Quatrìeme partie.
CHAPITRE PREMIER.
Chapitre premier. Moulage du verre á limitation des cristaux taillès
FrFsnxxE n’ignore le prix élevé des cristaux taillé», et, quoique la concurrence et l’emploi des machines inventées pour suppléer à la raaia-d’œuvre en aien.J lait baisser le prix, les belle* pièces ne se vendent pas moins liés cher, parce qu'outre h blancheur et la transparence du verre, elles sont le travail ries plus habiles ouvriers, et qu'elles exigent beau¬coup de temps pour recevoir les-ornemens en relief qu’on y applique par la taille.
Le moulage du cristal s’opère ordinairement en souillant une boule de verre préparée au bout de la canne dans un moule dç bronze poli; le cristal, très mou, se dihtc, remplit toutes les cavités du moulç et en prend exactement la forme. C’est ainsi qu’on est parvenu à obtenir le moulage de parties angu¬leuses, et à imiter assez bien les cristaux taillés. Ce genre d’induslrie est très répandu en Angleterre, et les verres, flacons et autres petits objets de cristal¬lerie y sont moulés soigneusement. 11 est bon de faire observer que le fini et la beauté de ces cristaux dépend de la netteté parfai’e des formes du moule, de son poli parfait et de l’adresse de l’ouvrier qui souffle dans la canne,. Le moule que nous allons dé¬crire vient d’Angleterre; il fut importé en Prusse par M. Gerfke, qui en a obtenu des bons effets dans sa verrerie ; ses arrêtes intérieures sont en effet très vives, et les moulures bien exécutées et bien polies. 11 est employé; au moulage des carafes, d’huiliers, qui en sortent bien nettes et décorées d’ornements dont Je relief est très prononcé. Ces moules, en changeant les formes, peuvent être employés au moulage de fou? les autres objets suceptibles d’être taillés. Ce mou'e est représenté par les figures 66, 67, 68, 69 et 70.La 6g. 66 montre l’élévation vue de face; les deux tenons saiîîans y, g, reçoivent des poignées servant à puvrir la partie supérieure du moule.
I a fiît-fv' nous montre le moule vu en dessus,ct les, desx jit éi ç, 1 ? i, et y, A, f, ouvertes ; elles réunies par une vis h, serrée par un écrou et autour de laquelle elles tournent. Les lignes ponctuées in- diqucnt la position de ces moitiés, quand elles sont fermées pour y souiller le verre; /£, 7I, sont deux ar¬rêtes contre lesquelles viennent buter les deux moitiés du moule, quand elles sont ouvertes ; Z, est une vis à oreilles portant une embase carrée et serrée par un écrou m ; elle tient les deux parties du moule soli¬dement réunies.
La fîg. 63 est une élévation latérale du moule.
La fig.69 est une coupe verticale suivant la ligne a b , fi g. 67 et 68.
La fig. 70, autre coupé montrant la boule de verre ƒ | dans l’intérieur du moule au bout de la canne e.
Le seul reproche que M. Gerlke adresse à ce moule, c’est d'être dépourvu d’un chapeau comme l indi peut les lettres d,d,fig. 69 et 70,car, étant plus large en d qu’au milieu du col, il en résulte que lors¬que l’ouvrier souffle fort, e verre se répand en d et peut sortir du moule ; alors le col n’a plus l’épais^ur convenable, et les moulrres sont peu «ailluntes. M. Gerlke conseille donc d’employer un chapeaa t, d, il empêche le verre de s’étendre au-delà du besoin, et ne laisse à la canne qu’une ouverture nécessaire pour pouvoir s’y loger après que la boule f a été introduite dans le moule. Au moyen de ce perfec¬tionnement , on peut souffler avec la plus grande force, et le verre, ne trouvant aucune issue, prend exactement loutesles formes du moule.
M. Gerlke regarde, avec juste raison, l’emploi des moules métalliques comme un nouveau progrès de l’art de la verrerie ; ces moules, bien exécutés et bien polis intérieurement, doutant des produits variés et bien exécutés, avec facifité et promptitude. Il est vrai que ces moules perfect onnés sont chers, mais ils dispensent d’avoir ou de former des ouvriers ont le salaire est plus élevé, ce qui permet de les vrer au commerce à des prix modérés.
Observations de M. Robiqnet, — L’art de mouler les ristaux est connu en France depuis plus de vingt ns, avec beaucoup de succès, et Von y fabrique des joules qui ne laissent rien à désirer sous le rapport e la netteté des formes, des oraemens et de leur oli. Le chapeau, proposé par M. Gerlke, est utile en e qu il sert à retenir lair dans l’intérieur du moule, e qui occasionne moins do fatigue au souffleur.
CHAPITRE II
Du noulage del la porcelain et de la poterie.
Toutes les pièces de forme ovale, octogone, trian-gulaire, parées de feuillages, d’ornemens ou de figu¬res d’architecture sont du ressort du mouleur en por¬celaine. H dop se servir d une peau de mouton jaune pour Lire tes croûtes \ \\ doit avoir soin de la bien mouiller pour l’élendie sur une p’erre de lia’?, afin qu’e'lene fasse aucun pli. Il étend ensuite la pâte avec le poing, puis avec le plat de la main, et, au moyen d’un rouleau en bois, il opère comme le pâ¬tissier, pour lui donner la ^dimension eu largeur et en longueur que comporte la pièce qu’il doit mouler. Il sc sert de règle d’épaisseur suivant U pièce à mou¬ler. Le moule doit être ensuite saupoudré comme celui d’une »s?ieîte. La pâte en plaque ou croûte est mise ensuite dans une partie du moule, ou sur le tfieule, oà elle est arrangée avec les mains, pour la-, disposer à prendre sa forme. Par rapport à î épais, seur, il faut faire ensortc qu elle ne fasse aucui bourrelet, ou qu’elle ne fende pas ; ensuite l’épongt comprime. Il faut que les coups d’éponge soien donnés droit, de manière à ménager les épaisseurs le» parties creuses, comme les filets, sont imprimée! avec Jes doigts. Comme il faut rapporter de la pàtf dans ces parties, il faut, avec le pinceau mouillé, taire un peu barbotine, et rapporter la pâte qui doit remplir les creux. On tapotte avec l’éponge sur cette pâte rapportée ; on trempe ensuite les doigts dans l’eau pour frotter et bien égaliser, et ôter l’excédent du rapport, même avec un ébauchoir; on retape de nouveau avec l’éponge, et l’on unit avec celle-ci, un peu mouillée, en la passant et repassant dans tout l’intérieur de la pièce; car, pour éviter un long tra¬vail dans le fini, il faut mouler de manière qu’il n’y ait que le papier sablé qui serve de paroi dans 1 intérieur. La pièce étant moulée, le mouleur rap¬proche les parties du moule qu il réunit d’abord par les tenons qu’il fixe, ensuite, par une grosse ficelle qu’il passe tout autour et qu’il arrête par une fiche en bois de sapin qu’il introduit entre la ficelle et la paroi du moule, par une ouverture qu’il fait au moyen d’un outil en fer. Cette fiche, après avoir été tournée plusieurs fois, fait disparaître le lâche de la ficelle, qui devient très tendue, et est arrêtée par un bout de la même, que l’on passe à plusieurs tours, et que I on fixe pour que celui-ci ne se relâche point. La fixité é ant bien assurée, il faut, avec l’ébauchoir, préparer les parties qui doivent être conjointes; avec un peu d’eau, on doit faire ce qu’on pourrait appeler entaille, liquéfier en légère harhatine, et, ajoptant un petit, colombin dans cette entaille, on, l'applique avec les doigts et le pouce quand on Iq peut, et I on tape avec l’éponge pour resserrer toude es parties entre elles. S’il y a trop de pale, on Pôle vec Pébauchoir, et on retape encore av^c 1 éponge, vec laquelle on unit bien. On appelle cet’e opéra- ion ajuster; elle exige une grande attention ; car il •n résulte un grand dommage au four, si elle est,mal Faite. La platerie se moule un peu comme l’assetîe; ■ependant il faut frapper avec l’éponge pour l ira- prjmer sur le mou’e. Le frappement doit être rat¬ionné pour conserver les épaisseurs et ê re droit ; on toit bien prendre garde cle ne pas déchirer la pâte., Les filets, le cordon, s’impriment mieux avec les doigts; on remplit les creux avec de la pâte; on force avec celle-ci les angles pour prévenir les fen¬tes, en la pressant et en la serrant : l’éponge junit. Comme les bords dés plats et des jattes sont toujours plus épais qu’ils ne doivent être, on ôte la pâte d trop avec Pébauchoir, en inclinant celui-ci sur lè moule pour ne pas écorcher la pâte, et on retape avec l’éponge pour resserrer toutes ses mies ; ensuite on’unit bien, de manière qu’il n’y ait qué fort peu de chose à gratter quand on finit. Pour les pieds, on fait un coîomb’n proportionné ; on mouille les doigts, que l’on passe dans cet état sur le contour où doit se trouver le pied, et Pon rapporte le coïombin, que l’on presse avec les doigts, pour lui donner la forme du pied ; on l’amincit et ou Punit avec une mauvaise éponge. Il est des mouleurs qui forment le pied avec un moule; ceux-là peuvent espérer un. ovale régulier dans le pied ; mais alors il faut qu’ils saupoudrent le cul du plat ou plateau avec le pous¬sier du biscuit, afin que le moule ne s’attache pas à ce cul, et qu’il pompe moins l’humidité. Ainsi, le pb»d étant moulé et mis à son épaisseur, il faut se hâter d’enlever le moule poqr prévenir la fente, e tremper ensuite le pinceau humecté dans la barbo,- tipe ou dans l’eau, et le passer, tout-au-tour en de-dans du pied, pour as’urer la jonction et prévenir 1 décollage au four, ce qu'on ne peut empêcher si 1 pied est formé à la main.) I
Tout plat, plateau et jatte, à angles et à filets doit, après le moulage, être démonté et mis dans de réservoirs garnis de poussière de toursure : cel est de rigueur à cause des fentes et de la réussite at four. Le dépouillement est le même que celui pouj l’assiette. Si, apres avoir enlevé la pièce du moule l’on aperçoit une fente, il faut se hâter de l’arrêter Four les pièces évasées, on ne les conserve droilei qu’en les posant sur des rondeaux bien dressés, ci en les renversant sur leur bord, quand ils sorit droit! et quand la pièce est à demi sèche. Presque tous les mouleurs collent les garnitures à sec; cette manière n’est pas la meilleure. Pour les pièces moulées, le collage doit être frais, afin d’êtie exempt de toute crainte au four.
