fait, quelques éclats , il les recueille, et après avoir dépouillé la figure, les recolle au moyen d’un peu de terre dé¬layée fort claire, ou d’huile de Rome.
Pour le moulage à noyau, l’ouvrier ménage, comme nous l’avons vu dans chaque moitié du creux, un vide qui, rapproché quand le crei x est rejoint, produit une cavité au milieu de la statue. Cette cavité est destinée à recevoir du plâtre «appelé noyau. Polir l’in¬troduire dans la figure, il laisse une ouverture à li base. Ensuite, lorsqu’il s’agit de mettre son ouvrage dans une position verticale, il la renverse la tête en bas, en ayant soin de la faire soutenir par un châssis ou autre appareil approprié. Il gâche du plâtre de mou ch et tes, ni trop lâche ni tiop serré, et le co»»le en le versant dans l’intérieur. De temps en temps, à me¬sure qu’il verse, il lâçhe de remuer un peu la figure afin que le plâtre s’stHehe bien également à toutes les parois de la cavité. Lorsqu'elle est remplie, il ferme l'ouverture avec une forte couche d'argile grasse, et laisse au plâtre le temps de prendre comme il faut : une journée est suffisante pour cela et pour le travail de Ihugile. Il ne reste plu* qu’à démonter le creux, ?insi que je l’ai dit plus haut. Le moulage à noym est préférable à l'autre; il est moins lourd, et le plâtre qui donne de h consistance à l’objet em- pô hc que la terre ne se rompe et ne se déjette.
L'huile dont il a fallu imbiber le creux pour pous¬ser l’argile, laisse ordinairement sm la surface de celle-ci un aspect graisseux fort désagréable. On ne peut l’éviter, insis on y remédie en souillant du vi¬naigre demis. ’
Les figures que l’on moule dans des creux d’une seule pièce se font absolument de même : seulement il faut encore apporter plus de soin au dépouille¬ment, de peur d’enlever quelque partie de la surface. Si le creux résiste alors, on trempe dans l’huile une plume que l’on introduit doucement entre l’objet moulé et lui.
Manière de sécher, cuire et réparer les figures en terre cuite.
Les figures, soit yases, statues, et autres ornemens étant dépouillé.*, on les met sécher à l’ombre sous des bangards à l’abii de toute humidité. Le temps nécessaire à leur parla te dessiccation dépend de leur grandeur et de la saison ; mais il faut au moins environ une semaine pour dessécher des objets de moyenne grandeur. Souvent, malgré les soins ap¬portés dans le choix de l’argile, il arrive que la figur e se fendille en séchant; cet accident a beu surtout daas les grandes chaleurs, auni sora-l-il à p;op 03 d’eu 1 préserrer îcs objets à sécher. On y remédie arec le mastic suivant :
Prenez du ciment broyé très fin, détrempez-le avec de l’huile de lin, et joutez-y un peu de litharge en poudre. Ke préparez que la quantité nécessaire pour U réparation. Mettez un peu de ce mastic sur le bout d’une spatule, et faiîes-le pénétrer dans les fentes ; appuyez fortement cet instrument sur l’endroit ré¬paré, enlevez i’excédant; achevez l’opération en po¬lissant arec la spatule, et les fentes ne s’apercevront nullement. On met aussi ce moyen en usage pour rac¬commoder les parties cassées des figures de terie sè¬ches ou cuite»»
Quand le» objets seront convenablement secs, vous es ferez cuire dans un four de potier. Tâchez de pou¬voir en r*fc»cmbler de quoi faire une journée, parce qu’alor» von» pourrez diriger vous-même la cuisson, ce que vous ne sauriez obtenir si le potier mêlait ses produits avec le3 vôtres.
Observez que plu» vos ligures seront sccbcs, avant d’être enfournée», et plus vite elles seront cures: que le feu doit être ménagé dans le commencement, et pouffé ensuite par gradation : qu’il faut mettre dans le fond du four les pièce» les plus dures à cuire : qu il importe quelle» ne l’cmbai rossent pas les mus les autres, parce qu’en défournant, les parties isolées, comme le braf, une jambe isolée, une drape» ie flot¬tante, ou bleu une aine de vase, etc., seraient expo* séc» à être cassées. Obstrvei aussi qu’il faut laisser refroidir les objcis un certain temps ayant de les re¬tirer du fourneau.
lorsqu’après leur cuisson et leur défournement vous trouvez les figures trop pâles, ce qui arrive rare¬ment, vous y remédiez de 1a manière suivanie : vous prenez du ciment extrêmement fin, du vermillon en poudre, que yous déb jez dans une dissolution uède de gomme arabique ou de colle forte; mai?, en ce cas, la dissolution doit être extrêmement légère : vous obtenez ainsi une bouillie claire que vous rew muez bien avec le pinceau, puis vous en mettez une légère couche sur l’objet à colorer. Vous pouvez aussi employer les procédés mis en usage pour donner au plâtre une couleur rouge, ou l’apparence de la ) terre cuite. !
Les statues, vases, bas-reliefs et autres ornemens que l’on obtient par le moulage, servent ordinaire¬ment à la décoration des jardins. Cependant le mou¬leur produit aussi des ornemens pour les poêles de faïence, tels que fruits, fleurs, statues, têtes d’ani¬maux, etc. Tous ces objets reçoivent ensuite un vernis quelconque ; mais il ne faut pas moins les travailler avec soin. Le mouleur en plâtre en fournit les moules, qui sont toujours faits à creux perdus.
Les figures destinées à l’ornement des jardins se brisent quelquefois par accident. Il serait bon, pour prévenir ce dégât, d« mettre en moulant des mor¬ceaux de bois allongés dans le centre de la figure ; ccs bois, ou armatures, soutiendraient les jambes, les bras, à peu près comme il arrive aux figures coulées en plâtre, ou comme les armatures de fer soutiennent les grandes figures modelées par les sculpteurs. J’in¬vite le mouleur âne pas négliger une méthode aussi salutaire, bien qu’elle ne soit pas employée commit*nément.
Les brisures que nous voulons prévenir se réparent de trois manières. La première, au moyen du mastic de ciment que je viens d’indiquer pour fermer les fentes sur la terre scehe; la seconde se pratique en délayant du blanc de plomb dans de 1’huiie siccatite; la troisième avec du mastic de vitrier , composé , comme chacun sait, avec du blanc d’Espagne pulvé¬risé, et de 1$ lÀfJ^largej ÿeppfc d’hwüc d$ üjtt «u dç no’x. Si l’on doit employer ce dernier mastic sur (a terre sèche, ou sur la terre cuite dans l’intérieur d’un bâtiment, on y met de la colle de Flandre fondue dans de l’eau. Dans les jardins, et surtout si la brisure a déjà été réparée, on y joint de l’alun de roche des¬sous dans un peu d’eau et un peu de chaux vive en pondre ; mais quelque soit Davantage de ces procé¬dés, on do t leur préférer le mastic formé de fromage à la pie et de chaux vive. Lorsque les terres cuites se cassent au four par l'action du feu, on emploie le mastic gras. On doit se rappeler qu'il est fermé d’é¬gale partie de cire et de résine. 11 est bon d’y ajouter un peu de ciment, et de faire chauffer les parties que J l’on yeut rejoindre.