Quand une pièce a été bien moulée, que les épais¬seurs ont été données et conservées, et qu’elle a été soignée pendant la dessiccation, elle est aux trois- quarts finie. Cependant le mouleur doit d.minuer et j éguîariser les épaisseurs avec des lame3 de couteau, des morceaux de scie ou avec un outil en fer, afin de taire revivre les ornemens et les filets; il se sert aussi de 1 ébauchoir et du pinceau ; pour les contours, les cordons, les cannelures, il doit faire et se servir de calibres en fer. Pour unir le moulage, on se sert de et in ; mais le papier sable est préférable; Puni en est plus vif, et puis on ne trouve pas le crin dans la pâtç, ce qui évite un décantage. Toute pièce moulée du rester sur le rondeau jusqu’au moment où elle est portée au globe. Le moule ne rend pas toujours les traits, la chevelure, la draperie, le feuillage et les formes'; majg le goût et la pratique viennent sup¬pléer au dessin ; or,fquand le moule devient rebelle I cf* beaulés, le pinceau et l'ébauchoir doivent y uppléer. Pour imprimer la figure dans le moule, il aut une pâte un peu molle, et, pour prévenir le omre-moulage, on emploie un linge, parce que les doigts sont susceptibles d’enlever la pâte, ce qui n’a pis lieu avec la toile. Pour bien imprimer, il faut for¬tement appuyer avec les doigts sur la pâte. Les figu¬res, les têtes, etc., sont moulées creuses ; les bras et les cuisses le sont aussi ; les parties sont toutes jointes avec la barboline. Tout se répare et se colle à frais ; voilà pourquoi les figures et leurs parties, au sortir du moule, sont mises dans des gazettes, couvertes de .oile humectée, et la gazette est couverte avec un rondeau. La figure se cuit avec des supports en pâte de porcelaine. On supporte souvent Ja tête, quand elle est penchée, les bras et les cuisses, et générale* ment toutes les parties qui présentent une ceitaine surface.
DES CAMÉES.
On fait d’abord une pâte avec celle de la porce¬laine, du sable blanc d’Etampes, de la potasse blan¬che superfine et la soude d’Alicante. À une partie de pâte de porcelaine, on en ajoute deux de frite Boyée. Voici la manière d’opérer :
Quand les doses sont bien pilées et tamisées, on passe sous un four à faïence, en ayant soin de for¬mer un bassin de sable, auquel on donne une gran¬deur d’envi)on 40 pouces. Cette opération constitue la frite. On la pile et l’on broie le tout dans un moulin ; enfin le moule doit être de grès.
On prépare en même temps la terre lavée, en met¬tant la pâte de porcelaine dans un vase plein d’eau ; on délaie et l’on décante. Le dépôt formé par cette eau est ce qu’on nomme terre layée.
Bleu à camée.
Gobait de Suède en poudre et tamisé, 1 livre.
On le fait chauffer dans un creuset et au bain de sable, pour en dégager tout l’arsenic. Le résidu est pilé et tamisé, et l’on y ajoute la moitjé de son poids de frite. On introduit ce mélange, intimement fait, | dans un creuset qu’on place dans un four. Le produit est ce qu’on nomme bleu royal.
Moulage des camées.
Pour y parvenir, on prend de la pâte blanche qu’on imprime dans un moule de cuivre en forme de bague. On 1 enveloppe ensuite de papier blme, qu’on garnit de ronds de chapeau; on soumet ensuite à la presse; on trempe après cela un pin¬ceau de poils de blaireau dans le bleu, et l’on y peint de l’épaisseur d’env-ron une ligne ; on le regarnit en¬suite de ronds de chapeau, et l’on soumet de nouveau à la presse. On conserve frais celui-ci, au moyen d’un linge humide. Cela fait, on enduit le moule d’huile douce et d’essence de térében hine. L’on n’ign >re pas que le moule qui représente un sujet a des parties saillantes, même sur sa surface et d’autres concaves. Ces concavités sont remplies de pâte pour maintenir ou pour donner les épaisseurs. On imprime avec le pou e Le moulage étant parfait, on ôte la bavure du contour du méda lion , et l’on forme le pourtour droit. Le sujet est posé sur la pâte coloriée en b'eu, et l’on soumet de nouveau à la presse, pour opérer l’adhésion; on cuit alors le camée au four. 11 est bon de faire observer que plus le feu est vif et long, plus la composition de bleu doit être réglée sur le degré de calorique qu’elle doit éprouver, parce qu’il fait cou¬ler ou mange les cçuleurs tendres-
Moulage des figures.
La terre argilo-siliceuse et le.plâtre sont employés parle modeleur; ses outils sont l'ébav choir, les pin¬ceaux en blaireau et en sanglier, des règles, des ba¬quets et des terrines.
Le choix du plaire n’est pas indifférent; il faut bien le tenir à l’abri de l’air, afin qu’il ne s’évente pas. On doit le gâcher plus ou moins clair, suivant les sujets. Celui qui doit reproduire les figures et les ornemens doit être passé au tamis de soie ; pour les épaisseurs du moule, on peut se servir d’un de crin ; dans les parties concaves, on y introduit le plâtre avec un pinceau, et l’on y souffle afin qu’il s’imprime dans toutes les parties fines du sujet» et éviter les bouillons et hcurîoufflures. Le modeleur doit sawir diviser le moule en différentes partes. Peur faciliter la dépouille au mouhge en porcelaine, et combiner les contours extérieurs, afin que chaque partie du moule se détache facilement de la ch ppe, ou boîte d’encaissement du moule qui est ausîi en plâtre; pour que toutes les parties du moule se déta¬chent, on se sert d’argile délayée dans l’eau, ou bien de savon blanc, auquel on ajoute une ou plusieurs par des d'huile d’olive qu’on fait chauffer ensemble; il en est qui y ajou’ent de l’essence de térébenthine. Avec un pinceau en blaireau, on enduit les parties du moule qui doivent se détacher. Pour de plus grands détails, nous renvoyons au Manuel du Porcelainier de V Encyclopédie* ttor et.
Moulage d'assiettes.
L’assiette en porcelaine s’ébauche à la housse, en terre dite anglaise. Elle ae meule à la croûte. La croûte se fait sur une pierre garnie de peau. Le mou¬leur emploie le rouleau pour former entièrement la croûte \ l’œil lui sert de règle pour l’épaiss”eur. Après avoir fait une quantité de croûtes : la première est posée sur un rondeau en bois, et les autres successi¬vement les unes sur les autres ; elles sont disposées sur l’entablement du tour, afin que le mouleur puisse les prendre au fur et à mesure. Le tour du mouleur d’assièttes est le même que le tour franchi. Le moule de l’assiette est creux, en plâtre, et représente 1a forme de l’assiette vue extérieurement. En porce¬laine, ce moule est nommé mère. On le pose sur un paston en bois, ébauché sur la girelte du tour, fixée au bout d’un axe vertical de fer que le mouleur agite avec les pieds, en imprimant à la roue le mouvement de rotation convenable au moulage de Passielte. Le mouleur procède ainsi au moulage : après avoir dressé le moule sur le paston, il prend la croûte qu’il pose dans Je moule et qu’il étend avec les doigts sur toute la surface du moule, en évitant les plis. L’assiette moulée, l’ouvrier coupe la bavure du bord avec un fil de fer tendu. Il ne démonte l’as- sict te que lorsqu’elle est devenue consistante ; il le polit alors avec la corne, en la plaçant le fond en- dehors, sur un mandrin en bois fixé sur la girelle. On les transporte ensuite au four à biscuit. Voyez, pour plus de détails, le Manuel du Porcelainier, de V Encyclopédie-Bor et.
Mo>j,l-.ige des pièces de formes en terre de pipe.
Toutes les pièces ovales et rondes, représentant des ornemens, sont moulées à la croû‘e ; les moules sont en une ou deux pièces, selon les objets. Pour mouler en terre, on fait usage d’éponges et de mor ceaux de chapeau. Le moulage doit être net et sortir fini du moule ; l’intérieur des pièces aux parties join¬tes et concaves, qui exigent des rapports en terre, demandent une sorte de fini à l’outil. Il est certain que toutes les jointures et toutes les terres rapportées demandent un mouillage léger auparavant ; c’est aussi par ce moyen que les ornemens s’appliquent frais sur la pièce. Les anses simples ou cannelées se moulent à la presse, au travers d’une espèce de fi¬lière, profilée de diverses manières ; elles sortent en lanières cannelées, que l’on coupe par morceaux, sui¬vant la grandeur des anses.
Quant aux corbeilles qui sont toutes moulées, elles se découpent avec un instrument en fer, très mince, qumd elles sont, au quart sèches, et faire ensorte que la branche soit bien unie.
Moulage des pipes.
Quand la terre propre à cette fabrication a été battue, on en forme des pains qu'on pétrit sur une table ; le rouleau en forme alors des rouleaux qui ont la farine d’une pipe, on les rassemble alors par poi¬gnées de 45, que les ouvriers nomment des douzai¬nes. On les dispose sur trois couches en forme pyra¬midale ; la première est composée de six rouleaux ; la deuxième de neuf, et la troisième de six et de quatre ; la terre de ces poignées doit être assez ferme pour que les rouleaux puissent se soutenir et être tournés en tous sens pour se sécher. En cet état, on les perce avec une broche de fer, pour que ce travail soit plus actif; en faisant le rouleau, pour le tuyau de pipe, on introduit la broche dans le rouleau en le formant, afin de conserver ainsi son ouverture, la broche y restant dedans ordinairement. L’ouvrier prend le rouleau qui doit former la pipe, entre deux doigts, qui suivent la pointe de la broche; à mesure qu’il la fait avancer en poussant îç manches il lui faut du tact pour sentir au travers de la terre une petite éminence circulaire qui est au bout de la bro¬che ; celle-ci doit être de U longueur du moule ; parvenus dans toute la longueur du rouleau, il donne an coup de pouce à la tête de la pipe appelée boule encore, pour lui donner l'inclinaison qu’elle doit avoir pour entrer dans le moule Celui-ci est fiolté d’huile avec un pinceau, pour favoriser la dé¬pouille. Ce moule est formé de deux pièces qui re-présentent la pipe et ses ornemens, si Ton en désire. Le mouleur met dans l’une des parties du moule, le rouleau qui est rapporté après à la deuxieme partie de ce moule; pour que les deux parties se joignent bien et r e ?e dérangent pas, le modeleur a fait des repères à l’une des allonges, un peu en-dehors du moule, et, dans les trous des repères, on in’roduit de petites chevilles en bois pour le maintien des deux parties du moule, qui ne doivent point se dé¬ranger pendant la pression. On place alors le moule dans une petite presse, bien assujétie par des vis et des écrous sur ui e petite table. Celte presse est for¬mée d’une gouttière en fer fondu ; le fond et les côtés «ont d’une seule pièce ; mais on remarque, d ms 1 intéiicur de cette espèce de gouttière, deux plan¬ches, dont l’une en fer poli, l’autre en bois, qui n est retenue auprès de la gouit ère que par drux boulons de fer, qui servent de conducteur, quand le mordeur presse ia planche par la vis qui entre dans l’écrou, lequel a une tête qui Variété dans le côté gauche de la gouttière de fonte. Au moyen de cette vis, la plan¬che de fer est fortement pressée contre le morde qui s'appuie sur la planche de bois, laquelle est retenue par la joue de la gouttière de fonte. Il «»Hit que la planche soit de bois, parce qu’elle n’est pas suscep- tibl« d être endommagée par la vis comme celle de f*r, qui est exposée à son action. Tar îe coup de j rese, le tuyau de la pipe se forme soudain dans le moule; mais, la tête qui n’est qu’ébauchée, exige qu’on laisse le moule dans la presse ; avec l’index , le mouleur forme le godet, il amincit la terre par cette pression et forme le creux ; l’épaisseur que l’estam- peux introduit dans la tête du moule régularise le tnut. Nous devons faire observer que le moule pour les porcelaines a un petit rebord pour les ’sujets creux, ou po»r la platerie, qui forme l’épaisseur des bords ; c’est avec cefc instrument qu’il forme ce qu’on nomme le talon ; l’estampeux est garni d’un morceau de cuir fixe qui sert de polissoir et d’arrêt. Le moule étant, retiré de la presse, la broche de fer est poussée jusqu’à la poignée, pour former la communication du tuyau avec la tête de la pipe, qu'il retire de suite du inouïe pour la finir avec un instrument nommé lestri- qveux, de forme à peu près semblable à l’estarapeux ; cette forme ressemble à H îtête d’un gland ; le mou - leur emporte les bavures et unit le tuyau , en cou¬pant son excédant avec une lame de fer ou de cuivre qui est attachée obliquement à un manche en bois; avec la pointe de cette lame, il retire adroitement la petite boule de terre que la broche a poussée dans la tête de la pipe. Celle-ci est alors mise sur une planche à mesure que le moulage’se continue, et les pipes po¬sées de même et arrangées sur les planches les unes •uv les autres, mais à tête bêche, pour qu’elles se H'-‘h eut. en partie; lorsqu’elles sont parvenues à une certaine consistance, les bavures des têtes sont grat-tées* avec un contenu et arrondies, comme l’ont été rs tuyaux , avec un petit bouton de cuivre ou de corne ; l’instrument dont on se sert pour cette opé- atton a, dans son intérieur, une rafnure qui arron¬dit *'« p’pe c‘- perfectionne les arrêtes de 1 ouverture
de la .ête , les pipes rorrt rewtses une seconde fois 20? clans le moule, afin d’y être rediessées, remises rt ar-rangées de nouveau sur la planche à rainure, dans laquelle entre le talon de U pipe. C’est dans cet état qu’on 1rs laisse se raffermir, pour pouvoir supporter le dernier poli, la marque de l’ouvrier et la dentelle. Le poli se donne en frottant les pipes avec deux cail¬loux, connus sous te nom de pierres de torrent, dans lesquels on on a creusé des carreaux ou calibres, de la grondeur du tuyau de la tête de la pipe. La marque de la manufacture s imprime sur le tuyau, à 2 ou 3 pouces du talon, avec un instrument en fer. Pour imprimer la dentelle sur la tête de la pipe, l’on in-troduit le bouton dans le godet, afin de donner à celui-ci plus de force pour résister à l’impre^ion qui s’opère avec une scie, qui, en parcourant le pour¬tour de la tête, imprime de cette manière. Quand le moule porte lui-même i’empreinte des ornesnents, alors l’ouvrier |<es retouche avec un poinçon de fer, et enlève les bavures. Telles sont les opérations du moulage de h pipe. Quant au moulage des briques et tuiles , nous renvoyons aux Manuels spéciaux que nous y avons consacrés dans VEncyclopédie-fioret.
Chapitre III
Reflexions sur le moulage en cire
Personne n’:engnorc à quel point de perfectionne¬ment Ici Lemonier, les Àuxou, les Dunon(, les bes- pine, ont pore le Roulage de l'homme ave« ses di¬verses affections morbifiques; M. le professeur Egen-berî V# acheïîausen a publié, sur ce sujet, un travail plein d’intérêt, dont l’an&Jyse ne sera point dénuée d’utilité.
11 est bien reconnu que l’impreïsion que font les figures humaines en cire, est presque toujours celle des cadavres bien conservés, auxquels, après leur a\voir mis du rouge, on les aurait habillés, et on leur aurait donné les attitudes convenables. 11 est certain aussi^qu’on peut représenter en cire les plantes gras¬ses, en donnant à cette représentation leur forme, leurs couleurs, et jusqu’au léger duvet que l’on re¬marque sur certaines feuilles : nous devons convenir cependant que les images en cire n'ont jamais ce ca* ractère, cette individualité que la sculpture et la pein¬ture peuvent donner à leurs productions, et que l’on estime meme plus que la ressemblance exacte»Malgré cela, il n en est pas^moins évident qu’au moyen des moulâtes en cire, l’an3tomie peut être mise à la por¬tée des gens du monde, des peintres, enfin de tous ceux que la dissection des cadavres attire dans les amphithéâtres ; les préparations en cire donnent aussi, en peu de temps, des notions très précises sur l’art dfs accouchemens. Dans les derniers temps, on a aussf figuré plusieurs points de vue, des maladies externes et les opérations chirurgicales qu’elles né- cessitent, leurs opérations, celles de la pierre, sur¬tout. î/art enfin de travailler la cire peut offrir, à difféientes dissections pathologiques, une utilité réelle et durable pour l’art de guérir : c’est ainsi qu’on pourrait ou qu’on peut examiner le cerveau des fou« et des frénétiques : figurer leur différence d’avec c» île des hommes à l’état normal. Ges travanx pourra eut peut-être indiquer les limites entre la ohe et la raison avec bien plus d'exactitude que les ingénieuses hypothèses de Porta et dehavater; par ce in >yen, on peut rendre jusefu’aux plus petites ramifications de ce précieux, nripne. Tour démon¬trer les immenses avantages que la céropl as ligue offre à l’art de guérir, on n“a qu à visiter le supeihe cabinet de Florence, celui de la Faculté de Médecine de Pari*, celui de M. Dupont, etc., etc. C’est-là qu’on peut contempler la nature dans toutes ses aberrations, ses difformités, et dans la série des maux qui affligent l’espèce humaine. La plupart de ces pièces sont horribles de vérité.
On ne saurait assigner l’époque de îa naissance de la céroplastique ; elle semble se perdre dans la nuit éternelle du temps. Il est cependant probable que cet î art a passé des Egyptiens et des Persans aux Grecs, parce que ces deux peuples se servaient de la e:re pour embaumer les cadavres, comme l’attestent Mééodote et Cicéron ( Hérodote II. Cicéron luscnl. ) Il e<t meme des auteurs qui assurent, que le mot momie provient d'un ancien mot Egyptien «ww, qui signifie cire.
Au rapport de P’ine, ce fut Lysistrate qui moula le premier, d’après nature, des figures humaines, et qui coula de la cire dans ces moules ; il était, né à Sy- eone, et vivait du temps d’Àlexandrc-le-Grand, c’est- à-dire dans La 444me olympiade. Cette méthode se propagea ensuite chez les Romains. En effet , ce même Pline assure que dans les vestibules de leurs palais, les familles romaines avaient placé les bus’es en cire de leurs ancêtres, et qu'on mettait un certain luxe à les faire porter devant le défunt lors des funéraires.
Dans le moyen-âge, la céroplastique éprouva le sort de tons les autres arts ; il paraît cependant qu’elle se conserva dans les croitres, puisque dans les cérémonies religieuses, les visages, des figure^ de suints, étaient représenté-» en cire.
pua* î*s derniers sièclos, il paraît que c’est Andrea del Verochio, maître &'Andrea de Vinci, qui essaya le premier d imiter en cire le visage des personnes mor¬tes ou virantes. Ce dernier vivait vers le milieu du qumtième siècle, II paraît cependant que la pre¬mière idée de faire des préparations anatomiques en rire, est due A Guetano Julio Zvmbo,né à Syracuse, en 1656. Sans chercher à établir s’il fut prêtre ou gen¬tilhomme, nous dirons qu’il avait un talent particu- 1 er pour l’imitation. Ainsi, par une étude constante du beau et de l’anatomie, il parvint à enrichir Bolo¬gne, Florence, Gênes, etc., d’un grand nombre d’ou¬vrages pleins d’utilité et d’intérêt. Ce qui frappait s inout l’attention des connaisseurs, c’était l’expres- «io i des divers degrés de putréfaction d«s corps hu¬mains , et les diverses influences de la perte sur l'homme. Ces préparations ont figuré long-temps dans la gderie de Florence, jusqu’au moment du grand duc Léopold qui en fit présent au docteur Lu- gu«, son mé lécin. L’application de la céroplastique à J’anatomie fut d’abord cultivée à Bologne,ErcoleLelli, après avoir ctu lié le dessin dans l’Académie Clémenti¬ne.s’appliqua,parordre du’Pape,à l’étude de l’anato- nve, et fit un grand nombre de modèles en boi? et en cire, destinés à ceux qui se consacrent à la ebir «r- ou au dessin : c'est sous lui que Giovani Manzo-
Jini en 4709, é.ulis l’anatomie; et sous G. Carlo Ledretli et F\Rfonli, il étudia la sculpture. Lelli pro¬fita des talens de cet artiste pour l’anatomie, pour J’aider dans ses modelages anatomiques. Manzolini, piqué de ce que Lelli s’appropriiit son propre tra¬vail, le quitta, et» fit plusieurs pièces remarquables pour l’institut de Bologne, la société royal e des scien rcs de Londres, etc. Il mourut en 4755; mais sa femme continua avec plus de succès ses travaux ; car, elle sutdonner plus de perfection à ses travaux en gué, en y appliquant le coloris naturel ; elle indiqua le» veines, les artères, les nerfs, et les autres parties, par des numéros qui se rapportaient à une des^np; tîon qui était son ouvrage. Elle exécuta aussi diverses parties, telles que l’œil, loreilîe, dans des dimen¬sions trois fois plus grandes que nature. Plusieurs de ses ouvrages ont passé à Turin et à St-Pétei sbourg. L’institut de Bologne possède une collection de préparations anatomiques de cette célèbre artiste* Àntonio Gaili, professeur de chirurgie à Bologne, a contribué aussi à enrichir cette dernière collection ; en 4750, il fît exécuter, par différens arlisses, des acteurs avec des fœtus, dans leurs différentes situa¬tions, pour les démontrer dans son cours. Cettè col¬lection est une des plus belles, en ce genre, moins cependant pour Part actuel que pour le g?and nombre de pièces. Les autres artistes les plus dis¬tins ues sont : L. Gulza,. qui fit, en 1700, la collection du profes¬seur Go jraOi, à Padouc ; Philippe Bolvyani, qui, en 4765, exécuta quelques préparations anatomiques en cire, qui méritent d’è- Ire placées à côté de celles d’Ercole Lelli ;
Ferrini, qui est le premier qui ait mis la céroplas- tique en honneur, à Florence; Le chev. Fclice Fontana-, qui a porté cet art à un degré de perfection inconnu jusqu’alors, et qui s’est acquis un rom si distingué dans la physique, I his¬toire naturelle, eîç.
Parmi les artistes-français, on ne doit point ou¬blier : Mademoiselle Bierrh , née en £719 , et morte en 4795.8.
Elle exécutait des préparations anatomiques, en me me temps que mademoiselle Bassepoite travaillait à la suite do3 objets d’histoire naturelle, peints sur vtiin, qui sont maintenant au Muséum d'htsioirc na-turcVe. L’impératrice de Russie acheta plusieurs de ses préparations.
M. Pinson, qui exécuta, pour le duc d’Orléans, ses préparations qui sont au Jardin du Boi. On y re¬marque, surtout, des tableaux qui représentent tous les états du poulet dans Pœuf, pendant l’incul ation et à sa sortie, ainsi que tous Jes états de la limace et de la sangsue.
M. Bertrand , qui a consacré principalement se3 travaux à la représentation des cas pathologiques, sous la direction du célèbre Dessault.
M. Laumcnier, de Rouen, et son épouse^ la sœur du professeur Thouret, doyen de la faculté de Paris. Leurs ouvrages sont très remarquables par leur exactitude et la perfection de leur fini. M. Laumcnier a fait plusieurs élèves, entre autres, M. Delmas, pro¬fesseur à la faculté de médecine de Montpellier. En¬fin, cet art semble avoir atteint de nos jours un degré de perfection étonnant, entre les main3 des artistes déjà cités dans la partie de cet ouvrage consacrée à son historique. Peur en acquérir une preuve cer¬taine, on n'a qu’à parcourir les belles collections de Bologne, Elorence, Madrid, Saiht - Pétersbourg , Paris , etc.
ISous ne passerons point sous silence le musée d’Utrecht, par Bcutaud. L’Angleterre est surtout remarquable par la beauté des collections pathologi¬ques en cire 5 une 'es plus belles est celle de Gvy$ "hospital ; Ie Musée de Hunter\ Lincoln innfield, se dis¬tingue surtout par la beauté des pièces d’anatomie pathologique; le Musée des chirurgiens de Dublin, quoique moins grand, est plus complet; celui d’Edim- bouïg, quoique inférieur à ce dernier, est cependant très beau, et^.sous divers points de vue, supérieur à celui de Paris. Celui ds l'hôpital Saint-Barthélemy. à Londres, n’est pas dépôt ryu d’intérêt/
SÎOÜIISB CM CIR« SANS IBS ÉTABLISSEMENS THER-MAUX.
M. le docteur Despine, fils, a eu Vheureuse idée de présenter une série de faits pris sur nature, posi¬tifs et choisis, qui, dispensant de lectures fastidieuses et s'éloignant de tout système, offrissent à l’œil l’état des maladies et celui de leur guérison. Pour cela, il a formé une collection de pièces en cire, qu’il a dé¬posée dans l’établissement thermal d’Aixen-Savoie ; il a voulu, ainsi, parler aux yeux. Cette précieuse collection présente déjà plusieurs cas remarquables de guérisons opérées par les eaux thermales. Nous devons faire observer que ces pièces de conviction sont annuellement moulées par le docteur Despine lui-même, dont l’habileté en ce genre est avanta¬geusement connue. Il serait à désirer que les autres établissemens thermaux, au lieu de rassembler des collections de vieilles médailles, ou quelques tron¬çons de pierre, pour attester les antiquités de leur» bains, ce qui ne saurait rien ajouter à leurs vertus, formassent des Musées pathologiques semblables ; ces archive raédicaleà; ils resteraient-là comme les ex voto des églises, pour attester leurs miraculeuses gué¬risons. Nous allons donner ici la nomenclature des pièces qu’offre déjà ce Musée.
Erythema nodosum, guéri au bout de huit jours.
Poussée des Eaux simulant un herpès phlycten^dèa.
Olècrar troc ace.
Le même cas guéri au bout de 6 mois.
Carie scrofuleuse de la région tarso-mêtatar sienne } amendée pour un temps, mais qui plus tard a néces¬sité l’amputation.
Fracture de la tête du cabitus. La fistule qui existait à rarriyée du mal ad« s’est fermée aubout de 35 jours.
Pièce représentant Vextrémité globuleuse des doigts le la main, chez une femme de 50 ans, qui n'avait ja¬mais eu la moindre disposition à la phthisie ni aux maladies du cœur.
Main droite d’un enfant de trois ans présentant me tumeur encépkaloïde traitée inutilement pendant deux ans par toutes sortes de remèdes, guérie par un jraitement à Àix dans l’espace de 30 jours.
La même main guérie. s
Psoriasis invelerata chez une femme de 42 ans, gué¬rie à moitié lorsqu’elle partit, et que je n’ai plus ic- irue.
Impétigo occupant la région interne de la cuisse efc de la malléole gauche, chez un enfant de 10 ans, guéri après trois mois de traitement.
Syphilide tuberculeuse de la face.
Le même cas après la guérison.
Lichen agrius considérablement amendé an bout de 25 jours.
Exostose du 5e os du métacarpe avec trois fistules.
Le même presque guéri.
Rétraction de l’aponévrose palmaire suite de lésion accidentelle. '
Le même beaùcoup amélioré.
Rétraction des doigts de la main droite suite de lé-sion accidentelle du nerf cubital.
Le même guéri.
Tumeur scrofuleuse de Vos maxillaire droit.
Tumeur scrofuleuse de la malléole externe guérie au bout de vingt jours.
Carie de Varticulation tïbio-tarsienne considérable-ment améliorée après trente cinq jours de traitement.
Tumeur blanche énorme du genou, encore en trai-tement. ,
Ulcéré gangreneux de la jambe.
Tumeur sarcomateuse de l’articulation buméro-cu-bitale accompagnée de l’œdème du membre et de trois fistules.
Le même cas en voie de guérison. '
M alndie de la peau dans des tissus de nouvelle forma-tion que je n’ai trouvée décrite dans aucun auteur.
Syphïlide varioloïque de la région thoracique guérie en deux mois. ' 1
Erithema papulatum occupant tout le thoran ; après une cure de vingt jours le malade était presque guéri.
Moulage des cadavres au moyen de la cire,
Cicéron, dans ses ouvrages, dit que les Persans moulaient leurs morts avec de ia cire, afin de les mettre à l'abri de la putréfaction. Les amis d’Agé¬silas, ajoute Emilius Probus , désirant emporter sa dépouille à Sparte , la couvrirent de cire fondue, faute de miel, et la transportèrent dans son patate. Hérodote parle de P embaumement des Mages au moyen de la cire ; Aldrovanda en fait également mention. Il est quelques auteurs qui reconnaissant, avec Hérodote et Cicéron, que les Persans et les Egyptiens se servaient de la cire pour embaumer les cadavres, assurent que le mot mvmie provient d’un ancien mot égyptien mum, qui signifie cire. Je m’en suis servi moi-même avec succès, pour conserver quelques oiseaux et même des plantes. Mais on doit ajouter à ia cire un huitième de belle térébenthine; par ce moyen, elle a plus de liant et ne se gerce pas. Ce moulage, s’il est bien fait, et d’une épaisseur de six poucôs, peut reproduire exactement les traits et les formes du défunt, en s’opposant même à toute putréfaction. En Egypte, on suppléait à la cire par le bitume, et "nous ne doutons pas que celui qu’on prépare pour recouvrir les terrasses, le® trottoirs, etc., ne produisit le même effet»
Nous devons ajouter que nous avons vu au Musée de Hunter, à Londres, un cadavre très bien conservé par la seule injection de la térébenthine dans les veines et les cavités.
Moules élastiques pour les préparations anatomiques,
M. Fox a imaginé de remplacer la cire ou le plâtre employés pour former des moules, par un corpsélas- tique, flexible» qui peut, tout en cédant à FefTort qu'on fait pour l’eulever, reprendre sa forme primi¬tive ; 1a gélatine lui a réussi. Il assujétit le corps dont il doit prendre l’empreinte, à un pouce au- dessous de la surface d’une table, après avoir eu soin de Lhuîier 5 il l’entoure alors, à la distance aussi d’un pouce, d’une languette d’argile, qui dépasse la hauteur de l’objet. Il coule alors, dans cette en¬ceinte, de la gélatine en dissolution, saturée à chaud. Par le refroidissement, elle se prend en masse. Il a $o>n de la laisser en contact avec le corps des fils qui servent à couper le moule, en autant de parties qu’il est nécessaire pour l’enlever. On coule dans ces moules, en plâtre ou en cire,pourvu que celle-ci ne soit pas trop chaude.
Cire molle perfectionnée,
M. Vandamœe « donné la formule suivante:
Cire jaune en morceaux. . . 500 grammes.
ÎUciue u’arcanette concassée. 48 Essence de térébenthine. . . 4000
On introduit la cire dans un pot de faïence; d’un
aube côté, on fait infuser, pendant dix minutes, la racine d’orcanette dans l’essence de térében hiue; on passe à travers une toile serrée; on'Verse la li¬queur sur la cire ; on laisse le mélange pendant vingt-quatre heures ; alors, la cire est complètement dis¬soute; il ne suffit plus que d’agiter la composition avec une spatule en bois.
Ce procédé paraît préférable à celui a« moyen du¬quel l’usage du feu dénature en partie ce produit, en faisant évaporer plus ou moins d’essence; enfin en exposant le préparateur à des accidens funestes.
CHAPITRE IV.
Nouveau procede de moulage a modele perdu.
CE procédé, qui est dû à M. Lecour, consiste à sub-stituer au moulage en cire perdue, un métal moins fusible que la cire, présentant assez de solidité pour bat're dessus le sable ou la terre ; mais étant assez fusible pour le couler dans des moules de plâtre et de terre, sans les endommager, et former le modèle des bas-reliefs ou statues qui offrent assez de ductilité au sculpteur pour être réparés par lui avant d’être moulés , et qui ne peut s’attacher à la terre ou potée.
Les avantages du procédé de M. Lecour sont d’a¬bord d’économiser les onze-dQuzièmes du temps qi?un emploie pour le moulage en cire, et de mettre les couches de potée avec une grande vitesse, puis¬que i’on peut élever ce métal à une température de cinquante-cinq et même soixante degrés, sans qu’il se ramollisse, tandis que là, sur la cire, il est indis¬pensable que la potée sèche à l’air, ce qui fait que cette opération est fort longue. Secondement, il per¬met, dans ie moulage des grandes pièces, de pouvoir y Battre un noyau en obîe, sans craindre de défor¬mer le modèle, ou de le couler en plâtre et brique«, et de le faire sécher vite. Dans le moulage en sable, on évite toutes les pièces de rapport dont le déplace¬ment ou la retraite du sable laissent des coulures ou fentes qui se remplissent de métal et gâtent »es for¬mes que l’artiste a données à son modèle ; la soli¬dité qu’offre le moule permet de battre le sable , autour et au-dessus sans Je déformer ; on se dispense aussi, de mettre en potée et de substituer une prépa¬ration de plâtre et de terre, eu la terre à mouler or-dinaire, et de la battre en-dedans et en-dehors, pour lui faire prendre les contours, ce que l'on ne peut faire sur la cire. Ce procédé offre enfin la faculté de fondre et de couler une pièce dès qu’elle est moulée, sans craindre l’humidité, l’eau étant totalement va-- porisée p*r la chaleur de 70 à 80 degrés, qui est né¬cessaire pour la sortie du modèle, que l’on peut aus¬sitôt remplacer paria coulée du cuvre, du bronze ou du fer, ce qui contribuera A éviter les accidens que peut causer la malveillance d’un ouvrier, qui, en jetant dans le moule une petite boule de terre hu-mide, ferait manquer l’opération, et d'empêcher le gax hydrogène d’occuper la place de la cire ; ce gaz, produit de la décomposition de l’eau, cause des détonnations à l’arrivée du métal, ce qui n’arrive que tr »p souvent dans le moulsge en terre.
La >tcur y a fait depifs des additions qui cons’s- tent : A , dans l’application de l’étain, du cuivre, de Targent et de l’or, sur la fonte blanche ou grise, ce qui donne le moyen de h pitiner, comme le cuisqre, procéd » qui n’a ju*qu'à présent été mis en u*age que pour étatner des cuillers, des fourchettes, aux mar¬mites , casseroles, conduites d’eau, réservoirs, Wus- trad>s, bas-rel’efs, statues etc., en fer fonda, tant pour les garantir delà rouille ou ©xidation,que pour.
mieux les appropr’er aux usages domestiques, et les rendre propres aux opérations chimiques et phar-maceutiques. B, dans l'application de son procédé de moulage à ia fonte des bouches à feu.
Procédé employé pour étamer»
Après avoir bien réuni la surface des pièces de fonte qu’on veut étamer, au moyen du grès , du sable, de» battiture« de fer, de l’émeri, ou autres matières propres à étamer la fonte, et en se servant | du tour, et même du moyen mécanique employé pour dépolir les globes de verre, on décape au moyen de l’acide hydro-chlorique, le» fontes blanches, qui prennent parfaitement l’étamage sans autre prépa¬ration que celle précitée, qui consiste à bien aviver la surface.
Pour la fonte grise, on est obligé, pour les vases destinés à la cuisine, de lui enlever une grande partie de charbon qu’elle contient, en la chauffant à un degré de température convenable, et en la mettant en contact arec le manganèse, de la limaille de fer, ou en jetànt dessus du nitre, ou même en soufflant dessus avec du gaz oxigène; enfin, en employant, concurremment avec la chaleur, les ingrédiens capa¬bles d’anéantir le charbon combiné avec la fonte, qui en noircit la surface , à l’effet de mettre Je fer à dé¬couvert, et ne le disposer ainsi à prendre l’étamage. Lorsque les pièces sont bien décapées, on y passe une couche de muriate de cuivre, que l’on avive avec une couche d’acétate de ce métal ; les pièces, eu cet état, et même avant d’être cuivrées, s’étament avec la plus grande facilité dans un bain d’étain, en les chauffant à la température convenable. La fonte blanche, étant ameutée avec du charbon de bois, ac¬quiert un de^ré de ductilité qui permet de la limer et tourner: Pctain adhère parfaitement à la fonte et s’y incorpore comme dans le fer. Ce procédé sera surtout employé jpour les marmites et casseroles , qu on peut ensuite plaquer en argent très taciicinent. Comme U fonte ainsi étamée n'aurait point un aspect agréable pour les raoaumens, on 1a revêt d’une nou¬velle couche d’acétate ou de sulfate de cuivre, qu’on recouvre de patine ou vert antique, en plongeant la fouta dans du cuivre jaune fondu ; elle en sort re¬couverte d’une couché de c< métal, sur laquelle on peet appliquer de l’étain par les procédés d’étama¬ges ; on peut aussi cuivrer les pièces clamées par le nàéüBc moyen.
La foute est anssi recouverte d’une couche de cui¬vre, en enduisant la surface d’une sauce de limaille de cu-vre eC de borax, que l’on couvre d’une couche de char’jon pilé et d’une seconde couche d’argile, avant de l’exposer au feu; si l’on saupoudre i’imté- rieur du moule avec de l’oxide de cuivre, la fonte en ressort avec l'aspect cuivreux, et, dans tous les cas, on peut l‘é;amer avec la plus grande facilité,; je n’entrerai point ici à détailler tous les avantages de ce procédé, qui permet de substituer aux vases de cuivre, si dangereux pour la santé, ceux en fôr fondu, dont l’usage n’offre aucun inconvénient, et qui sont à bien plus bas prix, enfin qu’on préserve ainsi de la rouille et de la destruction.
Moulayc des louches à feu et des projectiles.
Par 1P procédé de M. Lecour, le modèle, étant composé d’un métal qui réunit assez de dureté à la propriété de fondre à un degré de température que peut prendre le moule sans se déformer, ni éprouver aucune dégradation, il offre la facilité de mouler les noyaux des mortiers, à les gommer avec des terres presque sèches, au moyen d’une presse qui en conso- 1 de toutes les parties, en les comprimant fortement. Le moule, ainsi formé, sèche promptement, ne prend que peu de retrait, ce qui permet de calculer d’a¬vance 1« capacité du moule, et met le fondeur, un peu smgneui,à portée de fondre des pièces qu’on n’au¬rait pas besoin d’aléser, opération qui enlève tou¬jours U surface plus dure que le reste du métai, et qui met. à découvert les piqûres et les soufflures qui se trouvent ordinairement au-dessous de ceîte croû¬te ; qu’il c'st d’ailleurs très-important de conserver à cause de sa dureté. Ce même procédé peut être ap¬pliqué au moulage des mortiers à semolle, du poids de hlMÜ kitog., qui offrent beaucoup de difficultés parles procédés usités.
Les projectiles, tels que le? boulets, les bombes et obus, peuvent être moulés ainsi, en terre bien sphé- r que. Pour cet effet, on coule, dans des moules en plaire, sur un noyau de terre ou composé de p’âtre et de brique, un boulet ou bombe, etc , sans cou¬ture, bien sphérique, si l’on en excepte la place du jet , qu’on peut unir aisément avec un marteau à main, ce qui dispense de battre les boulets au marti¬net comme cela se pratique. Cet avantage est bien plus grand encore pour les bombes et obus, qui, montés en coquille, conservent, comme les boulets, rue rote circulaire qu’on ne peut effacer, qui raye et détru’t Pâme des bouches à feu, et nuit à la direction du tir.
L’auteur se propose également de mouler et de couler ainsi des canons, canonades et obusiers, avec noyaux qui ne laisseront que très peu de méfat à en- lever, ce qui en rendra la fabrication plus prompte et plus économique. Enfin, il l’appliqu* aux procéldés de îuonlage en plâtre et briqces, ou tripoli, aux cylindres crm, aux roues d’engp enage, et à teusjçs, ic.cs qm ex^e-.t des piéecs de rapport..
Chapitre V.
Mastic Lumineux et son rm p roi pour lks tm. risse«,
Troittoirs, etc.
DEPUIS quelque temps l’emploi du mastic bitumi¬neux, dans ÿes constructions, s’est considérablement étendu ; tons les jours les nombreux avantages qu’il offre sont confirmés dans presque toutes les parties de la France; c'est ce qui a engagé M B »ch à pu¬blier, sur ce sujet, quelques observations que nous allons reproduire.
Le Mastic bituminevx, dit vulgairement Zu/wmc, est un composé de pierre calcaire réduite en pous¬sière, et d’un bitume minéral ( espèce de goudron ), dont il existe de nombreux gissemens. On r»e l’ex¬ploite encore en France qu’à Seyssel, département de 1 Ain ; à I.esban ( Bas-Rhin ), à Dax ( Landes ), et à Puy-de la-Poix ( Puy-de-Dôme). Enfin, à Paris I on a trouvé le moyen de rempl c^r le bitume minéral par le goudron provenant de la distillation de la houille. Dans toutes ces localités, on opère le mé-lange de calcaire avec le bitume, et l’on en forme des pains de mastic que l’on verse dans le commerce. Ces pains, concassés et chauffés convenablement dans une chaudière, entrent en fusion, et l’on coul* la matière liquide sur les surfaces que l’on veut re¬couvrir. Par le refroidissement, cite acquiert une çonsistance plus ou moins dure, suivant que, daus îe dosage, le calcaire est?plus ou moins abondant. Un excès de bitume rend Je mastic très ductible et le fait ramollir, dans les fortes chaleurs ; lorsqu’il rst très dur, au contraire,Ml n’a pas asssz de malléabi¬lité, et il se rompt pendant la dessiccation des bois. On peut l’employer, en ce dernier état, pour les trottoirs des vdics et le rez-de chaussée des mai¬sons. L’expérience a fait adopter, parles fabricans de mastic, des pioportions telles qu’il n’est ni trop ducti e ni trop dur.
La propriété d’être imperméable à l’eau rend le mastic très propre à recouvrir les toits, les auvent», les balcons, les chapes des voûtes, l’intérieur des aqueducs, les murs des citernes, des fosses-d'aisance, des lavoirs , etc;, mais, c’est principalement pour former de3 terrasses, et des trottoirs, que son emploi présente des avantages marqués. Dans les lieux voi¬sins de ccs fabriques, on trouve beaucoup d'économie à en revêtir tous les toits, au lieu des couvertures en tuiles qui «ont si lourdes et d’un entretien si coû¬teux. <Un3>, à Bayonne, on recouvre toutes les mai-son* en mastic de Dax. Nous allons offrir à nos lec¬teurs le prix comparé des diverses fabriques de mastic.
TABLEAU COMPARATIF
DU PRIX DU MÈTRE CARRÉ DU MASTIC, DES FABRIQUES DE DAX , SEYSSEL , ET PARIS.
A. Mastic de Dax.
21 kil. 80 de mastic, à 0,229 le kil., trans¬port compris, 4,992 fr,
k. 64 de goudron, à0,349 idem, id. / 0,223 22 de joui née de manœuvre, à 1 f. 80 c. 0,396
2 k. 9 d ois, à 0,2. 0,053 5,669 fr
B. Mastic de Seyssel.
22 kil. 60 de mastic, à 0,255, trans¬port compris $,763 fr.
0 kil. 64 de goudron, à 0,585 idem. . 0,374
0, 22 de journée de manœuvre,à 1 f 80. 0,396
2 kil. 90 de bois, à 0,02 0,058
6,501 tr.
G. Mastic de Paris.
49 kil. 40 de mastic, à 0,350, transport
compris 6,790 fr.
0 kil. 64 de goudron, à 585 idem. . . 0,374
0, 22 de journée de manœuvre, à 4 f. 80. 0,396
2 kil. 90 de bois, à 0,02 0,058
^7,618 fr’.
La petite quantité de goudron qu’on mêle au mas¬tic en facilite la fusion. Les prix portés sur ce tableau doivent varier suivant la main d’œuvre; ils suppo¬sent qu’il y a un centimètre d épaisseur de matière ; en retranchant le cinquième, on a le prix de la même surface, à 8 millimètres d’épaiîseur, ce qui est suffisant pour le recouvrement des terrasses et des toits ; ces prix sont de 4 fr. 53 c. ; 5 fr. 37 c. et 6 fr. 09 cent., su.vant qu’on se sert du mastic de Dax, de Seyssel ou de Paris. Nous devons ajouter que celui de Dax est plu» facile à fondre et à couler, et qu i! ne produit pas plus de soufflures que les autres.
Ce coulage du mastic a été si bien étudié à Paris, que la fusion en est devenue tr es facile, la dureté au point le plus convenable, et qu’on n’y voit que rare¬ment des soufflures»
Maniéré dé placer lé mastic~bitumé pour Us terrasses.
Le plancher sur lequel on veut établir la terrasse doit être couvert d’une couche de mortier, dont on fait varier l’épaisseur, afin de donner à sa surface uae inclinaison de 25 à 30 millimètres par mètre, il faut que cette aire soit bien dresse'e à la règle et très unie, afin de pouvoir la recouvrir sur tous les points d'une égale épaisseur de bitume. Quand la couche de mortier est bien sèche, on balaye avec soin, et Ton procède au coulage. Avant de décrire cette opération, nous allons faire connaître les iû- strumens les plus commodes dont on se sert pour de» travaux important.
Ustensiles pour couvrir les terrasses en mastic.
1° Une chaudière en fonte ou en forte tôle, pou¬vant contenir 120 litres (une charge), pour faire fondre le mastic, c’est, à-peu-près , ce qu’il faut pour couvrir 40 mètres carrés d’une couche de 1 centimètre d’épaisseurj
2® Une petite marmite de 10 litres environ , ou d’un grand poêlon pour porter le mastic fondu à cer¬taine distance J
3° Deux régies en fer, une de 70 cent, environ, et l’autre de 1,50 de longueur, sur 10 à 15 milifm. de largeur, et d’une épaisseur égale à celle qu’on veut donner à la couche de mastic. On peut remplacer les i ègles en fer par des règles en bois ; la largeur de ces j ègles doit être de 5 à 6 centira., et leur épaisseur un p-u moindre que celle à donner au mastic, attendu que la chaleur faisant relever les règles, conduirait à uonner trop d'épaisseur à la couche.
4« Deux fers à souder et à aplanir, d’environ 2 centim. de longueur, 45 de largeur, et 2 ou 3 d'é¬paisseur ; Us portent un manche scinbîabte à celai d’une truelle de maçon ;
5° Deux ou trois spatules en boïj, pour étendre le mastic, après qu’on Va coulé sur le sol ;
6° Un cybndrc en bois dur, du 45 à 20 centim. de diâmetre, pour unir la surface du mastic. On le fait rouler à cet effet sur le bitume, en appuyant for e- ment de«us ; deux poignées fixées à ses deux extré¬mités servent à le maintenir ;
7° Un crible à canneva» de fer pour tamiser et répandre le sable sur la surface du mastic ;
8° Deux migards larges, ou deux spatulct, pour remuer le mastic au fur et à mesure qu’il se fond.
Le mastic se vend en pains de divers poids. Four les faire fondre, on les concasse et on les met dans la chaudière avec le goudron, dans les proportions que nous avons indiquées. Pour faciliter la fusion du mastic, on commence par en faire fondre d’abor t une certaine quantité, et, au fur et à mesure que la matière se ramollit, on y en ajoute d’autre, en ayant «oin de remuer continuellement, afin d’empêcher les parties du fond de la chaudière de s’y attacher et d’y brûler. Le foyer du fourneau doit être disposé de manière à ce que la flamme ne puisse atteindre les bords de la chaudière et enflammer le mastic; si cela arrivait, il suffirait de bien couvrir la chaudière pour 1 éteindre ; dans tous les cas, il faut bien se garder d’y jeter de l’eau. La plus longue des deux règles se place parallellement à un des eûtes de la
terrasse, et à environ 70 centim. de ce côté ; on place la seconde règle perpendiculairement à la première, de manière à former un cadre avec deux côtés de la terrasse et les deux règles; s’il est nécessaire, on av sujétit CPzS règles avec des pierres ou des poids ; si elles sont en bois, l’on a soin de les garnir de pous¬sa s ère, ou bien de les graisser, afin que le mastic n'y adhère point.
Tout étant ainsi disposé, dès q ne la mastic entre en fusion, et que des vapeurs blanches commencent ;< s’élever de sa surface, on diminue beaucoup le Lu, afin que le mas’ic ne brûle point, et l’on se hâ’e d’en charger la marmite ou le poêlon ; trois hommes le versent dans le cadre et l’y étendent avec des spa- t oies en bois, le plus uniformément possible; on pratique une brèche de 3 ou 4 centim. de profon¬deur , et de 6 à 8 de hauteur le long des murs, sur la terrasse, et l’on y introduit du mastic avec la spa¬tule, en lui donnant une pente vers l’inté.ieur, afin d’empêcher les eaux de s'infiltrer au-dessous de la couche bitumineuse. Deux hommes prennent ensuite tin louleau en bois et le promènent sur le cadre,en b; pressant fortement. Cette opération donne au mastic de la consistance, et rend la couche homo¬gène et unie. La surface de rouleau dévia être hu iée, afin'd’ctnpêcher le mastic d/y adhérer. Avant que le >nasic soit solidifié, il Lut le recouvrir avec un crible fin d’une couche légèie de sable sec, qu’on fait chauffer, si cela est nécessaire. Ce sable s'incruste dans la matière encore liquide, et sert de préservatif centre la chaleur, en même temps qu’il consolide la couche btumincuse et empêche le m »Stic de s’atta¬cher aux pieds, qumd on doit marcher sur 1a ter-rasse. On rempiit de mastic liquide les souillures et autres cavités qui se forment pendant le coulage, et I on achève d’unir toutes la suiface, en la frottant avec des fers plats chauffés convenablement
Lorsque le premier cadre est rempli, on passe au second, qui sc forme en reculant la pe.ite tègle pa- aiteliement à elle-même, jusqu’à la distance de Ü,7Ü de a première position ; i o y verse- ensuite la se¬conde couche de mastic bouillante, à côté de U pre-raière, en ayant soin de les souder ensemble à l’aide des spatules et des fers chauds, avant de Vèten Ire dans les autres sens. On continue ains;, en suivant fout un cô'é de la terrasse; on procède ensu te au coulage dune seconde rangée de cari eaux, en fai¬sant préalablement munoir la longue îègle paral¬lèlement à elle-même, d’une distance égale au foie que Ton veut donner au carreau. Pour les autres rangées, il n’y a pis d’autres piécautions à prendre, seulement il faut ménager, en certains points de 11 surface du mastic, des pentes légères, dirigées vrrs les ouvertures par leiquelles les eaux doivent s’é¬couler.
Pour les trottoirs, il n’est pas nécessaire de couvrir le sol en mortier ; il sufîit de le bien tasser et de l’égal scr soigneusement, en promenant une règle sur les deux règles parallelles, afin de rendre la sur¬face unie On rend le sable qu'on y applique de la couleur qu’on veut.
CHAPITRE VI.
Vasiétés,accessoires a l'art du mouleur
Moulage des cadavres, au platre.
Herodote ( livre 3 ) rapporte que les Ecypfiens- recouvraient leurs cadavres de plaire. Aldrovande f lib. 6, de in sertis} s'exprime, à ce sajet, en ces ter¬mes . « Après avoir retiré les entrailles et les chairs inutile»» les Ethyopiens recouvraient soigneusement de plâtre les cadavres de leurs arnis, et quand ils étaient recouverts de cette enveloppe» ils les pei¬naient et tâchaient d’imiter leurs traits, comme s’il» étaient vivans. Ces opérations étant terminées» ils le» mettaient sous de vastes globes de verre, à travers les¬quels on les voyait très distinctement. On les con¬servait ainsi sans qu’ils répandissent aucune mau¬vaise odeur. # D’après Werserus,le corps de Saint- 5 borna» l’apôtre fut ainsi préparé.
Ce moyen me paraît excellent ; en mettant la couche de plâtre liquide très soigneusement, et cou¬vrant auparavant tout le corps d huile ou de graisse , ou le moule parfaitement. Il est donc bien évident qu’en le sciant longitudinalement quatre ou cinq ans après , on obtient un moule parfait de ce même corps. Nous avons essayé ce moyen sur un bra» et une jambe ; il nous a parfaitement réussi.
Moyen de connaître le Moulage ou altération des Monnaies»
Le moulage des métaux qui, depuis quelque» an¬nées. a fait tant de progrès, paraît avoir augmenté la qnantitç de pièces fausses qui se trouvent en circula¬tion. Quelques alliage» fusibles à l’eau bouillante ay *nt lait obtenir dans les arts de» objets bien plus difficiles à reproduire que les monnaies défectueuses. Les faux-monnayeur» ont cherché à utiliser cette fu¬sibilité ; cependant, malgré la perfection de ces cont« efacons, il est des signes caractéristiques quil suffira de faire connaître pour que le» personnes, n êaie étrangère» à fart mooétaire, puissent facilo- msnt <bi*er d être trompées. Voici cc qu’en dit M. Gosset.
ta poids des pièces de 5 francs, dont le minimum, quand elles sortent d*s ateliers monétaires, est de 24 grammes 925, ne dépasse pas, dans une pièce fausse, 21 ou 22 grammes. Dans les pièces coulées, les lettres ont ordinairement de la dépouille ; elles sont baveuses. Le nom du graveur, placé sous l’efiîge du souverain, est presque toujours illisible; les che¬veux et lœd nfoffrent pas des traits bien distincts. Il est rare que ces pièces aient un cordon ; si elles en, ont un, tout porte à croire qu’il a été poinçonné. LT d'st’nce qui sépare les lettres, leur circonvolution, parallèle sur la tranche, sont autant d’indices qu'il faut consulter.
Ou a cru, pendant longtemps, que l’ancien sys¬tème de monnayage offrait encore un moyen de contrôle, qui résultait de quatre boutons ovales , dont la tranche recevait l’empreinte en môme temps que celui des lettres en creux. Ces boutons, qui ser¬vaient à centrer le flan dans la virole pleine, et qui, malgré le frappage, conservaient une saillie à peine sensible, sont très distinctement reproduits par le moulage.
Il n’rn eatpas de môme aujourd’hui de la légende en relief sur la tranche des pièces, au moyen de la virole brisée (1), Non seulement la séparation des mâ-
(1) Quelques objections ont été faites contre le sys-tème de la virole brisée et des légendes sur tranche à lettres en relief. Il a été dit que ces lettres saillantes son! plus exposées au frai et à l'usure. On a répondu que ces lettres s’écrouissant par la pression de la pièce contre la virole, sont moins exposées à s’altérer qaele» lettres en relief qui sont également sur les deui surfaces de la pièce, et où l’action du frai s’exerce presque uniquement.
2 4 ch cires de la virole, qui se reproduit sur la pièce frap¬pée, donne à la légende une disposition indeniique et constante, mais elle rend encore impossible la rognure des lettres saillantes qui, facilement aperçue, f-rait repousser de la circulation une pièce ainsi altérée.
Les faux monnayeurs ne se bornent pas au mou¬lage ; leur industrie a été jusqu’à monter sur un tour des pièces d’argent pour les creuser. Jai vu des piè¬ces, ainsi préparées, dont le cordon estampé était gou¬pillé sur un flan en cuivre que recouvrait deux lames d’argent; mais ce moyen de contrefaçon, qui récla¬me un ouvrier habile, est très rare. Au reste, se pré¬senterait il, on comparera la pièce remise avec d’au¬tres : si elle n'a pas le même poids ni la même épais¬seur, on ne doit pas hésiter à la couper pour exami¬ner le mé;al à nu. La perte qui résultera de la valeur réelle à la valeur nominale est trop minime pour s’ex¬poser à accepter une pièce fausse, et à encourager, par une coupable insouciance, l’émission d’une mon¬naie ainsi altérée.
Il cât aussi des pièces qui, par le frai, la percus¬sion, etc., ont presque perdu le caractère légal de monnaie, et qui, se trouvant dans Iacirculation, sont acceptées sous-- la sauve-garde de la foi publique. Quelques misérables ayant exploité cette tolérance^ il importe d’avoir recours au réactif suivant. On connaît l’action de l’huile nitrique sur l’argent; si une goutte, placée sur une pièce suspecte, donne un ’bouillonnement coloré en vert, on est certain que la pièce est en cuivre ou en une de ces compos tions, connues dans le commerce sous le nom d'aryental melckior (1), etc. Mais, si vous agissez sur de l’ar-
(1) Ces métaux prennent un aussi beau poli que l’argent; les traces qu’ils déposent sur la pierre de touche sont les mêmes (circulaire aux assayeurx de« bureaux de giraniie).Voici les constituant de VAUMSS, djt argent w,.
*ent, la dissolution aura lieu plus lentement, et Fut* droit où la goutte aura été déposée présentera une tacha noire. Lorsqu'un de ces effets aura été produit,, ’on ajoute une goutte d'huile chlorhydrique ( muria¬tique ) (4), ce réactif accusera la piéserice de l’ar¬gent, par le précipité blanc de chlorure d argenty qui est insoluble- S’il n’y a pas d’argent, l’acide chlo¬rhydrique ne fera que diminuer la rapidité de la dissolutionj sans altérer la couleur verte précédem¬ment produite (2). La sapidité du métal sert quel-quefois aussi de présomption.
il peut arriver qu’on soit piivé d’acide, et que des p’èccs, françaises ou étrangères, sur lesquelles on a des doutes, nous soient présentées; on décape alors, avec la lame d’un couteau, la pièce douteuse. On ia met ensuite sur des charbons bien allumés. La fusi¬bilité de l’étain, du zinc, etc., ne permet pas à tes métaux de résister à l’épreuve du feu.
Cuivre rosette bien exempt de fer . 3 parties 4/2 Zinc de la Chine très pur. . . .1 . . 4/2
Nickel pur, exempt d’arsenic. . . 1
F «lires fondre dans.un creuset. Nous allons y join-dre une autre recette presque semblable.
Cuivre blanc des Chinois.
Cuivre 400
Nickel 340
Zinc 254
Fer 25
C t alliage se yend à la Chine, le quart de soa
poids en argent.
(1) La solution du sel marin produit le même clfct
(2) Cûinm’nictf des nunhaics et médaiLes, 2-1 Î1 y a encore un moyen de reconnaître si une piè^e presque eff'.cée a é’é frappée 01 non ; je Fai employé bien souvent pour la vénficalion des écus de 3 fr , le voici : il cons’sîe à placer cette pièce sur un charbon allumé, jusqu’à ce que toutes les molécules, ayant été pénétrées par la chaleur, viennent, en se dilatant, détruire la force de cohésion que leur avait impri¬mée la frappe du coin monétaire ; alors l’empreinte se trouver* en quelque sorte ravivée, et on pourra saisir tous les contours delà pièce frappée.
PIERRES ARTIFICIELLES MOULÉES,
Propres à mouler des tablettes, des manteaux et des.
chambrunles de cheminée.
Nous connaissons plusieurs moyens propres à rem-placer la pierre de Liais, pir des compositions très dures, non attaquables par l'humidité. Ainsi, M. Fku- jet a fait connaître un mastic inaltérable, qui a été employé avec succès pour les tuyaux de conduite, les chéneaux et les gouttières. M. Dihl en a également livré un au commerce dont Futilité et la bonté ont é.’é constatées par une longue expérience. Voici la Ce^ripaon de celui de M. Ch. Wilson, qui a été publiée par la Société d’Encouragement des Arts de 4-oadie«. ■ [
S tble de rivière 2 boisseaux.
Chaux vive • . 4 boisseau ;
pulvtrisex, tamisez, et mêlez avec suffisante quantité d’eau. Pétrissez ce mélange pendant trois ou quatre jouis ; chaque fois pendant demi-heure, mais sans y ajouter de Feau. Mêlez ensuite, à huit pintes d’eau, une pinte de colle chauffée, et quatre onces d’alun en poudre, en solution dans Feau chaude. Pour for¬mer te mastic, on prend une pelletée de la composition de chaux et de sable ; on y pratique un trou au milieu, et Ton y verse trois-quarts de pinte du mélange d’alun et de colle, auquel on'ajoute trois ou quatre livres de plâtre. Le tout doit être bien broyé et pétri, jusqu’à ce qu’il forme ;une masse com¬pacte.
On met ce mastic dans des moules de bois, ayant la forme de la pierre qu’on veut fabriquer, et dont 1rs extrémités, les côtés et le dessus peuvent s’en¬lever. On passe préalablement dans l’intérieur de ce moule un enduit huilé épais, composé de :
Huile i
Eau de chaux claire. | égales.
Pour former les chambranles de cheminée , on remplit d’abord les moules à moitié de la composi- ti n de chaux, de sable et de plâtre; on y étend alors, dins le sens de la longueur, des fils de fer et de la filasse de chanvre; puis on remplit le moule, et on enlève l’excédent du mastic avec une truelle de bois. Cette opération étant achevée, on place le cou¬vercle sur le moule, qu’on soumet à l’action d’une forte presse à vis ; il doit y rester pendant environ 20 ou 30 minu es , jusqu’à ce que le mastic ait acquis un degré de dureté nécessaire. Les parois des moules sont réunies par des brides en fer, mainte¬nues pir des clavettes.
Le fil de fer et la filasse de chanvre, qu’on mêle, dans le masHc, ont le double avantage de donner plus de solidité au chambranle, et d’empêcher qu’il ne se bri*e entièrement, s’il se fendait par hasard. L’on peut faire des chambranles unis ou à moulures; on les finit en les frottant avec de l’eau d’alun, et en les pofi»3.ant avec une truelle chargée d’un peu dq plâtr<; mouillé. *
Mastic inaltérable de Sarrebourg^ pour toutes sortes de moulures^
Ce mastic, dont l’analyse a été faîte par M. Cadet 4e Gassicout t, se prêle à foutes les montures, même les plus délicates : on en fait des bas rel efs et de3 or- nemens d’un goût très pur. Il peut s’appliquer sur Içs meubles, et remplacer, jusqu'à un certain point, les bronzes ; il est d’une dureté apparente assez forte; il paraît enfin suscepliide d’une foule d’ap¬plications utiles. Mus, esi-il aussi solide qu’il le pa¬raît ? Est-ce une invention nouvelle? L’analyse va résoudre ces deux questions.
M. Cadet de Gassicourt a réduit en poudre 200 grammes du mastic ou pâle de Sarrebourg; il les a fait boui’lir, à plusieurs reprises , avec suffis »ntc quantité d’eau; ayant filtré la liqueur, il n’est resté sur le filtre que 82 grammes d’une poudre blanche, inodore et insipide. L’eau de lavage évaporée a laissé une substance gélatineuse qui avait toutes les pro-^ priétés de la colle foi te.
200 grammes de ce mastic, chauffées dans un creu- zefc, ont répandu une odeur de corne brûlée, et laissé pour résidu une poudre d’un blanc grisâtre, pesant 144 grammes, et faisant effervescence avec les aci les. Les réactifs ont démontré que c’était du sul¬fate de chaux, uu peu de carbonate <le chaux et de charbon provenant de la colle brûlée. Comme le plâtre contient tôujours une certaine quautité de carbonate calcaire ; on peut conclure que le mastic dç Sarrebourg est composé de : *
Plâtre fin. . . . 72.
Colle forte. . . . 28.
Mais il faut comprendre ici les 28 parties de colle forte comme étant à l’état liquide ; car le sulfate de chaux, thns cette m3s$e, retient la presque totalité, ou du moins une grande partie de l’eau employée pour dissoudre la colle avec laquelle on délaie le plâtre*.
La couleur grise ou rougeâtre du mastic tient pro-bablement à la qualité de la colle qu’on emploie, ouà quelque substance végétale ajoutée pour cette colo¬ration.
Le mastic de Sarrebourg se ramollit au feu ; il est très hygromé rique, et se déforme si on l’expose dans les endro ts humides. Sa composition diffère peu de celle du stuc. JNOUS sommes forcés de convenir que les moulures et les bas reliefs qu il donne sont très beaux et bien supérieurs à ceux en plâtre.
En l’an XII, M. Smith présenta des ornemens à f imitation du bois ciselé, d’une exécution très soi¬gnée. Ils étaient composés de :
Un mastic d’huile de lin,
Dé résine noire,
De craie pulvérisée,
De farine,
De coll“ forte.
Os ornemens, qui acquièrent une grande dure'é, sc jettent dans des moules en cuivre ou en bois, qu’on soumet à la presse. Ils sont propres à recevoir les dorures.
Procédé pour durcir et marloriser les plâtres.
On prend un bloc de plâtre, tel qu’il sort de la carrière, on lui donne la forme qu'on veut, à la scie, au ciseau, au tour, etc. ; puis on le met sécher pen¬dant environ 24 heures dans un four. Si la piece que l’on a ainsi préparée n’a que 48 lignes d’épais- eeur; on ne la laisse que trois heures dans le four chauffé comme pour la cuisson du pain; si elle est plus épaisse, on l’y laisse plus long-temps ; on la re-tire ensuite àvec précaution. Quand elle est froide, on la trempe pendant 30^ secondes dans Peau de ri¬vière; on l’expose ensuite à l’air pendant quelques secondes, et on la plonge de nouveau dans l’eau pen¬dant une ou deux minutes, suivant son épaisseur. Ceite pièce, ainsi préparée, est exposée à Pair, où elle acquiert, au bout de trois ou quatre jours, la dureté et la densité du marbre; alors, elle est sus¬ceptible de se polir; si Pon veut la colorer, il faut le fdre, une heure après que la seconde immersion dans Peau a eu lieu. Les couleurs végétales sont celles qui pénètrent le mieux dans ces sortes de pierres. Le : poli est toujours la dernière opération qu’on doit ! leur faire subir; il se donne à Paide des procédés ordinaires. On opère de même pour l’albâtre. Pour faciliter la main-d’œuvre de l’artiste, on fait cuire davantage la pièce, après l’avoir préalablement dé-grossie. Quand elle est achevée et cuite d’avance, on la met dans Peau, comme nous l’avons déjà dit pour le plâtre.
ïly a tout lieu de croire que ce ne sont que les al-bâtres gypseux que l’on peut traiter ainsi.
Procède pour bronzer le cuivre.
M. Smith conseille de prendre du tritoxîde de fer, rouge-violet, en poudre fine, et d’en faire une pâte claire, avec de l'eau, qu’on applique] ensuite sur le cuivre, au moyen d’un pinceau. On chauffe ensuite suffisamment pour fixer Poxide sur le métal. Dès qu’il est froid, on enlève la surabondance de Poxide au moyen d’une brosse, et Pon termine Popération en martelant la pièce, ou au moyen d’un gratte-brosse. Le point le plus difficile est de savoir prendre le degré de chaleur convenable pour fixer Poxide; car, s’il est trop bas, il ne s’unit =point au cuivre J s’il est trop haut, il est en partie désoxidé.
Procédé pour bronzer les médailles et statues de cuivre.
Pour leur donner la teinte et le coup-d'œil des bronzes antiques, il faut unir ensembel, 4 grammes de hydrochîorate d’ammoniaque, et 4 gramme d’a¬cide oxatrique dans une pinte de bon vinaigre. Après avoir bien nettoyé le métal, on le frotte avec une brosse, légèrement trempée dans cette dissolu¬tion. Quand elle devient sèche par le frottement, on en prend de nouveau, et l’on continue jusqu’à ce que le métal ait acquis le degré de teinte qu’on veut lui donner. Pour rendre cette operation plus expé¬ditive, on peut la faire au soleil ou sur un poêle.
Méthode pour faire toutes sortes d'ornimenS) d Vimi* talion des bois ciselés.
Il faufc commencer par se procurer des moules en cuivre ou en bois. On fait dissoudre ensuite trois onces de résine noire dans une pinte d’huile de lin. On réduit en poudre fine, que Ton tamise;de la craie ; on y ajoute un huitième de farine, et l’on mêle te tout avec une solution de colle forte et un huitième d’huile de lin ; on en fait un mélange bien dense, qu’on gâche fortement et qu’on jette ensuite dans un moule, sur lequel on a p jssé auparavant de l'huile de lin. La composition et le moule sont couverts d’une planche bien unie, et placés, en cet état,sou; Une presse, au moyen de laquelle on fait entrer 11 composition dans toutes les parties du moule. Quand la planche est enlevée, on trouve que la composition qui a reçu l’impression du moule s’y est attachée on l’en détache'au moyen d’un couteau pointu. Lor
neraent ainsi formé, est placé sur une planche pou »3 sécher. Si le moule dont on s'est servi est bon., l’em- pfeinte est bien polie et tous les contours sont très bien dessinés; quand elle est sèche, on l’enduit d hude de lin. Pour la c mserver molle, on l’expose à la vapeur de l’eau bouillante, et l’on a soin de la gâcher avant de s’en servir. On peut fabriquer ainsi toutes sortes d’ornemens , comme feu lies, festons composés de fleurs et de fruits, des rocailles, des mé- dai Ions, des vases, chapiteaux de colonnes, etc. Pour avoir un ouvrage de cette nature en creux, on le taille sur le levers. S’il s’agit de faire un ornement plat, pour servir à fuie un cache de glace, ou d’un tableau, l’on fait passer une ficelle par le trou pratiqué pour cet objet, sur le revers du moule , avant que la composition n’y soit coulée. Quand on veut les fixer sur le bois ou 1^ plâtre, on trempe un linge grossier dans l’eau, on l’exprime et l’on en enveloppe l’ornement; dans quelques heures il est assez ramolli pour pouvoir être ployé. En en¬duisant le revers de la composition avec un peu de colle chauffée, on peut la faire adhérer facilement sur le bois; mais pour les fixer sur le plâtre, on se sert de blanc de plomb délayé dans de l’huile.
Cette composition peut recevoir toutes les couleurs et même les donner; elle forme, en Angleterre, une branche de commerce considérable , oa l’exporte dans presque tous les pays étrangers.
Moules propres à toutes sortes d’ornertiens d’archi*teciure.
Les ornements qu’on peut obtenir avec ces mou¬les n’exigent point d’être ajustés. Ils sont ordinaire¬ment d’un seul morceau, comme les moules déplâtré, ce qui favorise beaucoup la promptitude de l'opéra¬tion.
Si le modèle sur lequel on veut faire le moule, est en plâtre, il faut d’abord le tremper d^ns Veau on fait fendre dans un pot de terre égalé quantité de cire jaune et de résine, et on laisse reposer cc mélange jusqu’à ce qu’il soit presque froid. C'est dans entêtât qu’on l’applique sur le modèle. Lorsque cet enduit est entièrement lelr i li, on le retire et on le pose sur une planche un e ; s il est bosselé, on le redresse au m iyen d’un po ds qu’on pose dessus. Toutes les fois qu’on veut s’en sei v r, on l enduit d’un peu d huile d’olives. Eu été , il faut ajouter plus de réaine à la cire.
Moulage au papier.
Celte sorte de moulage est très peu connue en- France ; elle consiste à se procurer de beau papier fort et non collé. Quand on veut reproduire un objet en relief, on le mouille légèrement avec une éponge,, et l’on y applique soigneusement le papier ; on frappe dessus ensuite avec une brosse douce, afin de faire pénétrer exactement le papier dans toutes les cavités, pour en bien prendre la forme. Quand le papier se trouve ainsi appliqué partout , on souffle sur lés bords, on l’enlève doucement et on le fait sécher. L’on obtient ainsi l’empreinte très correcte du dessin. On peut l’avoir en plaire, si l’on coule ensuite du plâtre liquide dans la partie creuse du dessin piis, avec le papier. Cette manière p ut être fort utile au statuaire, à l’architecte, à l’antiquaire, au voyageur, au graveur, etc. Nous avons vu une jeune dame anglaise, non moins recommandable par sa beauté que par scs talens, Miss Sarah Fenton, exccuttr ainai de fort jolis moulages.
FIM.